Vive les vacances: horreur aquatique, monstres des forêts et vieille chapelle hantée.
Pas du genre à trainer sur la plage ? Suivez le guide du fantastique.
BATTLE ROYALE TÉLÉPHONIQUE
Ouija Japan est un film d’action/d’horreur dirigé par Massaya Kato animé par des femmes combinant deux éléments populaires du film d’horreur : le thème du Ouija et le Battle Royale japonais.
Karen, une femme au foyer américaine vivant au Japon, veut désespérément s’intégrer à sa communauté nippone, jusqu’à ce que la pression de ses pairs l’oblige à jouer au Kokkuri-san (le Ouija japonais) avec les autres femmes au foyer, manquant involontairement de respect à une divinité locale, qui les conduit à s’affronter dans un jeu mortel de bataille royale. Une mystérieuse application s’installe sur leurs téléphones pour les aider dans leur combat. Il offre aux femmes des outils pour se battre, qu’elles achètent avec des crédits. Mais elles feraient mieux de faire attention à leurs dépenses, car lorsque les crédits s’épuisent, la partie est terminée.
IL FAUT RESPECTER LA NATURE
Un samouraï américain contre le Bigfoot japonais !
La comédie d’horreur et d’action Hibagon : Japanese Bigfoot verra le jour l’an prochain. Un homme d’affaires américain vivant au Japon, sa femme et leurs amis japonais veulent passer un week-end de détente dans les bois pour échapper à la vie trépidante de la ville, mais quand ils dérangent la Nature, perturbant l’équilibre, une ancienne créature japonaise légendaire est déterminée à restaurer l’ordre, en les tuant un par un. L’homme d’affaires américain pourra-t-il trouver son samouraï intérieur pour survivre au bigfoot japonais ? Le film est produit par Wilco C. Rullens et son associée KT Rong, responsables de Tokyo Bay Films Entertainment, basé dans la capitale nippone, qui possède un label, CultureShock Japan, spécialisé dans l’horreur.
BASSAM TARIC VA DIRIGER LE REBOOT DE LA FRANCHISE «BLADE»
Bassam Tariq est en pourparlers pour le reboot de la franchise Blade. Celui-ci avait principalement réalisé des documentaires jusqu'à ce qu'il se lance dans le long-métrage avec Mogul Mowgli l'an dernier, qui mettait en vedette Riz Ahmed. La pré-production devait initialement commencer en septembre, mais elle a été repoussée à juillet 2022. Apparemment, le studio veut prendre son temps avec le projet scénarisé par Stacy Osei-Kuffour («Hunters», «Watchmen») et ne pas précipiter les choses. Mahershala Ali (Luke Cage, Green Book, True Detective) serait le nouveau Blade. Depuis que New Line a choisi de ne pas aller de l'avant avec un autre film de la série Blade, les droits sont finalement revenus à Marvel, qui a décidé de redémarrer la franchise et de l'ajouter à sa prochaine gamme de films.
UNE HORREUR DANS LA CAVE
Une mère découvre que sa fille a disparu dans le sous-sol de sa maison.
Dans l’irlandais The Cellar, en postproduction, écrit et dirigé par Brendan Muldowney, la fille de Keira Woods (l’actrice et top model canadien Elisha Cuthbert, vue dans La Maison de cire) disparaît mystérieusement dans la cave de leur nouvelle maison à la campagne. Keira découvre bientôt qu'il existe une entité ancienne et puissante contrôlant leur maison qu'elle devra affronter ou risquer de perdre l'âme de sa famille pour toujours.
UN FRÈRE VAMPIRE
Un jeune homme face à dilemme quand il apprend que son frère est un buveur de sang.
Let the Wrong One In est la nouvelle comédie d’horreur irlandaise en production de Conor McMahon, un spécialiste du genre (Dark Clown, Dead Meat, From the Dark), actuellement en postproduction. Matt, âgé de 16 ans, est un jeune employé de supermarché. Un peu trop gentil pour son propre bien, ce qui l’a gêné toute sa vie. Il fait toujours passer les besoins des autres avant les siens, mais apprendra-t-il un jour à s'endurcir ? Lorsqu'il découvre que son frère aîné Deco, 23 ans, s'est transformé en vampire, il est confronté à un dilemme. L'aidera-t-il et risquera-t-il sa propre vie ou le mettra-t-il en danger avant qu'il ne propage davantage l'infection ? Le film s’est tourné notamment dans le musée Bram Stoker/Château Dracula de Clontarf, zone située au nord de Dublin, et lieu de naissance du célèbre écrivain. On retrouve en tête de casting Anthony Head, qui s’était déjà confronté aux morts-vivants dans "Buffy contre les vampires" (1996-2003).
FILMS EN VOD
SEA FEVER***
Irlande/G.-B./Suède/Belgique/USA. 2019. Réal. et scén.: Neasa Hardiman. (Amazon Prime)
Siobhán, doctorante en océanographie, doit partir en mer effectuer une étude sur les filtres d’eau potable à bord d’un bateau de pêche. Tout commence mal quand l’équipage découvre qu’elle est rousse – signe annonciateur de problèmes à venir selon eux. Puis le bateau se voit dérouté pour éviter une zone interdite et est heurté par quelque chose. De petits trous apparaissent alors sur la coque dont il s’écoule une substance gluante et verdâtre de mauvais augure. Ce n’est que le début d’un cauchemar où les marins vont se retrouver contaminés par des parasites inconnus.
Pour son premier long-métrage, Neasa Hardiman (qui a déjà réalisé nombre de documentaires et épisodes de séries télé comme "Jessica Jones", "Inhumans", "Happy Valley") nous propose une plongée paranoïaque à bord d’un navire en perdition où un danger invisible menace chacun. Elle s’intéresse également à l’histoire de chaque protagoniste, et à leur vie difficile sur la mer, entre problèmes financiers et législation drastique. Elle pose aussi des questions d’ordre écologique, ne présentant pas sa créature marine comme un monstre bien décidé à éradiquer les "héros", mais comme un être vivant qui ne cherche qu’à survivre. Il en découle un film profondément humain, incarné par des acteurs très capables, et tendu de bout en bout grâce à un scénario intelligent. Lorsque l’horreur s’exprime, elle le fait à travers des effets spéciaux réalistes et souvent éprouvants, pas loin du body horror, renforçant l’angoisse latente du film qui ne laisse jamais deviner qui sera le prochain sur la liste, et qui s’en sortira in fine. Tous ces atouts permettent à Sea Fever de se hisser au-dessus d’une production horrifique lambda.
Yann Lebecque
FILMS SORTIS EN SALLE
LA CHAPELLE DU DIABLE ***
(The Unholy). USA. 2021. Réal. et scén.: Evan Spiliotopoulos.
Une possédée est pendue à un arbre mort, non sans qu’on lui ait cloué au visage un masque d’or, clair hommage au Masque du démon. Après cette entrée en matière très allusive, censée se dérouler le 31 février (sic) 1845 à Bandfield, petite ville de la Nouvelle Angleterre, nous regagnons l’époque contemporaine où, appelé à enquêter sur une histoire d’animaux mutilés, Gerry Fenn, journaliste quelque peu véreux spécialiste des faits étranges se retrouve devant l’arbre au supplice au pied duquel il déterre une “poupée des moissons”, signe des faits qui s’y sont déroulés. Cette résurgence a pour résultat que Natalie, orpheline de 18 ans sourde-muette de naissance se met brusquement à parler, se disant visitée par la Vierge Marie. Mieux encore, elle opère par simple imposition des mains quelques miracles, faisant marcher un garçon paralytique et guérissant de son emphysème le père Hagan, son tuteur. Banfield, “Petit bout du pays de Dieu”, voit vite affluer curieux et crédules, Natalie passant désormais pour une nouvelle Bernadette Soubirou. Mais où est la vérité ? Gerry, qui s’est pris d’affection pour elle, va tenter de le définir, rejoint par un dominicain devant réunir les preuves de la sainteté de la gamine.
Adapté du roman «Sanctuaire» de James Herbert (1993) et réalisé par un scénariste (Charlies’s Angel) dont c’est le premier long, l’œuvre échappe à tous les clichés du genre – peu d’intérieurs étouffants au profit d’un tournage en pleine campagne, pas de jump scares, et surtout pas l’attendue scène d’exorcisme, au profit d’une montée en puissance de l’inquiétude au long d’une (en)quête qui aurait pu faire le jeu d’un épisode des X-Files, même si l’apparition finale d’un démon, ou plutôt d’une démone impressionnante réintègre le métrage dans une thématique plus classique. Porté par le charisme deJeffrey Dean Morgan dans un rôle ambigu et le charme trouble de Katie Aselton, voilà une série B certes pas exceptionnelle mais qui ne démérite pas.
Jean-Pierre Andrevon