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IN MEMORIAM
ALBERT PYUN
L’Art de la série B
Les fantasticophiles invétérés garderont tous un souvenir ému d’Albert Pyun, figure emblématique de la série B américaine ayant offert au genre de nombreuses productions devenues culte au fil du temps.
Né le 19 mai 1953, à Hawaii, Albert Pyun fait son entrée dans le monde du 7e art au tout début des années 80 en s’associant à Tom Karnowski et John V. Stuckmeyer avec qui il co-écrit The Sword and The Sorcerer (L’épée sauvage), film d’Heroïc Fantasy qu’il met en scène et qui en 1982, année de sa sortie sur les écrans, rencontre un franc succès au box-office amassant près de 35 millions de dollars (pour un budget de 2 millions). Ce coup d’essai parfaitement réussi permet au jeune cinéaste de lancer sa carrière. Il enchaine ainsi quelques mois plus tard avec Radioactive Dreams (Le Dernier Missile), une comédie post-apocalyptique interprétée par John Stockwell et Michael Dudikoff et produit par Tom Karnowski puis tourne, en 1985, pour le compte de la Cannon, Dangerously Close, un thriller coscénarisé et interprété par John Stockwell, Le trésor de San Lucas, Alien from L.A. (également connu sous le titre L’Aventure Fantastique) mais aussi et surtout, en 1989, Cyborg.
Ce métrage de SF, né après l’abandon par la firme de Golan et Globus de la production de Spider-Man et des Maîtres de l’Univers 2, deux projets auxquels était associé le réalisateur, témoigne du savoir-faire de Pyun et permet, à l’époque, à Jean-Claude Van Damme de s’imposer définitivement dans le paysage hollywoodien. Sur le tournage de cette efficace série B, le réalisateur va affiner sa méthode de travail en optimisant au maximum le maigre budget qui lui est alloué. Ce sens du système D va contribuer à assoir sa réputation dans l’industrie cinématographique mais aussi à forger sa volonté d’indépendance.
À partir du début des années 90, il commence à multiplier les projets et démontre sa capacité à passer d’un genre à l’autre, tout en affichant une certaine prédilection pour l’action. Il collabore de la sorte avec Charles Band (Dollman, Arcade), spécialiste des petits budgets destinés au marché de la vidéo, met en boîte différents films d’Arts Martiaux (Kickboxer 2 et 4), de super-héros (le désastreux Captain America), de science-fiction (la série des Nemesis) qui le conduisent à diriger des comédiens chevronnés tels Lance Henriksen (Knights, les Chevaliers du Futur, Spitfire), Rutger Hauer (Omega Doom), Christophe Lambert (Adrénaline, Mean Guns), Charlie Sheen (Postmortem) ou encore Dennis Hopper (Ticker). Il se lie, en outre, d’amitiés avec l’acteur/rappeur Ice T avec qui il va développer, à partir de 1996, différents métrages dont beaucoup, avouons-le, sont dispensables.
Jusqu’à la fin des années 90, Albert Pyun enchaîne les productions à un rythme effréné avant de commencer à lever le pied dès le début du XXIe siècle. Ce qui ne l’empêche pas de réaliser, de temps à autre, quand il parvient à réunir le budget nécessaire (souvent avec ses propres deniers), quelques films dont certains horrifiques tels Infection ou encore Cool Air, librement adapté d’une nouvelle de Lovecraft. Parmi les derniers titres qu’il a signés, citons notamment le surprenant Road to Hell, une histoire de serial-killer empreinte de Fantastique, avec Michael Paré ou encore The Interrogation of Cheryl Cooper, thriller horrifique mettant en scène l’interrogatoire cauchemardesque subi par une jeune femme, seule survivante d’une tuerie de masse.
Avec une cinquantaine de films à son compteur, Albert Pyun s’est imposé, en près de quarante ans de carrière, comme une figure incontournable du cinéma indépendant américain, une figure qui a réussi, grâce à un sens commercial aiguisé, à s’affranchir des diktats hollywoodiens et à acquérir une certaine liberté. Nul doute que son décès, le 26 novembre dernier, laissera un grand vide dans l’univers de la série B.
Erwan BARGAIN
NEWS
BAMBI VERSION GORE
Un détournement du classique
Bambi : The Reckoning, de Scott Jeffrey (Dragon Fury, The Mutation, Kingdom of the Dinosaures), dont le tournage commence ce mois-ci/en janvier est une version particulièrement sombre de l’histoire de Felix Salten de 1928 que nous connaissons tous grâce au film de Disney de 1942. "Tirant l'inspiration du concept utilisé dans The Ritual (2017) de David Bruckner, où un groupe d’amis de l’université se retrouvent pour des vacances en forêt mais rencontrent une présence menaçant qui les guette dans les bois, Bambi sera une machine à tuer vicieuse qui se cache dans le désert" annonce le réalisateur. Le film, en prises de vues réelles et non en animation, est produit par l'équipe à laquelle on doit Winnie the Pooh : Blood and Honey.
LA FAMILLE ADDAMS volume 2
Une seconde saison envisagée ?
La réception de «Wednesday» diffusé sur Netflix, nouvelle version de La famille Addams et dûe aux anciens showrunners de "Smallville" Alfred Gough et Miles Millar, a été très bonne, avec des critiques très solides et une forte audience. Le consensus se fait sur la performance de Jenna Ortega dans le rôle-titre de Wednesday Addams, universellement saluée, tout comme les visuels de Tim Burton et le sens de l'humour de la série.
La question se pose à présent sur un renouvellement de la série pour une seconde saison. Gough et Millar déclarent que si tel était le cas, saison, ils feraient revenir tous les membres de la famille Addams. «Nous avons à peine touché la surface avec ces personnages, et les acteurs sont tellement incroyables dans ces rôles. Catherine Zeta-Jones est, je pense, une Morticia iconique. La relation entre Mercredi et Morticia est également essentielle à la série, et l'idée que Mercredi essaie de tracer sa propre voie en dehors de la famille est importante. Nous voulons vraiment présenter la famille comme nous l'avons fait cette saison dans quelques épisodes, si nous devions obtenir une deuxième saison». Dans cette optique, l’idée serait également de continuer à explorer le personnage Mercredi en passant par les tribulations d’une adolescente «apprenant à naviguer à naviguer dans les hauts et les bas de l'amitié».
FILMS EN VOD
M.O.M. : MOTHERS OF MONSTERS ***
USA. 2020. Réal. et scén.: Tucia Lyman. (Shadowz).
Mère célibataire, Abbey soupçonne son fils, un adolescent de seize ans, d’être un psychopathe qui envisage de perpétrer une fusillade dans son lycée. Devant l’inaction des services de santé qui lui assurent que son enfant ne souffre d’aucun trouble, elle décide de prendre les choses en main et de tout mettre en œuvre pour éviter un éventuel massacre…
Réalisé en 2020 par Tucia Lyman mais resté jusqu’ici inédit dans nos contrée (hormis à Lyon où il a été projeté au Mockumentary Film Festival), M.O.M. : Mothers of Monsters est un film étrange et déroutant qui, sans être véritablement effrayant, distille durant une heure et demie une angoisse sourde. Prenant la forme d’un found-footage, cette petite production au budget que l’on imagine famélique nous plonge ainsi dans le quotidien d’une femme d’une quarantaine d’années convaincue que son fils est un meurtrier potentiel. Le récit se tisse autour de cette éventualité et sur la paranoïa qui gagne peu à peu la mère. A-t-elle raison ? Son enfant est-il réellement un psychopathe en puissance ? N’est-ce pas elle, au fond, qui souffre de troubles psychologiques ? Toutes ces questions se posent au fur et à mesure que l’histoire se développe. D’autant que l’adolescent témoigne lui aussi d’un comportement inquiétant et que ses hobbies ne sont pas des plus courants. Sa personnalité se dessine ainsi au travers des images issues des caméras espionnes disposées dans la maison par sa mère mais aussi au gré de vidéos tournées durant son enfance. La réalisatrice s’amuse ainsi à semer le doute dans l’esprit du spectateur et ce, jusqu’à une dernière partie assez surprenante. Porté par deux comédiens convaincants sur les épaules desquels repose la crédibilité du film (Bailey Edwards qui campe Jacob, le fils, est impressionnant), M.O.M. est un métrage efficace qui, en dépit de quelques longueurs, mérite d’être découvert.
Erwan BARGAIN