Vampires à l'iroquoise et tueurs à crochet.
Si vous avez manqué les années 80, pas de panique, elles reviennent en force sur les écrans.
BOX-OFFICE
"Shang-Chi et la légende des 10 anneaux" réalise un magnifique résultat compte tenu de la situation mondiale.
Le film a encore rapporté 21,7 millions de dollars ce week-end et a déjà obtenu 176 millions aux USA et un total de 320 millions dans le monde.
À la deuxième place se trouve Free Guy, le film très réussi avec Ryan Reynolds qui a rapporté 5,2 millions de dollars supplémentaires pour un total de 298 millions dans le monde.
Concernant l’horreur, Candyman est toujours à la quatrième place avec 3,5 millions de plus ce week-end, ce qui fait un cumul de 53,1 aux USA et 66 millions dans le monde.
De son côté, Malignant, la nouvelle œuvre de James Wan, a réalisé 2,6 millions de plus, permettant d’atteindre 14,8 millions aux USA et 24 dans le monde, des chiffres très éloignés cependant des précédentes œuvres du réalisateur de titres comme Insidious.
NEWS
REMAKES EN SÉRIE
Envisagé depuis longtemps, le (second) projet de remake de I Know What You Did LastSummer, où, dans l’original, un groupe d’amis était traqué par un tueur un an après un accident de voiture mortel qu’ils avaient depuis gardé secret, n’aura pas lieu. Ce remake avait été initialement annoncé en 2014 avec Mike Flanagan (Oculus, The Haunting of Hill House, Doctor Sleep) attaché au scénario, mais le projet a finalement échoué. En 2019, les producteurs ont décidé d’aller de l’avant avec une série télévisée à la place. Laquelle série est terminée et prête à être diffusée sur Amazon en octobre. Cette série a été scénarisée par Mike Flanagan et Jeff Howard, et serait une autre version du roman original de Lois Duncan, produite par le producteur d’origine Neal Moritz. Rappelons que le film initial avait rapporté 125 millions de dollars dans le monde et engendré deux suites.
Il y avait déjà un remake de ce slasher en 1997, avec Jennifer Love Hewitt, Sarah Michelle Gellar, Ryan Phillippe et Freddie Prinze Jr.
LES MARQUES DU MAL
The Secret of Sinchanee est le premier long métrage de Steven Grayhm. "C’est un film profondément personnel qui aborde des thèmes incroyablement difficiles de la xénophobie, des traumatismes de l’enfance et des problèmes de santé mentale, testant les limites du genre horreur/thriller", dit-il. Un chauffeur de dépanneuse industrielle souffrant d’insomnie retourne dans sa maison d’enfance après la mort prématurée de son père, pour découvrir qu’une présence paranormale habite la maison et hante la terre sacrée sur laquelle elle a été construite. Le film sera diffusé le 8 octobre en VOD.
GÉNÉRATION RETROUVÉE
La comédie d’horreur Génération perdue (The Lost Boys), film culte de 1987 signé Joel Schumacher et produit par la Warner va faire l’objet d’un remake du même studio, confié cette fois à l’Anglais Jonathan Entwistle, créateur des séries Netflix " The End Of The F***ing World " and " I Am Not Okay With This ". Dans l’original, qui avait engendré deux dtv en 2008 et 2009, deux frères (interprétés par Corey Haim et Jason Patric, auxquels succèdent à présent Noah Jupe et Jaeden Martell) découvraient que la nouvelle ville dans laquelle ils viennent d’emménager est occupée par des vampires. Cette nouvelle version, scénarisée par Randy McKinnon, se situera dans un cadre contemporain.
FILMS SORTIS
SHANG-CHI ET LA LÉGENDE DES DIX ANNEAUX ***
(Shang-Chi and the Legend of the Rings). USA. 2021.
Immortel peu recommandable âgé de mille ans et possédant le pouvoir des Dix Anneaux, le Mandarin voit son fils et sa fille, qu’il a formés, s’écarter de lui suite à la mort de sa femme. Le film de l’américano-japonais Destin Daniel Cretton va tenter, deux heures durant, de les réunir, en vain. Avec des personnages issus de l’écurie Marvel et une bande de 1913 due à Steve Englehart, Al Milgrom et Jim Starlin, prépondérance est donnée aux asiatiques et aux femmes fortes, ce qui n’est sans doute pas nouveau mais change agréablement des héros encapés. Ici, deux générations adeptes des arts martiaux, l’encore inconnu Shimu Liu et le vétéran Tony Leung se livrent, dans une première partie musclée mais sans originalité, à de réjouissantes rencontres mains nues, tandis que, changement de décor, une seconde plus féérique nous précipite dans un décor magique qui semble sortie de chez Miyazaki, voire du Monde de Narnia, avec animaux fantastiques dont d’impressionnants lions géants, et surtout une bataille quelque peu chaotique entre deux dragons volants. On peut regretter un scénario parfois inabouti (l’obsession peu crédible du Mandarin à croire que son épouse est toujours vivante), ou un personnage totalement inutile (le comédien), ce qui n’empêche pas l’ensemble de fonctionner sans hiatus, porté par un rythme qui ne faiblit jamais.
Jean-Pierre Andrevon
FILMS EN VOD
SWEET RIVER**
Australie. 2020. Réal.: Justin McMillan.
(Google, Orange, Microsoft, YouTube, AppleTV, CanalVOD, Amazon)
Hanna s’installe dans la petite ville de Billing dans l’espoir de comprendre ce qui a pu arriver à son fils, disparu depuis des années. Hantée par cette mort qui l’a dévastée et détruit son couple, elle tente de faire parler les habitants de la bourgade qui semblent réticents à se confier et paraissent vouloir cacher un sinistre secret dans les champs qui bordent la ville. La nuit, on entend des cris inhumains, et il n’est pas rare d’apercevoir de petites silhouettes… Seraient-ce les âmes des enfants morts lors d’un terrible accident d’autocar ?
Avec son ambiance crépusculaire, ses personnages brisés par tant de morts, et sa bande-son étrange, Sweet River installe immédiatement une atmosphère cauchemardesque qu’aurait sans doute appréciée Stephen King, mais nul doute qu’il en aurait fait autre chose. Ici, la terreur est aux abonnés absents et la nature réelle de ce qui rôde dans les champs n’est jamais réellement explicitée, pas plus que la raison pour laquelle les habitants se promènent avec des lampes rouges le soir tombé, ce qui n’empêchera pas la première victime de mourir en ouverture du film. Ce qui semble avant tout intéresser les scénaristes et le réalisateur, c’est bien la souffrance de ces gens qui doivent faire face à un deuil impossible, qu’il s’agisse d’un accident ou des méfaits d’un tueur en série. La peur fait alors peu à peu place à une forme de poésie dramatique, plus proche de l’univers de Guillermo del Toro, mais il manque un petit quelque chose en plus pour rendre le tout vraiment haletant ou poignant. On est intrigué, touché, certes, mais on ne peut s’empêcher d’attendre plus d’un tel sujet de départ.
THE QUIET HOUR**
G.-B./Irlande. 2014. Réal. et scén.: Stéphanie Joalland. (Netflix)
Après une invasion extraterrestre se manifestant par d’immenses machines flottant dans le ciel et forant la Terre à la recherche de ressources, l’humanité est presque éteinte. Seuls quelques survivants parviennent à subsister pendant les deux heures de répit qui leur sont offertes chaque jour. Sarah, une adolescente battante vit ainsi cloitrée dans sa maison avec son jeune frère aveugle, profitant d’un toit, de quelques légumes et de panneaux solaires leur fournissant un peu d’électricité. Un jour, un inconnu s’introduit chez eux, bientôt suivi par une bande de pillards qui réclament son corps. Mais à qui faire confiance en ces temps de mort ?
La réalisatrice française installée à Londres Stéphanie Joalland signe ici son premier long-métrage, et fait montre d’une belle capacité à créer un univers avec peu de moyens (les effets visuels ne sont pas le point fort de son film, malheureusement), dressant le portrait de personnages complexes et attachants, et profitant de ce hui clos pour faire monter la tension. Hélas, The Quiet Hour pâtit d’un certain manque d’originalité, un tel sujet ayant déjà été traité maintes fois, avec des budgets et des talents bien supérieurs. Sans être désagréable, cette production indépendante risque donc de ne pas rester durablement dans les mémoires.
Yann Lebecque