UNE SÉRIGRAPHIE EXCLUSIVE POUR NOTRE CAMPAGNE PHILIP K.DICK POP ICONS
Le Multivers d'Aleksi Briclot dans un album exceptionnel
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BRANDON SANDERSON EN GRANDE FORME
Installés sur la planète Détritus depuis des décennies, les derniers survivants de l’espèce humaine tentent de résister aux attaques répétées des Krell, un mystérieux peuple extraterrestre. Dans ce monde, les pilotes sont vénérés comme des héros et font frissonner les nouvelles générations prêtes à en découdre. Parmi eux, Spensa rêve depuis l’enfance de piloter son propre vaisseau et de prouver son courage. Alors qu'elle vient tout juste de commencer à prendre la mesure de ses nouveaux pouvoirs cytoniques, elle reçoit d'une extraterrestre mourante, Alanik, les coordonnées de la station spatiale Astrevise, où se trouve la clé de la survie de l'humanité. Elle décide de s’y 'infiltrer… Doit-on continuer ? Syward, la gigantesque saga, célèbre par ses combats interstellaires, de cet auteur boulimique (49 ans, près de 60 ouvrages) est très présente en librairie ce mois, avec la réédition en poche de son tome III, Cytonique, et la publication du IV qui clôt la série sur ses 630 pages, Rebelle. Une guerre des étoiles sur papier à ne pas manquer (Le Livre de Poche).
TOLKIEN ENCORE ET TOUJOURS
Outre la énième réédition de son Hobbit (390 pages de texte), on lira avec attention Les Éthymologies, dictionnaire le plus complet possible de tous les noms émaillant les récits de Tolkien, essentiellement issus de L’Histoire de la Terre du milieu, et collationnés par son fils Christopher. De A avec Abaro ( celui qui s’en va dans le langage des Elfes à Y et Yur (courir), 125 pages d’un lexique qu’on n’ira pas jusqu’à apprendre par cœur (Pocket).
DE BELLES IMAGES
Il est rare qu’un artiste français œuvrant dans l’illustration fantastique ait les honneurs d’un ouvrage de qualité le célébrant, surtout s’il est encore jeune. C’est pourtant le cas d’Aleksi Briclot, né en 1978, et qui alterne ses créations graphiques pour le monde du jeu vidéo (Égypte 2, Cold Fear, Splinter Cell : Double Agent, Haze), les jeux de cartes (World of Warcraft TGC),l'illustration (Dark Horse, Marvel), la bande-dessinée ( Alone in the Dark, mais aussi un Spawn pour Todd McFarlane en 2011 : Spawn : Architects of Fear) et bien sûr le cinéma, démarré avec le français Comment je suis devenu un super-héros, que suivront une dizaine de films made in USA : Captain Marvel, Gardiens de la galaxie 3, Loki, Avengers : Infinity war, etc. C’est ce travail multiforme, auquel il faut ajouter quelques peintures et dessins personnels que nous donne à voir Multiverse, magnifique album de 280 pages, que rendent d’autant plus passionnant les commentaires de l’artiste sur son travail, souvent présenté en doubles pages impressionnantes, comme cet elfe ailé chevauchant un ours géant dans un décor style Avatar ou le gigantesque loup au regard braise pour Thor : Ragnarok. En 2008, Briclot a cofondé le studio de développement de jeux vidéo Dontnot Entertainment, au sein duquel il assure la direction artistique du premier jeu du studio, Remenber Me, publié en juin 2013.Selon le magazine Imaginefix consacré à l'art fantastique numérique, Briclot fait partie des «cent meilleurs artistes internationaux». Inutile de dire qu’il fait plus que le mériter (Huginn & Muninn).
À quelle espèce peut bien appartenir cet Early Bird au très long cou et au bec camus qui nous regarde de biais ? Et cet oiseau à tête de femme échevelée ? Cette mouche motocycliste ? Que vient faire cette tête hirsute apparaissant dans la toison pectorale d’un costaud en train de boutonner sa chemise devant un miroir ? Pourquoi cette gamine a-t-il si peur de la minuscule souris qui lève son museau vers elle ? Où cette bonne sœur impassible a-t-elle bien pu dénicher ce Little Devil gigotant qu’il tient à bout de bras ? On pourrait multiplier les exemples, en autant de dessins au crayon gras, en noir et blanc pour la plupart d’entre eux, que nous livre l’Américain Peter de Sève (Le Monde de Nemo, Le Petit Prince) dans The Visitor, album de 220 pages qui en contient autant, sans avoir la réponse. D’ailleurs l’a-t-il lui-même ? Si on l’écoute, on peut en douter : «Mes dessins viennent de nulle part et sont nés d’un trait au hasard sur une feuille. Je peux partir d’une chose aussi simple qu’un œil et je vois où son expression m’emmène…»). À nous donc d’inventer les histoires de ces humains animalisés ou de ces animaux humanisés qui nous fixent de leur prunelle exorbitée. Un talent unique – même si l’on peut trouver quelque accointance avec un Tomi Ungerer – où le rire se mêle à une inquiétude qui l’enrichit (Huginn & Muninn).
DEUX THRILLERS FANTASTIQUES
Qu’est-ce qui peut bien relier ces divers faits-divers tragiques – le suicide d’un vieux juriste, un autre vieillard qui, dans le rayon enfants d’un grand magasin, en tue neuf, ou ce retraité qui, dans une ehpad, poignarde quatre de ses voisins de chambre ? Gail a de quoi être inquiète, car son mari, la soixantaine entamée, commence à présenter tous les symptômes d’un Alzheimer en progression rapide. D’autant que tous ces cas sont liés à l’expérimentation d’un médicament censé contrer la terrible maladie. Avec Phase 3, Åsa Ericsdotter, autrice suédoise, prend le chemin d’un Robin Cook avec ses thrillers médicaux (cf. L’Épidémie, son précédent roman), celui-ci se signalant par la précision méticuleuse des ingrédients de l’intrigue, qui n’est pas sans patiner au long de ses 470 pages où l’on peut tout de même trouver le temps long (Actes Sud). C’est exactement l’inverse qui caractérise L’Ultime avertissement, huitième ouvrage du genre signé par le Français Nicolas Beuglet, où un riche collectionneur invite dans sa demeure isolée Félicia, experte en arts anciens et Armand, un prêtre qui fut inspecteur de police, aux fins d’expertiser trois objets énigmatiques apportés par des amis qui ont disparu le jour-même et dont on retrouvera très vite les cadavres, Félicia et Armand étant eux-mêmes menacés. D’où un tour du monde à la vitesse d’un cheval au galop où, entre un mystérieux message venu du futur, des arches enterrées, l’ADN des Néanderthaliens, le projet d’envoyer sur Mars 500 humains devant échapper à l’apocalypse prévu pour 2030, on a un peu l’impression de lire du Jimmy Guieu parasité par Elon Musk ou inversement). Mais l’essentiel n’est-il pas qu’on peut difficilement abandonner cette cavalcade avant sa dernière ligne ? (Xo).
L’OURS DU MOIS
En ce mois d'octobre si propice, semble-t-il, aux coups de froid et d'État (fussent-ils travestis sous les oripeaux de la démocratie...), que nous propose l’Ours, « maisonnette d’édition à Puéchabon » ? le délicieux Sébastien Gendron nous présente un drame bien agencé qui, selon nous, finit bien.
Si tu vis par les coups, tu crèves par les coups, alors faut pas venir se plaindre…
collection 22 222 • format A6 • 16 pages • 2,00 € . Commande :
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Jean-Pierre ANDREVON
LUNE FROIDE SUR BABYLON, FORMIDABLE GHOST STORY DE MICHAEL MCDOWELL
Sorti aux Etats-Unis en 1980, en amont de la saga South Gothic Blackwater’ considérée à bon droit comme le chef d’œuvre de Michael McDowell (1950-1999), Lune Froide sur Babylon nous plonge déjà dans les eaux troubles d’une rivière maudite, aux confins de la Floride, au cœur de la petite municipalité de Babylon où la tragédie menace de frapper comme la foudre un soir d’orage.Tandis qu’un sociopathe de la pire espèce s’apprête à sévir en supprimant une adolescente élevée par sa grand-mère depuis la disparition mystérieuse de ses parents, le lecteur fait connaissance avec la communauté de Babylon vite affligée par l’horreur de cet atroce meurtre de sang-froid.
Dans son style descriptif dépourvu d’inutiles digressions, l’auteur des Aiguilles d’or et de Katie nous happe dès les premiers chapitres, installant un climat de terreur latente et de sidération face à la mort en marche qui prend rapidement une tournure de ghost story maitrisée de main de maître par ce spécialiste du genre.
Au gré de rebondissements de plus en plus saisissants, le lecteur découvre l’envers du décor délétère d’un microcosme où grouillent des personnages vénéneux à l’extrême, dont un monstre à visage humain avide de pouvoir et d’argent rattrapé par ses propres turpitudes. Lesquelles empruntent l’apparence de figures de cauchemar sous une lune omniprésente, véritable actrice à part entière de ce drame terrifiant, au même titre qu’une nature exubérante et sauvage à souhait. Faisant montre d’une implacable logique, le récit culmine jusqu’au coup de théâtre final laissant à penser au bout de 400 pages haletantes que le surnaturel préside bien aux destinées de ce petit théâtre d’ombres et de terreur le plus glaçant qui soit, portant en gênes le scénario original de Beetlejuice imaginé par Mc Dowell dont Tim Burton édulcorera le caractère atroce en jouant la carte d’un second degré relativement absent de ‘’Lune Froide sur Babylon’’. Pour une histoire d’outre-tombe dantesque s’il en est, à savourer dans une superbe édition de poche à la couverture d’un bleu envoûtant, accompagnée d’un petit livre surprise consacré à ce romancier hors pair (Monsieur Toussaint Louverture).
Sébastien SOCIAS