Tous à Japan Expo, les Jeux Olympiques du Manga, de l'Anime et du Cosplay
Les plus beaux effets spéciaux expliqués à tous les aspirants cinéastes
MORT RAMPANTE ET MORTS-VIVANTS
Slugs, on l’aura compris, ce sont des limaces. Sauf que celles mises en scène en 1982 par le Britannique Shaun Hutson, dont ce fut le premier livre, mesurent entre 15 et 20 centimètres et sont carnivores, qui plus est atteinte d’une faim inextinguible qui les pousse en hordes innombrables à attaquer puis à dévorer jusqu’à l’os tout animal à sang chaud passant à leur portée. Comme ce qui arrive, dans la banlieue de Londres, au pochard Ron Bell qui, sortant d’un cuite « … vit ses membres couverts par une masse noire grouillante de ces créatures, rampante les unes sur les autres dans l’espoir d’atteindre sa chair juteuse. Il voulut bouger, retirer de lui ces monstrueux parasites, mais ses mains reposaient sur un tapie glissante de limaces qui semblaient sortir du sol lui-même. Il tomba la tête la première et une de ces horreurs se glissa dans sa bouche, plantant son croc central dans sa langue ». Soit de l’horreur pure au tout premier degré et drôle au second, présentant sur 300 pages autant d’attaques, autant de victimes, bébé compris. Ce « gore » eut droit, en 1985 et dans la collection du même nom publié par le Fleuve Noir, à une traduction plus que réduite au lavage de 150 pages. Honneur donc à cette renaissance intégrale d’un récit qui reste un modèle et même temps qu’un stéréotype du genre et fut adapté à l’écran en 1988 par Juan Piquer Simon.
Restons dans la case gore avec La Nuit des morts-vivants, signé John A. Russo, co-scénariste du film éponyme de George A. Romero et qui, avec ce titre (1974), ne livrait qu’une novellisation de son scénario qui, chez nous, eut, en 1981, l’honneur d’être le n° 1 de la collection Gore, bien entendu largement coupé. Mais la vérité oblige à dire que, coupé ou non, le roman est d’un style déplorable, se bornant à de plates descriptions, autant de clichés, qu’on n’ira pas jusqu’à mettre ay débit du traducteur. Passons donc à Wishmaster, que signe Christian Francis. Inédit en France, s’il n’est que la novellisation du film éponyme de Robert Kurtzman (1997), premier opus d’un tétralogie, vaut comme un très prenant et plutôt original roman à part entière : un djinn venu de Perse dans une opale se réincarne dans plusieurs personnes qu’il tue atrocement, tout en promettant à ses victimes de faire deux vœux ; mais il y a un piège, ainsi de cette jeune femme qui demande à garder éternellement sa beauté et se voit immédiatement transformé en mannequin de plastique.
Nous n’allons pas terminer cette recension sans jeter un œil, et même les deux, sur l’épais Nos plus beaux effets 2, qui fait suite au 1 paru en 2023 (Nos plus beaux effets GORE), qui en reprend le principe, soit une compilation de nouvelles du genre, toutes inédites, et ici au nombre de 23. Où l’on trouve les auteurs ci-dessus mentionnés, comme Shaun Hutson (La Magie du cinéma) sur un tournage plus que snuff, mais aussi, pour rester dans le cinéma, un certain Mick Garris qui, avec Oculaire, nous donne un texte qu’on devine en partie autobiographique mais visant aussi les méthodes Corman. Les Français ne sont pas à la traine, ainsi de notre ex-collaborateur Claude Ecken qui, avec Repas d’adieu nous précipite au XVIe siècle pendant les guerres de religion où un lansquenet se voit offrir comme plat de résistance un foie… mais on ne vous dira pas de qui. David Didelot, spécialiste s’il en est du Gore (on n’oubliera pas, en 2023 sa colossale étude sur la collection) étudie un sujet à la mode, la transidentité (L’Effet papillon) qui risque de lui attirer des ennuis avec ceux/celles dont il parle. Mais ce n’est rien à côté de À toutes les filles… où un piteux vampire chauve et bedonnant s’introduit dans une boîte de nuit pour violer et massacrer (dans l’ordre ou inversement) une bonne centaine de nana qui vont jusqu’à y trouver du plaisir. Étonnement : ce texte est signé par une femme Violaine de Charnage, qu’on soupçonne être un pseudo, surtout si l’on soustrait le h de ce nom. Au total donc un total réjouissant à ne pas mettre entre toutes les bouches, disons toutes les mains, dont on regrettera seulement l’absence d’une préface qui aurait été utile ainsi que des notices sur les auteurs dont certains sont de parfaits inconnus (du signature en tout cas). L’ensemble de ces ouvrages se trouve au catalogue d’un éditeur qu’on ne va pas lâcher de sitôt : Faute de frappe.
UNE VIE ALTERNATIVE
Lubin Maréchal, 20 ans, est acrobate dans une petite troupe de cirque. Un matin, ce blondinet rêveur va se rendre contre que les dernières 24 heures ont disparu de sa mémoire. Pour lui, ce qui était la veille est devenu l’avant-veille. Est-ce un trouble passager ? Non, car le phénomène se reproduit, et encore, et encore, le pire étant qu’il va finir par se rendre compte, de mêmes que ses amis de la troupe et sa petite amie Gabrielle, qu’en réalité un autre lui-même est apparu, qui vit à sa place ses jours d’absence. Lubin va finir par correspondre par messages enregistrés avec son double qui, prenant de l’assurance, commence à mener une existence autonome plus réelle que celle de Lubin. Pire encore, son temps d’absence se démultiplie, Lubin perdant successivement deux jours, puis toute une semaine, pour en arriver à ne vivre qu’un jour par an, arrivant à 50 ans, puis à 70 en n’ayant vécu que quelques semaines, ces sauts de plus en plus prolongés le précipitants chaque fois dans un monde qu’il n’a pas vu changer (les téléphone portables, l’IA…), sans compter les décès de ses proches qu’il découvre à chaque réveil… Ces jours qui disparaissent, signés Thimothé Le Boucher, auteur complet, forme un chronique du temps qui passe (trop vite), tout à la fois onirique, poétique et dramatique racontée de manière intimiste n’éludant rien des chocs ou bizarreries qui tissent l’existence de Lubin, comme se réveiller auprès d’une fille inconnue car ayant couché, la vieille, avec son double. Et lui-même, qu’elle peut être sa vie sentimentale avec la femme qu’il aime, mais qui ne peut l’approcher qu’un jour sur deux, un jour par semaine puis par mois, puis par an ? Une double-chute, déchirante, conclue cette parabole entièrement originale où l’auteur a pris tout son temps (sic) pour installer son histoire au long de 190 pages très classiquement découpées en petites cases dessinées d’un style ligne claire qui pourrait remonter à Hergé ou Bob de Moor. Et ceci dans une nouvelle collection de One Shot de très petit format (19,7 x 14, 8) qui en rend la lecture comme le maniement aisés. Un vrai (et douloureux) bonheur (Glénat).
TOUS AU JAPON !
Célébration culturelle et populaire, Japan Expo a l’honneur de recevoir chaque année des artistes prestigieux qui viennent rencontrer le public français. Piliers de la programmation du festival, de nombreux noms incontournables de l’animation, du jeu vidéo et du manga viendront participer à des conférences, rencontres ou encore dédicaces pour échanger sur la culture japonaise.
Japan Expo permet de célébrer avec le public et les professionnels des carrières incontournables mais aussi mettre en avant de nouveaux talents en plein développement. Les visiteurs pourront profiter d’activités gratuites et immersives dédiées à Kaiju No. 8 et ONE PIECE, assister à de nombreuses projections d'épisodes inédits d’anime, ainsi qu’à des conférences en présence d’invités venus tout spécialement du Japon. Ainsi, Atsushi Kaneko (Producteur) et Yoshihiro Kanno (Action Director) du studio A-1 Pictures seront présents pour dévoiler les coulisses de l’anime Solo Leveling, de son processus de création à l’animation des personnages. Un événement spécial SPY x FAMILY, en partenariat avec TOHO animation et Japan Expo, est également prévu, avec Saori Hayami, la voix japonaise du personnage Yor. Un espace boutique proposera les dernières sorties mangas, DVD et Blu-ray, ainsi que des produits exclusifs et des cadeaux tels que des ex libris (Marriage Toxin, Babel, Jiangshi X, Hokkaido Gals Are Super Adorable!), des posters (Chainsaw Man, Dan Da Dan) et des badges. Le festival se déroulera du 11 au 14 juillet au parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte. Plus de détails sur le programme ici :
https://www.japan-expo-paris.com/fr/programme.
Jean-Pierre Andrevon