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LA PAROLE DE QUENTIN TARANTINO
Il n’existe paradoxalement que peu d’études (en France) consacrées à l’un des cinéastes plus connus et les plus célébrés : Quentin Viva le cinéma ! Tarantino. Un manque qui vient d’être comblé avec éclat dans l’ouvrage Quentin par Tarantino, signé du pseudo improbable d’Amazing Ameziane, de son vrai nom Améziane Hammouche, à qui l’on doit déjà dans la même collection un Martin Scorsese. Mais quel est cet objet ? Un album grand format de 240 pages, qui n’est pas tout à fait une BD, ni tout à fait un roman graphique classique, mais un portrait filmé en plans fixes de Quentin, présent à chaque page, qui se raconte de manière tonitruante, et apparemment très content de lui : « Si tu aimes des nanas badass qui butent les enfoirés de racistes qui prennent grave pour leur race et des musiques à tomber par terre, sans oublier des meilleurs dialogues de l’univers… » (on a compris qu’il s’agit d’aller voir mes films). L’album démarre avec son premier film tourné à 19 ans mais jamais montré, son scénario pour True Romance qu’il aurait bien voulu réaliser lui-même, Reservoir Dog enfin fait grâce à la présence d’Harvey Keitel, le réalisateur s’étendant longuement sur Inglorious Basterds, ce qu’il doit au presque homonyme métrage d’Enzo G. Castellari, et dont il adore citer cette phrase de dialogue :
« Les nazis ne sont pas humains. Ils doivent être détruits. Chacun des hommes sous mes ordres me doit 100 scalps de nazis. » Ceci jusqu’à Once upon a Time… in Hollywood – son dernier film ? Ou seulement son avant-dernier ? Suspense… Toutes ces confidences en images, soit en couleur soir en noir et blanc, soit en strip soit en très gros plan d’une page, tous les protagonistes, y compris le principal, plutôt ressemblants, ce qui est loin d’être toujours le cas. Petite déception, on peut tiquer sur cet avertissement final :« Bien qu’il soit inspiré de faits et de personnages réels, ce roman graphique est une œuvre de fiction. Certains propos, comportements et expressions des personnages ont été imaginés à des fins de dramatisation ». Dommage, on y croyait. Oui mais en fait… si tout était vrai ? Peu importe d’ailleurs, puisque seul reste l’immense plaisir pris à l’écoute de ce livre, dédié comme se doit à Samuel Fuller (Éditions du Rocher).
UN FESTIVAL DE BD À BRUXELLES
La Fête de la BD change de nom et fait son grand retour du 9 au 11 septembre à Tour & Taxis. Après deux années d’éditions adaptées en raison de la situation sanitaire, la Fête de la BD revient enfin sous sa forme originelle, du 9 au 11 septembre. Cette année, pour son come-back, elle devient le BD Comic Strip Festival. Un nouveau nom pour la Fête de la BD qui revient sous sa forme originelle après deux versions réinventées en raison du contexte sanitaire. Et ce n’est pas tout, le festival change également de décor et pose ses planches dans la sublime Gare Maritime et dans les sheds de Tour & Taxis avec un invité de marque, le célèbre Marsupilami. Ce sera donc le grand retour des animations, des dédicaces, des conférences et des incontournables ballons pour le plus grand plaisir des bédéphiles et amateurs du genre. Invité sur l’affiche : Le Marsupilami Au rayon des nouveautés, cette année, le Marsupilami, célèbre animal imaginaire créé en 1952 par André Franquin, fête ses 70 ans. Il est le protagoniste de la magnifique affiche du festival signée de main de maître par le dessinateur belge Renaud Collin. Expo, Ballon, animations, dédicaces, le sympathique animal rebondira aux quatre coins de ce long week-end haut en couleurs. Plusieurs expos exceptionnelles se tiendront également dans les sheds de Tour & Taxis et du Centre Belge de la Bande dessinée. L’une d’entre elles sera consacrée au célèbre robot Goldorak et une autre à l’incontournable héros de manga Naruto. Les maisons d’édition seront également de retour avec des sessions exclusives de dédicaces et des animations pour tous. Les visiteurs pourront aussi admirer les fameux ballons géants de personnages de BD qui seront disséminés sur le site du festival. Le pavillon international reviendra enfin pour combler les amateurs de découvertes. Les gagnants des prix Atomium 2022 dévoilés le 9 septembre La création BD s’est fragilisée ces dernières années. Il est souvent difficile, pour les professionnels de la bande dessinée, d’en vivre correctement. Afin de soutenir la création et les auteurs, les autorités bruxelloises décernent, depuis plus de cinq ans, les prix Atomium de la Bande Dessinée dans le cadre de la Fête de la BD de Bruxelles. Ceux-ci sont, dans leur grande majorité, remis en espèces pour permettre aux lauréats de financer leur travail. Cette année, 9 prix seront remis pour une dotation totale de plus de 100 000 euros.
Voici un aperçu de la programmation :
Contacts presse : Noémie Wibail, +32 490 49 43 84 et
KARNAGE EN VENTE !
Suite à une forte demande, Zone 52 Éditions va procéder à un retirage des tomes épuisés de la Collection Karnage, soit les romans Sanctions !, Acid Cop, Baby Trap et Cosmos Cannibale.
Ces tomes sont donc de nouveau disponibles à la vente sur notre boutique en ligne et seront expédiés à partir du 20 septembre. Il s'agit néanmoins d'un petit retirage, et Zone 52 ne peut pas garantir de satisfaire tout le monde. Les plus rapides seront donc les premiers servis !
Contact : contact@zone52.fr
LA BD DE LA SEMAINE
Il y a des BD qui intéressent par leur scénario, d’autres dont c’est l’aspect visuel qui retiennent d’abord l’attention, celles dont les images vous sautent à la figure et s’incrustent durablement dans les yeux. C’est le cas de Hurlevent, dont sort aujourd’hui le tome 2, Les Enfants du magma. Non que l’histoire de Fred Duval soit banale, loin de là. Au contraire, alors que l’heroic-fantasy a pour défaut général de raconter toujours la même histoire, la saga d’Alceste de Hurlevent, exilé dans des terres hostiles pour avoir déplu à son prince et, employé sur une chantier destiné à fournir en eau une région aride, voit une explosion de magma tout dévaster sur son passage, est profondément originale. Et donne l’occasion au graphiste Stéphane Créty, comme on peut le voir avec la couverture ici reproduite, de s’étendre sur de magnifiques planches cataclysmiques auxquels les couleurs de Jérôme Maffre donnent un cacher incomparable, surtout quand apparaissent les « enfants du magma », créatures vengeresses au corps de flammes vives. Un album voyant dans sa pluie grande partie la petite troupe d’Alceste fuir interminablement dans un paysage rocheux désolé, traquée par les Orques, ici d’étranges géants squelettiques à peau bleue. Vivement le troisième volume, qui conclura une trilogie de grande classe (Delcourt).
DALI EN IMAGE
La très intéressante collection “Jour J”, dédiée à l’uchronie sous toutes ses formes et que nous ne cessons ici de suivre pas à pas, devait un jour ou l’autre aborder la guerre d’Espagne… et en profiter pour introduire la grande figure de Salvador Dali. Qui à vrai dire ne s’y est jamais véritablement intéressé (« Dali ne fait pas de politique. Il est la politique ! »), penchant même du côté du caudillo Franco. Raison de plus pour les scénaristes Fred Duval et Jean-Pierre Pécau, assisté de Fred Blanchard, que de l’impliquer davantage, trouvant prétexte de l’assassinat de Federico Garcia Lorca, son ami, pour que Dali prenne fait et cause pour la République, jusqu’à faire pencher le sort de le la guerre du bon côté. Ceci étant raconté dans le premier tome des Noces de sang, et qu’achève en beauté le second, qui vient de paraître. Si l’activité du peintre géniaaaal est ici mise quelque peu de côté – le pauvre étant cloitré et torturé dans les geôles franquistes –, l’accent est mis sur la lutte à couteaux tirés entre les staliniens et les trotskistes, avec en fin de parcours la destitution de Pétain et l’arrestation d’Hitler, ce qui fait toujours du bien. Une vraie histoire d’espionnage pleine de suspense, que le dessin très documenté de Renato Arlem, porté par les riches couleurs de Thiago Rocha, rend aussi passionnante qu’un film de Spielberg (Delcourt).
Jean-Pierre ANDREVON