"Super Mario" enfin star dans un film digne de ses moustaches !
George A. Romero ressuscite le temps d'un documentaire
BOX-OFFICE
"Donjons et Dragons" arrache à "John Wick" la première place du box-office américain
Donjons et dragons s'est hissé à la première place, gagnant 38,5 millions de dollars lors de son premier week-end. Les prévisions des analystes qui prévoyaient qu'il remporterait environ 35 à 40 millions à son démarrage sont respectées. Ce chiffre, ajouté au box-office international, lui fait atteindre 71,5 millions de dollars.
Le budget du film a été de 150 millions, donc s’il maintient un rythme normal, il n’aura aucun problème à les dépasser largement. Ce qui est très important pour Paramount puisqu'elle compte en faire tout un univers (1).
À la deuxième place, John Wick 4 a récolté un autre 28,2 millions de dollars. Ainsi, le titre mettant en vedette Keanu Reeves atteint 122 millions aux États-Unis et 245 dans le monde. Il ne faudra pas longtemps pour dépasser les 328 millions que le troisième volet de la saga a atteint, s’avéraént le plus gros succès de tous les épisodes.
À la troisième place figure Scream 6, qui ajoute 5,3 millions de dollars supplémentaires pour atteindre un total de 98,2 millions de dollars et dépassant les 81 millions que le précédent épisode sorti l'année dernière a atteint aux États-Unis.
(1) : Une série télévisée Donjons et Dragons a été officiellement confirmée , dont la première saison comptera un total de huit épisodes, Rawson Marshall Thurber ("Red Notice") ayant été chargé d'écrire le scénario de l'épisode pilote, qu'il dirigera également. La série sera le plus grand projet jamais entrepris par le studio, et l'idée est de lancer tout un univers sur petit écran de la franchise couvrant plusieurs séries (un peu comme "The Walking Dead"). De cette façon, Paramount + aurait déjà sa propre série d'aventures tout comme Amazon a "Le Seigneur des Anneaux", HBO a "La Maison du Dragon" et Netflix l'adaptation de "The Witcher".
NEWS
Bande Annonce Officielle du documentaire "George Romero's: Resident Evil"
L'adaptation du célèbre jeu vidéo Capcom devait à l'origine être réalisée par l’auteur de "La Nuit des morts-vivants". Aujourd'hui, on peut découvrir la bande-annonce officielle du documentaire sur ce projet raté qui sera plus tard réalisé par Paul WS Anderson avec Milla Jovovich en tant que protagoniste d'une franchise hyper rentable pour Sony Pictures. Son réalisateur, Jason Bareford a déclaré que sa mission était de remettre les pendules à l'heure sur ce qui s'est réellement passé en coulisses lorsque le projet a été lancé. Il était dans les réunions et était même avec Romero quand Constantin Film lui a dit qu'ils n'allaient pas faire le film avec lui. Espérons qu’on aura l'occasion de le voir au-delà des projections pertinentes dans les différents festivals de films fantastiques.
FILMS SORTIS
SUPER MARIO BROS. LE FILM ***
(The Super Mario Bros. Movie) U.S.A./Japon. 2023. Réal.: Aaron Horvath, Michael Jelenic.
Il y a eu près de deux fois plus de jeux Mario que d’années depuis la première apparition solo du personnage en 1985. Véritable chapelle vidéoludique, la franchise créée par le pape du jeu de plateforme Shigeru Miyamoto (qui officie en tant que producteur) a longtemps attendu une adaptation animée digne de ce nom sur grand écran. Quiconque est familier avec l’univers féérique et l’action constante de Super Mario connaissait le potentiel inouï d’un tel projet si celui-ci parvenait à faire resurgir à la fois son identité visuelle florissante et la sensation de vitesse et de technique (les fameux «skills») procurée par son gameplay (entendre «la façon dont il se joue», oui, le jeu-vidéo est plein d’anglicismes). Verdict ? S’il parvient à parfaitement restituer l’esthétique si colorée du monde du plombier moustachu à travers une narration inédite et bien amenée, Super Mario Bros. Le film manque de folie et passe à côté de l’occasion d’être l’adaptation rêvée des jeux en tant que tels.
Difficile, dans le cas d’un objet aussi culte et profondément ancré dans l’imaginaire collectif que Super Mario, de juger le film uniquement pour ce qu’il est, sans imaginer ce qu’il aurait pu être. En effet, à première vue, tout y est : 90 minutes d’aventure menées tambours battants aux côtés de Mario, Toad et de la princesse Peach, qui tentent de sauver Luigi et le Royaume Champignon des griffes du terrible Bowser. À l’histoire minimaliste du jeu ont même été ajoutés des éléments de contexte pour rendre le tout plus cinématographique : alors que les deux frères, vivant dans notre monde, essaient tant bien que mal de se lancer dans la plomberie, ils sont soudain aspirés par un tuyau les menant dans un monde souterrain en péril (le monde du jeu, donc). Mais bien qu’indéniablement nécessaire et bienvenue, cette situation initiale, trop longue, est symptomatique du principal défaut du long-métrage : le délaissement du jeu. Super Mario Bros. Le film est une œuvre honnête se déroulant dans l’univers de Mario, pas une bonne retranscription de «l’expérience Mario». Est pourtant reproduite presque à l’identique une séquence de tutoriel, où le personnage apprend comment fonctionnent les plateformes et les power-up (items conférant un pouvoir spécifique), qui suggère l’existence de différents «niveaux» dans ce monde, mais celle-ci ne débouchera sur quasiment rien, tant le film oublie en cours de route de lui donner une saveur et une utilité. Les sensations de mouvement et progression, si essentiels à l’expérience ludique, sont passées sous silence (à l’image de ce clip show montrant rapidement et en musique les personnages avancer de monde en monde, sans jamais explorer quels nouveaux obstacles, ennemis et mécaniques ceux-ci peuvent comporter), le film s’arrêtant plutôt sur des digressions et dialogues statiques, quelque peu redondants. On aurait rêvé de voir par exemple, en un plan-séquence, Mario terminer un niveau entier, à la place d’un de ces trop nombreux moments où Bowser chante seul devant son piano… De manière générale, Super Mario Bros. est déséquilibré entre l’important et l’anecdotique, préférant souvent montrer ce qui pourrait se passer entre deux sessions de jeu (à la manière de cinématiques), plutôt que de véritablement mettre en scène ces dernières. Il n’en demeure pas moins que certaines idées originales sont maîtrisées (l’utilisation habile des karts, le combat contre Donkey Kong), et permettent au film de s’imposer malgré ses défauts comme une proposition alternative réussie.
Jérémie ORO
FILMS EN VOD
L’ÉLÉPHANTE DU MAGICIEN ***
(The Magician’s Elephant). USA/Australie. 2023. Réal.: Wendy Rogers. Netflix).
Dans un royaume qui a perdu de sa magie, Peter, un jeune orphelin élevé par un vieux militaire, pénètre un jour sous la tente d’une diseuse de bonne aventure. Son seul souhait est de retrouver sa sœur dont il a été séparé durant la guerre. La voyante lui dit de suivre une éléphante qui, comme par magie, apparaît dans la ville. Mais le roi souhaite conserver l’animal pour son amusement personnel et met au défi le garçon d’accomplir trois défis impossibles à réaliser pour obtenir l’éléphante…
Spécialiste des effets visuels, Wendy Rogers signe, avec L’éléphante du Magicien, son premier long-métrage en tant que réalisatrice. Et le moins que l’on puisse dire est que ce galop d’essai, sans être un coup de maître, mérite vraiment le détour. En effet, cette adaptation d’un livre de Kate DiCamillo possède de nombreux atouts, à commencer par ses décors qui plongent instantanément le spectateur dans un univers merveilleux. Le point de départ de l’histoire est, en soi, assez sombre (la mère des deux enfants meurt durant son accouchement) et aborde de front les ravages de la guerre, à travers certaines séquences particulièrement impressionnantes et spectaculaires. Le récit se développe ainsi sous la forme d’un conte initiatique sur les liens familiaux mais qui délivre également un message sur notre faculté à changer le monde si nous en avons la volonté et si nous croyons en nous. La détermination du jeune héros pour retrouver sa sœur en est, en ce sens, la parfaite illustration. On peut certes reprocher à l’histoire d’être par moment un peu prévisible. Reste que la magie opère et que le film s’avère très divertissant. Les personnages sont bien croqués et sont pour la plupart savoureux, à l’image du roi, qui est vraiment désopilant. La réalisatrice nous gratifie, en outre, de séquences visuellement magnifiques (cf.: quand l’éléphante parcourt les rues de la ville, suivie par les habitants) et, mariant humour, fantastique et aventures, imprime un rythme soutenu à son récit, et ce, sans sacrifier la dimension émotionnelle. Bref, voilà un long-métrage d’animation fort recommandable qui ravira, à coup sûr, un public familial.
Erwan BARGAIN