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"Star Wars-la Revue"-Luxe, sabres laser et planètes lointaines
L'Incal revient dans une nouvelle série décoiffante
STAR WARS A SON MOOK
La mode des « Mooks », ces livres-revues à la parution plus qu’épisodique et à l’épaisseur confortable semble se généraliser. Ainsi de Star Wars La Revue, dont parait aujourd’hui le n°2 de mai, alors que le 1 datait… de mai 2022. Qu’y trouve-t-on dans ses copieuses 210 pages ? Un portait très richement illustré, photos et dessins, de la comédienne Ahsoka Tano, apparue en 2008 dans The Clone War ; un très long entretien avec Anthony Daniels, l‘inoubliable C-3PO , accompagné de tous les détails concernant la création du droïde par Ralph McQuarrie, inspiré par le robot-Maria de Metropolis, avec tous les dessins préparatoire, et que prolonge le portrait du BB-8. Les diverses transformations de Chewbacca avec les différents acteurs l’ayant incarné, les métamorphoses de Jaba the Hutt et bien d’autres visites à ce si riche univers complète un numéro que tous les fans de la série voudront avoir dans leurs rayons (Huginn & Munninn).
MÉTAL HURLANT SE RENOUVELLE
Mook ? C’est décidément la saison puisque voilà que tombe le numéro 7 de mai de ce trimestriel qui, est-ce une illusion, paraît à chaque fois plus épais. Lourd de 272 pages, l’objet, sous une couverture de Jonathan La Mantia, est titré La Monstrueuse parade, qu’introduit une longue étude sur le cirque Barnum qui n’hésitait pas à montrer ses Freaks. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’ensemble (24 bandes courtes), n’est pas tant consacré aux créatures monstrueuses, mais plutôt à la monstruosité mentale, comme Marguerite de Neyef, où deux adolescents se livrent à des jeux dangereux, ou Le repas du soir, où le Néerlandais Pim Boss nous montre comment tuer son lapin. Ces deux patronymes révèlent une autre particularité du numéro : ne présenter que des auteurs ne faisant pas partie du corpus habituel de Métal (pas de Moebius cette fois), dont un grand nombre de non-Français, avec notamment deux Russes, bien entendus exilés, dont Nikola Pisarev qui, avec L‘Interview, nous plonge grâce à une gouache épaisse et sombre dans un univers…poutinien. Il faudrait tout citer, alors arrêtons-nous sur Kreas Inc., de Harry Bozino et Sagar, vision de l’élevage intensif qui fait froid dans le dos. Pas de doute, voilà un des meilleurs numéros de cette résurrection de poids (Les Humanoïdes associés).
LES GRANDS PRIX DE L’IMAGINAIRE 2023
Créé en 1974, le Grand Prix de l’Imaginaire est le plus ancien prix littéraire consacré aux littératures de l’Imaginaire, qui regroupent science-fiction, fantasy, fantastique, réalisme magique ainsi que toute œuvre en marge de ces genres. Les lauréats 2023 seront couronnés ce dimanche à l’occasion du festival des Voyageurs imaginaires de Saint-Malo :
Roman francophone
Les Flibustiers de la mer chimique, de Marguerite Imbert, Albin Michel
Roman étranger
Terra Ignota (tomes 1 à 5), d’Ada Palmer, Le Bélial’, traduit de l’anglais (États-Unis) par Michelle Charrier
Nouvelle/Novella francophone
« Histoire de la ville d’Aurée », de Claire Duvivier, in Hypermondes#02, Les moutons électriques
Nouvelle/Novella étrangère
L’Obscurité est un lieu (recueil), d’Ariadna Castellarnau, Editions de l’Ogre, traduit de l’espagnol par Guillaume Contré
Roman jeunesse francophone
La Dragonne et le Drôle, de Damien Galisson, Sarbacane
Roman jeunesse étranger
L’Ogresse et les orphelins, de Kelly Barnhill, Anne Carrière, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie de Prémonville
Essai
Vampirologie, d’Adrien Party, ActuSF
Prix spécial
L’intégrale des Galaxiales de Michel Demuth, complétée par neuf auteurs réunis par Richard Comballot à partir du plan et des synopsis initiaux, Le Bélial’
LES ANIMAUX ONT LA PAROLE
Pas tous, mais en tout cas les chats, qui errent sur une Terre désertifié, et que pourchassent sans merci des hordes de chiens, leurs ennemis héréditaires. Parmi les chats, une mère, Fortuna, qui griffonne inlassablement sur un vieux cahier des fragments de l’histoire de leur monde, pour le mettre à l’abri dans un labyrinthe qui en garderait la mémoire, et qu’accompagne la petite Nova. Toutes deux sont protégés par Siro, un Matou armé d’une lourde hache dont il se sert avec maestria pour tailler dans le vif des charognards qui ne cessent d’attaquer et dont les corps jonchent leur route. Mais où, mais quand est-on exactement ? Dans un territoire hors du temps et de l’espace, où de rares humains et toutes sortes de monstres se partagent la pénurie d’eau et de nourriture, que le scénariste Oscar Martin et le graphiste Alvaro Iglesias, deux Espagnols, avaient commencé à explorer dans un premier volume de leur série Solo : chemins tracés. Ici, on suit nos trois humanimaux dans un long travelling à travers la nuit, la neige, la brume, entrecoupé de combats soudain et brutaux où gicle le sang, et où la plume délicate d’Iglesias, sont art de l’image veloutée et ses couleurs sourdes provoquent une durable fascination, qui fait oublier les questions sans réponse. Pour un troisième volume ? (Delcourt)
L’INCAL A LA VIE DURE
Créée en 1980 par Alejandro Jodorowsky et Moebius et suivie pour six albums jusqu’en 1988, la série l’Incal, artefact qui contient toute la puissance de l’univers, jusqu’à l’introduction du Méta Baron, le guerrier le plus puissant du monde, allait-elle rendre son chapeau avec le retrait de son créateur ? Ce serait ignorer qu’une équipe qui gagne, si on peut en changer certains de ses membres, ne quitte pas ainsi le terrain. C’est donc le scénariste Mark Russell et le graphiste Yanick Paquette qui ont décidé de relever le défi pour Mental Incal, album de 112 pages qui reprend tout à zéro, ou presque, avec la recherche de cet artefact pas plus gros qu’un dé à coudre par la confrérie des Psycho-nonnes, bien décidée à détruire planète après planère pour le trouver, la course faisant aussi intervenir l’empire Berg, des gnomes à tête d’oiseau, le Méta Baron qu’accompagne le fidèle Tête-de-Chien, et bien entendu John Difool, ce détective parodique sauvée de toutes les chutes par son fidèle Deepo volant. Nous visitons ainsi la Cité-puits, le Vivo-Monde, le Psycho-monde, la Station spatiale parlementaire, la planète d’Or et autres lieux exotiques, que le dessin classique, très détaillé mais un peu raide de Paquette rend agréable à l’œil, tandis que Russell nous perd comme à loisir dans une intrigue où l’ombre de Jodorovky se fait parfois pesante. Pas désagréable, mais on peut aussi préférer l’original à la copie… (Les Humanoïdes Associés).
UNE DOUZAINE DE ROMANS À CHOISIR
La SF continue d’avoir le vent en poupe, témoin le nombre de livres qui arrivent chaque mois sur les étals et nous obligent, comme souvent, à ne signaler que brièvement des parutions trop nombreuses pour s’y attarder, mais qu’il serait cependant injuste d’ignorer, en choisissant cette fois l’ordre alphabétique des auteurs. D’Emmanuel Chastelière : Célestopol 1922, 12 nouvelles entre le cyberpunk et l’uchronie (Folio SF). De l’Américaine Becky Chambers, Libration, tome 2 de Les Voyageurs, soit deux femmes dans l’espace (Le Livre de poche). De Victor Dixen, La Dernière histoire d’amour, chronique de l’après l’effondrement final (Pocket). Avec Jérémy Fell et Nous sommes les Chasseurs, la cruauté diversifiée en différents personnages et époques (Rivage poche). L’Anglaise Sarah Hall revient elle aussi sur l’effondrement dans Sœurs dans la guerre (Rivages). Simon Jimenez, dans les 540 pages du Pays sans lune nous raconte comment résister en dystopie (Nouveaux Millénaires). Gaëtan B. Maran, avec Pyramide, revient sur la classique épreuve de survie (Syros). Pascaline Noloy, avec Rouge, nous convie dans une sombre forêt avec loups et sorcière (Pocket). Naomi Novik fait la classe dans une école de surdoués pour Schlomance (J’ai Lu). Boris Quercia, avec Les Rêves qui nous restent, suit un flic désenchanté dans City, où l’on vend même ses rêves (Pocket). Jamie Sawyer opte pour le space-opera guerrier dans L’Artefact, premier tome de sa série Lazarre en guerre, où les humains affrontent les Krells (Le Livre de poche). Pour Lavie Tidhar enfin, Aucune terre n’est promise, surtout pas dans l’Israël du proche futur, pire que celle d’aujourd’hui (Pocket).
JEUNES AUTEURS, À VOS PLUMES !
Un collectif d'auteurs et de lecteurs passionnés a créé, en partenariat avec les éditions EX ÆQUO, Le prix de La Cour de L'Imaginaire, destiné à récompenser un manuscrit émergeant par ses qualités d'écriture et son originalité créative. Le prix de La Cour de l'Imaginaire vient de passer le cap des douze ans ! Comme chaque année, appel est lancé à textes de nouveau auteurs pour leur permettre d'accéder pour la première fois à l'édition, ceci exclusivement dans les domaines de l'Imaginaire (SF, fantastique, fantasy). ) Le prix 2023 a été attribué à Sébastien EMANUEL pour son roman « L'Arbre du crépuscule ». La sélection pour le prix 2024 est ouverte et s'achèvera le 28 février 2024. Les manuscrits peuvent être proposés dès maintenant. Pour ce faire, il suffit de consultez le site internet qui comporte, outre le règlement du prix, une présentation du contrat d'édition, qui n’est pas à compte d'auteur). lacourdelimaginaire
http://www.lacourdelimaginaire.com
JEAN-PIERRE ANDREVON