Stan Lee et Jack Kirby nous plongent dans les Origines des "Avengers"
Margaret Atwood: de "La servante écarlate" à la Russie de Poutine
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UNE GROSSES BRASSÉE DE ROMANS POUR LA RENTRÉE
Il n’y pas que les écrivain.e.s dits de science-fiction qui en écrivent, à preuve six romans qui s’y attachent plus ou moins, tout en demeurant dans la dystopie ou le post-catastrophisme à quoi l’on ne peut guère échapper, et qui sont publiés en cette rentrée littéraire, ou son sortis juste avant l’été. La Français Célest Ng, avec Nos cœurs disparus vise des États-Unis à peine futurs, vivant sous la loi du « Preserving American Culture ans Traditions Act » ou l’on retire des livres des bibliothèques et où la communauté asiatique est accusée de la crise économique qui ronge de pays. De la science-fiction, vraiment ? (Sonatine). La Mer de la tranquillité, de la Canadienne Emily St. John porte le reflet de la pandémie de Covid, avec un homme du futur qui, plongeant dans la réalité virtuelle, remonte dans le temps pour sauver une autrice menacée de mort Mais « … nous ne pouvons pas exclure la possibilité que la réalité ne soit qu’une simulation ». Excellente question effectivement… traitée par Philip K. Dick il y a 60 ans (Rivages). Pour Laura El Makki, Combien de lunes, un premier roman, tout se déglingue autour de la jeune Anna qui semble nous dire, après Cocteau, qu’à force d’imaginer le pire, il finit par arriver (Les Escales). Pour Karim Miské et La Situation, l’opposition entre les milices d’extrême-droite et les « islamo-wokisme » entraîne une guerre civile en plein Paris (Les Avrils). Dystopie située en 2049, Panorama, de Lilia Hassaine nous projette dans l’ère de la Transparence, où chaque citoyen vit derrière des baies vitrées, permettant aux citoyen de s’espionner les uns les autres. Excellente idée, que ne pourrait qu’approuver le Russe Evgueni Zamiatine qui, dans Nous, a traité le sujet en 1920 (Gallimard). Dans Terres animales, de Laurent Petitmangin, une catastrophe nucléaire entraine une fascisation de la société, air connu (La Manufacture de livres). On aura compris que, quel que soit le mérite de ces ouvrages, généralement d’un style agréable sinon ils n’auraient été publiés, tous ou presque tombent dans un travers bien connu des amateurs du genre : les innocents auteurs et autrices qui, pensant tout inventer à se lançant dans la sf, feraient mieux d’en lire un peu, avant.
LES AVENGERS À NOUVEAU PISTE
Tout au long de l'année, Panini Comics édite plusieurs collections "à petits prix" sous la forme de beaux albums permettant aux lecteurs assidus comme aux néophytes de s’initier ou de redécouvrir plusieurs des mythes fondateurs de la pop culture américaine. Pour la 4e sortie de l'année, place aux Vengeurs !
Les 6 tomes de cette nouvelle collection suivent donc les aventures de l'équipe de super-héros la plus révolutionnaire de la bande dessinée : les Avengers qui fêtent leurs 60 ans en 2023. En tête de liste, Avengers, les origines, 125 pages signées Stan Lee et Jack Kirby raconte comment, à la suite de manigances orchestrées par Loki le dieu de la Malice, les héros les plus puissants de la Terre s’unissent. Thor, Ant-Man, la Guêpe, Iron Man et Hulk forment ainsi les Avengers, que rejoint Captain America qui est resté figé dans les glaces arctiques pendant des décennies… Dans Les Nuits de Wundagore, de David Michelinie et John Byrne, voit une attaque de Crusher Creel permettre à la Sorcière Rouge et à Vif-Argent de faire la lumière sur leurs origines. Dans État de siège, confié à Roger Stern et John Buschema sur un album de 200 pages, les Avengers accueillent une nouvelle recrue, Namor. Et l’on continue avec Ulron Unlimited, Dark Avengers et Le Monde des Avengers, pour un lot des plus fameux qui permettra de retrouver de vieilles connaissances remises à neuf.
BRYAN TALBOT À PARIS
Après les deux premiers volumes publiés en début d'année, et l'occasion de la sortie du nouveau Granville, Bête noire, il sera possible de rencontrer son créateur Bryan Talbot dans le cadre d'une séance de dédicaces avec présentation et vente de planches originales le vendredi 2 Septembre à partir de 14 h 30 à la librairie La Planète dessin (17, Rue Littré, Paris 6è, 09-73-11-37-11). Pour ceux qui seraient passé à côté des premiers volumes, rappelons que la série se situe dans un Paris alternatif devenu capitale de l'Empire après la victoire de Napoléon sur les Anglais, Granville est une série d'enquêtes policières dans le cadre d'un Paris mêlant steampunk et Art Nouveau, et foisonnant de références culturelles et artistiques (de Sherlock Holmes à Tarantino) servies par un dessin somptueux rappelant certaines gravures de la fin du XIXè.
MARGARET ATWOOD INTERDITE DANS LA RUSSIE DE POUTINE
L'autrice canadienne Margaret Atwood fait partie de la centaine de citoyens canadiens désormais interdits de séjour en Russie. Le ministère des Affaires étrangères du pays a diffusé une liste de personnalités mises à l'index, une sanction collective qui fait suite aux engagements du gouvernement canadien en soutien à l'Ukraine. Parmi elles, Margaret Atwood, l'autrice de La servante écarlate, qui a réagi à la nouvelle d'une manière particulièrement spirituelle. « Flûte ! Jim Carrey et moi-même avions prévu une petite escapade pour nous encanailler à Moscou. J'imagine que nous allons changer nos plans pour aller à Kiev, plutôt », a-t-elle indiqué sur Twitter, en référence à la présence, sur la liste russe, de l'acteur canado-américain Jim Carrey. La Russie n'a évidemment pas choisi Margaret Atwood par hasard : l'autrice a manifesté sa solidarité avec le peuple ukrainien dès les premiers jours du conflit, et s'est récemment à Lviv, à l'ouest de l'Ukraine, pour participer à un festival littéraire, déclarant à cette occasion : « En m'ajoutant au programme du BookForum et du Hay Festival, j'apporte mon soutien aux écrivains et lecteurs ukrainiens dans leurs échanges. Faisons en sorte que ce festival encourage plus d'individus à exprimer leur opinion haut et fort ». Dont acte.
POST-CATASTROPHISME ET DYSTOPIE FÉMINISTE
« Les papillons de nuit venaient du fond de l’Amazonie. Dont ils n’étaient pas sortis, paisibles et ignorés, pendant des milliers d’année. On ne sait pas trop si c’est l’effet du réchauffement global ou s’ils ont été chassés par les bûcherons ou les feux de forêt ». Le problème est que ces papillons, qui se répandant par milliards à travers le monde, sécrètent une toxine qui, soit tue immédiatement soit, à 50 % environ, provoque de graves troubles de comportement (« Certains sont violents, d’autres désorientés ou suicidaires »), le Snas, ou Syndrome neurologique aigu sévère qui ne touche, il est temps de le préciser, que les hommes. Le projet de Papillons de nuit (Moths), de la Britannique Jane Hennigan, dont c’est le premier roman, est de se projeter 43 ans après le début de l’infection à travers le personnage d’une femme âgée, Mary, qui a traversé les âges sombres. Partant de faits réels (La Covid, la destruction de l’Amazonie), l’autrice, tout en traitant à sa manière – qui n’est pas celle de Stephen King ! – un catastrophisme inédit, a surtout voulu étudier la société féministe qui s’est constituée sur l’effondrement de la gente masculine, où par exemple les mâles survivants, emprisonnés, ne sont considérés que pour leurs fonctions reproductrices lors de brèves rencontres nommées visitations. Qu’on ne croie cependant pas à une virulente charge anti-patriarcale par une féministe enragée, Hennigan sachant aussi se moquer de certaines dérives, comme ce succulent passage où une chauffeuse « au teint rougeaud », parlant de Shakespeare, clame : « Comment imaginer qu’un homme ait pu écrire tout ça ! », et d’évoquer, sa femme, « Anne Shakespeare », à qui l’on devrait toute l’œuvre. Ce qui n’exclue pas certaines séquences bouleversantes, ainsi de celle où Mary ne veut pas croire que son fils de 15 ans ait pu être infecté – ce qu’on trouve souvent dans les histoires de zombies. Voilà donc un roman aussi original qu’intéressant, à qui on peut tout de même reprocher de s’être essentiellement intéressé à l’après, le développement de l’épidémie ne figurant que lors de flashbacks épars. On aurait aimé en savoir plus, mais ce n’était apparemment pas le but de l’autrice (J’ai Lu – “Nouveaux Millénaires”).
UN NOUVEAU LABEL DÉDIÉ À LA FANTASY
Le groupe Madrigall nous annonce la création d’un nouveau label dédié à la Fantasy pour adultes : Olympe. Les ouvrages publiés feront « la part belle aux héroïnes puissantes, décidées à prendre leur destin en mains au cours d’aventures palpitantes ». C’est Pascal Godbillon, responsable des collections Lunes d’encre chez Denoël et Folio SF chez Gallimard, qui animera la collection au rythme de cinq à six titres par an. Attendu pour le 3 octobre, Une Couronne de Lierre et de verre de Claire Legrand : Fille d'une famille élue par les dieux pour hériter de leurs pouvoirs, Gemma Ashbourne trompe sa solitude en organisant des bals et des réceptions grandioses. Cependant, son comportement frivole cache une terrible douleur. En effet, la jeune femme est allergique à la magie. Seul Talan, un homme qui cherche à rétablir l'honneur de sa famille, semble capable d'apaiser sa souffrance. Autrice américaine ayant déjà publié une dizaine de romans pour la jeunesse ou young adult, dont la trilogie Fuyriborn, Claire Legrand sera à Paris pour la sortie de son livre, à une date que nous vous préciserons.`
JEAN-PIERRE ANDREVON