UN NOUVEAU LABEL DE COMICS À L’AFFICHE
Black River, tel est le nom d’une nouvelle collection consacrée au comics, que son directeur David Guélou présente ainsi : « Souvent tiraillés entre saga de super-héros et ouvrages underground, les lecteurs de comics sont aujourd’hui en manque de nouveaux récits avec des intrigues soutenues. Tel est le défi de Black River : renouveler le genre en adaptant des ouvrages de science-fiction, de fantastique et d’anticipation ou encore de mythologie, dans lesquels l’irrationnel vient chambouler la réalité ».
Premiers titres sortis :
• Une étude en émeraude, met en scène le couple fameux Sherlock Holmes et le docteur Watson, dans une enquête imaginée par Neal Gaiman dans un Londres où le Cthulhu a pris ses aises. Et où l’on découvrira avec surprise que, sous sa robe, la reine Victoria cache une inattendue gerbe de tentacules. Un peu bref, surtout que le dessin de Rafael Albuquerque est assez sommaire.
• Valhalla – Le chant de la Gloire, est une préquelle au jeu vidéo Assassin’s Creed : sur un scénario de Cavan Scott et un dessin hyperréaliste de Martin Tunica rehaussé des couleurs somptueuses de Michael Atiyeh, on y suit la vengeance de la fougueuse et blonde guerrière viking Eivor poursuivant les sbire d’un royaume voisin du sien qui ont ravagé un village. Un condensé d’action pure et de duels sans merci où pas une page n’est tournée sans y voir un buste transpersé ou un crâne décalotté, le summum avec cette planche où Eivor coupe d’un revers d’épée les deux jambes du géant qui s’appétait à l’étriper.
• Magic (volume 1), nettement plus épais des deux précédents, contredit quelque peu les attendus de David Guélou puisque nous nous trouvons dans un recoin du multivers, plus exactement la ville de Ravnica, splendeur qui ne peut être comparée à aucune autre, et où nous faisons connaissance avec trois Planeswalkers, êtres possédant l’Étincelle et les pouvoirs qui vont avec (notre préférence allant à Vraska, femme à la chevelure serpentine) mais néanmoins brusquement soumis à l’attaque incessantes d’Assassins. Suit une kyrielle d’aventures défiant le résumé, portées par le scénario de Jed MacKay et le dessin bondissant d’Ig Guata.
Trois nouveaux albums nous attendent fin août, mais s’il est un conseil à donner à ces nouvelles productions, ce serait d’accompagner chaque album d’une notice explicative concernant l’origine de toutes ces bandes inconnues.
LE GORE DES ALPES PREND SES VACANCES À LA MER
Cette bien sympathique collection régionale nous annonce une bonne nouvelle : la publication d’un collectif d’été, Gore de mer, ainsi présenté : « Vous pensiez vous en sortir pour l’été ? Que nous ne retrouverions pas votre trace au bord de la plage, dans votre bungalow ou sur votre yacht de luxe ? Détrompez-vous ! Le Gore des Alpes est de retour et procède à sa mue estivale pour vous traquer avec pas moins de 17 nouvelles aquatiques. Dauphins-garous, sirènes envoûtantes et meurtrières, monstres marins, zombies aquatiques, serial-killers et expéditions nautiques, tout y est pour un tsunami d’horreur et de sable chaud. Les plumes du Gore des Alpes, plus acérées que jamais, vous donnent rendez-vous pour un jeu de massacre estival. Laissez flotter vos idées noires dans un bain suave et tentaculaire. 17 nouvelles pour frissonner les pieds dans l’eau ». Un exemple ?
« Monsieur s’est débattu et a tenté de fuir. J’ai dû stopper sa course avec un marteau.
– Vous auriez dû m’attendre avant de le découper!… Comment faire croire à un suicide maintenant qu’il est en pièces détachées ? demande la veuve. »
(Gabriel Bender, dans Ciel mon mari). Et le reste à l’avenant.)
Une offre spéciale accompagne les mois d’été, soit la possibilité de se procurer les anciens titres, de 1 à 11, pour 10 euros l’un, en envoyant un e-mail en indiquant les titres choisis, à recevoir par la poste avec un bulletin de versement.
info@goredesalpes.ch
L’OURS SORT DE SA GROTTE
Comme l'an passé les éditions de l’Ours sont présentes au Festival International du Roman Noir de Frontignan.
De plus, une collection sera spécialement créée pour cet événement :
Tête/Bêche, où deux textes se croiseront dans un ouvrage publié spécialement pour l'occasion.
Un bonheur ne venant jamais seul, une performance sera menée en direct en créant ex nihilo un ouvrage de la collection 22222 en 22h 22 minutes 2 secondes, de la rédaction du texte en atelier d'écriture jusqu'au façonnage des livres qui sera réalisé sur le stand.
FIRN de Frontignan, Lycée Maurice Clavel, quai Jean-Jacque Rousseau
http://www.firn-frontignan.fr/
LE CINÉMA FRANÇAIS : LES BELLES ANNÉES 60
Après 3 tomes (1930-1939, 1940-1949 et 1950-1959), la gigantesque Histoire du cinéma français concoctée par Denis Zorgniotti et Ulysse Lledo arrive à son quatrième volume : 1960-1969, où « la France des années 60 vit à l’heure du changement et entre dans une nouvelle ère de modernité » qui, au cinéma s’entend, est caractérisée par la consolidation de la Nouvelle vague, dont les premiers longs-métrages avaient vu le jour en 1959. Comme pour les volumes précédents, mais en plus épais (490 pages) les auteurs optent pour le « film à film », année après année, que suivent, intercalés, des portraits d’acteurs et de réalisateurs, des analyses, des dossiers (la guerre d’Algérie, la censure). Pour en venir au fantastique, cette décennie a été des plus riches en œuvres qui restent dans l’Histoire du cinéma : Les yeux sans visage de Franju, Le Testament d’Orphée de Cocteau, Les Mains d’Orlac de Gréville, Et mourir de plaisir de Vadim, ceci pour la seule année 1960, après quoi l’on saute en 1961avec L’Année dernière à Marienbad de Resnais et ainsi de suite… à découvrir en prenant son temps dans un ouvrage de bibliothèque (LettMotif).
À LIRE EN VRAC
• Il est parfois difficile de réaliser ses rêves lorsque les échecs s’enchaînent. Dans le train qui serpente à travers les forêts de l’est du Canada, Michael n’a qu’un rêve : partager ses textes et devenir écrivain. Mais comment le réaliser ? Grâce à ce voyage, qui emmènera Michael dans les espaces les plus inconnus, peut-être une autre dimension ? Rendez-vous dans l’espace est une novella de 46 pages signée Laurie Le Roux, et publiée dans un bien joli petit opuscule (Baudelaire).
• Robin McKinley, Américaine connue pour ses travaux sur la fantasy, nous offre avec Belle une nouvelle version de La Belle et la Bête : Belle n’est pas belle, tout le charme étant allé à ses deux sœurs, seule l’ironie étant redevable de son nom. Mais quand le père des trois sœurs se voit ruiné, la famille part vers le Nord, dans une contrée étrange où vivent sorciers, lutins, dragons. Mais aussi la Bête, qui va leur donner du fil à retordre. Un conte plein de charme, sur un sujet éprouvé (Pocket).
• Jennifer L. Armentrout est l’autrice de nombreuses séries de romance, de fantasy et de science-fiction, dont son best-seller mondial Jeu de patience, sa série Covenant. La Foudre et la Fureur nous présente Trinitiy, 18 ans qui, risquant de devenir aveugle, peut aussi communiquer avec les esprits et les fantômes. Ce don lui vaut la menace d’être dévorée vive par les Démons. Heureusement, réfugiée dans les montagnes de Virginie Occidentale, elle est protégée par les Gardiens. Mais eux-mêmes ne sont-ils pas menacés ? Une fantasy horrifique qui vous fera frissonner pendant 540 pages (J’ai lu).
•Signé Hank Green, qui dirige aux États-Unis la chaîne vidéo Viogbrothers avec son frère John, Un Truc vraiment dingue (en v. o. A Beautiful Foolish Endeavor) retrouve Andy, dont on avait fait la connaissance en 2019 dans un précédent volume, Un truc de fou, qui trouve sur le pas de sa porte un livre semblant prédire l’avenir. Lui permettra-t-il de retrouver sa chère April, disparue dans l’épisode précédent ? Dans ce monde fou-fou-fou, où les extraterrestres ne sont pas loin, tout est possible. On peut lire ces 640 pages sans avoir eu connaissance du premier roman (Denoël).
JEAN-PIERRE ANDREVON