Qui est cette femme mystérieuse sur la lande ?
Livres ludiques, concours d'écriture, promenades oniriques.
LA « PAGE RETROUVÉE » DE MICHEL GOURDON
Sous l'ombre accueillante des frondaisons des Jardins de l'auberge de Thiron-Gardais, et à l'occasion des 10 ans de la médiathèque Aslan et Michel Gourdon, ont été annoncés le 14 juillet dernier les résultats du concours d'écriture La Page Retrouvée, autour des images de Michel Gourdon.
· Premier prix : Toi, le chagrin par Eric Bouhier
· Deuxième prix : Qu'un sang impur... par Michel Amelin
· Troisième prix : L'homme et le château par Katherine Israel
Pour découvrir ces trois textes ?:
https://drive.google.com/file/d/1r7m6KQGpFUCHDvuryWUAbNcBZh6qAMFv/view?usp=sharing
Le recueil sera imprimé au cours de l'été. Il est avant tout destiné aux participantes et participants au concours mais il peut être disponible pour celles et ceux qui n'ont pas participé, pour le prix de 15,00 € + frais de port 5,00 €, soit 20,00 € , à commander sur notre site :
http://michel-gourdon.blogspot.com/
UNE COMMUNICATION DE L’OURS
Maison d’édition responsable de ces délicieux opuscules à découper pour pouvoir les lire et dont nous parlons ici régulièrement : « Nous publions avec bonheur L'In-Octavo, une bande dessinée interactive de Lino Vermoula qui nous propose une mise en abime de la collection 22 222 et, comme un bonheur ne vient jamais seul, vous pourrez rencontrer Lino Vermoula en personne ce samedi 23 juillet de 16h00 à 19h00 à la Guinguette des Créateurs de Viols-le-Fort :
33 Les Clauzels et Mas, 34380 Viols-le-Fort» (eh oui, il faut y aller !)
Lino Vermoula, comme d’habitude, préserve ici son anonymat, sans doute histoire de ne pas avoir la honte d’être publié chez Ours éditions, dont l’In-Octavo est le troisième titre qu’il publie chez l’Ours.
L’ALBUM EN VEDETTE
Pour les enfants du quartier, le Parc est un jardin comme un autre, un peu touffu certes, avec des buissons qui remuent inopinément pour cacher quelle sorte de créatures ? Et que va-t-il arriver au le gardien des lieux, quand il est confronté à un livre mystérieux issus des profondeurs noires du lac Rimbaud, et vient troubler sa quiétude en suscitant divers monstres ? Mais il est temps de présenter le personnage : un grand homme lugubre répondant au nom de Providence, et qu’accompagne un chat nommé Maldoror. On y rencontre aussi trois vieilles femmes, les Normes gardiennes du temps, qui tiennent de curieuses conversations : « Il fait frisquet ce matin… – Ça n’a rien d’étonnant : c’est l’haleine des morts qui hantent le parc, la nuit. Forcément, ça fait baisser la température ! » On aura compris que nous voilà plonger dans une histoire que n’aurait pas reniée Lovecraft, dont le gardien a d’ailleurs le visage et qui va finir par déchiffrer le texte du livre sorti des eaux, une nouvelle (très peu connue) du grand écrivain, L’Étrange maison haute dans la brume, dont le texte intégral permet de refermer un magnifique album de 118 pages, dû à la Française Daria Schmitt (Acqua Alta), qui sait manier aussi bien le noir et blanc et de fines hachures, que l’irruption de la couleur quand les monstres aquatiques, poulpes ou goujons gigantesques viennent éclabousser ses délicats feuillets. On sera particulièrement séduit par les pleines pages illustrant la nouvelle du maître de Providence, clôturant un album aussi original qu’esthétiquement pleinement réussi (Dupuis – “Air libre”).
OCTAVE BÉLIARD : UNE RÉSURECTION BIEN VENUE
Fils d’un capitaine au long cours, Octave Béliard (1876 – 1951) est peut-être un inconnu pour les jeunes lecteurs, mais certainement pas pour les fantasticophiles et bibliophiles, puisqu’on doit à la faste carrière de ce feuilletoniste nombre de récits fantastiques ou de science-fiction. Ainsi, en 1910, La Journée d’un Parisien au XXIe siècle, qui aurait pu être illustré par Albert Robida, Une exploration polaire aux ruines de Paris (1911), où des explorateurs du futur se promènent dans notre capitale détruite suite à un retour de l’ère glaciaire, ou encore Le Décapité vivant (1944), histoire frankensteinienne dont on devine le sujet. C’est pourtant Les Petits hommes de la pinède, qui date originellement de 1928, que la discrète collection “Patrimoine de l’imaginaire”, créée et animée par notre ami et collaborateur fidèle Jean-Pierre Fontana, qui fait l’objet d’une réédition, que suit, plus court, la nouvelle Aventures d’un voyageur qui explora le temps (1909), premier texte conjectural de l’auteur. Dans l’un, il s’agit de création, par un savant, d’une race d’homuncules vivant cachés dans une forêt, dans le second, un voyage accidentel de deux jeunes hommes plus de 600 ans avant notre ère, à l’endroit où sera édifié Rome, ce dont l’un d’eux ne sera pas étranger, paradoxe étonnement moderne considérant la date de rédaction. Une exhumation plus que bienvenue (Gandahar).
D’EXCELLENTES NOUVELLES
« La pluie a commencé un dimanche de septembre ». Ainsi commence un texte de onze pages qui s’achève par : « Au gré des tourbillons, des trombes, des rafales, des tumultes d’eau, j’étais balloté comme un déchet et pleine tempête et je sus que je ne reverrai jamais ma famille ». Raconté de manière aussi sobre que prenante, la nouvelle Une pluie sans fin ouvre le recueil Sous nos latitudes sombres, signé du Belge Pascal Malosse, déjà auteur de quatre ouvrages (dont un roman) où il explore à pas de chats toutes les phases d’un fantastique qui ignore le gothique pour se recentrer sur le contemporain. Ici, nous trouvons aussi Hermine, la pauvrette, qui avait l’habitude de flâner sur les berge de la rivière traversant la ville et y ramasser des objets jetés ayant quelque utilité pour elle. Mais qu’est-elle devenue quand la municipalité a décidé de combler le cours d’eau ? (La rivière voûtée). On assiste aussi au pire : « La mer se déversa sur la plaine d’une manière à la fois naturelle et majestueuse. Tout ce qu’elle emportait semblait se résigner, s’agenouiller à sa venue… » (Le Niveau de la mer). Que d’eau, que d’eau ! serait-on tenté de dire à la lecture de ces 22 nouvelles courtes ramassées dans un mince recueil de 180 pages et se répondent dans l’élément liquide déchaîné ou insidieux qui parait bien vouloir se débarrasser de l’humanité. Avec ces ruelles noyées, ces vieux ports envahis, ces jetées battues par les flots, ces bateaux donnant de la bande (comme le très inquiétant La Traversée, où un paquebot aperçoit dans la tempête l’écho démantibulé de ce qu’il va devenir), l’auteur suit avec aisance le chemin tracé par un Jean Ray, qu’il peut à l’occasion abandonner pour un retour à la terre ferme où l’on n’est pas mieux loti, témoin certaine visite à un moulin dont les ailes sont faites de chair humaine. Malosse, pas de doute, a de la patte (Malpertuis).
LE COMIC DE LA SEMAINE
Un vaisseau convoyeur, ayant à son bord une cargaison d’objets et de spécimen provenant d’un musée Alien et piloté par Gil, accompagné de son fils de 9 ans, Kadyn, fonce dans l’infini. Première phrase de commentaire : « L’espace… c’est d’un ennui mortel ». Voire. Car voilà qu’un énorme objet non identifié se précise à l’horizon stellaire, en l’occurrence une gigantesque forme vivante ressemblant à un requin, qui avale tout bonnement le vaisseau. Voilà donc Gil dans l’estomac du monstre, comme Jonas dans la baleine, et Kadyn, qui a été éjecté des débris, se mettre à tournoyer dans l’espace, survivant mystérieusement malgré son scaphandre en lambeaux. Sea of Stars, sur un scénario de Jason Aaron bet Dennis Hallum, un dessin de Stephen Green et des couleurs de Rico Renzi va alors, sur 288 pages, mous montrer ce qui va arriver aux deux naufragés, car l’espace est beaucoup moins désert qu’on croit, témoin cette enfantine créature bleuâtre qui veut absolument manger Kadyn. Quant à l’ennui, on repassera, grâce au dessin évocateur et à l’humour qui baigne les mésaventures des deux Robinson du vide, un album bien sympathique auquel on peut simplement reprocher un certain ressassement à mesure qu’on en tourne les pages (Urban Comics).
JEAN-PIERRE ANDREVON