Quel Fantastique Mercredi !
Du nouveau dans la matrice, une peluche possédée, "Army of the dead", la critique...
RICCI DANS LA MATRICE
L’actrice figurera dans le quatrième volet de la franchise prévu pour la fin d’année.
Christina Ricci a rejoint le casting du quatrième film de la série Matrix produit par Warner Bros. Pictures. Yahya Abdul-Mateen II, Jessica Henwick, Neil Patrick Harris, Priyanka Chopra et Jonathan Groff rejoignent les rapatriés Keanu Reeves (Neo), Carrie Ann-Moss (Trinity), Jada Pinkett-Smith (Niobe), Daniel Bernhardt (Agent Johnson), et Lambert Wilson (Le Mérovingien). Le nouveau Matrix sera distribué au cinéma et sur HBO Max le 22 décembre.
ON EN VEUT TOUJOURS PELUCHE
Quand une enfant semble possédée par son ours en peluche.
Dans The Nest (ex: The Bewailing) de James Sutles avec Dee Wallace, diffusé en VOD outre-Atlantique le 20 juillet, lorsque Meg et sa mère Beth visitent une vente de garage, Beth achète à sa jeune fille un adorable ours en peluche, pensant que cela pourrait aider à soulager son anxiété. Comme le font les enfants, elle s'attache rapidement à l'ours, lui parle et l'emmène partout où elle va. Cependant, bientôt Beth remarque que l'ours communique avec Meg et influence même son comportement. Lorsque Meg commence à développer des habitudes de thésaurisation et semble infectée par une créature parasite, les choses empirent. Bientôt, il est clair qu'il y a quelque chose de beaucoup plus cauchemardesque et sinistre à ce jouet que quiconque aurait pu l'imaginer….
BOX-OFFICE
Conjuring 3 détrône Sans un bruit 2 au box-office américain.
Bien qu'il soit également actuellement disponible sur HBO Max outre-Atlantique, Conjuring : Sous l’emprise du diable (qui sort aujourd’hui en salles en France) devrait battre le vainqueur de la semaine dernière Sans un bruit 2 au box-office US ces jours-ci. Le troisième de la série Conjuring et le huitième au total de la saga globale, est sur la bonne voie pour générer un revenu brut estimé à 25 millions de dollars sur trois jours. Les critiques ont été bonnes, bien que légèrement inférieures à celles des deux premiers films. Son montant brut dépassera les 20 millions de dollars de Annabelle – La Maison du Mal mais est inférieur aux quelque 40 millions de dollars des deux premiers Conjuring remportés lors de leurs week-ends d'ouverture en 2013 et 2016. Sans un bruit 2 a obtenu 48 millions de dollars pour ses trois premiers jours et 58 millions de dollars le week-end dernier. Cruella de Disney devrait arriver en troisième position avec un total de 11,2 millions de dollars sur trois jours.
À VOIR EN VOD
DANS LES ANGLES MORTS *** (Netflix)
(Things Heard and Seen) USA. 2021. Réal.: Shari Springer Berman, Robert Pulcini.
Catherine accepte de quitter Manhattan pour aller s’installer sur les bords de l’Hudson après que son mari y a obtenu un poste dans une petite université privée. Enseignant admiré par ses élèves, mais aussi homme volage et froid, George s’éloigne d’elle et ne semble pas voir que sa femme s’ennuie. Mais leurs problèmes de couple ne vont faire que s’accentuer, renforcés par une étrange présence surnaturelle dans leur maison…
Réalisé et coécrit par un duo habitué à travailler main dans la main depuis des années, et abordant tous les genres, Dans les angles morts est un film qui refuse de suivre les chemins balisés du film de fantôme. Le rythme, très lent, n’est pourtant pas synonyme d’ennui, la relation entre Catherine et George étant au centre du récit, ainsi que les étouffants secrets de famille dévoilés peu à peu. Le surnaturel, omniprésent, n’est jamais l’occasion de jump scares faciles ou de maquillages horribles. Bien au contraire, on aborde ici le mystère de l’au-delà, la présence d’esprits bienfaiteurs ou maléfiques. Tout cela concourt à créer une atmosphère angoissante et prenante, et l’on prend fait et cause pour les personnages féminins si mal traités par un récit violent, psychologiquement si ce n’est graphiquement.
Yann Lebecque
ARMY OF THE DEAD **** (Netflix)
USA. 2021. Réal.: Zack Snyder.
Un convoi militaire en provenance de l’Area 51 est victime d’un grave accident routier, avec pour résultat que le mystérieux caisson qu’il transportait s’ouvre, libérant un être d’une rapidité et d’une force colossales qui extermine son escorte en quelques secondes. Après quoi on voit sa silhouette, dressée sur une crête, se dessiner en ombre chinoise devant les lumières de Las Vegas. Dans laquelle on pénètre après cette frappante entrée en matière, alors que l’épidémie zombiesque, semée dans la ville par le mystérieux faucheur, bat son plein quelques semaines plus tard, ce qui permet au réalisateur de croquer en un puzzle ultra-rapide maintes vignettes de dévoration et d’essais de résistance, entre les victimes éperdues qui se battent à mains nues à ce militaire qui, de la tourelle de son char, mitraille à tout va. Car on comprend que la capitale du jeu est devenue le champ clos de l’extermination terminale des normaux par les morts-vivants, qui eux-mêmes ne peuvent en sortir car l’armée a dressé tout autour de la ville une muraille infranchissable faite de massifs conteneurs déposés par hélicoptères. Seulement ça ne suffit pas, le gouvernement, pour éradiquer définitivement ce foyer d’infection, ayant pris la décision, sous 48 heures, de lui faire subir le sort d’Hiroshima. Cette mise en place étant effectuée en moins de vingt minutes et sur un rythme qui ne laisse pas le temps de reprendre son souffle, on entre dans le vif du sujet avec la proposition, par un homme d’affaire louche, faite à un ancien combattant rejeté par sa société et qui vivote comme cuisinier dans un bar, Scott Ward, d’aller récupérer, dans un coffre-fort censé être inviolable perché au sommet de l’hôtel The Olympus, en plein cœur de Las Vegas, la sommes deux cents millions de dollars, dont cinquante millions pour lui et l’équipe qu’il est chargé de former. Ward accepte et, plus traditionnel dans son déroulement, les grosses deux heures de film restantes voient onze volontaires, dont Kate, la fille de Ward, qui pense pouvoir sauver trois femmes restées prisonnières de l’enclos, tenter d’échapper aux zombies qui pullulent et dont ils font un grand massacre, à la tronçonneuse et au fusil d’assaut, tout en gagnant la pièce du coffre que le spécialiste de la bande va s’efforcer de craquer, eux-mêmes subissant, comme on s’en doute, des coupes plus que claires dans leurs rangs.
On aura reconnu là le thème du Peninsula de Sang-Yo Yeon, de même que la présence dans le groupe d’un nervis du commanditaire”
qui compte bien jouer un sale tour à ses compagnons rappellera Ash, l’androïde au service de la compagnie dans Alien. Mais peu importe ces emprunts face à vivacité ininterrompue de la mise en scène, au suspense haletant (qui va survivre ?) incarnés par des personnages très typés mais auxquels on s’attache, le fait qu’ils soient interprétés par des acteurs et actrices peu connus renforçant un effet de réalité semblable à celui d’un reportage en temps réel pris sur le vif, Dave Bautista (Drax le destructeur dans Les Gardien de galaxie) dans le rôle principal où l’on aurait pu attendre Dwayne Johnson portant sur ses épaules confortables une équipe où se détache aussi Dieter (Mattias Schweighöfer), Allemand naïf et ahuri mais as de l’ouverture des coffres. Les zombies eux-mêmes bénéficient d’une certaine caractérisation, en particulier le groupe des Alphas, dotés d’une célérité étonnante qui leur fait éviter les balles et d’une intelligence embryonnaire, soudés autour de leur chef Zeus (c’est lui qui apparait lors des premières séquence), lequel manifeste une véritable tendresse quand sa compagne, l’étonnante Geeta, se fait trancher la tête. Une humanisation relative, qu’avait déjà tenté Romero dans Land of the Dead et éloigne le métrage d’un manichéisme trop pesant. Esthétiquement, les visions panoramiques de Las Vegas en ruine où se pressent des milliers de zombies agglomérés sont impressionnantes, sans oublier, cerise sur le gâteau, Valentine, le tigre zombie hirsute et décharné, aux côtes apparentes mais effrayant à souhait. À part une courte séquence terminale qui n’apporte rien et dont on aurait pu se passer (manie de Snyder ? – cf. The Justice League), voilà, sur un sujet qu’on aurait pu croire usé jusqu’à la corde, une partition remarquable dont une seule vision ne peut épuiser la richesse.
Jean-Pierre Andrevon
A VOIR EN DVD
DANS LES BACS : LE RETOUR DE L’ABOMINABLE DR. PHIBES
Depuis le 9 juin, ESC Editions nous propose dans sa Collection British Terrors et dans un nouveau master Haute Définition la suite des exploits sanglants du Docteur Phibes sertis dans une édition collector Blu-ray + DVD assortie d’un livret original. Réalisé en 1972 dans la foulée du premier opus par Robert Fuest (disponible chez le même éditeur depuis septembre dernier), Le Retour de l’abominable Dr. Phibes permet derechef à Vincent Price de s’en donner à cœur joie dans un rôle extravagant à souhait, emblématique d’une forme d’horreur grand-guignolesque qui lui sied à merveille. Toujours obsédé par l’idée de ramener sa défunte femme à la vie, Price s’en remet ici à des pratiques moins scientifiques qu’occultes, au gré d’une bande orientaliste tournée non pas en Egypte comme le laisse accroire le scénario mais à Almeria, Ibiza et dans les studios d’Elstree. A défaut de vérisme exotique, le producteur Samuel Z. Arkoff nous offre néanmoins le plaisir de retrouver à ses côtés le grand Peter Cushing et le non moins savoureux Terry-Thomas, sans oublier la délicieuse Caroline Munro le temps d’une apparition non créditée au générique de cette farce macabre à souhait.
Sébastien Socias