"Paranormal Activity", le nouveau fantôme de l'Opéra ?
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NEWS
Paranormal Activity prochainement au théâtre !
Le West End de Londres verra une adaptation de la saga créée par Oren Peli. Le vétéran Simon Friend, qui était chargé de porter une adaptation de "Life of Pi" à Broadway, a acquis les droits cinématographiques de Paranormal Activity avec l'intention de l'amener dans le West End londonien. Le projet en est à ses débuts et Levi Holloway a actuellement été engagé pour écrire l'adaptation théâtrale de la franchise initiée Oren Peli.
Le premier épisode de cette série raconte comment un jeune couple soupçonne qu'il y a quelque chose de maléfique dans leur maison. Pour en avoir la preuve, ils installent une caméra de surveillance afin de capturer des preuves de ce qui se passe lorsqu'ils dorment...
Le volet initial en 2009 s’avéra un succès complet qui fut le point de départ d'une franchise de plusieurs millions de dollars et qui propulsa Blumhouse comme l'un des plus grands producteurs du genre.
BOX-OFFICE
La Nonne 2 et Hercule Poirot sont à égalité à la première place du box-office américain.
Les chiffres du box-office américain sont déjà connus et La Nonne 2 et Mystère à Venise arrivent en tête, avec 14 millions de dollars chacun. La suite de The Nun occupe la première place puisqu'elle a atteint 14,7 millions tandis que la nouvelle affaire de Poirot est restée à 14,5 millions de dollars aux Etats-Unis. The Nun 2 a déjà rapporté 158 millions de dollars dans le monde, devenant ainsi un nouveau succès dans l'univers cinématographique de The Conjuring, même si le film n'atteindra pas les 365 millions de dollars atteints par le premier volet.
De son côté, Mystère à Venise, en plus des 14,5 millions réalisés aux États-Unis, a remporté 22,7 millions supplémentaires au box-office international. De cette manière, il a déjà atteint 37,2 millions, améliorant ainsi le démarrage de Mort sur le Nil l'année dernière .
Mystère à Venise marque la troisième apparition de Kenneth Branagh dans le rôle d'Hercule Poirot après Meurtre dans l'Orient Express (2017) et Mort sur le Nil (2022), tous deux adaptations de certains des plus grands titres d'Agatha Christie. Mystère à Venise, basé sur le roman « Hallowe'en Party » (1969, l'un des derniers ouvrages publiés de l'auteur), construit un pont honorable entre l'horreur surnaturelle et le pur thriller policier, rappelant combien est fin le lien qui les unit.
FILMS SORTIS
LA NONNE : LA MALÉDICTION DE SAINTE LUCIE **
(The Nun II). USA. 2023. Réal.: Michael Chaves.
Suite à La Nonne (2018, par Corin Hardy) où, après le suicide d’une jeune nonne dans une abbaye roumaine, un exorciste et une jeune novice, sœur Irene, sont envoyés pour enquêter, se confrontant avec une religieuse possédée par le démon Valak, apparue pour la première fois dans Conjuring 2 : le cas Enfield. Cela s’étant déroulé en 1952, nous faisons un bond de quatre ans pour nous trouver dans une église de Tarascon où un prêtre s’enflamme brusquement sous les yeux de son enfant de chœur. L’exorciste du premier film étant décédé, sœur Irene, cette fois accompagné d’une autre religieuse, est à nouveau mandatée pour enquêter…
Il n’est guère besoin de se référer au premier film pour entrer dans le second, neuvième métrage en dix ans de la saga fomentée par James Wan sur les Warren, qui ne font ici qu’une apparition post-générique final de quelques secondes, Michael Chaves, à qui l'on doit La malédiction de la dame blanche et Conjuring 3, se conformant au cahier des charges avec une montée progressive en puissance des apparitions maléfiques qui, plus d’ailleurs que sœur Irene (Taïssa Farmiga), se concentrent sur la petite Sophie et son grand copain le Frenchie Maurice (Jonas, Bloquet) échappé du 1. Constamment sombre – ruelles à l’éclairage fuligineux, couloirs où les lampes s’éteignent les unes après les autres, débarras obscurs – la photo use avec un certain bonheur de silhouettes encapuchonnées entraperçues dans l’ombre et dont ne sait si elles cachent une simple statue, une nonne ou un monstre. Une séquence en particulier retient l’attention par son efficacité, celle du kiosque à journaux devant lequel s’est figée Irene, et dont les pages des magazines affichés se mette à tourner jusqu’à dessiner la forme de la nonne diabolique. Le problème est que, le métrage se déroulant pour sa plus grande partie dans le collège religieux de Sainte-Marie, la réalisation use et abuse de ces volées de gamines ne cessant de courir d’un endroit à l’autre en hurlant, se laissant piéger à loisir dans des pièces sans issues, ce qui, montage hystérique à la clé, finit par fatiguer, ce que n’arrange pas la musique abrutissante de Marco Beltrami. À comparer avec le précédent, voilà in fine une redite certes visible mais qui ne présente guère d’utilité.
Jean-Pierre ANDREVON
MYSTÈRE À VENISE ****
(A Haunting in Venice). USA/GB/Italie. 2023. Réal.: Kenneth Brannagh.
Le célèbre détective (belge) a pris sa retraite. Nous sommes en 1947, Hercule Poirot coule des jours paisibles à Venise en cultivant son jardin. Et pour le protéger de toute sollicitation intempestive, il a même engagé un policier, lui aussi en retraite, pour écarter les harceleurs. Mais voilà que sa vieille amie Ariadne Oliver, autrice de trente romans policiers, «dont vingt-sept best-sellers», et apparue littérairement en 1936 dans «Cartes sur table», franchit le barrage et le supplie de l’accompagner dans un vieux palace, qu’on dit hanté à moins qu’il ne soit simplement maudit, pour participer à une séance de spiritisme mené par le célèbre médium Joyce Reynolds, à la demande de la maîtresse des lieux, Rowena Drake, dont la fille Alicia est morte, défenestrée et noyée dans un canal. Meurtre ou suicide ? Tout est donc en place pour que se développe le mystère, peu à peu enveloppé par d’autres mystères en chaîne, Poirot commençant par en dévoiler un, classique : la séance de spiritisme était bien entendu truquée. Fin de partie ? Que nenni, car voici qu’un premier meurtre, qui se produit dans les mêmes circonstances que la mort d’Alicia, force le détective à cloîtrer tous les présents jusqu’à ce que ses petits cellules grises lui fassent découvrir la vérité, et donc le coupable, délivrés comme il se doit dans la longue explication finale… qui n’éclaire peut-être pas la totalité du mystère (dans le mystère). Tiré du roman tardif "Fête du potiron" ("Hallowe'en Party" en anglais, 1969), cette troisième adaptation de Kenneth Branagh, derrière et devant la caméra, réunit tout ce qui fait le charme des Hercule Poirot que le réalisateur-acteur sait malicieusement restituer avec une gourmandise manifeste et un sens du décor toujours admirablement restitué. Loin des extérieurs du Crime de l’Orient Express et de Mort sur le Nil, ramassé en une seule nuit et un lieu unique, qui plus est situé le soir d’Halloween, le métrage joue à merveille avec les murmures et les ombres, au point que l’on est ici proche d’Edgar Poe et de sa «Chute de la maison Usher», le fait que le petit Leopold soit surpris lisant un recueil du poète ne laissant aucun doute sur l’inspiration de cette parfaite réussite, qui pourrait laisser planer un doute à l’écoute de la dernière question adressée au détective : «Et maintenant, qu’allez-vous faire de votre vie ?». Allons donc, comme si on ne le savait pas !
Jean-Pierre ANDREVON
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À SORTIR EN SALLES
THE APPOINTMENT ****
GB 1981. Lindsey C. Vickers.
SORTIE : 25 OCTOBRE 2023
Longtemps invisible, le seul et unique film de Lindsey C. Vickers (qui fut assistant-réalisateur chez la Hammer) ressort enfin, et est distribué en salles pour la première fois en France. Après sa discrète sortie locale en 1981, The Appointment, disparaîtra des radars et des collections, ne laissant guère survivre qu’une version tronquée destinée au petit écran – justifiant ainsi un format 4/3 de rigueur et quelques fondus au noir entre deux scènes. Ce petit oublié du fantastique britannique mêlant atmosphère étrange et rêves prémonitoires suit la défection d’un père de famille (Edward Woodward, le présomptueux et infortuné policier de The Wicker Man) convoqué de toute urgence à un rendez-vous professionnel, l’obligeant ainsi à rater le récital de violon de sa fille Joanne (Samantha Weysome). Au cours de la nuit, toute la famille semble saisie de terrifiantes visions nocturnes, annonçant le décès du patriarche dans un terrible accident de voiture.
Après une séance d’introduction hautement mystérieuse où une présence surnaturelle assassine une écolière au détour d’un bois (elle aussi une joueuse de violon), l’inquiétante étrangeté s’installe dans le foyer d’une autre jeune musicienne, visiblement sous l’influence directe de cette même puissance, incarnée à l’écran par une troupe de rottweillers. Auréolée d’une aura à la fois candide et pénétrante rappelant le petit Antéchrist de La Malédiction, mais aussi la Carrie de Brian de Palma, la jeune Joanne instille une forme d’élégant malaise dans tout le long-métrage, habité ça et là par des relations ambiguës entre l’adolescente et ses deux parents, générant en sous-texte et par des plans très suggestifs (des pétales de rose, un bouton de ceinture de sécurité…) une attirance incestueuse pour son père et la jalousie angoissée de sa mère (Jane Merrow, visage récurent de l’horreur anglaise). Grâce à une mise en scène sobre où l’invisible prévaut sur le sensationnel, Lindsey C. Vickers charge son récit d’une multitude de signes interprétatifs, qu’il s’agisse de regards ou de l’usage appliqué d’une couleur (le rouge) dans ses plans. Bien que doté d’un rythme plutôt lancinant, en particulier sur son second acte, The Appointment demeure une œuvre aussi raffinée que passionnante à découvrir.
ARNOLD PETIT