One Piece 100, le retour de la série millionnaire
Biographie autour de la vie trépidante du père de Blake & Mortimer
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DEUX MANGA VEDETTES
Luffy et ses alliés défient Kaido et Big Mom au sommet du dôme où sont rassemblés les principaux acteurs de la bataille en cours ! Mais sont-ils seulement en mesure de vaincre ce duo surpuissant ?! Quel sort ce combat extrême réserve-t-il aux différents protagonistes ?! De violentes secousses se font sentir sur l’île d’Onigashima ! Les aventures de Luffy à la poursuite du One Piece continuent avec ce tome 100, proposé à la fois en version normale et en version collector…
Lancé en France en 2000 (en 1997 au Japon), One Piece s’est vendu à plus de 28,2 millions d’exemplaires depuis sa parution, le tome 1 ayant dépassé cette année le million d’exemplaires vendus en France. Pour rappel, dans le monde, le tirage de cette série mythique s’élève à plus de 490 millions d’exemplaires. One Piece est le tout premier manga à sortir un centième tome en France ! Pour cette fin d’année, ce sont deux versions de ce tome 100 qui seront proposées aux lecteurs : une classique et une collector (la dernière d’une série de trois : 98, 99, 100) avec une jaquette en simili-cuir et de la dorure.
LONE WOLFE & CUB, de Kazuo Koieke et Gôseki Kojima, à nouveau disponible dans une édition fastueuse !
Autrefois « Kogi Kaishakunin » du shogun, fonction faisant de lui l’un des hommes les plus importants du pays, Ogamli Itto n’est plus rien. Victime d’un complot, il a tout perdu ; sa famille, son pouvoir, son prestige. Il erre désormais en compagnie de son jeune fils Daigoro à travers le Japon féodal à la recherche de ses ennemis, pour une juste vengeance. Tel un loip solitaire, il offre ses services de samouraï au plus offrant et enchaîne les missions plus périlleuses les unes que les autres.
Série culte au Japon, forte d’un immense succès aux États-Unis où les couvertures ont été dessinées par Frank Miller, la série, oubliée originellement en 12 tomes comptant environ 700 pages, est désormais disponible en deux volumes grand format (18 x 25 cm), avec une traduction révisée (Panini).
EDGAR P. JACOBS, UNE VIE UNE ŒUVRE
Les biopics d’artistes sont nombreux, particulièrement en matière de cinéma. Où, s’il s’agit dans la plupart des cas de récits écrits, on trouve tout de même quelques versions BD, ainsi, récemment, Alfred Hitchcock ou Rod Serling, dont nous avons bien sûr parlé dans ces pages. Si les ouvrages sur les bédéistes sont plus rares, et essentiellement consacrés à des entretiens (Hergé, Jacques Martin), voilà de manière surprenante une BD retraçant la vie et l’œuvre d’un créateur de BD, en la personne du grand Edgar Pierre Jacobs, le père de Blake et Mortimer. Edgar P. Jacobs, le rêveur d’apocalypses, est un ouvrage dû pour le texte à François Rivière, spécialiste du genre, et de Jacobs en particulier, qu’il a connu et interviewé, en tirant un livre (Edgar P. Jacobs ou Les entretiens du Bois des Pauvres, 2000) et, aujourd’hui, ce parcours illustré aussi précis que possible sur la vie de Maître. Un paradoxe car, si nombre d’auteurs ont eu une vie agitée, parfois en parcourant le monde, ce n’est certes pas le cas de Jacobs, patient artisan de l’œuvre bien faite et qui, de sa vie, n’a quasiment jamais quitté Bruxelles. On le voit donc, à 18 ans, se laisser enfermer toute une nuit en compagnie de son ami pour toujours Jacques Van Melkebeke dans la galerie des antiquités égyptiennes du muséum de la ville, qui le passionnait, et dont l’empreinte se retrouvera bien plus tard dans Le Mystère de la grande pyramide, même si notre homme aurait voulu au départ embrasser une carrière de chanteur d’opéra. Ce qu’il dut abandonner faute d’engagement sérieux, au profit du dessin, décors et publicités, qu’il finit par montrer à Hergé. On connait (en principe) la suite, achever en quelques pages le Flash Gordon d’Alex Raymond, censuré par les Allemands la guerre venue, puis embrayer sur une première histoire de SF, Le Rayon U et, en 1946, créer enfin les personnages de Blake et Mortimer. Tout ceci raconté sur 130 pages par Philippe Wurm, fidèle au style et à la manière de son modèle, en un peu plus stylisé mais soutenu par les délicates couleurs de Benoît Bekaert. Aussi réussi formellement qu’il soit, cet album totalement original part avec deux handicaps. Et d’un, n’intéresser que les fans de Jacobs en laissant de côté les jeunes lecteurs plus adeptes des mangas. De plus, il est de fait que la vie de l’artiste n’a rien de passionnant et, si l’on goûte les rares inserts concernant les sources d’inspiration de quelques-uns de ses albums, on passe la majorité du temps en balades en train ou en voiture entre ville et campagne, et à d’interminables conversations avec Jeanne, la dernière femme de sa vie. Par contre, on s’amusera (ou pas), du portrait très peu flatteur que Rivière, par l’entremise de Jacobs, trace d’Hergé, créateur génial certes mais, comme Walt Disney, homme d’affaires aussi, jaloux du succès de son confrère. Discutable, donc, mais néanmoins passionnant (Glénat).
DES BD EN VRAC
S’il est des albums qui retiennent plus particulièrement l‘attention par leur scénario, d’autres vous en mettent dès l’ouverture plein les yeux par leur esthétique. C’est le cas de MÔbius (tome 2 – La ville qui rêve), une fantasy qu’on peut très facilement aborder sans avoir lu le précédent volume. Deux aventuriers, Berg, un costaud borgne et Lee, une mince jeune femme qu’on pourrait prendre pour un homme, sont à la recherche, pour le tuer, d’un mystérieux Deng. Traversant le désert, ils s’intègrent à une caravane du peuple Azrath, qui se rend à Kadath, la “ville qui rêve”… En chemin, ils sont attaqués par l’avant-garde de l’armée des masques, féroces guerriers dont le casque intégral ne comporte que deux trous pour les yeux. Possédant des armes modernes, Berg et Lee aident les Azrath à repousser les attaquants, tous les belligérants de cet univers ne vivant qu’une sorte de Moyen Âge. Cependant, une fois atteint Kadath, c’est l’armée entière des Masques qui attaque, leurs guerriers ne pouvant être tués — et encore, provisoirement, puisqu’ils sont capables de revenir des limbes – que par les flèches à deux pointes leur crevant les yeux à travers leur casque que les Azraths sont capables de tirer. Ce récit, écrit par Jean-Pierre Pécau, en vaut bien d’autres, l’empreinte des Conan étant toutefois sensible. Mais il est magnifié par le dessin hyperréaliste d’Igor Cordey, soutenu par les couleurs éclatante d’Anubis, un pseudo bien choisi, où l’on peut souligner les extraordinaires dinosaures que montent des Azraths, la galerie de monstres lovecraftiens accompagnants les Masques – Melano le sale, Lillyi la visqueuse, Lomisho la souris rouge et autres tout aussi répugnants – sans oublier quelques doubles planches panoramiques auxquelles seul Moebius pourrait être comparé (Delcourt).
CAZA : UN ALBUM DOUBLE ARKHÊ-LAÏLAH
Si on ne présente plus Caza, dont on peut regretter son retrait de la BD, au profit de dessins d’actualité, d’innombrables couvertures et de presque autant de nouvelles dispersées ici et là, saluons la réédition impeccable de deux albums, Arkhê (1982, (un déluge qui se transforme en ignition planétaire) et Laïlah (1988, trois histoires où la cosmologie se mêle au mysticisme, et où la Femme prend des aspects les plus troublants), dans des mises en images d’une somptuosité sans pareille. Une double réédition enrichie d'une superbe postface de Joëlle Wintrebert qui écrit : «Dans une ambiance érotico-cosmique inimitable, Philip Caza livrait dans le magazine Métal Hurlant une vision psychédélique de la science-fiction. Quarante ans plus tard, il demeure un plombier de la bande dessinée adulte, aux côtés de Moebius, Druillet et Bilal».
DU CÔTÉ DES COMICS
Quelle est la plus sexy, la plus touchante, la plus intrigante, la plus aimée des héroïnes de comics ? Harleen Quinzel bien sûr, plus connue sous le sobriquet d’Harley Quinn, d’abord apparue comme une simple comparse du Joker, puis gagnant au fil des épisodes et de ses différents recréateurs beaucoup plus de complexité, jusqu’à passer dans le camp du bien. Sean Murphy fut un des principaux artisans de cette métamorphose, qu’on retrouve accomplie dans Batman White Knight – Harley Quinn. Face à une série de meurtre d’anciennes vedettes du cinéma, le FBI n’a d’autres ressources que demander à une psychiatre spécialisée dans la psyché des criminels de résoudre l’affaire. Cette psychiatre n’est autre de notre Harleen, désormais mère (célibataire) de deux enfants, qui vit presque bourgeoisement sous la garde de ses deux hyènes familières, et n’hésite pas à rendre périodiquement visite à son ex-adversaire, Bruce Wayne, autrement dit Batman, lequel purge une peine de dix ans de prison à Gotham. Et ceci bien qu’elle n’ait jamais oublié son ancien complice et amant Jack Nappier, plus connu sous le nom du Joker, disparu dans des circonstances mystérieuses. Développé au scénario avec l’apport de Katana Collins, croqué style dessins de mode par Matteo Scalera avec aux couleurs douces Dave Stewart, les 176 pages de l’album sont, comme on le constate, une mine de surprises due au complet renversement de situation, qui n’exclue pas certaines séquences dramatiques, comme le sauvetage d’un des enfants d’Harley par une de ses hyènes, qui ta tire d’un incendie criminel en y laissant sa peau (Urban Comics).
FAIRY QUEST REVIENT !
Après des années d'attente, le chef d'Œuvre de Paul Jenkins et Humberto Ramos revient pour un 3ème opus, en VF chez un nouvel éditeur, avec Mike Bowden au dessin, et une horde de dessinateurs invités pour les couvertures : J. Scott Campbell, Alé Garza, Francisco Herrera, Skottie Young, etc...
En 2012, le 1er tome a été lu par plus de 10 000 lecteurs en France.
Aujourd’hui, on peut découvrir la suite de cette série culte avec la sortie du 3ème tome, actuellement en financement sur Ulule. Quand Paul Jenkins revisite les contes pour enfants, c'est pour raconter l'incroyable aventure du Petit Chaperon Rouge et du Loup qui sortent de l'histoire pour échapper à leur destin. De l'aventure, du rire, de l'action, et une galerie de personnage connus, de Peter Pan à Alice, ils sont tous là ! À l'occasion de la sortie du tome 3, les 2 premiers sont bien entendus réédités au même format (Alayone Comics).
UN PEU DE LECTURE
L'anthologie Nature et Biodiversité du futur et d'ailleurs, dirigée par Mathilde Chau et Yann Quero, avec une couverture et une nouvelle de Caza est arrivée !
Teaser, CANOPUS (Une aventure de Lola Lokidor) :
Astroport de Terminus. Dans la cabine de pilotage qu'on aurait pu nommer carré de l'équipage s'il y avait eu un équipage, Lola Lokidor boit tranquillement une cassis-vodka, quand son robot NaBot perché sur le toit du Last Vegas (le célèbre taxi galactique de Lola Lokidor) annonce l'approche d'un client potentiel, peut-être extraterrestre.
— Il est comment ?
— Le genre mutant de série B. Ses cheveux commencent là où finit son front.
— Étrange… Et son nez ?
— Au milieu, au-dessus de la moustache.
— De plus en plus étrange… Tu as dit moustache ?
— Oui, une série de poils alignés symétriquement entre le nez et la bouche, un peu comme une paire de sourcils supplémentaire.
— Mais… C'est une abomination !
— C'est sans doute un Terrien, maîtresse.
— OK. Tout le monde aux abris.
— Il s'appelle Rufus Tucru.
— Rufus Tucru !? Reluctance ! Que ne le disais-tu plus tôt, NaBot de mes deux ! Fais-le entrer fissa.
Rufus Tucru entre. Comme il pleut à verse dehors, il porte deux canards aux pieds et un parano sur la tête. Et donc une moustache. Des besicles, aussi. C'est pas beau à voir.
Intéressé ? Alors La suite dans l’antho (Arkuiris).
JEAN-PIERRE ANDRE