À SORTIR EN SALLES
LE MANOIR HANTÉ ***
(Haunted Mansion). États-Unis. 2023. Réal.: Justin Simien.
SORTIE : 26 jUILLET 2023
Inaugurée à Disneyland en 1969, le Manoir Hanté est une attraction-phare du célèbre parc à thème, ayant depuis entraîné bon nombre de copies dans le monde et marqué plusieurs générations de visiteurs par son ambiance aussi macabre que réjouissante. Ce train-fantôme et tout l‘univers qui l’entoure avaient déjà donné naissance à une première adaptation de sinistre mémoire avec Eddie Murphy, Le Manoir Hanté et les 999 fantômes (2003), visant alors à profiter de l’élan de popularité de la saga Pirates des Caraïbes sur grand écran. Vingt ans plus tard, c’est au réalisateur et scénariste Justin Simien (Bad Hair) qu’il revient de réveiller la sinistre demeure et sa cohorte d’esprits facétieux en y faisant pénétrer Ben (Keith Standfield), un ex physicien reconverti dans la chasse aux fantômes, volant au secours de la belle Gabbie (Rosario Dawson), jeune mère ayant récemment acquis ladite bâtisse. Sceptique à la répartie caustique, le jeune homme sillonnera la maison en compagnie d’autres chasseurs à la légitimité douteuse pour démasquer les secrets dissimulés dans les murs du manoir et faire la paix avec son douloureux passé. Puisant dans les racines folkloriques de la Nouvelle-Orléans telles que présentées par les équipes du parc Disney, cette nouvelle adaptation regorge d’effets spéciaux savamment composés, offrant une galerie de spectres et de couloirs gothiques souvent saisissants, au détour de scénettes mêlant macabre et comédie, comme le veut la tradition de l’attraction. Si les comédiens semblent se réjouir de la moindre réplique, force est de reconnaître que le scénario qui leur est offert tire parfois en longueur, la faute à une volonté d’allonger l’intrigue artificiellement avec un humour pas toujours très fin, ni inspiré, comme pour alléger une aura horrifique qui n’est de toute façon, public oblige, jamais forcée. À défaut de rebondissements réellement palpitants ou orignaux, les divers décors de cette comédie d’épouvante familiale et son esprit bon enfant (sans oublier les multiples clins d’œil à l’attention des fans de l’attraction) sauront ravir les plus jeunes spectateurs qui seront amenés à se déplacer en salles en été – le film aurait été plus adapté à la saison d’Halloween.
ARNOLD PETIT
NEWS
Kenneth Branagh aux commandes d’une version en prises de vues réelles de "Gargoyles" ?
Selon le Belfast Telegraph, le réalisateur de Thor et Mary Shelley's Frankenstein aurait annoncé qu’il pourrait diriger un nouveau long-métrage basé sur la série d’animation à succès des années 1990, "Gargoyles". Il n'y a pas eu de véritable mouvement sur le projet depuis 2011, lorsque les scénaristes de G.I. Joe : The Rise of Cobra avaient été choisis pour écrire un nouveau script. On ne sait pas d’ailleurs si ce dernier serait utilisé. Rappelons que la série a été créée en 1994 et a duré trois saisons, avec un total de 78 épisodes. Elle suivait un clan de gargouilles en tant que héros transplantés du 10e siècle à nos jours. Au Moyen Âge, la plupart des membres du clan ont été tués et les survivants maudits, condamnés à être gelés dans la pierre jusqu'à ce que leur château atteigne le dessus des nuages. Un milliardaire achète ledit château et le fait transporter et reconstruire au sommet de son gratte-ciel de New York, réveillant les créatures de leur sommeil. Les gargouilles doivent protéger la ville et ses habitants de divers défis surnaturels. Keith David, Ed Asner et Jonathan Frakes ont prêtaient leurs voix au feuilleton. La grève actuelle des scénaristes retardera-t-elle ou annulera-t-elle ce projet ? Réponse prochainement.
AU SEUIL DU VIDE
Downey Jr. reprend le rôle de James Stewart dans un remake de Vertigo
Paramount Pictures a annoncé vouloir faire un remake du Vertigo (Sueurs froides) d'Alfred Hitchcock de 1958, qui sera interprété et produit par Robert Downey, Jr. Ce dernier devrait jouer le rôle principal que campait James Stewart, celui d'un ancien détective de police contraint de prendre sa retraite après qu'un traumatisme lié à ses fonctions l'ait laissé avec une acrophobie intense (peur des hauteurs). Il est bientôt embauché par une connaissance pour suivre sa femme (Kim Novak), qui, selon lui, se comporte de manière erratique. Le créateur de la série policière de Netflix "Peaky Blinders", Steven Knight, écrit le scénario tandis que John Davis et John Fox produisent aux côtés de Downey Jr. et de sa femme, Susan Downey. Le projet est perçu comme risqué – on se souvient encore du remake mal avisé de Psychose par Gus Van Sant en 1998. L'acteur a déclaré récemment que son passe-temps en tant que passionné d'escalade était en partie à l'origine de son désir d'une nouvelle vision du film : «Nous y réfléchissons vraiment. Vous savez pourquoi ? J'ai déjà fait de l'escalade et je me suis retrouvé coincé dans ce gel de panique, et si ce n'était pour l'embarras, j'aurais demandé à être hissé de ce rocher. J'ai perdu confiance dans mon positionnement, et mon corps a réagi. Ce n'était pas un combat ou une fuite ; il était gelé et j’étais sur le point de m'évanouir. Je ne l'oublierai jamais, et cela m'a fait penser qu'il y a des dispositifs cinématographiques qui n'ont pas encore été pleinement utilisés et qui, je pense, fourniraient une expérience en essayant de dire : «Qu'est-ce que ça fait d'être psychologiquement stupide avec la peur de quelque chose qui devrait être gérable ?» Cela pourrait être divertissant».
Vertigo, on le sait, est souvent considéré comme l'un des plus grands films de tous les temps, et a même dépassé, jusqu’en 2022, le célèbre sondage Sight & Sound en 2012, battant le champion de longue date Citizen Kane.
UN COMEBACK ATTENDU
Le zombie picture de Dan O’Bannon va subir un lifting
Un reboot de The Return of the Living Dead (Le retour des morts-vivants), le célèbre film de Dan O’Bannon, qui engendra 4 séquelles pour Sci-Fi Channel, est en projet. Dans la version de 1985, deux employés d’un entrepôt de fournitures médicales libèrent accidentellement un gaz toxique qui, une fois à l’air libre, réveille les morts du cimetière voisin, entrainant une nuit de terreur. Ce reboot «étendrait le monde existant créé par les 5 films originaux, tout en restant fidèle aux racines de la science-fiction, de l'horreur et de la comédie noire, classées R, adorées par les fans du classique culte du monde entier depuis 35 ans» déclarent les producteurs «ravis de ressusciter cette franchise légendaire pour les fans actuels et les nouvelles générations de fans de zombies». Le métrage sera réalisé par le producteur et scénariste Steve Wolsh (Muck), qui signe cette année le film d’horreur Kill Her Goats.
FILMS EN VOD
BIRD BOX : BARCELONA ***
Espagne. 2023. Réal. et scén.: David et Alex Pastor. (Netflix).
A Barcelone, une force mystérieuse poussant les gens qui gardent les yeux ouverts à se suicider, a décimé une grande partie de la population. Dans ce monde dévasté, un groupe d’hommes et de femmes tentent de survivre par tous les moyens…
En 2018, Bird Box, film post-apocalyptique interprété, entre autres, par Sandra Bullock avait conquis les adeptes de Netflix et était devenu l’un des films les plus visionnés de la plateforme. Cinq ans plus tard, les producteurs ont décidé de reprendre le concept et de le transposer en Espagne et plus précisément à Barcelone. Le soin de mettre en scène cette relecture a ainsi été confié aux frères Pastor, deux réalisateurs rôdés au genre et connus pour avoir dirigé Infectés et Les Derniers Jours. Indépendant du film original, Bird Box : Barcelona transpose ainsi l’action dans une grande métropole cosmopolite européenne et reprend, à sa manière, la trame du métrage de Susanne Bier en nous invitant à suivre un groupe de survivants tentant de dénicher un endroit sûr dans l’espoir de retrouver un semblant de vie normale. Le récit s’ouvre ainsi par une séquence pré-générique montrant un père et sa fille confrontés à la violence du monde qui les entoure. Puis, les deux cinéastes, en quelques secondes, plantent le décor en nous dévoilant, au gré d’images impressionnantes, une ville dévastée. Les frères Pastor impriment un rythme soutenu dès les premières minutes et nous offrent une succession de scènes spectaculaires (cf. le passage dans le métro), le tout servi par une réalisation très graphique. Cette approche et cette volonté d’en montrer plus que l’œuvre de 2018 ne sont pas sans conséquence et relèguent, par moment, au second plan les personnages et la dimension psychologique de l’histoire. Heureusement, l’interprétation est relativement solide, comme en témoigne la prestation de Mario Casas (Les Sorcières de Zuggaramurdi), qui campe, avec talent, un père ne parvenant pas à faire le deuil de son enfant et semblant s’être engagé sur un chemin christique. Le fait d’accorder plus de place à «ceux qui voient» et qui poussent leurs congénères à faire de même est sans aucun doute l’un des atouts de Bird Box : Barcelona qui s’impose comme un spectacle horrifique efficace à défaut d’être réellement singulier.
Erwan BARGAIN