Ne te retourne pas, il est juste derrière toi...
Le Grand Vide nous inspire et Batman se perd dans Fortnite.
SÉRIE TV
JUST BEYOND, l'adaptation du roman graphique de RL Stine sortira à l'automne prochain, sur la plateforme Disney +, probablement en amont de la saison d'Halloween. Dans l'adaptation de cette série anthologique on retrouve des acteurs tels que McKenna Grace ("The Curse of Hill House"), Lexi Underwood, Nasim Pedrar, Megan Stott ou encore Cedric Joe. La série basée sur les récits publiés en 2019 racontera, dans chaque épisode, des histoires dans lesquelles ses personnages entreprennent un incroyable voyage de découverte de soi dans un monde surnaturel peuplé de sorcières, extraterrestres, fantômes et univers parallèles.
BD
La BD du mois
Le Grand vide, signée Léa Murawiec, est assurément un album pas comme les autres. D’abord par son aspect : grand format, solidement cartonné, 200 pages. Ensuite par son graphisme, extrêmement stylisé, passant des pleines pages au petites cases serrées, imprimé en bleu sombre mais rehaussé de ci de là par des aplats de couleur, bleus plus légers ou rouge vif. Enfin, parce qu’il s’agit du premier album de son autrice, au bout de quatre ans de travail. Le sujet – le décor plutôt, une ville dont on ne voit pas la fin, et que parcourt une jeune femme, Manel Naher qui, avec son ami Ali, va rechercher une autre Manel Naher, elle chanteuse célèbre, dont l’existence menace la sienne. Jusqu’à se retrouver dans le Grand Vide, territoire inconnu qui n’est autre que la pleine nature, dont les habitants de la cité ont oublié l’existence. Sous le prétexte d’élaborer une dystopie qui tourne en utopie, Léa Murawec, diplômée de l’école Estienne, puis élève de l’École européenne supérieures de l’image à Angoulême et qui n’avait jusqu’ici que publié dans des fanzines, dit de son ouvrage : « Je venais de lire L’invention de Morel d’Adolpho Bioy Casares et j’ai été marquée par des histoires à concept d’univers comme dans The Lobster, le film de de Yorgos Lanthimos. Ce que j’aime dans les fictions dystopiques c’est qu’elles partent d’un constat sur le monde réel pour créer tout un univers parallèle à partir de ce détail ». À lire donc d’urgence (et surtout à s’en mettre plein les yeux), pour découvrir en même temps l’existence d’un nouvel éditeur : 2024.
Des Comics comme s’il en pleuvait !
Chez Urban Comics, une rentrée copieuse, commençant par Batman The World, un collectif qui démarre avec une histoire signée Brian Azzarello et Lee Bermejo, dans laquelle Batman comprend que l’appel de la justice n’a pas de frontières. Démarre alors une série de récits retraçant le passé et le présent de Batman, des histoires racontées par quelques-unes des plus grandes voix du comics de la scène internationale, parmi lesquelles Mathieu Gabella et Thierry Martin pour le récit français, imaginant une course poursuite entre Batman et Catwoman au Louvre.
Batman Fortnite (Christos Gage, Donald Mustard & Reilly Brown) voit la rencontre explosive de deux monuments de la pop culture : le Chevalier Noir, transporté dans le jeu aux 350 millions de joueurs, Fortnite ! Un éclair déchire la nuit de Gotham et laisse à sa place un étrange portail dimensionnel. À la poursuite de Harley Quinn qui en franchit le seuil, Batman se retrouve également téléporté malgré lui. Amnésique, il se réveille dans un monde qu’il ne connaît pas et se retrouve attaqué de toutes parts.
Joker/Harley : Criminal Sanity (Kami Garcia, Mico Suayan & Mikze Mayhew) voit Harleen Quinzel, ici profileuse embauchée par le GCPD pour enquêter sur une vague de crimes particulièrement sordides. Mais elle est elle-même hantée par une affaire passée, alors que sa colocataire a été sauvagement assassiné par le joker…
Wynd T1 (James Tynion IV & Michael Dialynas) nous fait faire connaissance avec
Wynd, un jeune garçon comme les autres. Il mène une vie tranquille à Pipetown, donne régulièrement un coup de main à la taverne tenue par sa mère adoptive mais a aussi un secret : la magie coule dans ses veines, et ses oreilles pointues en sont le signe extérieur. Mais au sein du royaume, la magie est strictement interdite. Tiraillé entre son désir d’être un adolescent "normal" et l’envie de comprendre d’où il vient, Wynd n’aura qu’une solution : fuir. Avec l’aide de sa meilleure amie, Oakley, il va se lancer dans une aventure périlleuse au cours de laquelle il découvrira toute l’étendue de ses pouvoirs.
En marge, Genius (tome 1), texte de Sergio Salma, dessin de Stephane Hirlemann, se déroule dans un futur proche où les androïdes sont rentrés dans nos foyers et peuplent notre quotidien. Max, 12 ans, est un solitaire qui a du mal à se faire des copains. Son père, très accaparé par son travail, est souvent absent. Il offre alors à Max le cadeau idéal : Genius, un androïde de dernière génération. D’abord réticent, le garçon boude ce cadeau, avant de se rendre compte que Genius évolue, ses traits s’humanisant, alors qu’il commence à ressentir des sentiments réels : supportera-t-il de n’être qu’une machine, auprès d’un humain qui va entrer dans l’adolescence ? Constitué des courts récits, Genius est le premier tome d’un récit qui v erra sers personnages évoluer. Max va grandir. Mais pas Genius…
Jean-Pierre Andrevon
MANGAS
La Mermaid Saga au complet !
Parce qu'il a mangé la chair d'une sirène, Yuta est devenu immortel. Depuis des siècles, il traverse le Japon à la recherche d'une de ces femmes-poissons qui pourra enfin lui permettre de vieillir. Mais ces créatures envoûtantes sont aussi belles que dangereuses et c'est dans le sang et les sacrifices qu'il va les retrouver... Un superbe conte noir et mélancolique qui dévoile une autre face de la créatrice de Ranma 1/2. Après la publication du premier opus Mermaid Forest, Rumiko Takahashi a complété cette saga, devenue culte au fil des années et dont voici la version intégrale en deux tomes grand format.
Rumiko Takahashi débute sa carrière professionnelle en 1978 dans le magazine Shônen Sunday où, après plusieurs récits courts, elle lance Urusei Yatsura (18 tomes disponibles chez Glénat), sa première grande série humoristique qui met en avant la fille du chef d’une bande d’extraterrestres voulant envahir notre planète. Elle abordera un registre plus dramatique en 1987 avec Mermaid Forest. Mais son plus grand succès est sans conteste Ranma 1/2, qu’elle démarre également en 1987, cocktail détonnant de gags, quiproquos et combats d’arts martiaux. Outre une succession de one shot, elle se lance ensuite dans InuYasha, une ambitieuse série mêlant heroic fantasy, romance, horreur et fiction historique. Chez nous, Rumiko Takahashi est publiée chez Glénat.
Jean-Pierre Andrevon
LIVRES
Aux éditions de La Volte, un riche programme de rentrée, à commencer par Melmoth furieux de Sabrina Calvo, où une bande d’enfants part en croisade pour mettre le feu à Eurodisney. Fi, quarante ans, est née à l’Orée du bois, une cité réduite à néant par les bulldozers des médias et de la finance. Hantée par les ruines de son Eden, elle a rejoint la commune solidaire à Belleville, où l’on s’organise et lutte en marge du système répressif. Quand son frère Mehdi s’est immolé le jour de l’inauguration d’Eurodisney – le 12 mars 1992 – elle s’est jurée de comprendre son geste. Elle a entendu les rumeurs sur l’ancien parc devenu véritable camp de concentration, les horreurs qu’on raconte sur les enfants emprisonnés et ne rêve que de tout brûler. Aidée par le mystérieux François Villon, clé des secrets du parc, Fi se lance dans l’impossible : monter une croisade d’enfants pour partir raser Eurodisney. Pour débusquer le rongeur dans sa forteresse noire, maître invisible d’une doctrine totalitaire. Ce roman tant attendu fait écho à Toxoplasma, confirmant le tournant résolument poétique et politique de Sabrina Calvo.
Comme ce monde est joli, de Karen Joy Fowler, rassemble des nouvelles souvent primées, issues de différents ouvrages de l’autrice, rendant compte de la variété de son registre littéraire (weird, fantastique, intimiste, réaliste décalé, fantasy, science-fiction) et rassemble des textes où l’inquiétante étrangeté imprègne des scènes du quotidien (scènes de famille, de bar, de camping, petit-déjeuner, etc…) En s’écartant de la construction classique de « la nouvelle à chute », et à la manière des contes cruels d’E. T. A. Hoffmann, l’autrice explore les terreurs infantiles et le royaume des mères, effeuille les convenances sociales et morales pour mettre à nu nos instincts les plus intimes et nos pulsions de survie les plus taboues.
Mordant, parfois cynique, et percutant à la manière d’une Joyce Carol Oates, le recueil compte17 nouvelles, choisies et traduites de l’anglais (États-Unis) par luvan et Léo Henry.
Les éditions Scrinéo ne sont pas en reste, avec Les Oubliés de l’Amas de Floriane Soulas. L’autrice, après son premier roman très remarqué, Rouille, lauréat de nombreux prix, confirme son talent avec son second roman où l’humanité a colonisé tout le système solaire mais une planète reste inatteignable : Jupiter, l’étoile ratée. Au cours des siècles, les vaisseaux ayant échoué à percer ses défenses ont fini par créer un gigantesque nuage de débris, sur laquelle s’est construit au fil des années l’Amas, un bidonville flottant. Fraîchement débarquée, Kat a très vite intégré une équipe de recycleurs dans un but précis : intégrer le circuit des courses de vaisseaux illégales pour retrouver son frère disparu
Les Âmes inconscientes de Rod Marty est dans la lignée de Stephen King où, après un attentat dans une boîte de nuit de Washington, cinq personnes sont soudain confrontées à des traumatismes remontant à une vie précédente. Juliet, spécialiste de la réincarnation, est convaincue qu’un secret est caché dans leur inconscient. Une histoire oubliée depuis longtemps dont ils devront pourtant tous se souvenir s’ils veulent parvenir à éviter un nouveau drame… L’auteur Rod Marty baigne depuis toujours dans l’écriture. Son premier roman, Les Enfants de Peakwood, révélait déjà son sens aigu des atmosphères étranges, inquiétantes, empreintes de mélancolie.
Pour les plus jeunes
Grim ne parle pas. Il ne sait pas d’où il vient, ni où il est né, ni qui sont ses parents. Il sait juste qu’il ne veut jamais retourner dans la forêt. Même si cela implique pour lui de vivre en clandestin sur les terres dorées du marais, cette étrange région interdite aux rebelles de la forêt, régie par des lois qu’il ne comprend pas, et où à chaque instant il court le risque d’être reconnu comme un paria. Un peu par hasard, Grim découvre qu’un complot menace l’équilibre de ce monde mystérieux mais extrêmement organisé dont il va explorer la face cachée. Un roman d’apprentissage absolument captivant, où l’on découvre en même temps que Grim un monde aussi foisonnant que dangereux. Un monde où il vaut mieux ne pas se fier aux apparences, et garder en tête que souvent, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Voilà le sujet de Grim, fils du marais, dont l’auteur, Gaël Aymond, dit : « C’est une rêverie pleine d’épines, un cauchemar enchanté. Je savais dès le départ ce que je ne voulais pas : pas de nihilisme postapocalyptique, pas d’histoire d’amour, et pas de figure providentielle d’un héros élu qui sauvera it le monde tout seul. À la place, faire émerger d’autres voies, le personnage de Grim devenant l’incarnation des veleurs d’égalité, d’unité, et d’une philosophie de l’altruisme, dans ce monde beau et terrible mais où la violence ne parvient jamais à étouffer la lumière ». C’est édité chez Nathan.
Jean-Pierre Andrevon
EXPOSITION
Du 2 au 18 septembre 2021, la galerie Huberty & Breyne de Paris (36 avenue Matignon) présente le travail de l’artiste Vincent Perriot. Vernissage mercredi 1er septembre en présence de l’artiste. Cette exposition, consacrée à la série phare Negalyod, présente des planches originales du tome 1 (2018) et, en avant-première et en exclusivité mondiale, une sélection de planches originales du tome 2, Le Dernier Mot, dont la sortie chez Casterman est prévue le 29 septembre 2021