SÉRIES TV
LA CITÉ DU FUTUR
Sam Esmail (Mr Robot) développe une minisérie inspirée de Metropolis, le chef-d’œuvre de Fritz Lang
Le projet avait été annoncé en 2016 mais il vient de recevoir une commande ferme de la plateforme AppleTV+. Il est développé par Sam Esmail, le créateur de Mr Robot et de Homecoming. La minisérie est décrite comme une réinvention de Metropolis. Classique du cinéma et de l’expressionnisme allemand, le film a influencé de nombreuses œuvres depuis sa sortie en 1927. Réalisé par Fritz Lang d’après le roman éponyme de Thea von Harbou, l’histoire se déroule en 2026, dans une immense cité futuriste, Metropolis. Une poignée de riches familles vivent au sommet d’immenses tours, dans le luxe et les plaisirs, tandis que le reste de la population survit pauvrement dans la ville basse et travaille sur des machines qui fournissent son énergie à la société. Une jeune femme Maria, issue de la ville basse, et Freder, le fils du dirigeant de Metropolis, tombent amoureux et tentent de renverser ce système injuste. Sam Esmail sera showrunner mais aussi scénariste et réalisateur. Il endossera, en outre, la casquette de producteur exécutif aux côtés de Chad Hamilton, de Anonymus Content, pour UCP, une division d'Universal Studio Group.
ELISABETH CAMPOS
FILMS EN VOD
ALERTE ROUGE
Pixar en petite forme**
(Turning Red) USA. 2022. Réal. : Domee Shi. (Disney+)
Meilin, une fille de treize, a tout de l’enfant modèle : bonne élève, très obéissante et serviable. Mais au fond, elle sent que quelque chose change, et que les garçons font naître de nouvelles sensations en elle. En réalité, elle ressent d’autres choses, qui viennent d’une longue lignée familiale : un panda roux dort en elle, et ne demande qu’à sortir. Et lorsque cela se produit enfin, sa vie bien rangée est totalement bouleversée. Sur le thème de la sortie de l’enfance avec les premiers émois amoureux et l’arrivée des menstruations, Domee Shi nous propose un premier long-métrage en tant que réalisatrice et coscénariste qui ne ressemble en rien aux précédentes productions Pixar. Bâti sur une bonne idée, portée par une mise en image techniquement irréprochable, il souffre d’un scénario totalement inabouti, et des personnages sans charme ni réelle profondeur. Tout ce qui a fait le succès mérité du studio est absent de cette Alerte rouge au titre évocateur : pas de profondeur, pas d’émotion, pas de surprise… Pire, le tout est remplacé par une mise en scène tape-à-l’œil et un récit linéaire et impersonnel. Sans être un ratage complet, ce film est réellement indigne de ceux qui nous ont proposé des chefs-d’œuvre jusque récemment, comme Soul ou Luca.
INSTINCT MATERNEL *
(False Positive) USA. 2021. Réal : John Lee. (Canal+)
Lucy et Adrian essaient d’avoir un enfant depuis deux ans sans succès, et ce dernier décide donc de faire appel à son ancien mentor, le Dr Hindle, qui utilise une technique révolutionnaire pour combattre l’infertilité. Très vite, Lucy tombe enceinte, mais est victime d’effets secondaires sans doute dus à une forme de dépression. Mais peu à peu, elle en vient à douter des intentions du médecin, tout en souffrant de visions démoniaques… Et quand elle apprend qu’elle attend des triplés et qu’elle doit choisir qui sacrifier de la fille ou des deux jumeaux, elle perd totalement pied…
Quel étrange premier long-métrage que celui que nous propose John Lee, abordant de nombreux sujets sans jamais sembler savoir ce qu’il veut dire, débutant comme une comédie dramatique sur le désir d’enfant, puis obliquant vers le surnaturel façon Rosemary’s Baby avant de changer drastiquement de ton en fin de métrage, laissant le spectateur sceptique devant une histoire inaboutie.
Yann LEBECQUE
JEUX INTERACTIFS
GHOSTWIRE TOKYO
Acheté par Microsoft en septembre dernier pour près de 8 milliards de dollars, le studio Bethesda avait néanmoins signé quelques mois auparavant un contrat avec la concurrence Sony pour proposer en exclusivité temporaire Ghostwire Tokyo sur PS5. Un titre assez singulier puisqu’il invite les gamers à explorer une vision de la capitale japonaise déformée par une présence surnaturelle. La direction artistique mixe habilement les époques (des temples anciens côtoient d’immenses gratte-ciels) et l’atmosphère inquiétante, avec la disparition de tous les habitants participe beaucoup à l’immersion. Au cours de cette enquête paranormale, notre détective peut toutefois compter sur une entité spectrale en quête de vengeance pour affronter les esprits yokaïs qui grugent dans la mégapole. En plus de cet allié ô combien précieux, des pouvoirs viennent régulièrement garnir l’arsenal. De quoi permettre au gameplay de se renouveler au fil des missions qui permettent de mettre un terme au règne de ces dangereux envahisseurs. (Bethesda)
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LEGO STAR WARS : LA SAGA SKYWALKER
En marge des jouets physiques, la marque Lego s’est implantée depuis maintenant quelques années dans la sphère vidéoludique en revisitant certains blockbusters du 7e art. De Indiana Jones à Harry Potter en passant par les super héros Marvel, Batman ou Le Seigneur des anneaux, tous ont eu droit à une ou plusieurs adaptations. Ce nouveau volet consacré à Star Wars renouvelle à minima le concept puisqu’il n’est plus question d’avancer dans un ordre préétabli. Les joueurs ont ainsi la possibilité de jouer aux neufs épisodes de la saga, dans l’ordre de leur choix. Au programme de ces 45 niveaux, des énigmes avec de la construction et de l’action en compagnie des 500 personnages jouables, répartis en 9 catégories, des Jedi aux chasseurs de prime. Extrêmement complet et accessible au tout public la proposition est agréable manette en main avec des combos repensés et une utilisation de la célèbre Force plutôt convaincante. De quoi se replonger sourire aux lèvres dans l’univers cher à George Lucas. (Warner Bros Interactive)
STRANGER OF PARADISE : FINAL FANTASY ORIGIN
Le simple nom Final Fantasy suffit à mettre en émoi tous les fans de Jeux de rôles. Cependant, dans l’attente de la sortie du 16e opus canonique, Square-Enix fait un détour en proposant un titre orienté action, où un petit groupe de résistants, mené par un certain Jack, tente de vaincre le vil Chaos au sein du royaume de Cornélia, enveloppé dans les ténèbres. Forcément, la quête des cristaux, seuls objets capables de mettre fin au cauchemar est un véritable challenge ! Les monstres à affronter sont nombreux et très dangereux… Cet opus se classant parmi les plus difficiles de la franchise. Seul ou accompagné de quelques amis via la magie du online, il est nécessaire de bien choisir ses armes (dagues, épées, lances…) et de maitriser certaines compétences comme l’Egide Spirituelle ou l’explosion pour prendre le dessus sur les nombreux boss. De manière plus classique, maitriser la garde et l’esquive est tout aussi important pour survivre dans cet univers résolument «dark». Un pur défouloir. (Square Enix)
Cédric COPPOLA
HOMMAGE
VERONICA CARLSON (1944-2022)
Révélée dans Dracula et les Femmes de Freddie Francis (1968), où elle affrontait Christopher Lee, Veronica Carlson (nom de scène de Veronica Mary Glazer) figure en vedette féminine dans un autre mémorable film de la Hammer, Le Retour de Frankenstein (1969), face cette fois à Peter Cushing. Toujours pour la même firme, on la retrouvera dans Les Horreurs de Frankenstein (1970) de Jimmy Sangster, participant un peu plus tard à l’un des premiers films de la Tyburn, The Ghoul (1975) du même Freddie Francis. La Britannique Veronica Carlson est née dans le Yorkshire le 18 septembre 1944. Après ses études à l’Université de Buckinghamshire, elle pratique le mannequinat et se produit dans des spectacles amateurs, puis, à l’âge de 23 ans, fait une apparition dans Casino Royale (1967), et très vite, remarquée par le patron de la Hammer, James Carreras, devient l’une des actrices les plus remarquées de la firme, par sa beauté et son air angélique. Dans le domaine qui nous concerne, outre les films précités, on la verra dans Les Temps sont durs pour Dracula (1964), comédie d’horreur de Clive Donner avec David Niven, sa carrière étant ensuite mise en veilleuse pendant 20 ans. "J’ai en quelque sorte quitté le business", dira-t-elle. "Ce n’était pas seulement mon mari, mais à cette époque, au début des années 70, il y avait plus de sexe dans les films, plus de nudité, et je ne voulais tout simplement pas en faire partie". Après cette éclipse, elle reviendra cependant à l’écran, pour des films fantastiques/SF mineurs tels que Black Easter (1994), Freakshow (1995), Stellar Quasar and the Scrolls of Dadelia et House of the Gorgon (2019). Elle devait figurer cette année dans le thriller d’horreur The Rectory, de Jonathan Chance, en préproduction, se déroulant dans une maison hantée anglaise, après être apparue en 2021 dans le court-métrage d’horreur primé Night of the Devil, d’Anthony Calvitti. Veronica Carlson est décédée le 27 février en Caroline du Sud, à l’âge de 77 ans.