Métal Hurlant: invitation à la soirée de lancement du nouveau numéro !
"Elvis" revient au cinéma et notre nouvelle revue fête cela dignement.
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PHILIPPE CURVAL NE DÉSARME PAS !
Il est notre doyen des écrivains de science-fiction français. Car né en 1929 et toujours en activité. À preuve, la sortie de son roman Le Ressac de l’espace. Une nouveauté ? À demi, car initialement publié en 1962 dans la mythique collection Le Rayon fantastique, le livre était inaccessible depuis longtemps. C’est donc une version intégralement remaniée que nous offre l’auteur, dont les éditions La Volte ont entrepris une remise à jour, avec notamment la réédition de la trilogie L’Europe sous la pluie. Ici, nous faisons connaissance avec les Txalqs, être sphériques supérieurement développés qui se déplacent difficilement sur leurs huit minuscules tentacules. Aussi doivent-ils utiliser un hôte dont ils colonisent l’esprit. Mais ses hôtes dépérissent rapidement, aussi doivent-ils constamment migrer pour trouver de nouveaux supportes mentaux. Et la Terre ne serait pas leur prochain but ? Avec cette version très originale de l’invasion mentale, notre auteur fait preuve à son habitude de sa passion pour tout ce qui est différent, dans une optique toujours humaniste. À (re ?)découvrir ! (La Volte).
KING
Publié en première édition en 2020, Si ça saigne, du Maître King nous arrive maintenant en poche, bonne occasion s’il en est de s’y plonger. Il s’agit de quatre longues nouvelles (sur 640 pages), genre que l’on est en droit de préférer à ses aussi aussi longs romans. L’auteur les présentent ainsi. Pour
Le téléphone de Mr Harrigan : « Des années après la mort brutale d’un ami proche, j’ai appelé son portable, juste pour entendre sa voix une dernière fois. Cela m’a flanqué la frousse, je n’ai jamais recommencé ». La Vie de Chuck : « Alors que je me trouvais à Boston, je suis tobé sur un gars qui jouait de la batterie dans Boylston Sreet. Je me suis demandé ce qui arriverait si un homme style businessman s’arrêtait et se mettait à danser… » Rat : « Je ne sais absolument pas d’où vient cette histoire. Je sais juste qu’elle m’apparaissait comme un conte de fée maléfique… » Si ça saigne : « J’ai commencé à remarquer que certains correspondants des chaînes de télé apparaissaient régulièrement sur les lieux où s’étaient produit des drames horribles. Il me fallait quelqu’un pour suivre la piste de cette créature surnaturelle qui se faisait passer pour un journaliste et se nourrissait du sang des innocents ». Appâté ? Maintenant, il ne reste qu’à lire en vrai toutes ces histoires ! (Le Livre de poche).
ENCORE UNE BRASSÉE DE DICK
Cela fait maintenant plusieurs mois que nous arrivent, par paquets de cinq ou six ouvrages, mais à vitesse accélérée, les rééditions intégrales des romans de Philip K. Dick. Nous commençons donc à connaître ces très jolis ouvrages, aux élégantes couvertures abstraites qui font penser à ce qu’on voit dans un kaléidoscope. Cette semaine, cinq nouveaux titres, à commencer par le Meilleur d’entre eux, La Vérité avant-dernière (1966), où la population entière de la Terre est confinée dans des bunker sous-terrain, les infos lui faisant croire qu’une guerre atomique terrible ravage la surface, alors que celle-ci sert en réalité de parc de loisir aux gouvernants. Loterie solaire, son premier roman (1955) voit la planète gouvernée par un simple citoyen chaque fois tiré au sort. Un poste qui n’est pas de tout repos, surtout si des E.T. s’en mêlent. L’œil dans le ciel (1957), ou la réalité qui se détraque, Les Marteaux Vulcain (1960), ou l’humanité est sous la coupe d’une sorte de dieu-machine, et enfin Dr Bloodmoney (1965), un post-apo complètent cette livraison. À qui voudrait possèder la collection complète, dont l’édition est en passe de s’achever, le plaisir de contempler les 40 volumes qui la composent sagement alignés sur un rayonnage spécial Dick (J’ai lu).
ET ENCORE UN PEU DE LECTURE
La disparition de l’humanité a toujours été un thème préférentiel de la SF, proposition qui n’a fait que s’accélérer, portée par notre désespérant air du temps. Dans Dissipation H G., de l’Italien Guido Morselli, le narrateur s’exile dans une grotte, bien décidé à s’y suicider; mais quand il en ressort, ayant suspendu son geste, il se retrouve dans un monde totalement désert où la nature a repris ses droit. L’auteur, effectivement désespéré, a mis réellement fin à ses jours en 1973. Une résurrection nécessaire (Rivages). Pour la Britannique Hanna Jameson, dans The Last, ce sont vingt survivants à une annihilation nucléaire mondiale qui se sont réfugiés dans un hôtel. Mais pour cette autrice de polars, le danger ne s’est pas ne s’est pas éteint pour autant, dans ces 380 pages de suspense où l’on ne donne pas cher de l’humanité (Black Lab). Les références au présent ne s’arrêtent pas là, comme le prouve L’Armée des hommes libres, de Frank Darcel (oui, c’est bien le co-fondateur et guitariste du groupe Marquis de Sade) où un régiment portugais, stationné en Finlande après la troisième guerre mondiale, doit protéger une famille de réfugiés ukrainien… Si ce n’est pas de l’actualité ! (Coop breizh).
DEUX COMICS QUI DÉPOTENT !
Swamp Thing Infinitif, tome 1 : L’Éveil de la Sève) renoue avec la Créature des marais de belle façon : à Lors d’un voyage en Inde, le pays qui l’a vu naître, Levi Kamei est devenu une nouvelle incarnation de la Chose. Incapable de contrôler son effroyable transformation et alors qu’il est attiré sur la piste d’une entité surnaturelle errant dans le désert de l’Arizona (« Je suis un désert du rêve d’être un homme… »), Levi va devoir partir en quête de son passé trouble pour comprendre sa véritable nature, aussi horrible soit-elle. Touffu, complexe, voilà un Retake qui change du tout au tout par rapport à la première incarnation du monstre végétal par Lein Wein et Breni Wrightson en 1971, dans un récit passant de l’horreur (avec une incroyable galerie de monstres, comme le gigantesque Wodevos) à une poésie douloureuse portée par les tourments de Levi à la recherche de ce qu’il est. Intéressante aussi est la notion de la Sève, force élémentaire de l’univers reliant toutes les formes de vie générales entre elles, émanation comme on s’en doute de Gaïa, et que combat Prescot Industrie (« Le bio-agent répandu sur 230 km a coupé cette partie de la forêt du reste de la flore… ») pour la note écologique indispensable. Un scénario toujours surprenant de Ram V (les apparition de Poison Ivy, bien dans son élément, et de John Constantine pour les cauchemar), le dessin hyperréaliste, à la mise en page éclatée de Mike Perkins John McCrea avec les éclatantes couleurs de Mike Spicer et June Chung font de ces 300 pages une réussite sans partage (Urban Comics).
Savage – État sauvage Ayant grandi dans une dimension alternative, le Lointain, sur une île inexplorée pleine de dangers préhistoriques, Kevin Sauvage a du mal à s’adapter à sa nouvelle vie de célébrité londonienne , il devient la coqueluche des médias. La nature lui manque. Heureusement, son ancienne vie le rattrape lorsque des dinos mutants débarquent et menacent d’envahir l’Angleterre. Kevin n’a plus qu’à reprendre du service et massacrer les dinos à tour de bras pour les transformer en steaks Tartare. Un album (scénario de Max Bemisn, dessin de Nathan Stockman) qui ne peut être conseillé aux amis des bêtes. À moins qu’il ne s’agisse de second degré ? En tout cas c’est bien rigolo (Valiant).
DEUX MOOKS D’ENVERGURE
La mode du Mook – ces très épais livre-revues pour qui ne connaîtrait pas – commence vraiment à s’imposer. Pour preuve aujourd’hui un Star Wars (208 pages) et un Fantask (250 pages). Sous couverture souple, le premier revient sur des aspects peu abordés de la célèbre série, comme des portraits circonstanciés de divers personnages secondaires (avec un entretien avec l’empereur Palpatine/Ian McDiarmid), une galerie de créatures animalières, une autres de diverses figurines et un port-folio de Dark Vador. Plus original, Fantask, qui reprend le titre d’un magazine créé en 1969 pour distribuer chez nous les premiers Marvel comics, brasse divers aspect du fantastique avec de divers interviews, dont le spécialiste du polar hard Maxim Chattam, ou un entretien croisé entre Jody Foster et Anthony Hopkins sur le premier Hannibal Lecter. Mais c’est surtout l’aspect iconographique qui retient ici l’attention, avec un gros dossier sur les représentations du Diable à travers les âges et les arts, de Goya à Hollywood, et un dossier plus épais encore sur la fascination exercé par le nazisme et en particulier la figure de Hitler, au cinéma comme en illustrations ou en BD, avec notamment la reproduction de quelques planches d’une bande de 1979, signé Garzon, Hitler – les dernières heures, à l’époque interdite à l’affichage. Les sexy Louves SS ne sont pas oubliées dans ce répertoire très complet, que nous avons choisi d’illustrer par cette couverture italienne où le vieux monstre, qui a survécu, s’est remis à la peinture avec pour modèle Eva Braun. Un délice ! (Huginn & Muninn).
UNE INVITATION SYMPATHIQUE
Tous nos lecteurs et lectrices sont cordialement invités à la soirée de lancement du nouveau Métal Hurlant : Vacances sur Mars, dont nous avons récemment signalé la sortie imminente. Cela aura lieu le 2 juin à partir de 20 heures au Point Éphémère, 200 quai Valmy, 75010 Paris. Il est cependant nécessaire de signaler votre venue à event@metal.hurlant.com. Ou à Coralie à coralijugan@Orange.fr``
UN NOUVEAU GRAND PRIX POUR LA BD
Le Prix Philippe Druillet, lancé cette année par la galerie Barbier, vise à soutenir la jeune création. Il distingue des scénaristes ou dessinateur·trices de bande dessinée ayant publié au maximum 3 albums. Le Prix est doté de 3000 € et offre une exposition des planches originales dans la galerie Barbier. Six titres ont été retenus pour la première édition du Prix Philippe Druillet –:
• Cheese, Zuzu (Casterman)
• La Falaise, Manon Debaye (Sarbacane)
• René.e aux bois dormants, Elene Usdin (Sarbacane)
• Comme une grande, Maëlle Reat (Virages graphiques)
• Aaron, Ben Gijsemans (Dargaud)
• La Promotion, Victor Pellet (Futuropolis)
La bande dessinée lauréate sera choisie par un jury composé de Philippe Druillet, Riad Sattouf, Olivier Delcroix, Maud Airiau et Jean-Baptiste Barbier. Elle sera dévoilée lors d’une remise des prix en septembre à la galerie Barbier.
Contact : Fanny Vergnes • 06 70 98 45 39 • fannyvergnes@tandem-agence.com
JEAN-PIERRE ANDREVON