NEWS/
LA MAISON QUI TUE
L’adaptation d’une nouvelle d’un illustre auteur franco-argentin
Primé pour ses courts-métrages, le cinéaste argentin Lucas Zoppi vient d’aborder le long avec Seran Legion (There Will be Legion), mêlant horreur et mystère. Le scénario s’inspire d’une nouvelle de l’écrivain argentin Julio Cortazar, établi en France où il avait émigré, et où il traduira l’œuvre complète en prose d’Edgar Allan Poe, dont il était fervent depuis son enfance. Le fantastique et le surréalisme dominent du reste l’œuvre de Cortazar, souvent comparé à celle de son compatriote Jorge Luis Borges. Lorsqu'une femme meurt d'une maladie inexplicable, son veuf, un propriétaire cupide et sa sœur, obsédée par sa maison, doivent survivre à une force psychique et surnaturelle sinistre qui rend malade tous ceux qui vivent dans ladite demeure. Le film sera distribué en Argentine le 15 octobre
LE PONT DE L’ANGOISSE
Des étudiants libèrent des esprits maléfiques
En postproducrion, The Bridge Curse : Ritual est la suite la suite du premier long-métrage de Lester Hsi The Bridge Curse, qui fut un succès au box-office local en 2020, et a été le film taïwanais le plus regardé sur Netflix cette année-là. Le réalisateur a retrouvé le producteur Alain Hao et les acteurs JC Lin et Summer Meng pour cette séquelle. Le film est basé sur une légende urbaine de l'université la plus hantée de Taiwan où un architecte a perturbé le «feng shui» (art ancestral ayant pour but d’harmoniser l’énergie environnementale) de l'école pendant la construction et l'a transformé en un phare pour des entités surnaturelles. Des années plus tard, lors du test d'un jeu de réalité augmentée impliquant des rituels sombres pour invoquer les morts, un groupe d'étudiants libère involontairement un essaim d'esprits maléfiques dans le monde.
L’EMPREINTE DU LOUP-GAROU
Le retour de Waldemar Daninsky
Walpurgis Night de Eric Voder s’inscrit dans la continuité de La furie des vampires de Léon Klimovsky (1971), l’une des œuvres emblématiques de la fantaterror, terme qui désigne l’âge d’or du cinéma d’horreur espagnol (1968-1976), où s’illustra l’acteur, scénariste et réalisateur Paul Naschy (alias Jacinto Molina), auquel Eric Voder, auteur de plusieurs courts-métrages, avait précédemment rendu hommage en signant le script de The Legend of El Hombre Lobo : Paul Naschy Werewolf, moyen-métrage dirigé par Dorian Cleavenger en 2019. Un couple fortuné, Imre et Justine, visite les forêts profondes de Roumanie et se retrouve à la merci de Waldemar Daninsky, le loup-garou. Lequel terrorise la campagne, tuant quiconque se trouve sur son passage. Mais Waldemar cherche désespérément un remède à sa lycanthropie. Après une horrible tragédie, Waldemar et Justine se rendent à Londres pour demander l'aide du petit-fils du Dr Jekyll. Mais quand la pleine lune se lève, le loup-garou se lâche à Londres. Justine et Henry Jekyll doivent rapidement trouver un moyen de mettre fin à cette terrible malédiction. Tourné l’an dernier, Walpurgis Night, financé grâce au financement participatif, devrait sortir prochainement aux USA.
LA GRIFFE DU DIABLE
Une nouvelle adaptation d’un récit célèbre.
The Curse of the Monkey’s Paw (Kutukan Cakar Monyet) de Ferry L. est un nouveau film d’horreur malais adapté de la nouvelle «The Monkey’s Paw» («La patte du singe») écrite par William Wymark Jacobs et publiée en 1902. Roy et sa femme Amara attendent leur premier enfant. Roy vient également d’acheter une maison car son rêve est devenu réalité. Un jour, Roy trouve accidentellement une patte de singe derrière le canapé. L’objet appartenait au précédent occupant de la maison, ce que révèle sa veuve venue réclamer cette relique sacrée. Roy découvre alors que cet objet pourrait exaucer trois souhaits à la personne qui le possède. Comprenant qu’il ne s’agit pas d’un mythe mais d’une chose réelle, une agitation s’empare du couple, car ils apprennent aussi que le talisman est maudit et que ceux qui exaucent les souhaits subiront des conséquences désastreuses. Amara, qui n’était pas d’accord au départ, utilise ensuite secrètement la patte du singe pour effectuer une demande. Des évènements tragiques en résulteront… Précisons que le sujet fut porté de très nombreuses fois à l’écran dans le cinéma américain dès 1915, et notamment par Ernest B. Schoedsack (et Wesley Ruggles) en 1933.
"Le dernier voyage de Déméter", le titre réalisé par André Øvredal d'après un chapitre du roman de Bram Stoker, retarde sa sortie d'un mois.
Ce film très attendu (depuis 20 ans !) verra enfin le jour le 2O septembre .
S’inspirant d’un chapitre unique et glaçant du roman de Bram Stoker, Dracula , le film raconte l'histoire terrifiante du navire marchand Demeter, affrété pour transporter une cargaison privée des Carpates à Londres. Pendant le voyage, des événements étranges arrivent à l'équipage condamné alors qu'ils tentent de survivre à une présence impitoyable à bord du navire. Lorsque le Demeter échoue enfin sur les côtes de l'Angleterre, carbonisé et abandonné, il n'y a aucune trace de l'équipage.
Le film est réalisé par le Norvégien André Øvredal (Trollhunter, The Autopsy of Jane Doe) et met en vedette Corey Hawkins (Infiltrator in the KKKlan, Kong. Skull Island), Aisling Franciosi (The Nightingale, Unforgivable), Liam Cunningham («Game of Thrones», Le Choc des Titans), David Dastmalchian (The Dark Knight, Dune), Woody Norman (C'mon C'mon. Forever ahead, The War of the Currents) et l'Espagnol Javier Botet (Warren File : The Enfield Case, Slender Man), incarnant Dracula.
FILMS EN VOD
TIN & TINA
Une œuvre angoissante et vénéneuse
***
Espagne/USA/Roumanie. 2023. Réal. et scén.: Rubin Stein. (Netflix)
Après une fausse couche traumatisante, un couple ne pouvant plus avoir d’enfant décide d’adopter des jumeaux ayant grandi dans un couvent. Mais rapidement, l’obsession dont témoignent les nouveaux arrivants pour la religion va perturber l’équilibre familial et faire vivre à leurs parents adoptifs un véritable cauchemar…
La vitalité du cinéma fantastique ibérique n’est plus à démontrer. Elle se confirme une fois encore avec Tin & Tina, premier long-métrage écrit et réalisé par Rubin Stein, inspiré par l’un de ses courts. Que ceux qui s’attendent à voir des effusions de sang et des esprits maléfiques peuvent passer leur chemin, cette production ne verse pas dans l’horreur graphique et préfère miser sur son atmosphère malsaine et angoissante et une certaine lenteur, qui déconcertera à coup sûr de nombreux spectateurs. En quelques minutes, le réalisateur instaure, dans un premier temps, le trouble avant, par petites touches, de faire monter la terreur crescendo jusqu’au dénouement. Le comportement des deux jumeaux (dont la blondeur évoque celles des enfants du Village des Damnés) est effrayant et contribue grandement à la tension qui imprègne le récit. Certaines scènes sont ainsi perturbantes à souhait, à l’image de celle où le frère et la sœur s’amuse à voir Dieu ou encore, cette séquence où le chien subit la folie de Tin et Tina. À cent lieues d’un cinéma démonstratif, Rubin Stein manie avec beaucoup d’aisance l’art de la suggestion et fait souvent appel à l’imagination du public pour renforcer l’impact de son histoire. Une histoire bien ficelée qui ne manque pas de rebondissements mais qui surtout aborde de front le problème du fondamentalisme religieux. Impossible en effet de rester de marbre devant cette foi excessive qui anime les deux têtes blondes. Certes, certains reprocheront quelques invraisemblances scénaristiques, à commencer par l’attitude d’Adolfo, le père qui semble fermer les yeux sur la réalité et met beaucoup de temps à comprendre le danger que représentent les jumeaux, mais l’ensemble est suffisamment bien exécuté qu’on se laisse happer par ce métrage, très bien interprété (les deux jeunes comédiens font froid dans le dos) et dont le final surprendra plus d’un fantasticophile. Une belle surprise !
Erwan BARGAIN