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LA GUERRE ATOMIQUE, C’EST AUJOURD’HUI
Le titre de la première partie de Swansong (tome 1 : Le feu et la glace), signé Robert McCammon, en dit déjà tout : « « Le Point de non-retour ». Nous sommes à une date indéterminée mais dans un monde où « …les bombes de douze kilotonnes – à peu près la puissance de celle d’Hiroshima – étaient désormais aussi répandues que les grenades à main », tout peut arriver. Et “tout” arrive, à savoir la guerre atomique, une de plus sur le papier parmi des centaines, mais décrite, ses suites surtout (« Il allait sans doute subsister quelques poches d’humanité de-ci de-là, des petites villes qui lutteraient pour survivre dans les ténèbres, comme des rats ») avec une puissance d’évocation toujours en phase : « L’aube arriva, et avec elle un ciel d’un jaune cancéreux et une pluie perçante comme des aiguilles. Un femme à chevelure noire, un homme à qui il manquait une main (…) cheminaient au milieu d’un paysage de cadavres en putréfaction et de carcasses de véhicules ». Alors comment en est-on arrivé là ? « Cela n’avait plus d’importance ; la première frappe soviétique avait touché Washington. Trois têtes avaient détruit le Pentagone, une quatrième le Capitole et une cinquième la base Andrews de l’Air Force. Moins de deux minutes plus tard c’était au tour de New-York (…) Une véritable pluie de missiles stratégique mer-sol s’étaient déversée sur toute la côte est. Parallèlement, les bombardiers B-1 étaient en route vers le cœur de la Russie, les sous-marins qui encerclaient l’Union Soviétiques avaient craché leur venin atomique et les missiles de l’OTAN comme ceux du Pacte de Varsovie s’étaient entrecroisés en de longs hurlements partout en Europe ». Quand on lit, à l’heure de Poutine, dite par la bouche d’un conseiller du président américain que « s’il y a une seule et unique chose que les Russes respectent, c’est la force brute », on se sent plus que dans le bain. Et pourtant, quand ce roman a-t-il été publié ? En 1987, pour ne nous parvenir en traduction qu’aujourd’hui, avec un rien de retard. Dû peut-être au fait que McCammon, cet Américain né en 1952, s’était jusque-là surtout fait connaître par ses romans de fantastique/horreur, aux éditions erratiques et dans des collections spécialisées… Au total environ 25 romans, dont une dizaine nous sont parvenus, citons Soif de sang et L’heure du loup, irrigués par l’influence de Lovecraft et la proximité de Stephen King, style qu’on retrouve dans les situations et personnages de l’ « après », où l’on croise Sister Creep, clocharde qui tombe en possession d’un anneau lui permettant de voir un ailleurs imprécis («… peut-être que les bombes atomiques, ça a entrouvert les portes de l’Enfer ? »), l’ado Roland dont on n’oubliera pas la séquence où il doit longuement scier la main coincée sous un éboulement d’un officier qu’il doit sauver, où l’errance du géant Josh acharné à protéger la petite Swann au visage carbonisé. Tout un univers en suspense qu’on retrouvera prochainement dans le second tome de la saga : La glace et le feu. Un regret cependant : il est bien dommage que l’éditeur, qui nous avait habitué à des ouvrages délicatement ciselés, ait choisi ici un format poche où les 540 pages du roman se sentent bien à l’étroit, qui plus est couverturé par un dessin de série B qui ne rend pas compte de la richesse d’un ensemble choc (Monsieur Toussaint Louverture – “Pulpe”).
LE RETOUR DE L’INSPECTEUR LEBROCK
Revoilà donc, avec GrandVille Mon Amour, la seconde aventure de l’inspecteur LeBrock, de Scotland Yard, ici à la poursuite de Mastock, dit « l’Enragé », terroriste le plus dangereux qui pays, qui vient de s’évader du pénitencier au moment même où il allait passer le cou sous le couperet de la guillotine. Doit-on rappeler que LeBrock est un blaireau à la stature colossale, quand Mastock est un loup borgne, décharné, aux oreilles en lambeaux, et que nous sommes dans une société où se croisent une foule d’animaux anthropomorphes, dans un décor steampunk vernien où, en France, les descendants de Napoléon règnent encore dans un Paris désormais nommé Granbdville, quand le premier ministre de la République socialiste de Grande-Bretagne a une tête de bouledogue rappelant beaucoup un certain Winston Churchill. Nous avons fait il y a peu la connaissance de LeBrock et du décor où il se meut dans un premier album, Grandville, où son auteur complet Bryan Talbot, s’inspirant à la fois du caricaturiste français du XIXe siècle J. J. Granville et d’Albert Robida. Nous retrouvons ici, intact, cet univers savoureux, où l’humour anglais de l’auteur se marie avec un style de dessin d’une élégance et d’une précision exceptionnelles, où les références discrètes à tel ou tel tableau (Toulouse-Lautrec) ou personnage peut laisser la place à des combats d’une férocité inouïe entre les deux principaux protagonistes. Un régal, qui n’est pas près de s’achever, puisque la série complète comprend cinq albums de plus de cent pages chacun où l’on se délecte des commentaires de l’auteur sur cette œuvre unique (Delirium).
RENDEZ-VOUS AUX ARTS DE L’IMAGINAIRE
Le Naia Museum, Musée-Galerie des Arts de l'Imaginaire, dont la neuvième saison s’est ouverte le samedi 8 de ce mois, est situé dans le château de Rocherfort-en-Terre (56), lieu unique en Europe. Exposant plus de 100 artistes internationaux et près de 300 œuvres contemporaines, le musée fait la part belle à des courants traditionnellement peu représentés dans d'autres structures culturelles, tels que le fantastique, la fantasy, la science-fiction, le visionnaire, le cyberpunk, etc. Ce printemps, la scénographie du lieu a été entièrement repensée, accueillant notamment dix nouveaux artistes au musée, ainsi que des nombreuses nouvelles œuvres d'artistes déjà présents. Cette saison sera en outre l’occasion pour son équipe de rencontrer le public lors de diverses manifestations : le festival de l’Ouest hurlant de Rennes (29/30 avril), les Imaginales d’Épinal (25/28 mai) notamment
Rendez-vous : 14 rue du Château
Rochefort-en-Terre (56)
02 97 40 12 35 / 06 34 64 50 67
STAR WARS RENAÎT CHEZ PANINI
Tout au long de l'année, Panini Comics édite plusieurs collections "à petits prix" : de beaux albums permettant aux lecteurs assidus de comics, comme aux néophytes, de s’initier, ou de redécouvrir, plusieurs des mythes fondateurs de la pop culture américaine : Star Wars, le Multiverse, les histoires des célébrissimes Avengers ou encore les super-héroïnes Marvel qui ont ouvert le bal le 8 mars dernier.
Deuxième sortie 2023, les 6 albums de la collection Star Wars seront disponibles en librairie pour May the 4th, le 4 mai, jour incontournable pour tous les fans de la saga galactique . Alors que Star Wars : Episode VI – Le retour du Jedi fête ses 40 ans cette année et que la Star Wars Celebration bat son plein, cette collection est l'introduction parfaite à l'univers Star Wars pour les nouveaux lecteurs.
Première parution : Skywalker passe à passe à l’attaque , signé Jason Aaron au scénario, John Cassadau$y au dessin : Nous sommes au lendemain de la grande victoire de l'Alliance Rebelle sur l'Empire, Luke Skywalker a rallié les Rebelles et l'Étoile de la Mort a été détruite. Mais l'Empire est loin d'être vaincu ! Suivez Luke, Leia, Han Solo et les autres dans leurs efforts pour contrecarrer les forces maléfiques de l'Empereur et de Dark Vador. Suivront Dark Vador, Obi-Wan et Anakin, Dark Maul, Chewbacca, Cible Vador, de quoi réjouir amateurs et nostalgiques.
GLADIATEURS !
Ne vous est-il jamais arrivé de vous trouver avec, entre les mains, deux albums de même titre, réalisés par le même auteur, mais qui sont subtilement différents ? C’est le cas de Thrace, signé de l’Italien Franscesco Trifogli, dont l’un est sous-titré Ô jeunes loups, l’autre Loups, frères amants. De quoi s’agit-il ? Nous sommes à Rome en l’an 82 de notre ère, sous le règne de Vespasien. Un jeune gladiateur s’apprête à entrer dans l’arène, pour un combat qui peut s’avérer mortel. Il s’appelle Cleio, fut dans son enfance esclave d’un patricien, et amoureux de la fille de celui-ci, Adriana. Mais un geste malencontreux de Cleio les a séparés. Et dix ans plus tard… Ce double album, aux magnifiques planches soutenues par les couleurs éclatantes d’Andrea Celestini, outre qu’il donne un aperçu très juste de la vie dans la péninsule italienne au premier siècle, avec notamment deux pages saisissantes sur l’éruption du Vésuve, nous présente de manière pour une fois rigoureusement exacte la catégorie de gladiateur dont fait partie Cleio, un “Thrace”, armé d’une lame courbe et d’un petit bouclier, opposé à un mirmillon, épée droite et grand bouclier, leur rencontre donnant lieu à six pages épiques qui nous rappellent que les gladiateurs n’étaient pas des brutes assoiffées de sang mais des athlètes de haut niveau rigoureusement entraînés. Alors pourquoi l’un des albums compte 48 pages et l’autre 64 ? Parce que le premier (chez Graph Zeppelin) est la version qu’on va dire normale, alors que le second (chez Tabou) est complété par des séquences érotiques plutôt chastes d’ailleurs, qui s’intègrent parfaitement au récit, passant du côté cour au côté jardin. Donc… à vous de choisir !
MILO MANARA À PARIS
Dans le cadre du Festival du Livre de Paris, Milo Manara sera aujourd’hui même, samedi 21, à 21 heures, à la Maison de la poésie, pour un grand entretien animé par Tewfik Hakem. Manara, qui a su magnifier les courbes féminines avec provocation, poésie mais aussi humour, n’était pas venu en France depuis 2019. Le maître de l’érotisme en bande dessinée, auteur du Déclic, Jour d’Orage, le Parfum de l’homme invisible mais aussi Borgia en collaboration avec Jodorowsky, viendra présenter en avant-première son adaptation à paraître aux éditions Glénat du roman d’Umberto Eco, Le nom de la rose. Une occasion à ne pas manquer pour tou.te.s les BDphiles !
Passage Moliėre
157, rue Saint-Martin - 75003 Paris
M° Rambuteau - RER Les Halles
Tél : 01 44 54 53 00
JEAN-PIERRE ANDREVON