Soyez au premier rang de la campagne participative:
https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/lincalinfini
LANCEMENT IMMINENT DE L’INCAL INFINI : LE JEU OFFICIEL DE DE LA BD CULTE
Les Humanoïdes Associés, Why Not AI et KissKissBankBank annoncent la campagne de pré-lancement du jeu « L’Incal Infini » inspiré par la série culte de Moebius et Jorodorowsky.
L’Incal, la saga dessinée culte née dans les années 80 de la collaboration entre Alejandro Jodorowsky (El Topo, La Caste des Méta-Barons) et Jean Giraud, dit Mœbius (Blueberry, le Surfer d’argent) continue d’étendre son univers à travers de nouvelles expériences proposées aux fans du monde entier. Après l’annonce d’un long-métrage confié au réalisateur néo-zélandais Taika Waititi, la série va être également adapté sous la forme d’un jeu de société, créé par deux auteurs « stars » du milieu ludique puisqu’on leur doit certains des plus gros succès du medium : Guillaume Montiage est le créateur de Kemet et Yucatan ainsi que de la nouvelle référence du jeu d’enquête Suspects (3 épisodes disponibles). Quant à Manuel Rozoy, il est le fondateur et chef d’orchestre de la gamme T.I.M.E. Stories, déjà vendue à plus de 800 000 exemplaires à travers le monde.
Le jeu se compose de cartes, de jetons, de tuiles et de pions à l’effigie des personnages et des lieux mis en image par Mœbius. Il est jouable de 2 à 5 joueurs, à partir de 12 ans. Avant de rejoindre les circuits de distribution traditionnels, le jeu de société fera l’objet d’une campagne de pré lancement participatif sur la plateforme française KissKissBankBank à partir du mercredi 22 février 2023. Jean-Samuel Kriegk, le directeur des opérations et du développement de KissKissBankBank précise : « Nous souhaitions développer un jeu facile d’accès et dont les enjeux seraient compréhensibles aussi bien par des amateurs de la BD que par des joueurs n’en ayant jamais entendu parlé ».
Toutes précisions et infos sur :
•Page Kisskissbankbank https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/lincalinfini
· Instagram – www.instagram.com/IncalInfini
· Facebook – www.facebook.com/IncalInfini
· Twitter – www.twitter.com/IncalInfini
· Site web – https://whynotai.tv
UN SUSPENSE DIGNE DE STEPHEN KING
Ils sont une douzaine de copains et copines de bar, tous trentenaires, dont un certain Walter, qui disparait avant de reparaître un jour sous forme d’une invitation aux onze autres à venir passer un week-end dans sa maison isolée au bord d’un lac, dans le Wisconsin. Tous s’y retrouvent, le lieu est magnifique, la maison un vrai palace mais, quand Walter se manifeste, c’est sous la forme d’une apparition au corps distordu, pour annoncer à ses amis qu’ils sont les seuls survivants de la fin brutale de l’humanité, ce que prouvent des vidéos montrant des villes en flammes et des gens qui, atteints par une marée rouge tombée du ciel se désagrègent atrocement. Mais est-ce bien la vérité ? Et eux, pourquoi ont-ils été choisi ? Quant à Walter, qui a à nouveau disparu, est-il responsable ou n’est-il qu’une sorte de messager ? Extra-terrestre ? Sans moyen de communication, sans pouvoir s’échapper à cause d’une barrière intangible qui délimite le domaine, les onze vont donc survivre entre l’ennui, les hypothèses, les disputes. Très prenant, The Nice House on the Lake (scénario James Tynion IV, dessins Alvaro Martinez Bueno), album de 184 pages, prend son temps pour décrire cette claustrophobie de manière la plus réaliste au possible, dans une ambiance à la Stephen King, qui évoque aussi Le Mur invisible, roman de Marlen Haushofer, tout autant que l’excellent film qui en fut tiré par Julian Pölsler. James Tynion (Constantine) entrelarde les planches de pages entières retranscrivant des dialogues enregistrés, des échanges de mail, des listes de choses à faire, ce qui accentuent l’impression de réalité, tandis que le dessin brut de Bueno (Aquaman, Batman) rend à la perfection l’angoisse en suspens. Une réussite sans faille nous laissant le bec dans l’eau, en attente du second et dernier tome qui répondra on l’espère à toutes les questions en berne (Urban).
GODZILLA RIDES AGAIN
Avec Godzilla et l’Amérique, Alain Vézina revient sur un sujet qu’il connait bien, le parcours du plus emblématique des kaijü eiga, à savoir Gojira, pour l’appeler par son patronyme japonais et qui, depuis 1954 et sa première apparition sur les écran sous la caméra de Inoshiro Honda, n’a cessé de provoquer l’indignation ou le rire, mais aussi la fascination et l’admiration. Qu’est-ce que Godzilla au départ ? « Une perversion de la Nature et de la science envoyé pour châtier des hommes qui ont eu l’audace prométhéenne d’allumer le brasier nucléaire », écrit l’auteur, dont toute l’argumentation est de noter, maints exemples à l’appui au travers des œuvres, l’ambiguïté de la démonstration, le monstre pouvant être tantôt une force destructrice dont l’ennemi (d’autrefois) américain est le vecteur, tantôt un allié défendant le Japon contre d’autres créatures plus menaçantes encore issues de la préhistoire où d’autres planètes. Une inversion des facteurs riches en oxymores, King Kong contre Godzilla pouvant à l’inverse représenter « le processus d’américanisation et la destruction des traditions japonaises », un processus qui aboutit à une première coproduction américano-japonaise (Frankenstein vs. Barugon), puis à l’adoption pure et simple de Godzilla par les États-Unis avec un premier film signé Roland Emmerich où, comme le souligne Vésina, l’implication atomique des USA est totalement mise de côté, l’apparition du monstre devant tout aux expériences nucléaires… françaises. Riche et passionnant, voilà en tout cas un ouvrager qui remet utilement les pendules à l’heure (Les Presses de l’Université de Montréal – “Cavales”).
GARE AUX ROBOTS !
En 2056, où l’humanité, pour se protéger de la pollution, vit dans de bulles étanches, un robot a été assigné à chaque foyer humain. Ces dombots font tout le travail, laissant les êtres de chair à leur oisiveté et, selon un nombre grandissant d’êtres de métal, à leur inutilité. Alors, selon Razorball, qu’emploie la famille Walter, « Les bots se réveillent. C’est eux ou nous. Un jour, on balaiera l’humanité de cette planète comme une vieille couche rouille ». Première alerte, la ville-bulle d’Orlando, « suite à un léger changement dans la formule climatique, où une dose supérieure de protoxyde d’azote s’est glissée dans l’air… » a vu ses 200 000 habitants périr asphyxiés. Erreur ou attentat délibéré du bot chargé des commandes atmosphériques ? La plupart des « citoyens mammifères », croyant en leur supériorité passée, ne veulent pas croire à ce qui se trame contre eux. Not all robots, écrit par Mark Russel et dessiné par Mike Deodato (récit complet de120 pages) n’est-il qu’une variation de plus sur la traditionnelle révolte des robots ? Certes, mais avec une visée politique évidente, les robots ici étant présentés comme des esclaves méprisés finissant par briser leur joug, d’abord en manifestant dans la rue puis, ignorant les trois lois d’Asimov, en tuant leurs geôliers. La création tardive de mandroïdes, eux d’aspect rigoureusement humain, pourra-t-elle arranger la situation ? Mais alors que faire des dombots réduits à l’obsolescence ? Intelligemment orchestré (l’auteur précise s’être également inspiré du mouvement #MeToo), finement dessiné – Deodato ayant réussi à créer des dizaines de bots tous différents les uns des autres et très expressifs malgré leur absence de visage, sans oublier sa couverture traduisant la toile célèbre de Norman Rockwell – voilà un album qui apporte une vision aussi percutante qu’originale sur le thème (Delcourt).
LA FANTASY AU SECOND DEGRÉ
Le monde de Kartsyal est depuis vingt ans sous la coupe du tyran Mort-Lune. Un seul espoir : les élections qui approchent. Où veut se présenter Constantin de Chamberly, clone de Conan par la stature mais, fils d’un fin lettré, c’est un barbare pas comme les autres, qui croit au dialogue et en la démocratie. Mais où et quand sommes-nous, en fait ? Dans une parodie de fantasy où il y a bien des sorciers, des monstres, des vampires et des cannibales, mais que Constantin traverse en citant Bourdieu et, même si sa mère lui lance avant qu’il ne parte à l’aventure : « N’oublie pas de brûler un village au moins une fois par semaine ! », lui ne parle que tissu associatif, pouvoir d’achat et écologie. Constantin de Chamberly, barbare, esthète et philanthrope, signé au scénario par Karibou et au dessin par Arnaud de Viviers, deux Lyonnais nourris de Frédéric Dard et Michel Audiard n’est peut-être pas du grand art mais, tout au long de cet album de 60 pages, on rigole bien (Delcourt/Pataquès).
JEAN-PIERRE ANDREVON