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Le label d'horreur britannique Amicus ressuscite avec le film d'anthologie In the Grip of Terror.
Basé aux studios Shepperton, Amicus a été fondé par les producteurs et scénaristes américains Milton Subotsky et Max Rosenberg et a été actif entre 1962 et 1977. La firme était principalement connue pour ses films à sketches, comprenant chacun quatre ou cinq courts épisodes, tels Le train de l’épouvante (1965), Le jardin des tortures (1967), La maison qui tue (1971), Histoires d’outre-tombe (1972), Asylum (1972), Vault of Horror (1973) et From Beyond the Grave (1974), dont plusieurs furent présentés, et parfois primés, au Festival International de Paris du Film Fantastique et de Science-Fiction. Une galaxie de stars, parmi lesquels Peter Cushing, Christopher Lee, Joan Collins, Donald Sutherland, Herbert Lom et Patrick Magee figurait dans ces films.
Avec comme thème central le macabre médical, In the Grip of Terror s'inspirera de ces opus précédents et mettra en lumière quatre récits enracinés dans les œuvres d'auteurs vénérés tels que H.P. Lovecraft, Ambrose Bierce et E.F Benson. Le casting comprendra Laurence R. Harvey (Human Centipede II), Megan Tremethick (Ghost Crew) Jonathan Hansler (The Devil's Machine) et Michael Daviot (Revenge of Innsmouth).
Derrière le renouveau d'Amicus se trouve son nouveau président Lawrie Brewster – connu pour The Unkindness of Ravens (2016), The Devil's Machine (2019) et Ghost Crew (2022) – et sa partenaire commerciale, scénariste-productrice Sarah Daly de la société écossaise de production et de distribution de genre Hex Studios. Lesquels ont collaboré avec la famille du cofondateur d'Amicus, Milton Subotsky.
"Le titre In the Grip of Terror m'a été généreusement proposé par Sergei Subotsky, dérivé d'une liste de titres potentiels que son défunt père, Milton Subotsky, avait organisée il y a des décennies", a déclaré Brewster. «Il semble tout à fait approprié que nous développions le travail de base imaginatif établi par un tel visionnaire. Ce qui est encore plus fascinant, c'est que trois des quatre histoires que nous adaptons ont été suggérées par la veuve de Milton et la mère de Sergei, le Dr Fiona Subotsky».
Brewster sera le réalisateur d’ensemble de In the Grip of Terror, mais il est probable que d'autres réalisateurs soient affectés à différents segments de l'histoire. Le cinéaste et son équipe lancent également une campagne de financement participatif pour faciliter les premières étapes du projet. Leur objectif étant bien plus ambitieux qu'un seul film.
"Notre but est de rétablir Amicus Productions en tant que phare de l'horreur britannique indépendante", annonce Brewster. «Nous concoctons un film qui capture l'essence et le panache ayant rendu le studio emblématique. En mettant l'accent sur la narration atmosphérique, les effets tangibles et un véritable respect pour le genre, notre vision est de téléporter le public à l'époque dorée de l'horreur britannique. Cette entreprise transcende la simple renaissance du studio - c'est une renaissance de la passion, un hommage à un riche héritage et un témoignage des prouesses du cinéma indépendant».
SÉRIES TV
13 Ghosts aura une série télévisée à l'occasion du 22e anniversaire du remake divertissant du classique de William Castle.
L'idée initiale de la série est d'être une anthologie et d'avoir un total de 13 épisodes, un pour chacun des fantômes qui donnent son titre au film original. L'adaptation télévisée de 13 Ghosts est née de Patrick Mediate de Primordial Pictures, aux côtés d'Aaron McLane, superviseur des effets visuels pour "Fear The Walking Dead". Ils ont conclu un accord avec Dark Castle pour faire la série avec Sony Pictures Television.
Selon les mots des responsables de la série "Toutes les cultures du monde ont leurs histoires de fantômes, et cette nouvelle version de 13 Ghosts présente un échantillon international de ces contes surnaturels"
Ils ont en outre ajouté que "les histoires de fantômes dans chaque épisode auront leur propre look stylistique qui sera exploré et influencé par un réalisateur différent à chaque fois. Cela fait ressortir stylistiquement nos histoires de fantômes car elles définissent le thème de chaque épisode. "
Dans l’original de 1960, la famille Zorba hérite d'une maison hantée pré-habitée par une dizaine de fantômes attendant avec impatience un treizième spectre.
"The Fall of the House of Usher", la nouvelle série de Mike Flanagan
Le réalisateur de "Midnight Mass" et "The Haunting of Hill House" a signé l'adaptation de Poe pour Netflix. Avant de se rendre chez Amazon pour adapter « The Dark Tower », Mike Flanagan dit adieu à son accord avec Netflix avec sa nouvelle série, « The Fall of the House of Usher », dont la première aura lieu le 12 octobre.
L'œuvre originale de Poe raconte comment un homme est invité par son ami d'enfance, Roderick Usher, à passer du temps avec lui dans l'ancienne maison Usher. Ce qu'il n'imagine pas, c'est que Róderick Úsher n'est même pas l'ombre de ce qu'il était dans sa jeunesse et que cette maison mystérieuse, abandonnée et désolée sera témoin de tous les événements horribles qui tournent autour de la mort de l'un des personnages de l'histoire.
FILMS SORTIS
EN EAUX TRÈS TROUBLES **
(Meg 2 : The Trench). USA/Chine. 2023. Réal.: Ben Wheatley.
Voilà donc la deuxième aventure de Jonas Taylor, plongeur d’exception où l’on retrouve Jason Statham, qui raccroche suite au film de 2018 signé Jon Turteltaub, où apparaissait un premier mégalodon. Qui est ? Une branche divergente du grand requin blanc, apparue au miocène, soit il y a plus de vingt millions d’années et éteinte voici environ trois millions d’années suite à un changement climatique, événement qui, on commence à le savoir, ne pardonne pas. La bête, qui mesurait entre 10 et 20 m, fut le plus grand prédateur marin ayant jamais existé. Donc un candidat idéal pour un film d’action à faire trembler. Servi une fois déjà avec succès, pourquoi pas une seconde ? Il suffit de le grossir encore un peu, 23 m, nous dit-on, bien qu’il semble plus énorme encore, et d’en multiplier le nombre, trois cette fois. Qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils, nos familles, en bordure d’une plage paradisiaque où bronzent des yuppies qui feront autant de proies croustillantes, un poulpe tout aussi gigantesque se mettant de la partie pour un jeu de massacre qui ne surprendra que les malheureux étant passés à côté du succulent Piranha de notre compatriote Alexandre Aja. En fait, plus que les vedettes attendues, servies par des effets spéciaux limite, on se réjouira plutôt de quelques annexes, ainsi de la séquence liminaire située au Crétacé, où un T-rex aventuré dans les flots se fait dévorer par la Bête, ou cette horde de reptiles contemporains affamés hantant l’île maudite, qu’on pourrait supposer être des varans s’ils ne manifestaient une vélocité étonnante. Tout ce qui précède peut faire penser que nous avons là affaire à un nanar de grande classe, et effectivement c’en est bien un : difficile d’oublier, par exemple, ce plan où Jonas, en pleine mer sur un canot démantibulé, arrête d’un coup de pied sur le museau le meg qui s’apprêtait à l’avaler tout cru. Si l’on ajoute que la substantifique moëlle du métrage se trouve déjà, air connu, dans la bande-annonce, il ne reste pas grand-chose – ce qui ne veut aucunement laisser croire qu’on ne s’y amuse pas sans remords. Au second degré, bien sûr.
Jean-Pierre ANDREVON
NINJA TURTLES : TEENAGE YEARS ***
(Teenage Mutant Ninja Turtles : Mutant Mayhem). USA. 2023.Réal.: Jeff Rowe, Kyler Spears.
On connaissait les tortues ninja adultes, restait à apprendre leur origine. Grâce à la complicité entre leur créateur, Kevin Estman, et Seth Rogen, co-scénariste et co-producteur, c’est chose faite : Donatello, Michelangelo, Leonardo, Raphael, perdus tout bébés dans les égouts new-yorkais, sont recueillis le vieil homme-rat Splinter, qui va entreprendre leur éducation, dont la méfiance absolue des humains, qu’il faut fuir comme la peste. Seulement nos tortues ont été involontairement aspergées d’un liquide vert élaboré par Superfly, le méchant de l’histoire, produit qui décuple les facultés. Ce dont nos ninjas, devenus ados, se servent pour perpétrer de menus méfaits, comme s’introduire dans des supermarchés pour voler des pizzas. Tout va changer alors que Superfly et sa horde de monstres insectoïdes va attaquer la ville et que notre quatuor rencontre April O’Neil, collégienne qui rêve de devenir journaliste, vomit pour un rien et, contrairement à ce que Splinter leur a dit au sujet des humains, ne les repousse aucunement, leur proposant au contraire une alliance pour combattre et vaincre Superfly, devenue une mouche haute comme building. Le film fonctionne selon une double référence : les super-héros repoussés par les « normaux » et, pour ce qui est de la bataille finale dans les rues de New-York, à l’évidence Cloverfied. Cet anime se distingue néanmoins par un animation virtuose conçue par le studio français Mikros Animation, par des personnages d’un expressivité remarquable dans l‘humour, caricaturés à l’excès (Splinter), et surtout l’esthétique employée, alliant la 3D avec sa profondeur de champ, et un dessin qui, à l’opposé du lissage habituel, semble avoir été fait à main levée, avec des traits inachevés, des contours tremblés, des griffonnages hasardeux. Au total une réussite, où l’on amuse beaucoup.
Jean-Pierre ANDREVON