Les jumeaux de Cronenberg deviennent des jumelles pour la télévision.
Et beaucoup de sorties "hard SF" en bande dessinée.
SERIE
JUMELLE DÉMONIAQUE
Nouvelles signatures pour l’adaptation télévisée de "Faux semblants" qui est en cours.
L’été dernier, il a été confirmé qu’une série télévisée "Twins" avait été lancée que produira et où figurera Rachel Weisz (La Momie). Michael Chernus (Werewolves Within) et Poppy Liu (Hacks) rejoignent le casting de la série basée sur le roman déjà adapté au cinéma dans les années 80 par David Cronenberg. Le film original mettant en vedette Jeremy Irons était l’histoire de deux jumeaux identiques, le charmant Elliot et l’introverti Beverly. Ce sont les visages opposés d’une même personnalité : ils partagent les mêmes coutumes, le même appartement et la même femme. Mais lorsqu’une femme spéciale entre dans leur vie, le lien qui unit les jumeaux est, pour la première fois, menacé. Et cette menace se traduit par une descente dans un abîme de perversion, de drogue et de folie.
Dans cette nouvelle version, Weisz jouera les deux rôles qu’Irons jouait autrefois avec une nouvelle version de l’histoire du point de vue féminin qui sera produite par Annapurna Television et Morgan Creek Entertainment.
LES ADDAMS CHEZ BURTON
Luis Guzmán sera Gómez dans la série "The Addams Family" préparée par Tim Burton.
Il y a quelques mois fut officiellement annoncé que Netflix avait lancé "Wednesday", une adaptation télévisée de la famille Addams centrée sur la fille aînée de la famille et qu’elle aurait Tim Burton comme réalisateur. Cette semaine, il a été confirmé que l’acteur Luis Guzmán (Trafic) a été choisi pour jouer Gómez Addams, le patriarche de la famille, dans la série. Guzmán accompagnera Jenna Ortega qui a été choisie pour être Wednesday. Catherine Zeta-Jones incarnera Morticia Addams. La première saison, qui aura un total de huit épisodes, a été décrite comme mystérieuse, surnaturelle et racontera les années en tant qu’étudiante de Wednesday à Nevermore Academy. Nous y découvrirons les tentatives de celle-ci pour maîtriser sa capacité psychique émergente et contrecarrer une vague de meurtres monstrueux qui terrorise sa ville natale.
LA MESSE EST DITE POUR FLANAGAN
Mike Flanagan nous réserve une nouvelle série sur Netflix pour cet automne.
Après les réussies "The Curse of Hill House" et "The Curse of Bly Manor", Mike Flanagan a déjà concocté sa prochaine mini-série pour Netflix : "MidnightMass", laquelle sera probablement diffusée au mois d’octobre. Flanagan, qui a réalisé tous les épisodes de "Midnight Mass", a commenté que "cela a été une production extraordinaire et sans précédent. Je ne peux pas être plus fier de l’incroyable distribution et de l’équipe. En fait, et je ne le dis pas à la légère, cela a été la meilleure expérience de ma carrière". "Midnight Mass" racontera comment une communauté vit des événements miraculeux et ressent des présages terrifiants après l’arrivée d’un mystérieux prêtre.
DE NOUVEAUX HORIZONS POUR STRANGER THINGS
Le producteur de "Stranger Things" ouvre la porte à de possibles spin-off.
Il y a quelques jours, Netflix a confirmé que la quatrième saison de "StrangerThings" serait diffusée sur la plate-forme au cours de l’année prochaine. À présent, le producteur Shawn Levy a ouvert la porte à un éventuel spin-off de la série à succès devenue un phénomène mondial. "Je dirais qu’il est devenu clair qu’il s’agit de la plus grande franchise de l’histoire de Netflix. De toute évidence, d’autres shows ont joué un rôle clé dans son évolution, mais "Stranger Things" a atteint 196 millions de téléspectateurs… et c’est beaucoup. Ce qui est devenu clair, c’est qu’il existe un intérêt et un appétit vorace pour toute extension ou itération de la franchise, à propos de ses personnages, de la mythologie… Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de grandes conversations à ce sujet, mais il y en a eu cependant ". L’année dernière, Momita SenGupta, l’un des patrons de la plateforme, a commenté que "La saison 4 est plus grande, plus audacieuse et plus complexe que jamais. Ce sera la première fois que la série voyagera davantage au-delà de Hawkins".
BD
Aussi original qu’instructif, LUGOSI, de Koren Shadmi.
Los Angeles, 1955. Un vieil homme est admis à la Maison de Retraite des membres de l’industrie du cinéma. Avec incrédulité, les infirmières reconnaissent l’acteur qui leur avait fait tant peur dans leur jeunesse, le grand Bela Lugosi. D’où, en 150 pages très documentées, tout le parcours de Béla Blasko, depuis ses essais théâtraux d’adolescent à Lugos (d’où le choix de son pseudonyme) en Hongrie, puis Budapest, puis Los Angeles où il interprète pour la première fois sur scène, au Biltmore Theatre, le rôle qui le rendra célèbre et le marquera à vie. La suite est bien connue des fantasticophile, une succession de mariages malheureux, l’alcool, les opiacés, la chute qui se termine devant la caméra d’Ed Wood. Racontée en images stylisées mais très réalistes, dans un noir et blanc légèrement teinté «d’époque», une histoire bien triste, à raviver notre nostalgie, mais qui est aussi une mise en accusation de la politique impitoyable des studios (La Boîte à Bulles).
De son côté, les éditions Soleil, toujours très actives pour ce qui est de la SF, nous présentent pas moins de trois nouveautés, toutes dédiées au space-opera.
Où peut-on trouver un texte tel que celui-ci ? «Les Vigilantes, faux astéroïdes artefacts de surveillance ennemie, ont la mission de détecter les milliards de planètes où la vie s’est développée et sur lesquelles, telle une marée de sang corrompu, ils satisferont leur soif de pouvoir à travers le multivers, donnant naissance à un nouvel empire terrifiant…» ? Dans un comics délivrant un nouvel épisode de la lutte éternelle des membres de la Justice League ? Pas du tout, mais dans le troisième volume de la série Crusaders (Spectres) où Christophe Bec, qui doit bien avoir à son palmarès plus de cent albums et une bonne vingtaine de séries, y va très fort sur son modèle avoué, avec au dessin Carvalho qui, avec son trait d’un réalisme cosmique, nous fait plonger dans des «trous blancs», survoler une planète aussi vaste qu’un système solaire et nous présente des Aliens aussi bizarres que les Mystifs, qui possèdent les milliers d’organes reproducteurs… Sans doute un léger second degré est-il nécessaire pour aborder cette saga qui n’a pas fini de nous entraîner vers l’infini… et au-delà.
La série Androïdes, conçue en respectant les trois lois d’Asimov, en est déjà à son dixième volume avec Darwin (Alain Brion), qui s’ouvre sur la Lune en 2073, où une base permanente a été établie. Et voilà qu’une gigantesque météorite percute la Terre, ce qui prive les astronautes de tout aide matériel, la nourriture en particulier. Aussi l’androïde Darwin est-il envoyé sur la planète-mère pour y constater les dégâts et répertorier ce qu’il y a à sauver. Auteur complet, Brion nous livre là une post-apo classique mais bien construite, où l’on appréciera quelques clins d’œil (le milliardaire Donald Trusk) et la présence d’un autre androïde, femelle celle-ci, pensionnaire d’un love-hotel et qui peut prendre toutes les apparences désirées par ses clients. L’album, qui baigne tout entier dans des tonalités rougeâtres, est une réussite.
Le meilleur de ce trio est néanmoins à trouver dans I.S.S. Snipers, premier volume d’une future série à suivre, qui voit débarquer sur la désertique planète Okeelia trois cents soldats, des durs à cuire commandés par Red Eckart, surnommé Stock «…sans doute parce que je moissonnais la mort et faisais un stock de cadavres là où je collais mes bottes». Stock n’est plus tout à fait un homme car, de combat en combat, il a perdu tous ses membres, ne survivant que sous la forme d’un tronc suspendu dans le labo, le corps percé de multiples perfusions. Mais qu’une mission se présente et, inséré dans un exosquelette, il devient un androïde ravageur. Ici, il doit anéantir une colonie exploitant la Koropnite, minerai rare qui, liquéfié, devient une drogue puissante. Mais, surprise, alors que le contingent a débarqué, Red et ses hommes constatent qu’Okeelia n’est pas occupé par des colons, mais par une espèce endémique et pacifique, pour qui la Koropnite est leur seul moyen d’existence. Il décide donc de désobéir, sachant qu’il va le payer cher, en l’occurrence l’envoi d’un contingent punitif beaucoup plus nombreux appartenant à la Dark Legion, troupe de choc de la Fédération des Planètes unies, à laquelle appartient son frère, lui transformé en robot sans mémoire ni état d’âme… Un scénario malin (J. L. Istin) qui rappelle les space-opéras engagés dans le bon sens des années 70 et un dessin expressif, particulièrement dans les combats fourmillants (Erwan Seure-Le Bihan), avec pour résultat 65 page d’action pure, voilà qui promet pour les suites annoncées.
Plus axées sur la BD à destination d’un public jeune, les éditions Drakoo n’en publient pas moins des albums concernant des lecteurs plus mûrs, à condition qu’ils aiment la fantasy.
C’est le cas d’Une Histoire de Voleurs et de Trolls (tome 2 : Muroc), qu’on doit à un auteur-dessinateur belge, Ken Broeders, qui nous précipite dans un monde féérique où une lutte féroce se prépar entre le Sorcier Rouge et la Mère Knosser, sorcière vivant dans les marais d’où elle peut faire surgir des créatures fantomatiques et larvaires. De l’humour, de l’action, mais surtout un dessin délicat apte à faire vivre tout un peuple de lutins, de faunes, de trolls s’agitant dans des décors très travaillés nimbés de douces couleurs aquarellées font de cet album un plaisir pour les yeux.
On peut dire à peu près la même chose du Serment de l’acier, là aussi un second tome (La Chute des Seigneurs), dû au scénario à Gwenaël, pour le dessin à Élisa Ferrari, avec des couleurs signées Axek Goinzalbo où, tandis que dans la cité de Torrède se prépare le tournoi de Rampa (« C’est parti pour deux semaines d’os brisés et de nuits agitées »), la blonde héroïne Estéla se lance à la recherche d’un scribe disparu, trouvant sur la route un archer mystérieux aux flèches infaillibles qu’accompagne son lynx familier. Beaucoup d’action, avec nombre de combats à l’épée et de ventres percés donnent à cet épisode un petit parfum Game of Thrones.