Les Goonies reviennent sur Disney+
Et aussi, l'histoire d'un gars qui a enfermé le diable dans sa cave.
Les Goonies de retour en série pour Disney +
Le retour de la franchise emblématique créée par Richard Donner et Steven Spielberg a été officiellement annoncé. Après Willow, Warner Bros prépare une nouvelle série télévisée sur Les Goonies qui sera diffusée en première sur Disney + sous le titre Our Time. Initialement, la Fox allait être le producteur pour réaliser ce projet mais a décidé de ne pas aller de l'avant. C'est maintenant la Warner qui a décidé de sauver la série destinée à la plate-forme de Disney. Après l'arrêt du projet en raison de la pandémie, le studio finalement décidé de le poursuivre sur la base du scénario écrit par Sarah Watson. Selon les producteurs de la Warner, "c'est un nouvel exemple de capacité à réaliser une grande histoire et une grande série. L'accord a mis du temps à se concrétiser, mais nous sommes maintenant très enthousiastes à l'idée d'aller de l'avant." La série aura beaucoup de méta-cinéma, puisqu'elle racontera comment après avoir échoué à New York et emporté un grand secret avec elle, la dénommée Stella Cooper retourne dans sa ville natale pour remplacer une enseignante. Elle va aider trois jeunes étudiants en cinéma qui cherchent à réussir en poursuivant leur rêve : organiser un remake ambitieux d'un de leurs films préférés : Les Goonies.
FILMS EN VOD
AVANCE (TROP) RAPIDE ***
(Long Story Short) Australie. 2021. Réal. et scén.: Josh Lawson. (Canal+)
Lors de la soirée du Nouvel An, Teddy croise Leanne et c’est l’amour au premier regard, après un baiser accidentel. Ils sont faits l’un pour l’autre, et une vie de bonheur les attend, à un détail près : Teddy a une nette tendance à procrastiner. Il tarde à la demander en mariage, tarde à choisir une date de cérémonie, tarde à organiser leur voyage de noces… Un jour, il croise une étrange femme qui dit lui faire un cadeau. Le lendemain de son mariage, alors qu’il regarde les cadeaux qu’ils ont reçus, il s’aperçoit qu’il se trouve en fait un an dans le futur. Tout d’abord incrédule, il doit bien se résoudre à accepter l’inconcevable. Et ce bond n’est que le premier d’une longue série qui le voit perdre la main sur sa vie qui ne suit pas le chemin qu’il avait imaginé…
Après une comédie dramatique en 2014, Josh Lawson nous aborde cette fois le registre de la comédie romantique fantastique à la façon d’Un jour sans fin ou Click, le personnage principal se retrouvant propulsé en avant dans sa vie comme Adam Sandler dans le médiocre film de Franck Coraci. Cependant, ici, l’humour fonctionne à plein, et le concept est tenu de bout en bout, soulignant à quel point le temps fuit et qu’il est souvent trop tard quand on en prend conscience. Les acteurs sont investis dans leur rôle, à commencer par Rafe Spall – comparse d’Edgar Wright apparu dans la plupart de ses films ainsi qu’à l’affiche de Prometheus – qui porte littéralement le film sur ses épaules. Les discrets effets numériques, qui permettent d’effectuer les nombreuses transitions d’une année sur l’autre, apportent une certaine élégance au film, auquel on ne pourra sans doute reprocher que la volonté d’offrir une happy-end un peu trop appuyée, mais qui permet d’en faire un très efficace feel good movie.
RED SCREENING ***
(Al morir la matinée) Uruguay. 2020. Réal.: Maximiliano Contenti. (OCS, Canal+)
Montevideo, 1993. Bien décidé à donner un peu de répit mérité à son père, patron d’une petite salle de cinéma, Ana remplace au pied levé le projectionniste absent tout en révisant pour son examen. Elle ignore cependant qu’un terrible tueur en série, fétichiste des yeux qu’il aime arracher sur ses victimes, a investi la salle qu’il a bouclée avant de commettre ses méfaits sanglants. La poignée de spectateurs – trois adolescents, un couple mal assorti, un enfant resquilleur, une jeune femme…– et le vigile sont tout aussi peu inquiets, mais bientôt, les meurtres se succèdent à un rythme effréné…
S’inspirant des classiques, entre violence du slasher et esthétique du giallo, Maximiliano Contenti nous propose un bel hommage au genre, épaulé par des effets spéciaux très old school parfaitement maîtrisés. Il fait de son tueur un énigmatique inconnu caché sous un imperméable, le visage masqué par l’ombre de sa capuche, et les mains gantées de cuir. Il égorge à tout-va, empale les couples d’amoureux tête contre tête (rappelant une scène marquante du Demons de Lamberto Bava), et se trouve toujours là où on ne l’attend pas, comme tout bon croquemitaine qui se respecte. Il est interprété par le compatriote de Contenti et réalisateur Ricardo Islas dont on peut avoir un aperçu de l’œuvre puisque c’est son film de 2011 Frankenstein : Day of the Beast qui est projeté dans la salle. On imagine que la modestie du budget a bridé l’imagination du cinéaste, puisque les meurtres manquent cruellement d’originalité, la grande majorité étant réduits à un coup de couteau le cœur. C’est le gros défaut de ce cri d’amour au cinéma d’horreur, qui ne parvient pas à se hisser à la hauteur de la cruauté de ses modèles. Pour le reste, il faut reconnaître un vrai sens de la théâtralité et une passion communicative de l’équipe derrière ce Red Screening justement remarqué dans le circuit des festivals
I TRAPPED THE DEVIL ***
USA. 2019. Réal. et scén.: Josh Lobo (Insomnia)
Pour les fêtes de Noël, Matt décide de se rendre avec sa femme chez son frère Steve qu’il n’a pas vu depuis un certain temps. Sur place, ils découvrent un homme enfiévré qui leur révèle la raison de son angoisse : il aurait enfermé le Diable dans sa cave…
Pour son premier long-métrage, Josh Lobo (directeur artistique de l’étrange Dave Made a Maze) nous propose un thriller surnaturel étouffant et paranoïaque, ou sans cesse plane le doute. Steve est-il fou ou est-il réellement parvenu à capturer la source du Mal qui frappe le monde ? Et si oui, que faire de l’individu caché derrière une parte sur laquelle est clouée une immense croix ? C’est tout le dilemme auquel sont confrontés Matt et Karen, et par conséquent le spectateur. Ne recourant pratiquement pas aux effets spéciaux, Josh Lobo préfère s’appuyer sur le talent des acteurs, Scott Poythress (The Signal) et AJ Bowen (The Signal, The House of the Devil, You’re Next, The Sacrament) pour porter un récit minimaliste, mais parfaitement mis en scène. Il parvient à faire surgir l’angoisse à travers une télévision envahie de parasites où apparaissent brièvement des images presque illisibles, et à nous convaincre de la présence du Mal, sans jamais nous défaire du doute et de l’horrible conséquence qu’un mauvais choix aurait. Les murs de la maison semblent se refermer sur les personnages plongés dans une obscurité toujours plus envahissante, à peine éclairée d’une lueur rouge d’alerte et de mauvais augure. Certes, le scénario n’est pas totalement abouti, et la conclusion manque quelque peu d’ampleur, mais il se dégage de l’ensemble une véritable force, révélant un réalisateur des plus capable qui gagnerait sans doute à pouvoir compter sur un coscénariste et des moyens supplémentaires. En tout état de cause, voilà un film basé sur une excellente idée brillamment transposée à l’écran qui mérite que l’on s’y attarde.