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Les Chroniques de la Lune Noire, nouvel épisode littéraire.

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Les Chroniques de la Lune Noire, nouvel épisode littéraire.

Moëbius le Métamorphe exploré à l'infini par de profonds analystes.

L'écran fantastique
Sep 11, 2021
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Les Chroniques de la Lune Noire, nouvel épisode littéraire.

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LIVRES

Chroniques de la Lune Noire (tome 1 : De Gueules), Par Jeanne-A Debats et François Froideval

Dans les siècles des siècles, les Princes Démons Lucifer et Pazuzu s’affrontent en un jeu cruel et le monde est leur échiquier. Leurs pions vivent ou meurent, rient ou pleurent au gré de leur fantaisie démoniaque. Ainsi, Haghendorf, empereur de Lhynn, s’est vu prédire la fin de son règne lorsque l’Archer Chien de métal viendrait. En attendant, il tente de préserver ce qui peut l’être de son empire en s’alliant avec un ordre religieux qui ne rêve que de le détrôner : les Chevaliers de la Lumière, menés par leur retors commandeur, Frater Sinister. Mais c’est sans compter La Lune Noire et l’archimage Haazel Thorn. Ou bien, peut-être que la rencontre fortuite du jeune elfe voleur Pile-ou-face, armé de ses deux épées bavardes, et d’un demi-elfe sans nom à la lame flamboyante pourrait renverser le jeu, la table et les joueurs... Il s’agit, on l’aura compris, du premier tome de la novélisation des Chroniques de la Lune Noire, bande dessinée des Chroniques de la Lune Noire, créée par François Froideval et Olivier Ledroit, qui s’est vendue depuis sa création à plus de 3 millions d’exemplaires en France et en Europe, et ici racontée par son scénariste et Jeanne-A Debats, récipiendaire du Grand prix de l’Imaginaire, des prix Julia Verlanger, Bob Morane, Sésame et du Prix Européen Jeunesse des Pays de la Loire, enseignante, autrice en adulte et en jeunesse, anthologiste, déléguée artistique du festival les Utopiales (Leha).

Fils de l’infini, d’Adam Silvera

Emil et Brighton vivent à New York. Les deux jumeaux ont grandi bercés de romans et de comics mettant en scène des élus et des super-héros. Eux aussi ont longtemps rêvé d'un destin extraordinaire. Il faut dire que trouver sa place dans un monde toujours plus avide de sensationnel, et où ceux qu'on appelle les céleste naissent avec des pouvoirs surnaturels, est loin d'être évident... Surtout quand ces derniers s'illustrent régulièrement dans des combats grandioses en pleine ville contre les spectres, ces usurpateurs qui n'hésitent pas à se nourrir du sang de créatures mythiques pour s'accaparer leurs pouvoirs, quitte à y laisser leur âme. A défaut d'être un puissant héros Brighton tente de gagner la célébrité avec sa chaîne Youtube tandis que le doux Emil ne demande qu'à rester dans l'ombre où il compte œuvrer pour la protection des phénix, ses créatures préférées. Mais lorsque les pouvoirs d'Emil se manifestent et qu'il se retrouve appelé bien malgré lui à un destin hors du commun, la vie des deux frères prend un tour inattendu... Voilà les débuts explosifs d'une trilogie fantastique haletante par Adam Silvera, devenu un auteur best-seller du New York Times dès son premier roman. Né et grandi dans le Bronx et après avoir travaillé en librairie, il s'est tourné vers l'édition jeunesse où il s'est notamment occupé d'un site de creative writing pour adolescents. (Robert Laffont collection “R”).

Du côté des classiques

Sortie très prochaine du mégafilm de Villeneuve oblige, les éditions Robert Laffont ressortent à vitesse accélérée toute la sage des Dune de Frank Herbert. Cette semaine, les tomes V et VI, soit Les Hérétiques de Dune et La Maison des mères, qui firent jadis le succès de la collection « Ailleurs et demain », et bénéficient pour ce retour d’une traduction révisée, et de très belles couvertures signées Aurélien Police.

Jack Vance, considéré désormais comme un des plus grands auteurs de SF américain, nous a laissé, outre ses romans fameux (Tchaï , Planète géante), un nombre impressionnant de nouvelles. Très heureusement réunies dans une intégrale à l’origine publiée aux éditions du Bélial’, et reprise aujourd’hui en poche chez J’ai lu. Avec un tome 3 et dernier, c’est 14 d’entre elles qui nous sont restituées dans un épais volume de 700 pages, à déguster en prenant son temps mais sans modération.

Jean-Pierre Andrevon

BD

Tout Mœbius

S’il est un génie de la bande dessinée français – et le terme, pour une fois, n’est pas trop fort – c’est bien Jean Giraud, dit Mœbius, disparu en 2012 – déjà ! Si on ne peut l’oublier, voilà, avec Mœbius métamorphe, un album qui nous remet en mémoire, dans les yeux surtout, un condensé de son art, à travers une succession de textes, dont ceux  de Daniel Pizzoli, maître d’œuvre, qui retrace son parcours et décrypte les styles successifs de ce maître qui allie une aisance stupéfiante, une justesse de trait étonnante (il travaillait souvent d’après photos), et qui donne pourtant l’impression de chaque fois improviser avec une liberté totale. Ceci sans oublier les études de Claude Ecken, qui fut longtemps collaborateur à l’Antre de la folie de l’EF, qui se penche sur ses créations les plus emblématiques, Le Major Gruber et L’Incal notamment, Tellop se chargeant du Mœbius érotique ou Richard Stanley lui lançant un clin d’œil amical. Qu’on ne croie pas cependant que ce luxueux album grande format de 224 pages ne soit qu’une aride succession de textes, aussi intéressant fussent-ils, car de très nombreuses reproductions des bandes l’enrichissent, comme les 7 planches de La Déviation où, dès 1966, le graphiste atteint un sommet dans le noir et blanc avec sa maîtrise des hachures, quelques pleines pages des Yeux du chat qu’il composa pour Jodorowsky ou encore, pour la couleur, cette foisonnante double-page d’Arzach. On connait tout cela ? Certes. Mais ce condensé,  véritable Bible, se doit de figurer dans notre bibliothèque à tous (Les Humanoïdes associés).

De la BD encore

Dans le second tome (Kurtz, là où rêvent les étoiles) de sa série Amen, Georges Bess, nous entraîne dans la déroute de l’expédition ‘’El dorado’’, où la nourriture vient à manquer, des fièvres font leur apparition, la bêtise des uns n’a rien à envier à la stupidité des autres. Malgré tous ces dangers, on avance plus profondément le mystère d’Arcadia, cette planète des confins de l’univers où la vie sous toutes ses formes est sacrée. Adaptation libre d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad transposé dans un contexte de guerre de religions interplanétaire, Amen permet à Georges Bess, qui a travaillé pour Jodorowsky mais est ici auteur complet, de nous livrer un space opera initiatique et décalé où Stefan Wul n’est pas loin, ce qui n’exclut pas une réflexion sociale qui rapproche furieusement ce lointain futur spatial de notre présent (Comix Buro).

Avec Docteur Radar (tome 3 : Mort à Venise), imaginé par Noël Simsolo et dessiné (magnifiquement) par Bézian, on retrouve ce génie du mal dans des aventures rocambolesques et délicieusement référencées à tout l’univers du feuilleton XIXe et des pièces du théâtre de Grand Guignol. La galerie Glénat (22 rue de Picardie, Paris 3e) lui consacrer une exposition personnelle du 8 au 28 septembre, avec un vernissage en présence du graphiste le jeudi 16 septembre à partir de 19 heures. Une quarantaine d’œuvres originales, planches en noir et blanc à l’encre de chine et crayonnés, permettront de retrouver les traits du légendaire génie du crime, Docteur Radar, à l’occasion de la parution de l’album. Frédéric Bézian se fait repérer par son graphisme et son univers original et exigeant. Sa série Adam Sarlech se verra ainsi récompensée d'un "Bloody Mary" (prix de la Critique) au festival d’Angoulême en 1994. Explorant d'autres univers graphiques, il fait un long détour par l'animation comme directeur artistique sur la série animée Belphégor, plébiscitée par les critiques. Il revient à la BD en compagnie du critique cinéma Noël Simsolo en 2004 avec Ne Touchez à rien. Après un Donjon monster et trois albums plus personnels, il retrouve son camarade cinéphile pour travailler sur Docteur Radar (Glénat).

Deux vieilles connaissances

Profileuse de renom, Harleen Quin doit enquêter sur une vague de crimes particulièrement sordides bouleversant le quotidien de la ville de Gotham, d’où Batman a disparu depuis longtemps. Mais elle-même est hantée par l’assassinat de sa colocataire par le Joker, avec qui elle entretient des relations pas simples… Joker/Harley – Criminal Sanity remet en scène ces deux personnages toxiques de manière jamais vue, portés par le graphisme de Mico Suatan et Mike Mayhew, d’une précision photographique, aussi bien dans les pages en noir et blanc (le présent, traité en style « Série noire ») que le passé, en couleurs fluo. Quant au scénario, dû à Kami Garcia, autrice (Sublime créature), il nous entraîne dans une chasse à l’homme étalé sur 312 pages oppressantes, où le dessin du Joker, ici une sorte de play-boy aux cheveux en brosse et aux lèvres simplement barbouillés de rouge pourrait passer pour un justicier, car ses victimes, statufiées sur le modèle d’œuvres d’art célèbres  (« L’Homme de Vitruve » de Léonard de Vinci) sont tous des hommes ayant maltraité leurs enfants. Un vrai film qui vous tient cloué à notre fauteuil (Urban Comics).

Jean-Pierre Andrevon

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