Le weekend, c'est le fantastique autrement
La lettre de l'Ecran Fantastique, nouvelle édition BD?
CONVENTION VIRTUELLE
Le rendez-vous des Geeks sur Netflix
Netflix va organiser le GeekedWeek, une convention virtuelle gratuite qui se déroulera du 7 au 11 juin 2021, qui présentera ses créations les plus récentes et celles attendues un peu plus tard. Ce sera, selon la plateforme, ”un moyen de partager des émotions et de créer des liens avec des personnes du monde entier qui éprouvent la même passion pour ces personnages et ces histoires“.
SÉRIES TV
« Sweet Tooth » est un conte de fées qui suit les aventures extraordinaires d'un être hybride mi-cerf, mi-garçon, et de son protecteur solitaire, dans un monde ravagé par un événement cataclysmique. L'intégralité des épisodes de cette série inspirée de la BD culte de DC Comics, avec Susan Downey et Robert Downey Jr. à la production exécutive, sera disponible le 4 juin 2021 sur Netflix.
Coup d’œil sur la bande dessinée
Porchery, sous-titré L’Attaque des cochons tueurs, est une fantaisie certes très légèrement horrifique mais qui se trompe d’adversaire. Ainsi que le précise le spécialiste (du cochon) Bruno Lecigne dans sa préface, le porc est un animal propre, aimable, intelligent, et avec qui nous partageons un fort patrimoine génétique. Et s’ils nous en veulent, les cochons, c’est que les maltraitons (cf. les conditions d’élevage et d’abattage hélas bien connus) et qu’évidemment nous les mangeons… Ce qui n’empêche pas la bande de 144 pages de Tyrone Finch au scénario et Mauricet au dessin d’être bourrée d’action, qui met en scène un homme sortant de prison pour avoir été injustement accusé du meurtre d’une jeune fille perpétré, devinez, par un cochon, et la sœur de la victime, qui veut la venger. Grâce au dessin très réaliste, on voit déjà le film que pourrait en tirer un Quentin Dupieux (Les Humanoïdes associés).
Dans Sélénie (Fabrice Lebeault & Greg Lofé), la Terre, jadis envahie par une horde de robots dirigés par Antacyclès, n’est plus que désert et ruines, à moins que quelques résistants n’y occupent encore le terrain. Ce dont se moquent éperdument les quelques milliers d’humains réfugiés sur la face invisible de la Lune, abrités sous un énorme globe où a été reconstitué un environnement de conte de fée, avec châteaux, parcs et jardins, et que dirige la dynamique Sélénie, mais aussi un androïde à face de Lune à son premier quartier, Cacochyme, qui a pris en mains l’éducation du jeune Méliès, le jeune frère de Sélénie. Qu’on n’aille pas croire, à ce résumé, à un post-apo rugueux et dramatique comme il en est tant ; au contraire il s’agit là d’une fantaisie poétique et nonchalante, dimension qu’on doit essentiellement au dessin de Lebeault, ici auteur complet, qui use d’une ligne claire rigoureuse, entre Hergé et Bob de Moor, pour ses balades à la surface crayeuse de notre satellite, et dont les douces couleurs Pastel de Lofé accentuent l’aspect onirique. Toute une panoplie de créatures sélénites vivant à la surface sans souci de l’absence d’atmosphère enrichissent ce conte, humanoïdes sans visage au-dessus de leur cou parce qu’il se situe sur le ventre et servent d’esclaves consentants, gnomes blêmes, montures semblables à des hyppocampes, pieuvre géante des profondeurs. Si la fin de cet album de 60 pages est un peu rapidement amenée, le plaisir de lecture reste constant (Delcourt – Neopolis)
Du côté des comics
Il y a 10 ans, Flashpoint marquait la bascule des héros DC Comics dans l’ère DC Renaissance et la création de la collection éponyme au sein de la toute jeune maison d’édition Urban ComicsTrois publications sont à paraître pour fêter cet anniversaire particulier. : Flashpoint 10 ans, par Geoff Johns et Andy Kubert, qui inclut pour la première fois l’intégralité des crayonnés de la série ! Flashpoint Prelude (Geoff Johns, Francis Manapul et Ethan Van Sciver) réunion en un volume de la mini-série Flash Rebirth, et la série Flash qui en a découlé : lors de la Crise des Terres Infinies, Barry Allen, dit Flash, s’était sacrifié afin que le Multivers puisse survivre à l’attaque de l’Anti-Monitor. Pendant des années, son ancien sidekick, Wally West, le remplaça. Mais, pendant la guerre contre les forces de l’Anti-Vie de Darkseid, Barry est réapparu. Son retour implique celui de son ennemi juré, NégaFlash, ainsi que la menace d’un nouveau bouleversement au sein du Multivers. Le Monde de Flashpoint, tome 1 : Batman (collectif), qui se déroule dans un monde où la guerre fait rage entre les Atlantes du Roi Arthur et les Amazones de la Princesse Diana. Un monde dans lequel Thomas Wayne protège Gotham d’une poigne de fer sous le masque de Batman. De quoi en avoir plein les yeux !
•Nos lecteurs doivent être familiers de la fondation Harbinger, dirigée par le mystérieux milliardaire Toyo Harada, dont le but est rassembler toute personne manifestant des pouvoirs embryonnaires pour développer leurs possibilités et les former. Mais dans quel but ? C’est parce qu’il se méfie de ce démiurge que, dans Harbinger, Peter Stanchek, ado possédant la maîtrise de la télépathie et de l’énergie, a décidé de fuir les émissaires de la fondation, qui usent d’ailleurs de la manière forte, d’autant qu’il est amoureux de Kris, qui elle ne bénéficie d’aucun pouvoir spécial. Ayant réuni plusieurs autres mutants qui se cherchent, Faith, dite aussi Zéphir, bombe volante en surpoids, Flamingo, une fille tout feu tout flamme et Torque, un géant surpuissant, Peter, qui désormais se fait appeler Sting, va combattre Harada et bien d’autres dangers, au long d’un album qui pèse le poids de ses quelques 400 pages – des aventures qui datent de 1992, avec la création du concept par Jim Shooster, que rejoindra ensuite David Lapham, et qui étaient restées inédites chez nous. Ici, point d’envolées cosmiques, mais une vie d’ados certes pas comme les autres (modèle Spider-Man), avec ses amourettes contrariées et même la mort d’un membre de la bande. Dessinée de manière très classique et montée en strips à l’ancienne, voilà une saga aussi sympathique que rafraichissante. En prime, moins épais et plus récent (2017/2018), Faith, Dreamside, nous permet de retrouver la très enveloppée héroïne volante, reprise en mains au scénario par Jody Houser et Marguerite Sauvage, avec des dessins plus modernes et dynamiques de MJ Kim et Francis Poetella, où l’on rencontre aussi une nouvelle venue, la toute jeune Animalia qui peut prendre la forme de n’importe quel animal, ou encore Docteur Mirage, qui vit avec le fantôme de son mari décédé. Tous vont se retrouver au pays des mirages et y rencontrer d’effrayantes créatures. Bien sympathique ! (Valiant).
En 1980, le Derleth, bateau de recherches pétrolifère dans les mers arctiques disparait sans laisser de trace. Comment se fait-il alors que, quarante ans plus tard, un signal de détresse venant indubitablement de ce navire soit capté ? David Lacome, un investiteur privé intéressé parce qu’il pense être enfoui dans le navire, forme aussitôt une équipe pour partir à la recherche de ce qui ne peut être qu’une épave. Mais quel ne va être la surprise de l’équipage du capitaine Carpenter, qui a embarqué avec lui une intrépide biologiste marine, Moriah Lamp, quand il est mis en présence, caché dans des grottes sur une île sauvage des Aléoutiennes, l’équipage complet de Derleth, à peine vieilli, mais présentant des caractéristiques étranges, ainsi du fait que tous les naufragés sont aveugles. Mais ce n’est pas le pire, puisque ces naufragés se révèlent être parasités par des sortes de hideux scolopendres qui vont chercher à prendre possession des nouveaux arrivants. Ayant comme modèle, selon les mots du scénariste Joe Hill, qui s’en explique longue en postface, le film The Thing de John Carpenter, Plunge se transforme vite en pure récit d’horreur où Lovecraft n’est pas très loin non plus, bénéficiant du dessin rugueux de Stuart Immonen rehaussé par les couleurs sombres et âpres de Dave Stewart. Tournant ces 168 pages au suspense qui ne laisse aucun répit, on croit voir un film qui sera peut-être réalisé un jour. Car se souvient-on qui est Joe Hill ? Nul autre que le fils de Stephen King (Urban Comics).