À SORTIR EN SALLES
Ressortie au Cinéma le 13 juillet de HURLEMENTS (The Howling) de Joe Dante en vostfr restaurée 4K.
U.S.A. 1981. Dist.: Splendor Films. Avec: Dee Wallace (Karen White), Patrick Macnee (Dr George Waggner), John Carradine (Erle Kenton), Kevin McCarthy (Fred Francis), Belinda Balaski (Terry Fisher). Musique : Pino Donaggio. Maquillages SFX : Rob Botn
Los Angeles. Durant une émission de télévision au cours de laquelle le psychologue George Waggner expose ses théories sur le comportement animal de l'homme, la journaliste Karen White reçoit un appel téléphonique d'un homme affirmant être le meurtrier qui terrorise la ville depuis quelque temps. Rendez-vous est pris. Karen doit rencontrer un certain Eddy dans un sex-shop. Elle se rend sur les lieux et, arrivée sur place, elle assiste à une scène choquante puisqu'elle voit la police abattre l'homme sous ses yeux. Complètement abasourdie par cette vision, Karen accepte de suivre une cure de repos dans la clinique privée de Wagner...
INTERVIEW JOE DANTE
Il y a souvent une conscience politique forte dans vos films comme dans de nombreux B.movies classiques des années 50, alors que sévissait le Maccarthysme aux USA, et c’est justement à cette période qu’est née votre passion pour les films de genre portée par le magazine de F.J. Ackerman Famous Monsters of Filmland.
Nous étions des kids qui avions grandi avec la télévision et qui n’avions jamais vu la plupart des films montrés dans Famous Monters of Filmland. Beaucoup d’entre nous se sentaient isolés de par cette passion quasi religieuse pour le magazine. Mais dès le deuxième numéro avec le courrier des lecteurs, nous nous sommes rendus compte que nous n’étions pas les seuls et nous nous sommes retrouvés dans des conventions ou des cinémas, loin de nos parents qui auraient voulu jeter ce genre de magazines aux ordures.
Eux qui affrontaient des peurs réelles à l’époque, ne devaient pas comprendre que leurs enfants pouvaient trouver du réconfort dans des films d’horreur ou de science-fiction, ce que vous avez très bien montré dans Matinee.
Exactement. Nous sommes confrontés aujourd’hui à une angoisse similaire que lors de la crise des missiles de Cuba. Les peurs artificielles permettent d’apprivoiser les angoisses provoquées par la peur de la mort lorsqu’on est un enfant. Nous croyions vraiment alors à la fin du monde à mesure que l’on comprenait les effets de la bombe atomique après Hiroshima.
Propos recueillis en juin 2022 à Paris par Quélou Parente (propos complémentaires à paraitre dans le magazine).
HOMMAGE
JAMES CAAN (1940-2022)
La disparition d’un vrai rebelle hollywoodien
Décédé ce 6 juillet en Californie à l’âge de 82 ans, ce nerveux natif du Bronx excelle jeune dans les sports de compétition entre rodéo et karaté, débutant au cinéma chez Billy Wilder en 1963 avant de donner la réplique à John Wayne dans El Dorado d’Howard Hawks. Consacré star planétaire en 1972 grâce à son rôle de Sonny Corleone, fils ainé du Parrain voué à une exécution épique, James Caan se comporte volontiers à la ville comme à l’écran tel ce personnage de chien fou, ce qui lui vaut de personnifier à merveille le fracassant héros maverick du Rollerball de Norman Jewison en 1975 mais aussi de passer à côté des deux rôles-phares de Star Wars et Blade Runner dévolus à Harrison Ford ; erreur qu’il ne répète cependant pas quand Jack Nicholson se refuse à camper l’écrivain Paul Sheldon, recueilli puis séquestré par Kathy Bates à son corps défendant dans le Misery de Rob Reiner d’après Stephen King. Il s’avère tout autant épatant par ailleurs en Flambeur chez Karel Reisz qu’en perceur de coffres Solitaire pour Michael Mann, en sergent traumatisé par le Vietnam dans Jardins de pierre de Coppola qu’en père ignoble de Dennis Quaid dans Flesh & Bone, aussi à l’aise en truand truculent dans Dick Tracy qu’en flic cabochard dans Futur immédiat, Los Angeles 1991, voire en méchant de service face à Schwarzenegger dans L’Effaceur de Chuck Russell, pour ne citer là que quelques-uns de ses rôles les plus marquants.
L.Q. JONES (1927-2022)
L’adieu à un grand second couteau
Reconnaissable à son regard à la Lee Van Cleef et sa carrure de heavy hollywoodien, le texan L.Q. Jones né Justus McQueen s’est éteint en Californie ce 9 juillet à l’âge vénérable de 94 ans après avoir interprété plus de 160 rôles entre 1955 et 2006. Devenu une figure familière du western sur le grand comme le petit écran et l’un des comédiens-fétiches de Sam Peckinpah, il s’illustre ponctuellement dans le fantastique tant comme qu’acteur (‘’Le visiteur de la nuit’’, Timerider, Les entrailles de l’enfer, ‘’L’incroyable Hulk’’) que producteur des horrifiques The Witchmaker de William O. Brown et The Brotherhood of Satan de Bernard McEveety, produisant et signant par ailleurs en 1975 la mise en scène du notable Apocalypse 2024, film de SF avec Don Johnson précurseur de Mad Max, avant d’apparaitre en guest star chenue dans Le Masque de Zorro, À couteaux tirés et Casino de Scorsese.
SÉBASTIEN SOCIAS
NEWS
TOURNAGE DANS UNE MAISON HANTÉE DE SAVANNAH !
Écrit et dirigé par l’acteur, producteur et scénariste William Mark McCullough, A Savannah Haunting a obtenu une dizaine de récompenses dans les festivals internationaux (Prague, Seattle, New York, Los Angeles, Catalina, Atlanta, etc). Histoire de maison hantée «basée sur des évènements réels», le métrage a été filmé sur place, dans une demeure prétendument victime de manifestations surnaturelles. "Je gagne ma vie en tant qu'acteur depuis vingt ans et j'ai travaillé plusieurs fois à Savannah", a déclaré McCullough. "Cela m'a choqué, le nombre de films tournés là qui se présentent comme se déroulant dans un endroit différent, et le fait que je ne connaisse aucun film d'horreur tourné à Savannah et utilisant la localité comme lieu réel. Cela m’a sidéré». Le cinéaste a donc rectifié le tir. "Nous avons été très heureux, et je pense que pour moi, ce dont je suis le plus fier, c'est que nous avons remporté plusieurs prix du meilleur film, battant des drames stricts", poursuit McCullough. "Nos acteurs en ont remporté pas mal, meilleure actrice principale, meilleur acteur principal, meilleur acteur dans un second rôle. C'est assez inhabituel pour un film d'horreur». Une partie de la mystique de A Savannah Haunting est qu'il a été inspiré et tourné dans la maison de McCullough à Savannah, qui a connu des décennies d'événements surnaturels. Le père de McCullough a acquis la maison dans les années 1970. Bien que ses parents soient divorcés et qu'il ait vécu principalement avec sa mère, McCullough rendait régulièrement visite à son père et restait avec lui. "Il y avait toujours des choses étranges et effrayantes qui se produisaient et nous savions toujours que quelque chose n'allait pas dans la maison", se souvient le réalisateur. "Ce qui était intéressant, c'est qu'avec le temps, tout ce qui se trouvait dans la maison devenait plus intense". McCullough a quitté Savannah alors qu'il était au lycée, a fréquenté la faculté de droit de Washington D.C. et a poursuivi une carrière d'acteur à Los Angeles. Lorsqu'il est revenu à Savannah il y a plusieurs années, c'était la première fois qu'il passait une longue période de temps dans la maison depuis qu'il était enfant, et l'expérience était terrifiante. "C'était devenu si grave à un moment donné que je ne montais pas les escaliers tout seul au milieu de la journée", a déclaré McCullough. Lorsque la partenaire commerciale de ce dernier, Alexis Nelson, est venu visiter la maison, elle a également vécu des expériences horribles et a encouragé McCullough à écrire un scénario basé sur sa maison hantée.
UNE FEMME VICTIME D’UNE I.A.
Après de nombreux clips vidéos et des courts-métrages tels Curse of the Invisible Werewolf, où un vétéran de la Seconde Guerre mondiale se cache dans l'ombre, incapable de renouer avec une vie qu'il a connue jusqu'à ce qu'il puisse se débarrasser d'une terrible malédiction, l’Américain Jay Ness a abordé son premier long-métrage avec Dark Cloud, où à la suite d’un horrible accident, une femme est volontairement soumise à l’intelligence artificielle pour sa rééducation. Ce thriller de SF mâtiné d’horreur, doté d’un micro-budget, a été récompensé aux Festivals de Los Angeles et de Toronto.
FOUND-FOOTAGE MADE IN INDIA
Premier found-footage en malayalam (langue parlée dans l’État du Kerala en Inde ainsi qu’à Pondichéry), écrit et réalisé par Nimal Baby Varghese, Vazhiye a reçu plusieurs prix cette année. Sorti le 11 juin localement, son succès lui vaudra probablement d’être le premier épisode d’une nouvelle saga fantastique indienne. Mêlant horreur et mystère, Vazhiye raconte l'histoire de deux vloggers YouTube, qui décident de faire un film documentaire sur une terre mystérieuse. Ils sont confrontés à des ravages et à un enfer auxquels ils n’auraient jamais pu s’attendre !
LA NUIT DU DÉMON
Auteur en 2019 d’un segment de l’anthologie horrifique A Night of Horror : Nightmare Radio, l’acteur Oliver Park vient de réaliser son premier long-métrage, Abyzou, tourné à Sofia, en Bulgarie. Le titre fait référence au nom d'un démon féminin dans le folklore juif, qui serait blâmé pour les fausses couches et la mortalité infantile. Désespéré de rembourser ses dettes, un homme tente secrètement de manipuler son père pour qu'il vende sa maison funéraire, mais libère sans le savoir un esprit maléfique qui a pour cible sa femme enceinte. "Les scénaristes Hank Hoffman et Jonathan Yunger et le réalisateur Oliver Park ont habilement conçu un conte effrayant qui mélange la mythologie juive avec une horreur folklorique universellement terrifiante. On trouve rarement un film de genre qui explore de nouveaux territoires tout en offrant des rebondissements classiques et propose ce que tout fan d'horreur désire» a déclaré Sara Castillo, distributrice du film aux USA.
UNE RÉALISATRICE ARGENTINE SUR LES TRACES DE DEL TORO
Auteur d’une quinzaine de longs-métrages depuis 2007, dont trois relevant de l’horreur (Mujer lobo, All Night Long et El Amarren), la réalisatrice Tamae Garateguy, originaire d’Argentine, prépare une nouvelle œuvre du genre, Auxilio, croisement entre le film d’horreur et le film historique. L’action se situe en 1931. Emilia, une jeune femme rebelle et provocante, est envoyée par son père dans un couvent. Son arrivée déclenche des manifestations paranormales dans le lieu, qui deviennent de plus en plus fortes pour tous les habitants, mais encore plus pour Emilia, comme un appel à l'aide impossible à ignorer. Cette intrigue paranormale se déroule un an après le coup d'État de 1930 et la première de nombreuses dictatures militaires en Argentine au cours des cinquante-trois années suivantes. "J'ai l'impression que ce film arrive au moment propice» déclare la cinéaste. «Il y a beaucoup de colère chez les femmes. Soi-disant, tout avance pour produire plus d'égalité entre les hommes et les femmes, mais il y a un net recul et Auxilo parle de toutes les oppressions auxquelles les femmes doivent faire face. J’aimerais penser que nous sommes moins opprimées maintenant, mais regardez ce qui se passe actuellement. Comment représenter l'horreur, l'impuissance de ne pas pouvoir crier et le désespoir qu'elle provoque ? Ces dernières années, ces femmes qui ne sont plus là parce qu'elles ont été assassinées crient à travers nous, celles qui sont encore là. À l’époque du film, dans ce couvent de Buenos Aires, vivait, avec les religieux, un groupe de femmes en tant que résidentes. Ces femmes, isolées de la société contre leur gré, pouvaient s'y retrouver pour cause de folie, d'inconduite aux normes féminines, ou pour des questions politiques, faisant de ce couvent un lieu d'enfermement et de pratiques de tortures». «En raison des paris et des risques pris, ce film marquera un avant et un après dans le cinéma de genre latino-américain» déclarent les producteurs Nestor Sanchez Sotelo et Daniel De la Vega. Tous les départements de la production seront d’ailleurs dirigés par des femmes, ce qui renforcera leur autonomie.