Le retour des Intergalactiques de Lyon
"Le Ressac de l'Espace" dans une nouvelle édition chez La Volte
LES INTERGALACTIQUES DE LYON SONT AVANCÉES !
Après deux ans d’interruption/Covid, les Intergalactiques de Lyon, une des manifestations SF les plus courues en France reprend la route pour sa 10e édition, titrée «No future !». Un slogan qui semble bien peu compatible avec un festival de science-fiction tourné, par définition, vers l’avenir. Et pourtant ! Au sens large, cette formule évoque aussi un esprit de contestation, voire un mauvais esprit, un refus de se contenter de la réalité telle qu’elle nous est donnée, imposée, de l’ordre établi, donc. Si ses accents sont nihilistes, ne dit-elle pas aussi l’aspiration (désespérée, peut-être) pour un autre monde ? Ces 10e Intergalactiques de Lyon seront donc consacrées à la dimension subversive de la science-fiction et ses liens avec les contre-cultures, interrogeant au passage la teneur politique de nos imaginaires. Le festival réunit un panel d’auteurs et autrices, de vidéastes et chercheur.ses qui, s’ils ont tou·te·s en commun d’écrire ces imaginaires, ont des univers et des tons très différents : les discussions dérouleront donc tous ces thèmes (et d'autres) avec elles/eux… Et sera peut-être l’occasion de dévoiler leur punk, revendiqué ou non !
Quelques invités parmi bien d’autres : Céline Minard, Jean-Marc Ligny, Ketty Stewart, Léo Henry, Pierre Bordage, Sylvie Lainé, Sara Doke, Étienne Klein,
Julien Sévéon et Marc Caro. Parmi les dizaines de tables rondes, on peut noter un hommage à Roland Wagner animé par Sylvie Lainé, Contre-culture musicale et science-fiction, Rencontre avec les éditions l’Atalante et, pour ce qui est des projections cinématographiques, The Toxic Avenger (jeudi 21), Brazil (vendredi 22), Les Décimales du futur et Tetsuo : the Iron Man (samedi 23), Rollerball (dimanche 1er mai).
Toutes ces activité et bien d’autre à partir du jeudi 21 avril à la MJC Monplaisir, 25, avenue des frères Lumière. Lyon 8e, sans oublier le Salon du livre les 23 et 24. Tous renseignements : www.intergalactiques.net
NEXUS, VENGEUR VENU D’AILLEURS POUR LA PREMIÈRE FOIS EN FRANCE
25e siècle. Horatio Hellpop est investi de pouvoirs extraordinaires qui font de lui le NEXUS par une espèce extraterrestre dans un but précis: traquer les criminels de guerre, assassins de masse, et les éliminer. Ses cibles lui sont désignées au cours de rêves dans lesquels il va revivre leurs crimes, jusqu’à ce que, pour échapper à la folie, il doive accomplir ses missions. Première cible: son propre père. Parallèlement, NEXUS ouvre les portes de sa lune d’accueil, Ylum, à tous les réfugiés des conflits interplanétaires dans l’espoir de fonder un havre de paix qui l’aidera à tenir à distance la solitude mortifère dans lequel l’enferment ses missions. Mais ses nouveaux compatriotes rêvent d’indépendance et peu à peu décident de prendre leur destin en main et fonder leur propre état, ouvrant ainsi la porte à de nouvelles tensions sociales et politiques...
Restée inédit jusqu’à ce jour, le chef-d’œuvre de Mike Baron et Steve Rude, acclamée outre-Atlantique et multi-récompensée, est ici proposée pour la première fois aux lecteurs francophones. Aventures intersidérales, fable politique ou méditation sur la solitude liée au pouvoir, NEXUS, condensé de cent ans de space-opera, ravive la nostalgie des Flash Gordon tout en proposant une lecture beaucoup plus contemporaine avec un héros pas si loin du Judge Dredd dans ses méthodes expéditives. D’une lecture aisée grâce au dessin de Rude qui opte pour un trait sobre et élégant qui n’est pas sans rappeler Russ Maning, ces 424 pages, au départ en noir et blanc puis optant pour les couleurs originales ne sont qu’un début puisque c’est la totalité des aventures de NEXUS (1988 – 2008) qui vont nous être proposées. À ne pas manquer ! (Délirium).
RETROUVER JEAN-LOUIS BOUQUET
À nos plus jeunes lecteurs qui ignoreraient le nom de Jean-Louis Bouquet (1898 – 1978), voilà une bonne occasion de faire connaissance avec un écrivain et scénariste français, dont un titre au moins peut faire dresser l’oreille, puisqu’il écrivit La Cité foudroyée, film-catastrophe réalisé en 1924 par Luitz-Morat. Monteur avant d’être scénariste, il entre dans le métier dès 1919, où il est par exemple assistant d’Henri Fescourt sur Mathias Sandorf d’après Jules Verne. Il ne quittera le cinéma qu’en 1951, après avoir travaillé sur près de 30 films, dont quelques fantastiques comme Le Diable dans la villle de Germaine Dulac ou le Fantomas de 1947 signé Jean Sacha. Ce sera ensuite l’écriture qui le motivera, avec une première parution en 1951, le recueil fantastique Le Visage de feu, que suivra en 1956 Aux portes des ténèbres. Oublié, sombrant dans la misère, il ne verra pas la publication en 1980 des Mondes noirs. Célébré en son temps par Francis Lacassin, Jean-Louis Bouquet ressuscite ce mois grâce à un autre de ses admirateurs, notre ami et collaborateur Jean-Pierre Fontana qui lui consacre le n° 31 de son luxueux trimestriel GandahaR, y rééditant 5 nouvelles (Naama ou la dive incestueuse, Caacrinolas, Assirata ou le miroir enchanté, Sous les yeux d’Akouma et Alastor où le visage feu), introduites par une très complète étude bio-filmo-bibliogaphique abondamment illustrée de couvertures et affiches de film. Un must, à la très belle couverture du Polonais Tomasz Alen Copera, que complète le roman policier Les Mystères de Montmartre, aux mêmes éditions (GandahaR).
PHILIPPE CURVAL À NOUVEAU À L’HONNEUR
Le Ressac de l’espace, « vrai roman de science-fiction, [écrit] à une époque où le mot n’existait pas », est réédité par La Volte ce printemps pour le plus grand bonheur des amateurs de science-fiction.
Une nouvelle version retravaillée avec soin par Philippe Curval, exactement 60 ans après sa publication dans les années 1960, âge d'or de la science-fiction en France : l’occasion rêvée pour plonger dans des thématiques science-fictionnelles telles que l’invasion extraterrestre ou la lutte contre la sujétion de l’homme par l’envahisseur, le tout avec une bienveillance parfois ironique caractéristique de l’auteur. L’œuvre nous livre une vision à la fois tendre et critique de notre chère humanité, qu’il revendique toujours autant (La Volte).
LES DIABLES DE KEN RUSSELL
Quelle a été l’histoire comme la réception d’un film jadis traité de “sulfureux”, à savoir Les Diables de Ken Russel, sorti en 1971 ? C’est ce que journaliste de cinéma canadien Richard Crouse nous rappelle, dans une très précise étude : Les Diables, coulisses d’un film maudit. Une enquête auprès du réalisateur lui-même qui commence plutôt mal puisque, à la question sur les origines de son projet, Russell répond : « Ça fait tellement longtemps, je ne m’en souviens pas ! ». Pas commode apparemment, le bonhomme, qui s’étendra longtemps sur ses collaborations avec Oliver Reed (ils ont fait cinq films ensemble) : «Je n’ai jamais dit que c’était un grand acteur. Non, il était terriblement mauvais ». Apparemment, Russell en a vu pis que pendre avec un acteur dont les penchants hédonistes pour la boisson et femmes correspondaient un peu trop à la personnalité du personnage qu’il incarnait, le prêtre dévoyé Urbain Grandier. Si l’on en apprend beaucoup sur ce métrage au sujet controversé ( « …l’histoire comporte des méchants, de la violence, du sexe, de la torture et une horde de nonnes détraquées »), à l’accouchement difficile et à la sortie soumise à maintes embûches et demandes de coupes (le viol du Christ), on peut rester sceptique sur la réaction a posteriori de Russell sur la bronca provoquée par son œuvre: « Les Diables était un film religieux » affirme-t-il sans se démonter. On s’amuse donc beaucoup à lire cette aventure à épisodes mais, que l’on ne s’y trompe pas, l’auteur y a fait un véritable travail d’historien, et son récit sera précieux à tous les cinéphiles (Aardvark).
LICORNE D’OR
Si la première mention d’une licorne semble remonter à Pline l’Ancien, c’est pourtant entre les XIe et XVe siècle que cet animal mythique prend véritablement son essor dans la légende, aussi bien dans des textes arabes et moyen-orientaux que dans les chansons de gestes occidentales… Mais d’où vient cet animal tant fantasmé, en vérité ? Mélange d’antilope et de rhinocéros, il fut fabriqué de toute pièce à partir d’observations erronées des premiers voyageurs, comme ce fut aussi le cas des sirènes à partir des lamantins, certaines peintures antiques montrant de profil un animal semblant ainsi n’avoir qu’une corne faisant le reste… C’est ce nous raconte, avec bien d’autres détails, Bruno Faidutti dans un grand et riche album de 2008 pages où l’on se gavera les yeux de nombreuses et magnifiques illustrations, où les miniatures du moyen-âge ont la part belle. Quant au mythe de la vierge pouvant seule l’approcher… mystère ! (Ynnis).
UNE NOUVELLE LIBRAIRIE À SALUER
Isabelle Sercey nous annonce l’ouverture de sa librairie à Senlis et la mise en ligne du nouveau site Internet associé. Comme rien ne remplace le contact, on peut venir y chiner, raconter ses passions, découvrir un domaine insoupçonné, parler des recherches, et toute autres occasions d’échanges riches et multiples.
La boutique se trouve au 9 rue du Châtel 60300 Senlis, ouverture les mardis, vendredis et samedis de 10 à 13 heures et de 15 à 19 heures. Site :
contacts : contact@librairie-laperlerare.com
JEAN-PIERRE ANDREVON