Le retour de la Chignole Fatale et autres blockbusters
Colombienne, coréenne ou américaine, notre horreur est toujours la meilleure.
NEWS
BLACK ADAM PRÉPARE SON ARRIVÉE
C’est le 29 juillet 2022 que nous pourrons voir ce nouveau super-héros, sous la direction de Jaume Collet-Serra.
Dernière semaine de tournage, à Atlanta, pour Black Adam, dont Dwayne Johnson est la vedette. Les scènes sur le point d’être filmées tourner ces jours-ci sont l’aboutissement de tout le travail acharné qui a été consacré au développement du personnage et de l’histoire, et de tout l’entraînement intense qu’il a suivi explique le comédien. Le tournage avait débuté en avril après des années de développement où Johnson était attaché à jouer le personnage-titre. Le film va présenter également l’introduction en prises de vues réelles de la Justice Society of America et met aussi en vedette Pierce Brosnan dans le rôle de Doctor Fate, Noah Centineo en tant qu’Atom Smasher, Quintessa Swindell dans le rôle de Cyclone et Aldis Hodge dans celui de Hawkman. Le personnage devait à l’origine faire ses débuts très attendus en 2019 dans Shazam ! jusqu’à ce qu’il soit décidé d’enlever le personnage pour le faire figurer dans son propre film autonome. Cela dit, la suite, Shazam ! Fury of the Gods est actuellement en tournage dans la même ville, donc une apparition croisée n’est pas exclue. Jaume Collet-Serra dirige le film à partir d’un scénario écrit par Rory Haines et Sohrab Noshiryani.
MASSACRE À LA PERCEUSE
Un remake pour le slasher Fête sanglante.
The Slumber Party Massacre, le slasher de 1982 signé Amy Golden Jones a fait l’objet d’un remake récent écrit par Suzanne Keilly (Leprechaun Returns) et dirigé par la Canadienne Danishka Esterhazy (Level 16, The Banana Splits Movie), tourné en Afrique du Sud, version contemporaine du classique où la soirée pyjama d’une lycéenne se transforme en bain de sang, alors qu’un tueur en série psychotique nouvellement évadé brandissant une perceuse électrique rôde dans son quartier.
R.I.P. : RICHARD DONNER
Il a fait voler Superman, réuni un duo fatal, organisé la meilleure chasse au trésor...
Richard Donner savait nous faire rêver, qu'il repose en paix.
VOD
THE TOMORROW WAR ***
USA. 2021. Réal.: Chris McKay. (Amazon Prime).
Un groupe de voyageurs arrive du futur pour avertir l’Humanité qu’une guerre contre des aliens va décimer notre civilisation. Le seul espoir d’éviter un tel cataclysme est d’envoyer, en 2051, des hommes et des femmes du présent afin de combattre les créatures extraterrestres. Dan Forester, un ancien soldat désormais professeur de lycée, fait partie des recrues. Il va tout mettre en œuvre pour changer l’avenir de sa fille et celui de la planète.
Premier long-métrage en prise de vues réelles réalisé par Chris McKay (Lego Batman, Le film), The Tomorrow War est un blockbuster spectaculaire et divertissant qui, mené tambour battant, ne laisse aucune minute de répit au public. Le cinéaste nous embarque en effet durant plus de 2h20 dans une aventure qui, servie par des effets visuels d’excellente facture et des scènes d’action époustouflantes, nous en met littéralement plein la vue. Certes l’histoire, à la croisée des chemins entre Edge of Tomorrow, Independence Day, Starship Troopers ou encore Terminator, n’est pas dénuée de défauts et aurait pu, sur certains points, être un peu plus développée (n’y a-t-il pas d’autres alternatives possibles pour vaincre les aliens que d’envoyer des combattants dans le futur ?) mais l’ensemble est tellement bien exécuté qu’on se laisse prendre au jeu avec plaisir. Car l’objectif de McKay n’est pas de délivrer ici un film à message (même si le problème du réchauffement climatique est évoqué) mais de signer un divertissement fun et décomplexé qui réserve son lot d’émotions. Et le résultat est à la hauteur des ambitions. D’autant qu’en dépit de personnages quelque peu caricaturaux, le casting, dominé par Chris Pratt, est convaincant et réussit facilement à rendre les différents protagonistes attachants. De plus, le réalisateur prend son temps avant de nous dévoiler les aliens, rendant ainsi leur première apparition saisissante. Quant à la relation père/fille que développe le récit, elle ne fait que renforcer l’impact émotionnel de cette production aussi palpitante que réjouissante.
Erwan Bargain
LA 8E NUIT***
(Je8ileui Bam) Corée du Sud. 2021. Réal.: Tae-Hyung Kim. (Netflix)
Un moine bouddhiste sud-coréen envoie son apprenti ayant fait vœu de silence retrouvé un ancien élève pour tenter d’arrêter un démon qui, selon la légende, amènera l’Enfer sur Terre lorsque l’œil rouge et l’œil noir seront réunis. Pendant ce temps, la police mène une difficile enquête alors que l’on retrouve d’inexplicables cadavres semblant pourrir depuis des mois et dont le crâne est percé d’un trou.
Pour son premier long-métrage, Tae-Hyung Kim aborde le thème de l’apocalypse et de "’antéchrist" à travers la culture de son pays, renouvelant de fait un sujet très classique du cinéma d’horreur. Loin de se cantonner au simple film d’exorcisme – bien que la foi y joue un rôle central –, il tisse un thriller surnaturel oppressant au suspense extrêmement bien travaillé, dans lequel s’embourbent des personnages attachants et réalistes. Il guide ainsi un enquêteur, un prêtre vivant comme un paria et un apprenti silencieux sur les traces d’un insaisissable démon capable de passer de corps en corps. Le danger omniprésent permet de laisser planer le doute quant à l’issue de cette histoire sanglante et sombre, jusqu’à la toute fin du métrage. Les effets spéciaux sont à la hauteur des ambitions, les images numériques s’intégrant très naturellement, pour donner vie à des possédés dont un troisième œil surgit à l’improviste, sur la joue ou sur le front, visions cauchemardesques des plus marquantes. L’ensemble fonctionne donc à plein, et l’on ne peut qu’applaudir le choix de Netflix pour ce film qui aurait eu sa place dans les salles, et nous permet de repérer un nouveau réalisateur sud-coréen venant rejoindre la longue liste des maîtres du genre.
Yann Lebecque
AMERICA LE FILM**
(America : The Motion Picture) USA. 2021. Réal.: Matt Thompson (Netflix)
Le Nouveau Monde n’en peut plus de la domination britannique qui impose sa culture et ses taxes, et la révolte gronde. Mais le général anglais Benedict Arnold met un terme à la révolution en cours en tuant les leaders, notamment Abraham Lincoln, le dévorant lors d’une représentation musicale des ancêtres du groupe Stomp, car c’est en réalité un loup-garou. George Washington entend venger son ami, et armé de ses tronçonneuses cachées dans ses manches, attaque les tuniques rouges, sans parvenir à arrêter l’infâme Arnold… Ce long-métrage d’animation est donc très librement inspiré de l’Histoire américaine, la revisitant de façon irrévérencieuse, drôle et très violente, mixant les références à la pop culture, entre Star Wars, Fast and Furious et Avengers. Le résultat est amusant.
Yann Lebecque
LUZ : THE FLOWER OF EVIL***
Colombie. 2019. Réal. et scén.: Juan Diego Escobar Alzate. (Freaks On)
Quelque part dans les montagnes colombiennes, un homme vit avec ses trois filles dans le souvenir de la mère qui les a quittés quelques années plus tôt. Tout le monde l’appelle "El Señior", et il est une sorte de prophète de cette petite communauté rurale qui espère qu’un miracle leur apportera bientôt bonheur et abondance. El Señior leur impose des règles très dures, et il leur présente régulièrement des enfants qu’il baptise Jesus, censés être les fils de Dieu qu’ils doivent vénérer. Il l’enchaîne dans un enclos, à la vue de tous, pour que chacun y puise la force nécessaire. Mais la frontière du Bien et du Mal est floue dans ces terres désolées, et les trois filles ne vont pas tarder à le découvrir, notamment lorsque l’ainée trouve dans la forêt un vieux magnétophone contenant une cassette de musique classique que son père décrit comme étant le Diable…
S’inscrivant dans la ligne de l’épouvante telle que l’imaginent Ari Aster et Robert Eggers, le Colombien Juan Diego Escobar Alzate nous propose un film à la fois cérébral et naturaliste, baigné dans un flot de couleurs vives qui tranchent avec la noirceur de son histoire, analysant les errances nées de la foi absolue.
Yann Lebecque