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IMMORTEL DÉMON
Une nouvelle interprétation de L’Exorciste sous la direction de David Gordon Green.
Le futur Exorciste, qui sortira le 13 octobre 2023 en salles, écrit et réalisé par Davis Gordon Green, fait partie d'un nouvel accord de 400 millions de dollars avec Morgan Creek Productions, Blumhouse, Universal et le réseau Peacock, qui verra Ellen Burstyn revenir dans le rôle de Chris MacNeil, la mère du film original de 1973. Il a été décrit comme le premier d'une nouvelle trilogie, les volets suivants pouvant être diffusés en avant-première sur le service de streaming Peacock. David Gordon Green a offert une mise à jour sur le projet, révélant que le script est terminé et a détaillé en quoi il s'agissait davantage d'une suite de l'original, en disant : "L’Exorciste était l'un de mes projets pendant la pandémie. J'aime tous les films dérivés du premier. Et non seulement je les aime, mais je pense qu'ils peuvent tous tomber dans une mythologie acceptable pour ce que je fais. Ce n'est pas comme si j'étais en train de dire : "Faites semblant que L'Exorciste 2 ne soit jamais arrivé". C'est bien qu’il existe, ainsi que les autres».
LE VISITEUR DU SOIR
Une jeune fille vivant dans un presbytère noue des liens avec un étrange visiteur…
Basé sur le court-métrage éponyme de 2019, le britannique Martyrs Lane écrit et réalisé par Ruth Platt (actrice vue notamment Le Pianiste) est une histoire de fantômes effrayante, celle d’une mère et sa fille – qui rappelle la mélancolie de L’Échine du diable de Guillermo del Toro. Léa, 10 ans, vit dans un grand presbytère, plein d’âmes perdues et de nécessiteux, avec ses parents occupés à leur ministère et sa sœur aînée. Le jour, la maison grouille de monde ; la nuit, il fait sombre, les lieux sont vides et un espace pour les cauchemars de Leah. Cette dernière n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi quelque chose manque dans sa relation avec sa mère, malgré tous ses efforts. Lorsqu’un petit visiteur nocturne apparaît, Leah se sent obligée de le recevoir avec gentillesse – et un jeu commence à s’instaurer entre eux dans lequel Leah se voit confier une tâche nocturne. À chaque nouvelle tâche, les connaissances de la petite fille grandissent – des connaissances qui dénouent la relation brisée qu’elle a avec sa mère et menace de déstabiliser le monde tel qu’elle le connaît.
FILMS SORTIS
SPIRALE ****
Réal.: Darren Lynn Bousman.
Dans une fête foraine, un flic poursuit un homme qui a volé le sac d’une passante. Croyant être sur la bonne piste, il s’enfonce dans un puisard pour se retrouver dans un tunnel de métro. Assommé par un être au masque de cochon, il reprend connaissance ligoté sur les voies, la langue prise dans un étau d’acier. D’un écran placé face à lui, une voix lui propose un jeu : il se libère en y laissant sa langue, ou il sera percuté par une rame annoncée dans les deux minutes. L’homme tente de briser son carcan, et arrive ce qui devait arriver : son cadavre en lambeaux sera retrouvé un peu plus tard, l’enquête étant donnée au lieutenant Ezeliel “Zeke” Banks, fils d’un policier en renom ayant pris sa retraite, à qui le capitaine Angie Garcia colle dans les pattes une jeune recrue, William Schenk, ce que Zeke, flic rebelle, accepte mal…
En reprenant le fil de saga des Saw, démarrée en 2004 et dont il avait réalisé trois épisodes, Darren Lynn Bousman, s’appuyant sur un scénario costaud, aère le concept en échappant au confinement des précédents films pour zigzaguer à travers une enquête policière où Zeke et son adjoint vont de fausse piste en fausse piste, tandis que les meurtres tous plus horrible les uns que les autres s’accumulent, le copy cat de Jigsaw ne visant cette fois que les flics corrompus, un justicier en quelque sorte, dont un flashback nous apprend les véritables motivations. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le gore garant du spectacle est bien là, comme en témoignent les doigts arrachés d’un flic plongé dans une cuve qu’un fil dénudé risque d’électrifier, où cet écoulement de cire brûlante sur le visage d’une victime qui pourrait s’échapper pour peu qu’elle se sectionne la moelle épinière (« Vous ne pourrez plus marcher, mais au moins vous en sortirez vivante ! »). Un suspense constant, une réalisation nerveuse alimentent ce retour bien venu, où l’on peut certes, du seul point de vue de la logique, tiquer sur le fait que le meurtrier n’aurait en principe ni le temps ni les connaissances techniques nécessaires pour piéger ses victimes avec des appareillages aussi compliqués qu’ingénieux. Mais la surprise quant à la révélation de l’identité du véritable coupable et le fait qu’il s’échappe, promettant, on peut le supposer, d’autres épisodes, permettent d’oublier cette réserve, au profit du réel plaisir du moment.
Jean-Pierre Andrevon
FILMS EN VOD
BLOOD RED SKIN****
Allemagne/USA. 2021. Réal.: Peter Thorwarth. (Netflix)
Nadja et son fils Elias prennent un vol de Berlin à New York pour qu’elle y suive un traitement expérimental pour sa maladie rare. Seul problème, de taille, une bande de terroristes a pris place dans l’avion, dont l’un de ses membres, Eightball, s’avère particulièrement instable. Mais ce que tout le monde ignore, c’est que le mal qui ronge Nadja n’est autre que le vampirisme, et les règles du jeu du chat et de la souris ne vont pas tarder à s’inverser…
Après des zombies et des serpents, c’est à présent un vampire qui menace les passagers à mille pieds d’altitude, le scénario étant pimenté par le fait que le monstre reste avant tout une mère. Peter Thorwarth (scénariste de La Vague et réalisateur d’une poignée de films d’action) redonne un vrai lustre à une formule connue en la mariant simplement à une autre. Dans le rôle principal, Peri Baumeister s’avère excellente, parvenant à retranscrire à l’écran les angoisses d’une mère en même temps que la fureur d’une bête sanguinaire, bien aidée par des maquillages exemplaires. Le reste du casting est à la hauteur, et chacun apporte une réelle humanité à son personnage, la survie des protaginistes ne tenant qu’à un fil durant ces deux heures qui passent sans aucun ennui. La présence d’un petit garçon comme pivot de la narration pourrait amoindrir l’ensemble, en jouant trop de la corde sensible, mais le scénario et le montage savent doser cet ingrédient supplémentaire pour qu’il ne domine jamais la saveur globale. Cette coproduction germano-américaine tient donc toutes ses promesses et nous emmène dans une course folle contre la montre et contre les monstres. Un excellent divertissement venu d’outre-Rhin.
Yann Lebecque
A CLASSIC HORROR STORY***
Italie. 2021. Réal.: Roberto De Feo, Paolo Strippoli. (Netflix)
Cinq personnes se retrouvent dans un camping-car pour un voyage en covoiturage, le conducteur animant un road trip vidéo s’avérant chaleureux et amical. Mais en cours de route, en pleine nuit, ils ont un accident et percutent un arbre sur le bord de la chaussée. Lorsqu’ils reprennent conscience, cependant, ils se trouvent dans une immense clairière au milieu d’un forêt, leur véhicule s’étant déplacé sans aucune explication logique. Devant eux se dresse une étrange maison de bois décorée autour de la légende de trois démons promettant l’abondance en échange de sacrifices humains. Les cinq inconnus vont alors devoir tenter de s’entendre s’ils espèrent survivre au cauchemar qui s’annonce...
Si Paolo Strippoli effectue ses premiers pas dans le long-métrage, on connait déjà Roberto De Feo pour le film d’horreur Le Domaine (également disponible sur Netflix) et il s’y entend pour créer une atmosphère d’épouvante et apprécie les effets gore insoutenables (chevilles brisées à coup de maillet, yeux crevés dans une machine infernale, oreilles coupées…), mais fait reposer le film sur le mystère entourant les étranges bourreaux et le lieu infernal où se retrouvent les proies. La conclusion ne comblera sans doute pas tout le monde du fait qu’elle manque d’un peu de crédibilité d’une part, et ne représente pas une surprise à la hauteur de la promesse, même si le regard critique posé sur le public du cinéma de genre et les aléas des productions actuelles ont un certain intérêt. Cependant, le chemin qui y mène satisfait à toutes les exigences de ce type de films – et notamment celles imposées par le titre – et les acteurs sont irréprochables dans leur registre, à commencer par Matilda Lutz, dont on avait déjà vu le talent dans Revenge de Coralie Fargeat. Le tout remplit donc son office et saura rassasier les amateurs de sensations fortes et d’effets sanglants efficaces.
Yann Lebecque
FEAR STREET – PARTIE 3 : 1966***
(Fear Street : 1966) USA. 2021. Réal.: Leigh Janiak. (Netflix)
Alors que Deena pensait en avoir fini avec Sarah Fier, elle se retrouve plongée en 1666, dans la peau de la sorcière, et découvre le secret de cette femme. De "retour" en 1994, elle devra alors tout tenter pour mettre un terme à la malédiction qui pèse depuis trois siècles sur Shadyside…
Le troisième et dernier volet de Fear Street conclut ce qui s’apparente à une saga comme on n’en avait jamais vue auparavant, trilogie sortie sur nos petits écrans (mais à l’origine destinée aux salles de cinéma) en l’espace de deux semaines, et qui ne perd rien de sa superbe d’un film à l’autre. Certes, l’effet de surprise n’est plus là, mais le scénario réserve son lot de révélations et permet à l’ensemble de justifier sa longueur conséquente. Moins sanglant que les deux précédents, il ne lorgne pas pour autant vers le surnaturel et la possession, mais plonge au contraire au cœur de l’horreur qui réside parfois au sein de certaines personnes prêtes à tout pour dominer les autres. Le ton s’apparente plus ici à une comédie adolescente des années 80 comme les Goonies, où l’on ne se prend guère au sérieux et où la vie des héros n’est plus réellement mise en danger. La conclusion s’avère donc plus légère que les deux premiers volets, et que la première partie de ce film dans l’univers très dur des colons du XVIIe siècle. Cette superficialité peut sembler dommage – il y avait l’occasion d’aborder beaucoup de sujets plus en profondeur –, mais correspond malgré tout au public visé, celui des jeunes adultes, qui devraient ainsi passer près de deux heures des plus divertissantes.
Yann Lebecque