Le plus gros requin du cinéma dévore le box office
"Final Destination 6" : la mort n'est jamais certaine.
BOX-OFFICE
En eaux très troubles récolte plus de 142 millions de dollars au box-office mondial lors de son premier week-end d’exploitation.
En 2018, The Meg a été un grand succès au box-office, faisant ses débuts à 45 millions de dollars aux États-Unis et continuant à engloutir 530 millions de dollars dans le monde. Cette séquelle, quant à elle, a remporté 30 millions de dollars aux États-Unis au cours du week-end, 15 millions de dollars de moins que le film précédent ouvert en 2018. Mais Warner Bros. compte sans aucun doute sur le fait que Meg 2 rapporte l'essentiel de ses recettes à l'international ; dans le monde, le film a déjà remporté 142 millions de dollars. Une bonne partie de ce total mondial provient jusqu'à présent de Chine.
The Meg 2 a ouvert avec 53 millions de dollars en Chine, juste au-dessus des débuts de 50 millions de dollars de The Meg en 2018. Ce n'est que la troisième suite hollywoodienne à ouvrir au-dessus de sa tranche de franchise respective en Chine depuis 2019, aux côtés d'Avatar 2 et Godzilla Contre. Kong.
Meg 2 atteindra-t-il le sommet mondial de 530 millions de dollars du premier film dans les semaines à venir ? Et la Warner commandera-t-elle bientôt une autre suite ? C’est à suivre. Rappelons que le budget de production pour cette séquelle cette année était compris entre 129 et 139 millions de dollars, un peu moins que le budget de production du précédent, estimé entre de 130 et178 millions de dollars.
NEWS
Scary Stories to Tell in the Dark 2 est toujours en préparation.
Il s’agit de la suite du film réalisé par André Ovredal et produit par Guillermo del Toro en 2019. En promotion pour son nouveau film, Le dernier voyage du Déméter (qui sortira le 23 aout en France), Øvredal a confirmé que le projet d’une séquelle était en cours. "Nous avons une histoire et nous avons un scénario. Nous avons travaillé sur le scénario jusqu'à l'année dernière et même un peu cette année. Le processus s'est évidemment arrêté avec la grève, mais il est vivant». Le premier film était basé sur les livres d'Alvin Schwartz, de petites histoires d'une page qui rassemblent généralement des contes populaires ou des légendes urbaines et les exposent sur un ton plus littéraire. L’adaptation cinématographique que nous avons vue s’intéressait à un groupe de jeunes qui décident d'enquêter sur une série de morts macabres se déroulant dans leur ville natale.
Le co-créateur de Final Destination donne des détails sur Final Destination 6, le nouvel opus, qui sera prochainement diffusé par HBO Max sur sa plateforme.
Les fans d’horreur seront toujours reconnaissants à Jeffrey Reddick, responsable du premier scénario de "Final Destination" et qui a également travaillé sur sa suite et a ainsi donné naissance à l'une des franchises d'horreur pour adolescents les plus intéressantes du 21e siècle. A présent, Reddick évoque la direction que prend « Destination finale 6 ». "La bonne chose est que Craig Perry, le producteur de la franchise, m'a toujours tenu au courant de ce qui se passait. Ce ne sera pas un remake, une suite ou le fait de simplement répéter l'intrigue d'un groupe de personnes qui trompent la mort, laquelle les attrape ensuite. C'est un vrai film de la série "Destination finale", mais il ne va pas suivre la formule que nous avions déjà établie. Je pense que c'est très, très intéressant et j'en suis très excité ».
Le film original racontait qu'en montant dans un avion pour Paris, avec ses camarades de classe, Alex a une prémonition, alors il débarque juste avant de décoller avec six de ses amis et un professeur. Peu de temps après l'appareil explose en l'air. Le groupe de survivants sera persécuté par la dame à la faux, la mort elle-même, qui ne lâchera rien. Harcelé par le FBI qui considère Alex comme responsable de l'accident et hanté par ses propres peurs, le jeune homme doit découvrir que les coïncidences et les accidents ne sont pas quelque chose de fortuit.
FILMS SORTIS
TROPIC **
France. 2023. Réal.: Édouard Saller.
Premier plan : une dizaine d’hommes sont plongés dans un bassin, à qui retiendrait le plus longtemps sa respiration. On comprend vite que nous sommes dans un centre d’entrainement et de sélection spatial pour la préparation de l’opération Éternité, visant à exploiter divers planétoïdes éloignés (on pense aux satellites de Jupiter, non nommés expressément), d’où l’obligation de former des astronautes très jeunes qui devront passer des décennies dans l’espace. Parmi les candidats, le film se centre sur deux jumeaux, Lázaro et Tristán Guerrero, que soude une fraternité fusionnelle et que leur mère, Mayra, booste de son amour envahissant. Les jumeaux sont persuadés d’être sélectionnés de concert, jusqu’à la nuit fatale où, se baignant dans un lac, Tristán est contaminé par une substance verte, issue d’une météorite fugitivement aperçue. C’est alors que tout se détraque, Tristán, hideusement défiguré au point de devoir porter un masque et ses facultés intellectuelles diminuées, étant éliminé de la course….
Le problème de ce premier long d’un réalisateur de courts-métrages expérimentaux et de clips est qu’il se fige alors qu’on en attendrait un développement plus science-fictionnel, au lieu de la dislocation familiale qu’il étudie pesamment, le contaminé, d’abord couvert d’attentions, devenant vite un poids pour son frère qui continue sa formation. Certes, on peut penser que le sujet caché serait, porté par la gelée verte, un avertissement des étoiles nous soufflant que leur conquête est à tout jamais impossible, les mots du réalisateur – «Le cosmos est plus fort» – pouvant aussi bien conforter cette hypothèse que son absolu contraire puisque le plan final voit bien une fusée s’élever dans le ciel. Reste, si l’on fait abstraction d’un scénario qui flotte et d’un budget excluant tout effet spécial, l’interprétation intense de Pablo Cobo (Lázaro) et Louis Peres (Tristán), ce dernier devant porter pendant la moitié du film un maquillage frappant dû à Franck Limon-Duparcmeur qui le fait ressembler à un mixte de Quasimodo et d’Elephant Man. Dommage quand même que Tropic soit plus intéressant par les questions qu’il élude et vous grignotent l’esprit que par les réponses qu’il tait.
Jean-Pierre ANDREVON
FILMS EN VOD
ROBOTS ***
USA. 2023. Réal.: Anthony Hines et Casper Christensen. (Prime Video)
Dans un futur proche où l’Intelligence Artificielle occupe une place prépondérante, les humains utilisent des androïdes plus vrais que nature pour exécuter les tâches ingrates. Ellen et Charles, deux jeunes gens aisés, ont choisi de s’offrir des répliques d’eux-mêmes qui les remplacent même pour les rendez-vous galants. Mais quand les deux robots se rencontrent et tombent amoureux l’un de l’autre, les choses vont se compliquer pour nos deux héros.
Réalisé par Casper Christensen, qui officie d’ordinaire sur des séries TV, et Anthony Hines, connu pour son travail avec Sacha Baron Cohen, Robots est une comédie romantique de SF qui aborde sous un angle original le thème de L’I.A. L’idée de base est en effet assez séduisante et génère, tout au long du film, de nombreuses situations aussi cocasses que désopilantes. Après avoir exposé, en quelques minutes, les rapports dominants/dominés existant entre les humains et leurs androïdes, les deux réalisateurs témoignent d’un humour détonant notamment au détour de certains dialogues particulièrement savoureux. Car Hines et Christensen aiment l’humour corrosif et le démontrent au gré de scènes, souvent surprenantes voire outrancières. Ellen et Charles, les deux personnages principaux, n’ont aucune estime pour leurs robots qu’ils n’hésitent pas à humilier comme pour mieux donner de l’importance à leurs existences lâches et monotones. La première partie du film est, en cela, très réussie et réserve de très bons moments avant que le script ne se concentre, de manière un peu téléphonée, il faut l’avouer, sur la relation naissante entre les héros. Le métrage perd alors un peu en folie pour gagner en romantisme et emprunter les voies du feel good movie. Ce changement de ton pourra déconcerter certains spectateurs mais en comblera d’autres, d’autant que les deux comédiens principaux, Shailene Woodley et Jack Whithall, qui interprètent chacun différents personnages, semblent s’en donner à cœur joie et contribuent au capital sympathie de cette production divertissante et sans prise de tête.
Erwan BARGAIN
ZOM 100 : LA LISTE DE LA MORT ****
(Zom 100 : Zombie ni Naru made ni Shitai 100 no Koto). Japon. 2023. Réal.: Yûsuke Ishida. (Netflix).
Humilié par son patron et travaillant presque 24h/24, Akira, un jeune homme qui pensait avoir trouvé le job parfait, vit un véritable enfer. Mais le jour où une épidémie transforme la population en zombies, il reprend sa vie en main et est bien décidé à accomplir tout ce qu’il n’a jusqu’ici jamais osé faire.
Comédie horrifique en provenance du Japon, Zom 100 : La liste de la Mort devrait ravir les amateurs de productions gentiment gore et délirantes. Le film de Yûsuke Ishida réunit en effet bon nombre d’ingrédients susceptibles de séduire les amateurs du genre. L’histoire, qui s’inspire d’un manga à succès ayant déjà été adapté en série animée, revisite avec énergie le thème du zombie et entraîne le spectateur dans une course folle et haletante qui réserve son lot de moments déjantés. Car, le réalisateur n’y va pas avec le dos de la cuillère et témoigne, dans sa mise en scène, d’une certaine frénésie, évoquant, par instant, le cinéma de Takashi Miike. Le métrage démarre tambour battant avant un bref flashback pré-générique qui nous expose, en une dizaine de minutes, le quotidien d’Akira, ancien joueur de football américain ayant du mal à s’affirmer en société et auquel le spectateur s’attache instantanément. Un personnage principal qui, après avoir établi une liste de choses à faire avant de devenir zombie, se met en tête de sauver l’humanité. Le récit prend alors une autre tournure et mariant les genres, nous offre un spectacle très plaisant où pointe, en filigrane, l’influence des films de super-héros et des comics. La mise en scène, servie par des effets visuels convaincants, vient appuyer cette sensation et reprend, par ses cadrages et ses split-screens l’esprit BD. La photographie colorée accentue cet aspect cartoonesque et excessif du métrage qui en parallèle, dresse un beau portrait d’un jeune adulte aspirant à plus de solidarité dans un monde déshumanisé et individualiste. Certes, il y a de nombreuses invraisemblances dans le scénario (le héros apprend en quelques secondes à piloter une moto, par exemple) mais on passe vite outre car là n’est pas le propos, le réalisateur souhaitant juste offrir un divertissement fun, plein de fraîcheur et sans prétention. Et il accomplit sa mission haut la main.
Erwan BARGAIN