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Le prochain épisode de SAW sera raconté du point de vue de John Kramer…
Une suite de Spiral: Saw, le titre mettant en vedette Chris Rock et Samuel L. Jackson, est déjà en cours, Le mois dernier, John Stolberg, l'un des scénaristes de Spiral : Saw, avait fait un commentaire sur les réseaux sociaux, déclarant qu'ils travaillaient déjà sur un nouveau scénario pour Saw qui rendrait les fans très heureux. Ce prochain épisode sera, en grande partie, une histoire sur John Kramer, le personnage joué par Tobin Bell dans la série. L'histoire sera racontée du point de vue de Kramer au lieu de suivre les différentes victimes qui tombent dans ses pièges. Cette histoire se déroulerait avant Saw III et en principe le retour de tout autre personnage n'est pas prévu.
Si cela se confirmait, le film reviendrait à ses origines et ne serait pas la suite de Spiral: Saw comme initialement prévu.
FILMS EN VOD
MOTHER/ANDROID ***
USA. 2021. Réal. et scén.: Mattson Tomlin. (Netflix)
Dans un futur proche, les androïdes sont omniprésents dans la société américaine, servant d’employés de maison, mais une nuit, tout se dérègle, et ils se retournent contre les humains qu’ils massacrent sans pitié. Georgia, une jeune femme enceinte, et Sam, son petit ami, sont contraints d’avancer loin des villes et des routes pour éviter les rencontres avec les robots-tueurs et tenter de rejoindre Boston d’où des bateaux sont censés quitter le pays pour rejoindre la Corée qui ne connait pas ce drame…
Après deux thrillers restés inédits en France et plusieurs courts, Mattson Tomlin signe son premier long-métrage d’anticipation et imagine le pire pour l’avenir, l’Amérique se retrouvant à la merci d’une armée robotisée aux soldats indiscernables de la population "normale" jusqu’à ce qu’ils soient "blessés" et révèle un endosquelette de métal et un crâne d’acier grimaçant, en droite ligne de la saga Terminator. Cependant, Chloë Grace Moretz n’est pas une nouvelle itération de Sarah Connor, mais une mère qui tente de survivre dans un monde devenu fou, où les humains peuvent se montrer aussi froids et dangereux que leurs ennemis – on n’est alors pas loin de l’esprit de «The Walking Dead» et sa vision pessimiste des hommes. Le scénario emprunte autant au classique de James Cameron qu’aux films de zombies survoltés vus dans 28 jours plus tard pour nous offrir un spectacle de SF horrifique poignant porté par d’excellents acteurs incarnant des personnages perdus dans un monde devenu fou à force de se reposer sur la technologie sans en voir les dangers pourtant annoncés de longue date. L’idée de faire des Américains des candidats désespérés à l’immigration ne manque pas non plus de sel, montrant que l’humanisme et la générosité sont des valeurs universelles, imposant hélas des priorités parfois cruelles. Une fois de plus, Chloë Grace Moretz (Let Me In, La 5e vague, Suspiria, Carrie…) est impeccable, et à ses côtés Algee Smith (The Hate U Give) s’avère parfait entre force et fragilité. Si le scénario cède parfois à la facilité, le film n’en demeure pas moins convaincant sur la durée et assure le spectacle de bout en bout.
SWEETIE, YOU WON’T BELIEVE IT ***
(Zhanym, ty ne poverish) Kazakhstan. 2020. Réal.: Yernar Nurgaliyev. (Shadowz)
Pour fuir son épouse enceinte qui le harcèle, Dastan décide de s’offrir une virée à la campagne avec ses deux amis. Las, alors qu’ils pèchent sur leur bateau, ils assistent à la mise à mort d’un homme par une bande de mafieux. Ces derniers se lancent à leur poursuite, mais ne soupçonnent pas qu’ils sont eux-mêmes pourchassés par un inconnu décidé à venger la mort de son chien qu’ils ont renversé sur la route. S’ensuit un jeu du chat et de la souris où le prédateur devient vite la proie, avec force quiproquos…
On n’est guère habitué à voir des films de genre produits au Kazakhstan, et il faut reconnaître à Sweetie, You Won’t Believe It un véritable sens du burlesque avec ce trio d’antihéros et ce quatuor de bandits pieds nickelés – le chef de bande qui cite des proverbes à tout-va, le fier à bras incapable de tuer, le costaud sans courage et le lourdaud qui s’évanouit à la vue du sang. Face à eux se trouve une sorte de croquemitaine défiguré et borgne respectant tous les codes du slasher : omniprésent, omnipotent, implacable et invincible. Et les personnages secondaires ne sont pas en reste, créant une atmosphère entre The Loved Ones et Massacre à la tronçonneuse, pour un résultat original et survitaminé. Yernar Nurgaliyev parvient ainsi à nous offrir un bon représentant du sous-genre bien difficile de la comédie horrifique, dosant avec justesse l’humour et le gore (bien que ce dernier aurait pu être un peu plus poussé, sans doute faute d’un budget suffisant, mais nous propose malgré tout une mâchoire arrachée ou une tête tranchée). Nulle place à l’ennui, donc, avec un fond universel – la difficulté de la vie de couple, l’amitié face à l’adversité, et la peur de la mort – qui permet de s’amuser durant une heure et demie que l’on ne voit guère passer.
ON THE 3RD DAY ***
(Al Tercer Día) Argentine. 2021. Réal.: Daniel de la Vega. (Freaks On)
Alors qu’elle part avec son jeune fils, Cecilia a un accident de la route. Trois jours plus tard, elle est admise à l’hôpital sans réels souvenirs des événements, et ignorant tout de ce qu’est devenu son enfant. Elle peut heureusement compter sur l’aide d’un médecin très dévoué, mais sa route va croiser celle d’un exorciste à la recherche de la racine du Mal… Cinéaste ayant déjà réalisé six films (dont Necrofobia), Daniel de la Vega s’intéresse ici au genre vampirique, à la croisée des chemins avec le film d’exorcisme, pour un résultat original et intriguant. Il s’appuie sur l’amnésie de son personnage principal pour entretenir le mystère, cachant le rôle précis de chacun jusqu’au dénouement, révélant peu à peu la vérité à travers des flashbacks rythmés par les progrès de la patiente. Si le fond est relativement classique, bien qu’il apporte quelques modifications de la mythologie du vampire, c’est bien la forme qui apporte tout son sel au long-métrage, qui bénéficie par ailleurs de la présence d’acteurs des plus convaincants, notamment Moro Anghileri, parfaite dans le rôle d’une mère en perdition, n’avançant que dans l’unique but de retrouver son fils disparu. La mise en scène, parfois étrangement désuète avec ses surimpressions d’un autre temps, voire roublarde quand elle joue avec la frontière entre rêve et réalité, n’en demeure pas moins solide et offre quelques scènes horrifiques ou gore maîtrisées. Le scénario quant à lui, adapté du roman de Gonzalo Ventura (également coscénariste) et pensé pour nous amener à la conclusion plutôt inattendue, réserve une ultime cruelle surprise. Manquant un peu de matière – les rôles secondaires servent uniquement de faire-valoir ou de rouages permettant à la machine d’avancer – et reposant principalement sur sa révélation, On the Third Day offre le minimum de divertissement, mais le fait avec la manière.
RECLUS **
(El páramo) Espagne 2021. Réal.: David Casademunt.(Netflix)
Au XIXe siècle, en Espagne, un couple et son enfant, Diego, vivent au milieu de la campagne, totalement isolé du reste du monde et de sa fureur. Ils tentent de mener une existence simple et paisible, mais le délicat équilibre qu’ils parvenaient à maintenir est brisé par l’arrivée d’un inconnu blessé, puis d’une étrange créature qui les harcèle toutes les nuits…
Premier long-métrage de David Casademunt, Reclus réussit à créer une ambiance pesante et dramatique, entre western poussiéreux et horreur psychologique, grâce notamment à la photographie d’Isaac Vila, mais sans aller beaucoup plus loin. L’histoire se résume à l’entrée brutale de Diego dans l’âge adulte, devant faire face à ses propres peurs pour tenter de survivre. Il faut d’ailleurs saluer la prestation du jeune Asier Flores, irréprochable, et parfaitement secondé par Inma Cuesta, dont le personnage connait une dramatique évolution psychologique. Le principal défaut dont souffre Reclus est qu’il est avant tout une allégorie qui oublie de mettre en place un drame, étudiant la psychologie de ses protagonistes sans qu’ils n’agissent réellement sur leur environnement. Il s’agit d’une lente plongée dans la folie, mais c’est le seul élément horrifique ici, un comble pour un film qui fait appel à une créature qui aurait pu rester dans les mémoires.
Yann LEBECQUE