BOX-OFFICE
"Ant-Man and the Wasp: Quantumania" de Marvel Studios vient de rapporter 212,6 millions de dollars en Amérique du Nord et 260,9 millions de dollars à l'étranger, ce qui le porte à un total mondial de 473,5 millions de dollars. Cela en fait le film le plus rentable de 2023 à ce jour, sans compter la sortie tardive de l'année dernière "Avatar: The Way of Water". Bien qu'on s'attende à ce qu'il soit bientôt battu par "The Super Mario Bros. Movie", les chiffres actuels du box-office du film indiquent également qu'il a battu un malheureux record pour Marvel Studios - la suite la moins rentable à ce jour. À l'origine, "Iron Man 2" avec 623,9 millions de dollars dans le monde était la suite la moins rentable du MCU jusqu'à ce que "Ant-Man and the Wasp" arrive en 2018 et rapporte un peu moins à 622,7 millions de dollars dans le monde. Record négatif battu par ‘Quantumania’ qui conservera désormais ce record avec son total mondial considérablement plus petit. Malgré cela, et étant l'un des deux seuls films MCU à décrocher un score "Rotten" chez Rotten Tomatoes, le film n'est pas l'interprète le plus faible de Marvel et se situe au 25e rang sur la liste globale des 31 films MCU au box-office et dépassant toujours trois films de la phase 4, dont "Shang-Chi" (432 millions de dollars), "Eternals" (401 millions de dollars) et "Black Widow" (379 millions de dollars). Marvel va bientôt sortir "Guardians of the Galaxy Vol. 3 , qui devrait s'en tirer beaucoup mieux, ce film bénéficiant d'une sous-franchise au sein du MCU qui bénéficie d’une audience bien plus importante que les films "Ant-Man" ne l'ont jamais été.
"Scream 6" dépasse les 100 millions de dollars au box-office aux Etats-Unis.
C'est le premier opus à y parvenir au sein de la franchise depuis "Scream 2". Le redémarrage de la saga Scream a été formidable pour Ghostface et les poches de ses producteurs puisqu'il vient d'être révélé que « Scream 6 » dépassait les 100 millions de dollars de recettes aux États-Unis. Il s'agit du premier volet de la franchise depuis "Scream 2" qui parvient à surmonter cette barrière magique des 100M$ pour un film d'horreur. De plus, ajouté au box-office international, "Scream 6" a déjà rapporté 152 millions de dollars dans le monde, dépassant largement les 137 que le film a réalisés à sa sortie.
Comme tant d'autres films ces dernières années, « Scream 6 » prouve que les films d'horreur continuent d'être le genre le plus rentable pour les grands studios. "A Quiet Place", "Smile" ou les derniers opus de "Scream" en sont un exemple clair pour Paramount Pictures. On ne devrait donc pas tarder à voir l’annonce d’un « Scream 7 ».
NEWS
LA CRÉATURE EST PARMI NOUS
C’est à présent officiel : James Mangold va scénariser et réaliser Swamp Thing pour DC Studios et la Warner.
Le réalisateur de Logan et d’Indiana Jones et le cadran de la destinée va donc pour porter à nouveau à l’écran Swamp Thing, après Wes Craven en 1982 (le film avait fait l’objet d’une séquelle en 1989 signée Jim Wynorski). Rappelons que jusqu’à présent ce personnage n'a pas eu beaucoup de succès dans ses différentes adaptations. Le dernier effort est venu de la main de James Wan avec une série télévisée qui, malgré ses qualités, a été annulée après sa première saison en raison de son coût excessif. Fan de longue date de la créature des marais, James Mangold a lui-même approché Peter Safran et James Gunn, les deux nouvelles têtes pensantes du studio, avec ses idées sur le sujet. Cette version serait plus sombre que les précédentes, portant l’accent sur l’horreur et explorant les origines du monstre. Apparu dans un comic de 1971, Swamp Thing raconte l'histoire de la chercheuse Abby Arcane qui retourne un jour dans sa maison d'enfance de Houma, en Louisiane, pour enquêter sur un virus mortel propagé dans les marais, où elle tombe amoureuse d'un autre scientifique, Alec Holland, qui décède tragiquement. Mais alors que des forces puissantes descendent sur Houma pour tenter d'exploiter les propriétés mystérieuses du marais à leurs propres fins, Abby découvrira que le marais recèle des secrets mystiques aussi horribles que merveilleux - et qu'Alec Holland n'est peut-être pas aussi mort qu'il le semble.
Un nouveau visuel pour Lady Gaga en tant que Harley Quinn
Coïncidant avec l'annonce de la fin du tournage, de nouvelles images du film ont été publiées. Le personnage de Lady Gaga évoluerait dans un univers différent de celui de Margot Robbie même si dans un premier temps elle devrait jouer la psychiatre du Joker à Arkham Asylum. Elle tomberait follement amoureuse de lui, perdrait la tête et deviendrait sa partenaire dans le crime dans une relation d'amour-haine tordue. Le titre officiel du film sera, on le sait, « Joker : Folie à Deux », qui indique un terme désignant un syndrome psychiatrique, généralement un délire, partagé avec une autre personne. C'est-à-dire lorsque plusieurs personnes perçoivent la réalité de manière illusoire. Nous supposons que dans le cas de Joker, il fait référence à "répandre sa folie" dans Gotham City. Malgré le fait que le tournage du film soit déjà terminé, il faudra attendre octobre de l'année prochaine pour le voir en salles. La même époque où le premier opus est sorti et qui est venu récolter 1 074 millions de dollars dans le monde et les éloges de la critique et du public.
FILMS SORTIS/
SHAZAM ! LA RAGE DES DIEUX ****
(Shazam ! Fury of Gods). USA. 2023. Réal.: David S. Sandberg.
Doit-on rappeler qui est ce super-héros en rouge portant un éclair sur sa poitrine, créé en 1940 par C. C. Beck et Bill Parker et alors nommé Captain Marvel, puis disparu pendant deux décennies, accusé de plagiat par Superman (enfin, ses producteurs) et réapparu dans les années 70 sous le nom de Shazam, exclamation que le jeune Billy Batson doit lancer pour se transformer en super-héros ? Nous avons eu des détail de ces prémisses dans un premier film de 2019, qui prenait ses marques mais restait décevant par sa trop grande ressemblance avec les débuts de Spider-Man – un collégien modeste soudain doté de super-pouvoirs qu’il ne sait pas comment utiliser – d’autant que son incarnation par Zachari Levi restait empruntée, trop «grand benêt» pour vraiment convaincre… Arguments balayés par ce second opus où, David Sandberg restant aux manettes, on passe à la vitesse supérieure, celle des Avengers par exemple, avec une première séquence mémorable où Billy/Shazam et ses cinq frangins et frangine d’adoption, tous super-héros en graine, sauvent les passagers d’un pont suspendu qui craque sur toutes ses coutures, un classique du genre, mais que des effets visuels au top et un montage au burin rendent spectaculaire. Il ne s’agit là pourtant que d’une mise en bouche avant le plat principal, l’irruption de trois déesses grecques, Hespera, Kalypso et Anthée, les filles d’Atlas, appelées aussi les Hespérides qui, après avoir récupéré un sceptre magique dans un musée, sont revenues sur Terre au présent pour se venger. D’où une heure et demie de combats homériques où participe un dragon barbillonné, aux ailes déchiquetées, si impressionnant que ceux de «Game of Thrones» paraîtraient des jouets en peluche à côté, dans une ville, ici Philadelphie, isolée par un infranchissable dôme à la Stephen King, gangrenée par les pousses d’un arbre gigantesque issu d’une pomme d’or du jardin des Hespérides, et d’où surgissent moultes titans, harpies et autres créatures démoniaques, sans oublier un troupeau d’énormes licornes au pelage d’ébène et dont la corne hérissée ne pardonne pas. Outre l’action, le film vaut par son ancrage autrement très quotidien, celui de Billy, fils adoptif d’une famille modeste avec ses demi-frères et sœur, Freddy, Eugene, Darla, Pedro, Mary, où l’on ne coupe évidemment pas aux bons sentiments («Ce qui compte n’est pas d’être un super-héros, c’est le héros qu’on a en soi») ni à l’esprit de sacrifice, mais traités avec légèreté, et l’humour attendu (Freddy, séduit par Anthée, rendue à de meilleurs sentiments : «Tu es mignonne… – J’ai 6000 ans ! – Tu es bien conservée»). Quant à Zachari Levi, qui a domestiqué le personnage que l’on appelait jadis le Gros Cornichon rouge, il est maintenant parfaitement intégré, bien que doutant toujours de lui, à un univers DC où il a pris une place qu’il n’est pas près de quitter.
Jean-Pierre ANDREVON
FILMS EN VOD
SPREE ***
USA. 2020. Réal.: Eugene Kotlyarenko. (Shadowz).
Depuis dix ans, Kurt Kunkle tente désespérément de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Malheureusement, sa chaine YouTube ne décolle pas et compte seulement quelques abonnés. Pour tenter de doper son audience, le jeune homme a l’idée de transformer son véhicule de type Uber en véritable plateau de tournage et décide de se lancer dans un périple meurtrier.
À l’heure des réseaux sociaux et du tout à l’ego, certains seraient prêts à faire n’importe quoi pour avoir du succès et devenir populaire. C’est le cas de Kurt, le héros de Spree, réjouissante comédie horrifique signée Eugene Kotlyarenko. En prise avec l’air du temps, le réalisateur, à travers cette odyssée sanglante, dénonce les ravages provoqués par notre société de surmédiatisation où l’estime de soi se mesure aux nombres d’amis virtuels qui vous suivent. Le métrage débute de manière banale en montrant un jeune qui se filme, dans son quotidien, en espérant que ses vidéos enregistreront des millions de vues sur Internet. Puis, rapidement, l’intrigue prend forme quand le «héros» décide de trucider des inconnus et de diffuser en live ses exploits sur la Toile. À partir de là, tout va crescendo et, d’un simple meurtre par empoisonnement au début, se termine dans un bain de sang inéluctable. Car Kurt, pour satisfaire sa soif de notoriété, ne se fixe aucune limites au point de ne plus discerner fiction et réalité. Ce qui nous vaut quelques scènes très réussies comme celle où le personnage principal s’en prend à un influenceur dont il jalouse la renommée. L’arrivée dans l’histoire de son père (incarné par David Arquette, formidable en DJ dépassé) va marquer une nouvelle étape dans le récit qui, durant sa dernière demi-heure est mené pied au plancher. La mise en scène, qui aurait pu, vu le procédé employé, paraître redondante et limitée, est, grâce à un montage habile, nerveuse et tendue et contribue à distiller le suspense. L’interprétation est, en outre, de qualité et donne corps avec conviction aux différents protagonistes, à l’image de la prestation de Joe Keery (Steve Harrington dans la série «Stranger Things»), impeccable dans la peau de Kurt. À l’arrivée, Eugene Kotlyarenko nous offre, avec Spree, un film d’horreur efficace et à l’humour noir savoureux, dont il serait dommage de se priver.
Erwan BARGAIN