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Les adaptations en cours d’œuvres littéraires
LES TRISTES ENFANTS DE LA TERRE
La trilogie à succès "La Terre fracturée" adaptée par son auteure pour le grand écran.
TriStar Pictures a obtenu les droits cinématographiques de la trilogie de romans de science-fiction de N.K. Jemisin "The Broken Earth" ("La Terre fracturée"), que l’auteur adaptera elle-même. L’histoire se déroule sur un continent appelé le Calme, situé sur une Terre futuriste qui subit des événements apocalyptiques saisonniers secouant le monde et ses habitants au cours de ces "saisons", où l’on survit retranché dans des communautés avant de se reconstruire. La clé de cet effort est les "orogènes", des individus qui peuvent tirer un incroyable pouvoir magique de l’essence même de la Terre. Ils sont entraînés à cette tâche dès l’enfance de manière brutale par un ordre sociétal appelé les Gardiens. Les orogènes maintiennent en quelque sorte le monde en place et évitent les éruptions, mais ils sont maltraités. Chaque livre de la série ("La Cinquième saison", "La Porte de cristal" et "Les cieux pétrifiés") a remporté le prix Hugo du meilleur roman, faisant de N.K. Jeminsin la première personne à remporter le prix trois années de suite et la première à le gagner pour les trois livres d’une trilogie. La série, portée par une base de fans dévoués, s’est vendue à des millions d’exemplaires dans le monde. En plus des Hugo, le premier livre a remporté le Spoutnik Award, a été nominé pour le Nebula Award et le World Fantasy Award du meilleur roman.
MORT AUX VIEUX !
Le créateur de "Squid Game" prépare l’adaptation d’un roman d’Umberto Eco.
Le cinéaste Hwang Dong-hyuk, qui a créé et réalisé chacun des épisodes de la méga-sensation sud-coréenne de Netflix "Squid Game", a mis en place le nouveau projet de long-métrage Killing Old People Club. Dong-hyuk a révélé qu’il avait déjà écrit un traitement de 25 pages pour cette adaptation cinématographique d’un roman du célèbre auteur italien du Nom de la Rose, Umberto Eco. Dong-hyuk promet que le projet sera plus violent que "Squid Game" et ajoute, en plaisantant, qu’il devra peut-être se cacher des personnes âgées après la sortie du film ! Le showrunner va bientôt écrire la deuxième saison de "Squid Game" qui devrait sortir sur Netflix d’ici la fin de 2024. Il dit également que le meilleur compliment qu’il a reçu à propos de 'Squid' est venu d’une de ses idoles – nul autre que Steven Spielberg qui a révélé qu’il avait regardé la série en rafale en trois jours et a dit à Dong-hyuk : "maintenant je veux voler ton cerveau !”. Hwang a commencé à écrire ce qui est devenu "Squid Game" sous forme de long-métrage en 2009 et l’a conservé sur le disque dur de son ordinateur pendant dix ans. "Je savais que peut-être dans un proche avenir le bon moment viendrait. J’ai attendu et attendu, et j’ai fait comme trois longs-métrages", a-t-il déclaré. "Quand je l’ai montré à ma productrice, elle a dit : “tu dois le faire aux États-Unis, dans un pays étranger, pas en Corée, parce que c’est plus comme un show global”". Lui et sa productrice ont alors présenté le projet à Netflix avec le script du long-métrage en 2016 et le diffuseur a adoré. Hwang a souligné que "Squid Game" ne pouvait être réalisé que par Netflix car il était "trop violent et les investisseurs auraient été tellement inquiets".
D’UN MONDE À L’AUTRE
Adaptation de la saga littéraire "Gardiens des Cités Perdues".
Disney prépare un film d’action en prises de vues réelles basé sur la série de best-sellers de Shannon Messenger "Gardiens des Cités Perdues" ("Keeper of the Lost Cities"), dont 9 tomes sont parus ainsi que 3 nouvelles en bonus. Ben Affleck (The Way Back) réalisera ce projet produit via son label Pearl Street et coécrira le scénario avec Kate Gritmon. Madison Ainley en sera la productrice exécutive. Cette saga raconte les aventures de Sophie Foster, une jeune fille télépathe de douze ans qui doit comprendre pourquoi elle est la clé de son tout nouveau monde avant que la mauvaise personne ne trouve d’abord la réponse. Lorsqu’elle découvre enfin d’où vient sa capacité télépathique secrète, elle apprend qu’elle n’est en fait pas humaine mais qu’elle vient d’un autre monde qui coexiste avec le nôtre. Plus de 2,5 millions d’exemplaires de la série ont été imprimés, le roman "8,5 : Le Livre des Secrets" ayant été nommé Meilleur Livre pour Jeunes Lecteurs de 2020 par Barnes & Noble.
UNE TERRE TRÈS ANIMÉE
L’univers de J.R.R Tolkien transposé en animation avant les événements du Seigneur des Anneaux.
Warner Bros. Animation et New Line Cinema vont produire un nouveau film d’animation destiné à sortir en salles et situé sur La Terre du Milieu de Tolkien bien avant les événements du "Seigneur des Anneaux". Intitulé The War of the Rohirrim, ce long-métrage autonome se concentrerait sur l’une des figures les plus légendaires de l’histoire de la Terre du Milieu – Helm Hammerhand, le neuvième roi du Rohan. Le métrage développera l’histoire de la forteresse qui porte le nom du roi Hammerhand – Helm's Deep. Sola Entertainment ("Rick and Morty", "The God of High School") sera chargé de l’animation, le casting vocal étant en cours. Le projet compte de superbes talents dans son équipe. Ainsi Kenji Kamiyama, animateur sur Akira et Jin-Roh : The Wolf Brigade et réalisateur de la série animée originale "Ghost in the Shell : Stand Alone Complex", dirigera le film à partir d’un scénario du duo de "Dark Crystal : le temps de la résistance", Jeffrey Addiss et Will Matthews. De plus, Philippa Boyens, coscénariste de la trilogie du Seigneur des Anneaux, lauréate d’un Oscar, sera consultante sur le projet.
CANTERVILLE ROUVRE SES PORTES
Une nouvelle adaptation du Fantôme de Canterville avec Hugh Laurie et Stephen Fry.
Après plus d’une décennie passée à réunir son financement, la nouvelle adaptation cinématographique du récit humoristique d’Oscar Wilde The Canterville Ghost est enfin en production. Le projet voit la réunion à l’écran de Hugh Laurie (À la poursuite de demain) et Stephen Fry (The Picture of Dorian Gray) qui avaient travaillé ensemble dans les années 1980 sur leur propre série "A Bit of Fry and Laurie". Ils participeront aux côtés de Freddie Highmore et Toby Jones à cette comédie fantastique produite par Robert Chandler. Keiron Self et Giles New, coscénaristes de la série"That Mitchell And Webb Look", ont adapté le scénario racontant l’histoire d’une famille américaine ayant déménagé dans un château hanté par le fantôme d’un noble anglais qui avait tué sa femme, puis fut emmuré vivant et affamé jusqu’à sa mort par les frères de son épouse.
Alain Schlockoff
SORTIES
SONIC 2, LE FILM*
(Sonic the Hedgehog 2) Japon/ U.S.A. 2022. Réal.: Jeff Fowler.
Le premier volet des aventures de Sonic au cinéma s’achevait avec l’arrivée de Robotnik, l’antagoniste, sur une planète peuplée de champignons géants, une promesse pour les fans de se rapprocher des décors des jeux-vidéos dont le hérisson bleu est issu, après un film morne se déroulant essentiellement en métropole. Amateurs de lieux hauts en couleurs, vous allez vite être déçus. Ce second film est dans la veine du premier.
Après avoir remporté son combat, Sonic est plus que jamais désireux de devenir un véritable héros. Même si sa bonne volonté ne suffit pas toujours à atteindre ses objectifs, le petit alien coule des jours heureux à Green Hills. Mais le retour de Robotnik et l’arrivée d’autres aliens, répondant au nom de Tails et Knuckles va bousculer son quotidien.
D’emblée, ce second opus souhaite se démarquer de son prédécesseur en explorant le lore de l’univers Sonic. L’arrivée des personnages-cultes de la licence et d’une histoire plus proche de celle des jeux-vidéos de Sega semblait être de bon augure. Du moins, dans les premières minutes du film. Cependant, celui-ci tombe très vite dans des travers que plus personne ne souhaite voir dans un blockbuster : un personnage principal dont chaque réplique s’avère une blague (rarement drôle), un scénario en roue libre et, comble de l’outrage pour une œuvre avec un tel budget, l’absence de soin apporté aux effets spéciaux. Dès lors que l’action prend un tournant plus spectaculaire, les incrustations sur fond vert sont ratées, et laissent un Jim Carrey flotter dans un décor en CGI jamais crédible. Toutefois, heureusement que ce génie de la comédie est là pour tenter de sauver les meubles, même s’il n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent.
De ce film qui lorgne plus du côté du divertissement pour enfants, on retiendra une scène de breakdance en Sibérie et une autre de mariage, posées là, comme un cheveu sur la soupe, comme pour combler le métrage et lui faire atteindre péniblement les deux heures, interminables.
Nathanaël Bentura
VOD
CHOOSE OR DIE**
G.-B. 2022. Réal.: Toby Meakins. (Netflix)
Kayla et son ami Isaac, fans de jeux vidéo et d’ordinateurs des années 80, mettent un jour la main sur un titre inconnu, Curser, qui les invite à faire un choix ou mourir. Ils découvrent que leurs actions impactent la réalité, et que le résultat est toujours sanglant… Ils décident alors de tenter de percer le code du jeu pour remonter à ses créateurs et de mettre un terme à la malédiction qu’ils ont involontairement déclenchée…
Le thème du jeu vidéo s’amusant de la réalité n’est pas neuf, et Choose or Die, premier long-métrage de Toby Meakins à la réalisation et Simon Allen à l’écriture, en suit plus ou moins les grandes lignes, renouant avec les 80’s à travers ces écrans en noir et vert, ces commandes entrées au clavier et la musique électronique 8 bits. Cependant, si la forme fonctionne plus ou moins, le fond pose plus de problèmes tant les tenants et les aboutissants de la malédiction sont abscons. La terreur peine à s’installer, et s’appuie plus sur les jump scares que sur une réelle ambiance. Quant au sous-texte social – l’héroïne vit dans un quartier défavorisé où la drogue fait des ravages, auprès d’une mère qui ne se remet pas de la mort de son jeune fils –, il n’apporte rien à l’ensemble. La présence d’acteurs secondaires – Asa Butterfield (Hugo Cabret, Ender’s Game), Eddie Marsan (La Disparition d’Alice Creed, Sherlock Holmes ou Robert Englund (qui ne prête ici que sa voix) – aide la jeune Iola Evans à offrir une prestation de qualité, mais rien qui permette de hisser le film au-dessus du simple exercice de style.
THE CURSE OF HALLOWEEN JACK*
G.-B. 2019. Réal. et scén.: Andrew Jones. (Netflix)
Dans la ville de Dunwich, Halloween est interdite depuis qu’un massacre y a été commis deux ans plus tôt, mais cela n’empêche pas les jeunes d’organiser une fête, ignorant que le "terrible" Halloween Jack rôde, revenu d’entre les morts par l’entremise d’une messe noire…
Suite de son très dispensable The Legend of Halloween Jack, ce film d’Andrew Jones ne dépare pas du reste de sa production prolifique et globalement médiocre, puisqu’on lui doit les très mauvais The Manson Family Massacre, Bundy and the Green River Killer ou encore The Legend of Robert the Doll et sa suite. Netflix continue de proposer sa filmographie, sans doute pour étoffer un peu son fond de catalogue, mais cela ne justifie pas que l’on perde une heure trente à suivre ce film d’horreur plein de citations de classiques, mais porté par un scénario affligeant, des acteurs approximatifs et des effets spéciaux artisanaux servant des meurtres sans imagination.
Yann Lebecque