"La Nonne 2" ne vous délivrera pas du mal
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BOX-OFFICE
LA NONNE 2, qui sort aujourd’hui en France, obtient 85 millions dès son premier week-end à l’étranger.
Le retour de Valak a atteint 32,6 millions de dollars dans le monde et 52,7 au box-office international, soit un total de 85,3 millions.
C'est un chiffre magnifique pour un film d'horreur dont le budget avoisine les 38 millions de dollars, avec lequel en seulement trois jours il a déjà réalisé le double de son coût. Bien entendu, les 32,6 millions réalisés aux États-Unis sont loin des 53 millions atteints par la première partie lors de ses débuts américains. Celui-ci termine sa carrière commerciale avec 365 millions, devenant ainsi le titre le plus rentable de l'univers cinématographique "The Conjuring". Tout semble indiquer que « The Nun 2 » n'atteindra pas ce chiffre, mais il obtiendra quand même de superbes résultats et montre une fois de plus que les films d'horreur sont le genre le plus rentable pour les grands studios.
Coïncidant avec son dixième anniversaire, le Warrenverse se trouve être l'une des franchises d'horreur les plus rentables et les plus importantes de l'Histoire du genre. Pour Michael Chaves aux manettes c'est son troisième film après « La Llorona » (2019) et « The Conjuring III » (2021). « The Nun 2 » améliore considérablement son prédécesseur dans certains des aspects fondamentaux du précédent volet. Le film entreprend un voyage tortueux contre le Mal le plus pur, qui justifie la terreur épidermique de la saga - avec son apogée dans le deuxième volet de « The Conjuring », qui raconte l'épisode d'Enfield - et menace de transformer le démon Valak en un autre monstre emblématique contemporain. Plus solide et audacieux que son prédécesseur controversé, il élargit le débat sur la foi qui passe souvent inaperçu dans d'autres films d'horreur religieux.
Poor Creatures remporte le Lion d'Or à la Mostra de Venise
Le nouveau film de Yorgos Lanthimos est le grand gagnant de cette édition du Festival en remportant le prix du meilleur film. Désormais, avec ce prix, il fait partie des favoris pour figurer dans les nominations pour la prochaine édition des Oscars. D'après Indiewire, il s’agit du « meilleur film de la carrière de Lanthimos». Ce que confirme le magazine Time : « Un film étrange et magnifique qui étend la générosité à la fois à ses personnages et au public ». Fandomwire déclare pour sa part que c'est "Un film brillamment stimulant, incroyablement drôle et plein de substance, centré sur un voyage fascinant de découverte de soi. Emma Stone est vraiment impressionnante."
Le film, une révision du mythe de Frankenstein, raconte l’étrange secret que cache la riche, belle et très passionnée Bella Baxter, qui a rendu fou d'amour le pauvre étudiant en médecine écossais Archie McCandless. Cela a-t-il quelque chose à voir avec sa naissance mystérieuse dans la maison du monstrueux Godwin Baxter, le génie dont la voix peut percer les tympans ?
Mark Ruffalo, Willem Dafoe, Ramy Youssef, Jerrod Carmichael, Wayne Brett, Christopher Abbott, Margaret Qualley, Kathryn Hunter, Suzy Bemba complètent le casting du film qui sortira dans nos salles le 17 janvier prochain.
FILMS SORTIS/
VISIONS****
France/Belgique. 2023. Réal.: Yann Gozlan.
Estelle est pilote de ligne. Son mari, Guillaume, médecin. Un couple à l’aise professionnellement, une belle maison au bord des flots bleus. S’aiment-ils ? Lui certainement, d’ailleurs il voudrait un enfant. Elle ? Problème, Estelle rencontre par hasard, dans un aéroport, Ana, photographe avec qui, vingt ans plus tôt, elle partagea une passion dévorante à laquelle son amante mit fin brutalement. Alors comment vont se passer ces retrouvailles ? Comme on s’en doute, par un irrépressible retour de flamme qui… mais en dire plus serait mâcher le morceau qu’on déguste et savoure pendant deux bonnes heures de suspense qui nous laisse en équilibre dans notre fauteuil. Car où se trouve-t-on ? Dans un polar à énigme ? L’étude psychanalytique d’un cas de schizophrénie ? Un fantastique onirique ? Le fait qu’Estelle soit victime de visions qui peuvent aussi bien la perturber à l’état de veille (et ce dès la première séquence) que dans ses terreurs nocturnes nous ouvre peu à peu une piste suivie par un réalisateur n’hésitant pas à se référer à Hitchcock, ce qui n’est pas usurpé : un décor aussi paisible qu’enchanteur cachant de sombres maléfices, importance de l’élément marin, l’ombre de Vertigo est bien là, même si la femme qui est deux se voit remplacée par deux femmes en une, Psycho de son côté étant évoqué par cet œil terrifiant entraperçu à travers la fissure d’un mur, sans oublier Une femme disparaît. Quant au générique, avec cet abstrait tourbillon de regards, il pourrait être signé Saül Bass. Pour ce qui est de la blonde Diane Krüger, présente à chaque plan, elle serait le double, au choix, de l’Eve Marie-Saint de La Mort aux trousses ou de Tippi Hedren dans Marnie, puisqu’on la découvre peu à peu bien différente de ce qu’elle semble être, du glaçon mécanique qui chronomètre à la seconde près son jogging à la femme éperdue, au bord de la folie, tombant de cauchemar en cauchemar. Tradition oblige, les dernières minutes du métrage défont les ficelles nouées, qu’on peut sans doute, après coup, juger quelque peu laborieuses avec le systématisme de ces cauchemars qu’on croit toujours au départ être réel jusqu’au réveil qui remet tout en question. N’empêche que le parcours parsemé de chausse-trappe d’Estelle reste continuellement crédible grâce à un mise en place rigoureuse, ceci concernant particulièrement son travail dans la cabine de pilotage ou à l’entrainement dans un simulateur de vol. Reste une question, dont le film fait son sel et se boucle sur lui-même avec ce dernier plan rejoignant le premier : doit-on croire aux rêves prémonitoires ?
Jean-Pierre ANDREVON
LE CHÂTEAU SOLITAIRE DANS UN MIROIR **
(Kagami no koju). Japon. 2022. Réal.: Keichi Hara et Takakazu Nagatomo.
La jeune Kokoro, victime de harcèlement de la part d’une de ses copines, se renferme elle, refusant d’aller à l’école. Un matin, elle voit le miroir de sa chambre s’illuminer. Comme chez Cocteau, elle le travers pour se retrouver dans un château énigmatique surgi de la mer au sommet d’un pic où elle rencontre de six autres adolescents qui, comme elle, souffrent de problèmes de déscolarisation. Apparaît une fillette portant un masque de loup, la reine Louve, qui leur soumet un deal : retrouver dans la bâtisse une clé qui leur permettra de réaliser un souhait. Ils ont pour cela une année entière, et doivent impérativement rentrer chez eux en repassant par leur miroir, sous peine de se voir exclure du jeu…
Tiré du roman à succès de l’autrice Mizuki Tsujimura, également décliné en manga, le film Keichi Hara (Wonderland, le Royaume sans pluie en 2019), en voulant aborder le problème du harcèlement scolaire particulièrement aigu dans son pays (ayant causé 514 suicides en 2022), s’égare dans nombre de pistes abordées successivement – les sept collégiens viennent de la même école mais d’univers parallèles, sept années les séparent tous les uns des autres – qui ne semblent pas vraiment nécessaires, les constants aller-retour entre le château et le quotidien, meublés de longs bavardages, ne faisant rien pour soutenir l’attention. Et il faut attendre la fin du métrage pour que l’on ressente véritablement la gravité de quelques cas : une agression incestueuse suggérée pour l’un, la mort précoce de la sœur aînée d’un autre. Dessiné de manière élégante mais plutôt froide, animé avec cette raideur caractéristique de beaucoup d’animes japonais, le film est certes cousu de bonnes intentions, mais pourquoi complexifier à ce point un message qui aurait gagné à plus de simplicité ?
Jean-Pierre ANDREVON
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