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UNE BD EN VEDETTE
La brigade chimérique - ultime renaissance, par Serge Lehman et Gess
C’est en 2009 et 2010, que paraissait les 6 tomes de la série La Brigade Chimérique, que Lehman co-scénarise avec Fabrice Colin et que dessine Gess, où des sortes de super-héros (ou super-méchants), nés de la guerre de 14-18 au milieu des gaz asphyxiants et des rayons X prennent le contrôle des capitales européennes. Avant qu’un danger bien plus considérable ne risque de mettre à mal leur existence-même. Selon le bon principe qu’on ne change pas une équipe qui gagne, les deux auteurs remettent le couvert 11 ans plus tard avec une nouvelle saga, elle publiée en un seul volume épais de 260 pages, où l’on retrouve certains de personnages de la première mouture, comme Félifax, le colossal tigre humain qui peut aussi avoir l’apparence d’une jolie blonde bodybuildée, et un certain Jean Lebris doté de sa vision électrique, qui n’est autre que «L’Homme truqué» créé par Maurice Renard, et que Lehman et Gess s’étaient déjà approprié dans un album homonyme de 2013. Si l’on ajoute l’apparition finale du «Titan de l’espace» dévoreur d’énergie qui, lui, vient d’un roman signé Yves Dermèze paru en 1952, on aura compris que ces nouvelles aventures, où les surhumains sont passés du côté du bien pour lutter contre une invasion de rats mutants, ne fonctionnent que par et pour la référence, ce qui est la marque de Lehman, grand spécialiste et amoureux de la littérature pop de l’entre-deux siècles. Drôle, inventif, tirant parfois quelque peu à la ligne, l’album comporte nombre de fausses (ou presque vraies) couvertures des pulps français de l’époque, sans oublier une vraie-fausse affiche de Steinlein et son chat noir. Savoureux (Delcourt).
LE FILS DE TARZAN
Korak, par Russ Manning
Il s’appelle Korak, et non “Boy”, comme Johnny Sheffield dans les fameux fils avec Johnny Weissmuller, et a bien été créé par Edgar Rice Rice Burroughs dès le quatrième volume, Le Fils de Tarzan, des aventures de son héros le plus célèbre. Son introduction dans les comics est due çà l’initiative de Gold Key, gestionnaire des droits de Burroughs, qui demanda en 1964 à Russ Manning d’en assurer l’adaptation dessinée sur de scénarios dd Gaylord DuBois, Manning ne s’accaparant du personnage de Tarzan qu’en 1966, comme on l’a vu dans les magnifiques rééditions en 4 albums format à l’italienne que nous avons à juste titre loués ici. Voici donc 12 histoires de Korak, qui ressemble à son père comme deux gouttes d’eau en format réduit, et qu’accompagne, en guise de Chita, le grand singe Pahkut. La série (prolongée dans un prochain volume) parait plutôt destinée aux jeunes lecteurs, avec un minimum de violence – seuls les fauves en font les frais – et des péripéties très traditionnelles (tribus hostiles, méchants trafiquants), le fantastique n’y occupant qu’une portion congrue avec la présente d’un mammouth survivant et d’un arbre carnivore. Manning, assisté de deux collaborateurs à l’image et qui n’est ici ni scénariste ni coloriste (pourquoi les “Noirs”ont-ils la peau unanimement jaune-verdâtre ??) ne semble faire qu’un galop d’essai avant sa grande œuvre. Mais au moins, les 192 pages de cette résurrection pleine de fraîcheur ravivera la nostalgie d’une époque révolue (Graph Zeppelin).
CONAN IS ALIVE AN WELL
Avec Xuthal la crépusculaire, c’est le treizième album des aventures originelles de Conan, écrites par Robert E. Howard qui nous est présenté – sur 21 au total, ce qui laisse à craindre que la source puisse bientôt se tarir, à moins que le succès n’entraine la série vers des œuvres recrées. Ici, après la défaite et l’extermination de ses troupes, Conan, seul survivant, erre dans une désert brûlant an compagnie d’une ravissante esclave blonde qu’il a délivrée. Vont-ils périr de soif ? Heureusement se dresse à l’horizon la cité de Xuthan, a priori déserte, jusqu’à ce les dangers et les monstres apparaissent… Second texte mettant en scène son héros emblématique à être publié en 1933, Xuthal la crépusculaire a été adapté avec son professionnalisme habituel par Christophe Bec (qui aurait pu néanmoins s’éviter une phrase de commentaire du genre : « (Conan) n’était pas plus monogame que n’importe quel soldat de fortune… ») mais ce sont ici surtout les dessins de Stevan Subic, avec aux couleurs Giulia Bruscoqui qui retiennent l’attention, avec ces longs panoramiques en cinémascope de la première partie, ou le confinement dans la pénombre de la seconde, où culmine un combat dantesque avec une gigantesque pieuvre aux multiples tentacules. Quant à Conan lui-même, colosse mutique dont on voit à peine le visage sous ses cheveux ébouriffés, il communique une impression de force brute qui impressionne. Au suivant, maintenant (Glénat).
UN ÉVÉNEMENT
Les bien connus et toujours actifs Ateliers du Tayrac nous invitent à fêter la sortie de l’album de Flavien Moreau (dessins) et Yves Frémion (textes) NOS MONSTRES (Ed. Rouquemoute), dont l’auteur nous précise : «Ils appartiennent à toutes les catégories professionnelles, de classe, de situation géographique, de couleur de peau. Ils sont urbains ou ruraux, riches ou pauvres, beaux ou moches, intelligents ou crétins, sympas ou désagréables, puissants ou médiocres, croyants ou athées, Français de souche ou immigrés, ils votent à gauche ou à droite, nul endroit de la vie sociale n’est épargné de leur présence. Ils sont partout. Car voilà : ce sont des monstres ».
Vernissage en présence des auteurs
vendredi 28 janvier 2022 (18-22 h)
66 rue Julien Lacroix Paris 20°
Exposition-vente des originaux sous verre, visite commentée, extraits lus à haute voix. Contact : Yves Frémion 06 7149 2587
UN PEU DE LECTURE
Éducation Meurtrière : Première leçon, par Naomi Novik
Bienvenue à Scholomance, une école pour les surdoués de la magie où l’échec signifie la mort... Au sens propre. Il n’y a pas de professeurs, pas de vacances et pas d’amitiés, sauf celles qui sont stratégiques. Vous ne pourrez quitter l’école que diplômé, ou les pieds devant. Les règles sont faussement simples : Ne marchez pas seul dans les couloirs et méfiez-vous des monstres qui se cachent partout. El Higgins est particulièrement bien préparée pour sa première année. Elle n’a peut-être pas d’alliés, mais elle possède un pouvoir assez puissant pour raser des montagnes. Elle semble de taille à affronter cette scolarité hors normes. Le problème ? Sa magie pourrait aussi tuer tous les autres élèves. Et lorsqu’elle commence à déterrer les secrets de l’établissement, les dangers se multiplient.
Née à New York en 1973, Naomi Novik est l’auteur de la série à succès Téméraire ainsi que des romans Déracinée – récompensé par les prix Nebula, Locus, British Fantasy et finaliste du prix Hugo – et La Fileuse d’argent – lauréat du Locus et finaliste des prix Hugo et Nebula. Cette nouvelle série a été vendue dans une quinzaine de pays, tandis que les droits d’adaptation cinématographiques ont été achetés par Universal Pictures (Pygmalion).
THE MORTAL INSTRUMENTS – Les dernières heures : la Chaîne de fer, par Cassandra Clare
Et si tomber amoureuse était plus compliqué que de combattre les créatures des ténèbres ? Cordélia a enfin accès à la vie de ses rêves : elle est fiancée à James, son amour de toujours, et est sur le point de retrouver son père. Cependant, les apparences sont trompeuses... L'union de Cordélia et James a été arrangée pour sauver leur réputation. Hélas ! le garçon demeure sous l'emprise de la mystérieuse Grace Blackthorn. Et, depuis quelque temps, Cordélia se brûle la main dès qu'elle se saisit de la légendaire épée Cortana.... Cette suite à La Chaîne d’or permet de retrouver la fameuse Chasseuse d’Ombre, dont les aventures se poursuivent avec ce dix-huitième tome de La Cité des ténèbres, écrites par Cassandra Clare, autrice new-yorkaise née en Iran, déjà adaptées au cinéma en 2013 (La Cité des Ténèbres d’Harald Zwart) et à la télévision (55 épisode entre 2016 et 2019) sous le titre Shadowhunters :The Moral Instrments par Ed Decter (Pocket jeunesse, “PKJ”).
UNE DISPARITION
Ron Goulart, né le 13 janvier 1933 à Berkekey en Californie, vient de disparaitre le 12 de ce mois à l’âge honorable de 89 ans. Il débute dans le magazine California Pelican publié par l’Université de Californie dans cette même ville, écrit des parodie dans The Magazine of Fantasy & Science-fiction, de même qu’on verra aussi sa signature dans Playboy, Galaxy, et du Saturday Review. Au début des année 70, il rencontre Gil Kane qui l'incite à se présenter chez Marvel pour écrire des scénarios de comics, ce qui se traduira par sa participation à de très nombreux séries, dont Star Hawks, dessiné par Kane à partir de 1977. Bien d’autres séries naitront de sa plume, dont plusieurs épisodes de Flash Gordon. Mais Goulart est également l’auteur d’une bonne vingtaine de romans qui tous, polars ou SF, dénotent un humour parfois forcé et un goût pour la satire qui peut virer au canular. Ainsi de son premier ouvrage traduit en français en 1973, Après la déglingue (After Things Fell Apart, 1970) où, après cette déglingue dont on ne sait pas grand-chose et le débarquement des commandos Chinois sur la côte ouest, Jim Halley, agent du B.E.C., Bureau des Enquêtes confidentielles poursuit les féroces filles de Lady Day – un M.L .F. puissance 10. On lui doit encore, pour ce qui est de ses ouvrages traduits, L’Effet-garou, L'Empereur des derniers jours, Sacré Cyborg ou Heil Hibbler ! – plusieurs de ces romans publiés dans la Collection Futurama que dirigeait un certain Jean-Patrick Manchette, qu’on imagine réjoui par l’humour hara-kiriesque de son confrère d’outre-Atlantique.
Ron Goulard tâta également du polar, chez nous dans la Série Noire s’il vous plaît, avec un premier récit qui fit date, Les Treize César (Line up Tough Guys, 1966), broderie sur Legs Diamond, Al Capone, Joe Adonis, Lucky Luciano et autres vedettes du crime organisé. Il est également l’auteur d’une série de six romans ayant pour vedette Groucho Marx, dont un seul, malheureusement, a été traduit chez nous,Groucho Marx Contre Sherlock Holmes (2000), qui se déroule à Hollywood à la fin des années 30 pendant le tournage d'un épisode de Sherlock Holmes. Cet auteur au panel des plus larges est par ailleurs resté toute sa vie fidèle à ses débuts dans les comics, d’où plusieurs études qui leur rendent hommage, comme The Hardboiled Dicks: An Anthology and Study of Pulp Detective Fiction (1967), The Great Comic Book Artists en 2 volumes (1986), son dernier ouvrage du genre étant un retour à un grand de la BD avec qui il avait travaillé à ses débuts : Alex Raymond : An Artistic Journey: Adventure, Intrigue, and Romance (2016). On lui doit également le scénario d’une demi-douzaine de téléfilms (dont TekWar de William Shatner en 1994). Une carrière plus que bien remplie, pour un auteur estimable mais bien oublié aujourd’hui.
JEAN-PIERRE ANDREVON