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EL TOPO : UNE PROJECTION UNIQUE !
Une projection exceptionnelle du film culte El Topo de Alejandro Jodorowsky aura lieu au MK2 Bibliothèque le Jeudi 2 Février à 19h.
Le film sera projeté en version remasterisée 4K en présence de Alejandro Jodorowsky, suivie d'une conversation animée par Philippe Rouyer (critique et historien du cinéma) et d'une séance de signatures des albums Les Fils d’El Topo.
LE PÊCHEUR D’ÉTOILES : ROBERT F. YOUNG RETROUVÉ
Né en 1915, disparu en 1986, Robert F. Young, injustement oublié aussi bien dans son pays natal que chez nous, publie sa première nouvelle en 1953. Dès lors, sa signature apparaîtra dans quasiment toutes les revues spécialisées de l’époque mais aussi dans Playboy, The Saturday Evening Post ou Collier's Weekly. En France, bon nombre de ses récits sont publiés à partir de 1956 dans Galaxie et Fiction ainsi que dans diverses anthologies. On ne lui connait que trois romans, Baleinier de la nuit, Le Dernier Yggdrasill et La Quête de la Sainte-Grille, ce pourquoi, sans doute, sa notoriété n'a jamais atteinte celle d’un Bradbury, d’un Simak ou d’un Sturgeon, à qui son style poétique et ses envolée mystiques lui doivent d’être comparé. En France, c’est notre ami et collaborateur Jean-Pierre Fontana qui fut et reste son meilleur porte-parole, témoins son étude publiée en dans Fiction, « Robert Young, le barde de la SF » et surtout les deux recueils qu’il composa pour les éditions NéO, Le Pays d’esprit (1982) et Le Léviathan de l’espace (1985) avec des textes choisis parmi les quelques 150 nouvelles issues de sa plume. Fontana n’a jamais désarmé puisque bien plus tard, en 2017, il consacrera à son auteur favori le n° 8 du trimestriel Gandahar, qu’il avait créé, numéro qui vient d’être réédité avec un de ses textes les plus fameux, L’Ascension de l’arbre, et y revenant aujourd’hui, avec le n° 34 de la revue, Le Pêcheur d’étoiles, qui doit être considérée comme un véritable recueil à part entière avec une nouvelle compilation réunissant 11 nouvelles entièrement inédites en France que Fontana avait en réserve, certaines d’entre elles lui ayant d’ailleurs été confiées en personne par l’auteur. Occasion de revenir sur les thèmes récurrents à Young, qui certes est très éloigné de la hard science à la mode, les planètes qu’il explore de sa touche légère appartenant plus à des paysages de l’esprit qu’à des modules écologiques à la Hal Clement. Ainsi de Prisonnier sur Terre, où un astronaute cherche désespérément son épouse disparue dans une sorte de paradis artificiel, ce qui introduit aussi un autre thème qui lui est cher : les rapports entre tendresse et incompréhension entre homme et femme, qu’on voit entre autres dans Le médecin dans la jungle, où la jeune psychiatre d’un institut galactique est par erreur transférée sur Terre dans le logis insalubre d’un ouvrier un peu trop porté sur la bouteille quand, dans Le fils du Robot, un aventurier s’éprend d’une prêtresse du Dieu Tech, le couple finissant par donner naissance… On le comprendra en apprenant qu’ils ne prénomment Joseph et Mary (Gandahar).
FESTIVAL DE DB D’ANGOULÊME : DEUX EXPOS PROLONGÉES
Même si le festival d’Angoulême s’achève ce dimanche, deux de ses plus importante expositions, présentées au musée de la ville, sont prolongées jusqu’au 12 mars, ce qui pourra donner aux amateurs l’occasion de les voir…
À commencer par Les six voyages de Lone Sloane, où 35 ans après l’avoir décoré de son Grand Prix, le Festival célèbre Philippe Druillet et son œuvre, dans six voyages, qui sont autant de voies d’accès aux mondes à la fois colossaux et abyssaux de ce géant du 9e art. Avec son titre emprunté à son album mythique (1972), l’exposition « Les 6 voyages de Druillet » explore six facettes qui ont défini la nature à la fois unique et hybride de son imaginaire. Autre pièce d’importance, l’exposition À corps perdus consacrée au mangaka internationalement reconnu Ryoichi Ikegami. Toujours en activité à presque 80 ans, lauréat il y a une vingtaine d’années du prestigieux prix Shôgakukan, Ikegami est bien connu des lecteurs occidentaux pour avoir dessiné les manga à succès Mai, the Psychic Girl, Crying Freeman et plus récemment Trillion Game. Avec son style immédiatement reconnaissable, Ikegami a développé au fil des années un univers unique qui sera présenté à travers une sélection de plus de 200 planches originales révélant son sens de la composition, depuis ses premières publications alternatives jusqu’à ses séries récentes. Un second axe présente ses collaborations les plus marquantes (avec S Fumimura pour Santuary, Buronson pour Strain ; avec Kazuo Koike pour Crying Freeman ; avec Tetsu Kariya pour Otoko gumi, Riichiro Inagaki pour Trillion Game etc.), qui sont toutes le signe d’une œuvre absolument unique, ancrée dans le récit de genre pour adultes.
Contact : loana.borges-dias@glenat.com / 01 46 29 08 67
CES ENFANTS QUI NOUS VEULENT DU MAL
Dans Phénomènes, premier tome de la série Aurora, une gigantesque aurore boréale de couleur rouge apparait en 2025 au-dessus de l’Arctique et, à la vitesse de 835 km/h, fait le tour de la Terre en 24 h avant de disparaître. Au cours de cette journée, 222 000 enfants sont nés en divers points de la Terre. C’est quelques-uns d’entre eux, ainsi d’une petite fille dans la base scientifique polaire South Base Station dont, dans ce premier tome, on va suivre l’évolution pendant 11 ans. Des enfants très spéciaux, caractérisés par une intelligence bien au-dessus de la moyenne, ce qui réjouit mais aussi inquiète leurs parents car tous ces enfants ne pleurent pas, ne rient pas, et développent des capacités hors du commun, intellectuelle comme Jackland qui, à 6 sans, devient un champion d’échecs, ou physique, comme la petite Tiisetlo, capable au même âge de massacrer trois molosses. De plus, tous semblent totalement dénués de tout sentiment humain. Présentant son récit, Christophe Bec, dont on ne compte plus les scénarios, écrit : « Il y a des histoires qui vous tombent dessus, comme ça, sans raison apparente. C’est ce qui s’est produit avec Aurora. Un matin au réveil, toute l’histoire était dans ma tête. Était-ce la résultante de tout un tas d’idées emmagasinées depuis des années… ? » Pour répondre à la place de l’auteur, il se pourrait bien que oui car Bec, depuis sa première grande série, Prométhée, est obsédé par la fin de l’humanité, attaquée par des E.T. ou par elle-même (peut-être aussi a-t-il lu trilogie des Illumières de Neil Shusterman ?), ce qui se manifeste ici par un double flashforward aussi surprenant que sanglant daté de 2046 où, dans une grande entreprise et dans un centre commercial, deux massacres sont perpétrés par ce qu’on comprendra être deux des enfants de 2025 devenus adultes. Pour mettre en images les prémisses de cette nouvelle Apocalypse, Bec s’est appuyé sur Stefano Rafaele, qui l’accompagne depuis ses débuts de son style classique mais qui sait ne pas lésiner quand il le faut sur une violence exacerbée. Encore une série qui promet ! (Soleil).
LA GUERRE DE TROIE REVISITÉE
On connait l’histoire, sans forcément avoir lu l’Illiade d’Homère, qu’il ne faut pas prendre pour un récit historique, mais a été splendidement porté au cinéma par Wolfgang Petersen, sans oublier bien d’autres films. Ici, avec Wiloucha, les dernières heures de Troie, pour raconter la chute de cette ville mythique, que le scénariste Mikael Coadou préfère nommer Wiloucha selon l’alphabet cunéiforme du royaume Hittite, l’auteur opère un total contre-champ pour se centrer sur cet immense empire d’Asie mineure, à l’époque (1270 av. J.-C.) gouverné par le cruel empereur Hattusili, qui aurait refusé de porter secours à son allié le roi Priam, laissant la ville mythique succomber sous l’assaut des Grecs.Naturellement, l’épisode du fameux cheval imaginé par Ulysse est bien présent (cf. cette splendide page), mais c’est surtout les combines et les meurtres de cour qui occupent la majorité d’un récit annonçant, outre la fin des Troyens, celle de l’Empire hittite. Plus rigoureux historiquement que la plupart des autres récits sur le sujet, comme en témoigne la postface de Markus Egetmeyer, professeur de linguistique à la Sorbonne, cet album de 80 pages, riche en batailles où les têtes volent et le sang gicle, est magnifiquement illustré par Benjamin Blasco Martinez, que la palette de couleurs rouge-orangé d’Émilie Beaud met en relief. Le summum du péplum… (Petit à petit).
À VOS PLUMES !
Copie Gauche inaugure une collection de recueils de nouvelles d’anticipation visant à rassembler un vivier de pistes pour dessiner des lendemains. Et donc, un appel à textes ! Après une présélection, 50 textes seront envoyés à un jury qui en sélectionnera 5. Ces textes seront édités dans un recueil sous licence libre, et une campagne de financement participatif sera organisée pour distribuer le recueil. 5 % du prix du livre seront attribués à chaque personne ayant eu son texte sélectionné. Le premier recueil aura pour thème « Solarpunk », qui est un mouvement artistique, scientifique et politique encourageant une vision optimiste de l’avenir, tout en prenant en compte les préoccupations actuelles telles que le dérèglement climatique et les inégalités sociales.
Les textes sont à envoyer à l’adresse copiegauche@mailfence.com.
Jean-Pierre ANDREVON