Pour un Noël de bon goût : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/l-ecran-fantastique-tous-nos-projets-fantastiques
COUP D’ŒIL SUR LE CINÉMA D’HORREUR
«Aussi populaire soit-il, le cinéma d’horreur et d’épouvante a longtemps été négligé par la critique généraliste lors qu’il a pourtant donné naissance à des cinéastes de génie et à de nombreux chef-d’œuvre du 7e art ». C’est avec cette évidence, qu’il n’est pas inutile de rappeler, même aux lecteurs et lectrices de L’Écran Fantastique, que s’ouvre Abécédaire irraisonné du cinéma d’horreur et d’épouvante contemporain, panorama d’un demi-siècle du genre, que son auteur, Erwan Bargain, avoue être «une déclaration d’amour enflammée à ces œuvres qui ont terrorisé ou diverti plusieurs génération de cinéphiles avides de sensations fortes». Panorama, car cet ouvrage de 450 pages brasse aussi bien les réalisateurs, d’Alexandre Aja à Rob Zombie, que les films majeurs, d’Alien à Xtro, soit 90 entrées alignées par ordre alphabétique, ce qui en fait une anthologie où rien n’est oublié, y compris des personnalités peu connues, comme les sœurs jumelle Jen et Sylvia Soska (American Mary), ou des films rarement vus, ainsi de Saint Maud de Rose Glass, deux exemples prouvant que les femmes ne sont pas en reste dans l’exploration du genre. Après Gilles Penso et son Steven avant Spielberg, signalé la semaine dernière, voilà donc un second ouvrage émanant d’un de nos fidèles collaborateur, ce qui ne peut que nous réjouir (Ocrée).
UN COUPLE PAS COMME LES AUTRES
Il ne cesse de la poursuivre sur les toits nocturnes de Gotham après l’avoir surprise en train de dérober le contenu d’un coffre. Quand il la rejoint enfin, chez elle, ou l’attend son petit chat, tous deux peuvent enfin tomber le masque et s’embrasser fougueusement – et ce ne sera pas la dernière fois. Leur course, ce n’était qu’un jeu, celui du chat et de la souris, saut que la souris, ici, c’est le grand costaud, alors que le chat, la chatte plutôt, c’est elle, qui le connait bien, et peut tendrement se moquer de lui : « Tu es si doué si bien entraîné… mais sous la cape, sous le masque, tu es toujours le pauvre petit garçon riche dans le manoir sur la colline, l’enfant qui souffre d’être seul… ». On les a reconnus bien sûr : lui c’est Bruce Wayne, plus connu sous le nom de Batman, elle c’est Selina Kyle, autrement dit Catwoman. Revenant sur les relations contrariées du justicier et de la voleuse, le scénariste Tom King, mis en images par de nombreux graphiste, dont le virtuose Liam Sharp, égrène dans Batman Catwoman, sur pas moins de 432 pages, la vie intime du duo en quinze épisodes de leur vie intime, jonglant avec trois époques différentes de leur existence. La rencontre, mariage, la naissance d’une petite fille qui deviendra la nouvelle Catwoman, la vieillesse, l’inévitable mort du héros rongé par le cancer, Selina reprenant le flambeau en prenant moins de gants que son défunt mari qui, lui, ne tuait jamais, et bien sûr l’omniprésence maléfique du Joker orchestre un saga où les sentiments comptent beaucoup plus que les bagarres, mais où les surprises sont légions comme cette planche où le petit chat devenu gros de Selina saute un pingouin du Pingouin et l’égorge. Très sombre de récit comme de son exploitation graphique, riche magnifiques pleines pages, ce chef-d’œuvre est accompagné par Batman, le film 1989, l’adaptation du film de Tim Burton qui remit le chevalier noir sur les rails cinématographiques, par Dennis O’Neil et Jerry Ordway présenté en deux versions, couleur et noir et blanc (Urban Comics).
FICTION À NOUVEAU SUR LES RAILS
Nous avons récemment évoqué ici le renouveau de la mythique revue Fiction que les éditions du Mouton électrique ont repris sous son aile. Le n° 4 est près de sortir, avec à son sommaire pas moins de huit nouvelles, où il est question de jeu en ligne international, de bibliothèque du futur, de kaïju, de barbare, de vampire, de secret de la Commune et d’histoires qui déraillent, avec les plumes de Nicolas Labarre, Sonia Quémener, Raphaël Fazi, Timothée Rey, Sushina Lagouje, Nicolas de Torsiac, et l’imprévisible Henri Barbusse. On y lira aussi les chroniques personnelles d’André-François Ruaud, amateur éclectique de publications, et celles d’un dévoreur gourmet de littérature de l’imaginaire, Samuel Minne. Du côté des belles images, commençant par le collage de couverture créé par Jef Benech’, Francis Saint-Martin nous offre son interprétation oldschool des aventures de Fiction et Brian Merrant y assouvit sa fringale de kaïju. Quant au portfolio, il nous invite à découvrir l’immense talent illustrateur de John Bauer, en texte, en photos et en dessins, esquisses et tableaux.
On peut souscrire à l’ensemble des trois numéros de l’année ici :
https://www.moutons-electriques.fr/editeur/fiction-radical
LA BD DE LA SEMAINE : JODOROWSKY EN MAJESTÉ
Tout cinéphile a gardé dans un coin de sa mémoire El Topo, le fulgurant western psychédélique signé Jodorowsky. Aujourd’hui, plus de 50 ans après, parait une somptueuse bd de 96 pages, Les Fils d’El Topo, tome 3 : Abelcaïn, qui… mais laissons la parole à l’auteur : « À New York, en 1970, aucune salle de ciné « normal », ce cinéma industriel dont la seule finalité est de générer beaucoup d’argent, n’eut l’audace de projeter mon film. Sa première eut donc lieu à l’Elgin, un théâtre de quartier à tendance pornographique. Et ô miracle la salle se remplit et El Topo devint un film culte. Encouragé par mon succès, j’écrivis et voulus tourner Les fils d’El topo. Tous les studios d’Hollywood, qui me considéraient comme un extraterrestre, s’y opposèrent. Un jour je me dis : « Si je ne peux pas filmer mon scénario, peut-être puis-je en faire une bande dessinée ». Je patientai sans perdre la foi, jusqu’à ce qu’en 2016, je rencontre José Ladrönn… ». Résultat, une trilogie jodowskienne au centuple sur ces fils nommés Caïn et Abel, titres respectifs des deux premiers épisodes, et se conclue avec cet Abelcaïn qui, attention, n'est du début à la fin qu’une orgie sanglante où l’on remarquera particulièrement le supplice de Lilith, mutilée par le « Colonel » qui lui coupes le nez, les oreilles, les seins, la laissant vivre empaquetée de bandelettes comme une momie tragique. Le dessin de Ladrönn, qui possède la stupéfiante aisance d’un Moebius ou d’un Boucq, égrène ainsi la valse des machettes dans un album qui n’est certainement pas à mettre dans toutes les mains, mais qui, dans son genre, est un summum (Glénat).
DU NOUVEAU AU PASSAGER CLANDESTIN
Nous avons souvent parlé ici des éditions Le Passager clandestin, qui publie régulièrement de petits livrets d’une centaine de pages où sont rééditées les meilleures nouvelles, le plus souvent anglo-saxonnes, piochées dans les fonds des années 1950/1990 essentiellement. Le Passager nous proposent aujourd’hui une offre d’abonnements à leurs parutions 2023. En souscrivant à l’une de leurs cinq formules, il sera possible de préachetez, l’intégralité ou une sélection des prochaines parutions de la maison d’édition que vous recevrez directement dans votre boîte aux lettres. Écologie, science-fiction, essais… il y en a pour tous les goûts !
S’abonner, c’est non seulement apporter une aide financière à une maison d’édition indépendante pour ses publications et ses finances, mais également leur offrir un soutien moral, ô combien précieux. C’est grâce à la curiosité, à la fidélité et au soutien de ses lecteurs et lectrices que le passager clandestin tient la barre depuis une quinzaine d’années. Prochain ouvrage à paraître : « Tiny Tango » de Judith Moffet, pour la première fois traduite chez nous mais qui a rédigé une présentation de son texte, publié aux USA en 1989, spécialement pour cette édition. Il s’agit de l’apparition du sida, et dont nous reparlons…
Pour plus de détails sur les offres :
https://www.lepassagerclandestin.fr/nos-abonnements
L’OURS SORT DE SA TANIÈRE !
Pour Noël, ou juste un peu avant, les délicieuses éditions de l’ours nous propose un nouveau 22 pages à découper et monter : Pandemonium, signé Chrysostome Gourio.
Comme disait le très regretté Audiard : « Un con ça ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît. » Du coup, lorsque Patrick arriva aux Enfers que croyez-vous qu’il se passât ?
Chrysostome Gourio (mais c’est un pseudo), interprète en langue des signes et écrivain pour la jeunesse a reçu l’aval du grand Jean-Bernard Pouy pour écrire la jeunesse du héros de Dans les annales. pour un résultat réjouïssant.
Toujours 2 €, à commander à :
protonmail.com@replies.sendingservice.net
JEAN-PIERRE ANDREVON