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NEWS
HURLEMENTS
Un film de loup-garou classique dans un tout nouvel emballage
Le 3 février sera diffusé sur Netflix le norvégien The Viking Wolf (Vikingulven) de Stig Svendsen, un werewolf movie scandinave. Thale (17 ans) vient de déménager avec sa famille dans la petite ville de Nybo car sa mère a un nouvel emploi dans la police locale. Lors d'une fête sur la plage avec des jeunes locaux, un étudiant est brutalement tué et Thale est un témoin clé dans l'affaire. Qui ou quoi se cache derrière le meurtre ? Il y a de nombreuses indications qu'il pourrait s'agir d'un animal, peut-être un loup. Au cours de l'enquête, la mère de Thale - la responsable de l'enquête, Liv Berg - découvre qu'ils sont confrontés à quelque chose de très différent et d'inconnu. Au même moment, Thale commence à voir et à se comporter étrangement. Que se passe-t-il à Nybo à la prochaine pleine lune ?
À SORTIR EN SALLES
DOMINGO ET LA BRUME ***
(Domingo y la niebla). Costa-Rica/Qatar. 2022. Réal. et scén.: Ariel Escalante Meza.
SORTIE : LE 15 FEVRIER 2023.
Vivant dans les montagnes tropicales du Costa Rica, Domingo, un homme ayant perdu sa femme, s’oppose à des entrepreneurs désireux de racheter sa maison et ses terres afin de construire une autoroute. Ils délogent ainsi, avec leurs techniques d’intimidation, un à un les habitants de la région. Mais Domingo n’entend pas se laisser faire et compte bien lutter pour conserver sa demeure, hantée par un sombre secret…
Présenté dans la section Un Certain Regard à Cannes et projeté au dernier festival de Gérardmer, Domingo et la Brume appartient à la catégorie des films fantastiques néo-réalistes ayant un fort ancrage social. Cette appartenance à un cinéma de genre d’auteur va évidemment rebuter une partie des spectateurs. Quant aux autres, ils devront faire l’effort de s’immiscer dans l’univers étrange et inquiétant façonné par le réalisateur costaricain Ariel Escalante Meza, remarqué en 2016 avec son premier long-métrage El Sonido de las Cosas. En effet, cette œuvre, d’une certaine façon, se mérite car elle peut paraître quelque peu hermétique. Les premières minutes donnent ainsi le ton et façonnent une atmosphère vaporeuse où se mêlent naturalisme et fantastique. Le rythme du récit, volontairement lent et contemplatif, et la bande son, omniprésente, participent à ce sentiment. Succession de plans fixes, composition réfléchie du cadre, photographie soignée… Le cinéaste connait la grammaire cinématographique dont il se sert de manière sobre et dépouillée pour mieux dessiner la psychologie de son personnage principal. Un personnage principal formidablement interprété par Carlos Ureña, qui porte littéralement le film sur ses épaules et incarne avec conviction cet homme attaché à sa terre, à ses racines, et hanté par le fantôme de sa défunte épouse que traine la brume. Si certaines séquences sont un peu longues et répétitives, elles participent bizarrement au côté quasi hypnotique du métrage. Bref, voilà un film atypique, que certains pourront juger prétentieux, mais qui témoigne d’une réelle singularité.
Erwan BARGAIN
IN MEMORIAM
EDWARD PRESSMAN (1943 – 2023)
Une figure du cinéma indépendant américain
Disparu le 17 janvier dernier, Edward R. Pressman comptait parmi les producteurs les plus remarquables du cinéma indépendant américain et a contribué à lancer les carrières de nombreux cinéastes incontournables.
Brian de Palma, Terrence Malick, Abel Ferrara, Kathryn Bigelow, Oliver Stone… Nombreux sont les cinéastes ayant bénéficié de la confiance d’Edward R. Pressman, figure du 7e art américain qui, en un demi-siècle, a produit des œuvres qui, pour beaucoup, sont entrées dans l’Histoire. Né en avril 1943, à New York, Edward R. Pressman, après des études de philosophie et d’économie, débute dans l’industrie cinématographique dès la fin des années 60 en produisant les trois premiers longs-métrages de Paul Williams, dont Out of It et Le Révolutionnaire, tous deux interprétés par Jon Voight. Mais c’est en 1972, grâce à sa rencontre avec Brian De Palma que sa carrière prend un véritable tournant. Le réalisateur, qui sort d’une expérience désastreuse avec la Warner, cherche à se relancer grâce à un projet intitulé Sœurs de Sang, qu’il a co-écrit pour les comédiennes Margot Kidder et Jennifer Salt. Séduit par l’histoire, Edward R. Pressman accepte de produire le film qui recueille d’excellentes critiques lors sa sortie en salles en 1973, imposant du même coup le futur auteur de Body Double dans le paysage hollywoodien.
Quelques mois plus tard, après avoir aidé Terrence Malick à tourner son premier long-métrage, La Balade Sauvage, le producteur retrouve De Palma pour Phantom of The Paradise, devenu depuis un classique du cinéma Fantastique. Un cinéma Fantastique que le producteur abordera à différentes reprises comme en témoigne La Main du Cauchemar, métrage horrifique signé Oliver Stone, réalisateur avec lequel Pressman collaborera plusieurs fois, notamment sur Wall Street et sa suite. Durant les années 80, on retrouve son nom au générique de films tels Conan Le Barbare, de John Milius, Conan le Destructeur, de Richard Fleischer mais aussi de Mort sur le Grill, de Sam Raimi où il occupe les fonctions de producteur exécutif avec Irvin Shapiro. En 1990, il co-produit, avec Oliver Stone, le thriller Blue Steel, qui, après Aux Frontières de l’Aube, confirme le talent de Kathryn Bigelow. Au début des années 90, Pressman croise le chemin d’Abel Ferrara dont il produira quelques métrages parmi lesquels l’excellent Bad Lieutenant, avec Harvey Keitel. En 1993, il s’associe à Jeff Most pour produire The Crow, adaptation des comics de James O’Barr, dirigée par Alex Proyas qui effectue alors ses premiers pas à Hollywood. Le film, devenu tristement célèbre suite au décès de Brandon Lee durant le tournage, rencontre un franc succès un peu partout dans le monde. Pressman sera ainsi le producteur attitré des différentes suites cinématographiques de la franchise (The Crow : City of Angels, The Crow 3 : Salvation, The Crow : Wicked Prayer), de la série télévisée mais aussi de la nouvelle adaptation des bandes dessinée d’O’Barr, tournée par Rupert Sanders et attendue dans les salles courant 2023.
Sa capacité à passer des grosses productions à des projets plus modestes le conduit à œuvrer sur des titres comme Street Fighter : l’ultime combat, Judge Dredd, L’île du docteur Moreau mais également à soutenir des artistes farouchement indépendants tels Larry Fessenden (Wendigo) ou encore Werner Herzog (Bad Lieutenant : Escale à la Nouvelle Orléans). Parmi ses autres succès figure également American Psycho, transposition à l’écran du fameux roman de Bret Easton Ellis, distribuée en 2000. Culte pour de nombreux cinéphiles, ce thriller horrifique marque sa première collaboration avec la réalisatrice Mary Harron avec qui il travaillera, par la suite, sur The Moth Diaries, sympathique série B fantastique prenant pour décor une école de jeunes filles puis sur Dalíland, biopic sur Salvador Dalí, interprété par Ben Kingsley.
Producteur libre, audacieux et passionné, Edward R. Pressman aura, au cours de sa carrière, touché à tous les genres, avec la volonté de donner leur chance à de jeunes auteurs et de défendre un cinéma indépendant de qualité.
Erwan BARGAIN