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RENÉ LALOUX ET SA PLANÈTE SAUVAGE
Cela fait tout juste 50 ans que le premier long métrage de René Laloux, La Planète sauvage, était projeté au festival de Cannes, pour y recevoir le prix spécial du Jury, fait exceptionnel, l’animation n’y étant guère en cour, et de toute façon très peu usitée en France, puisqu’il faudra attendre 1980 et l’unique long de Paul Grimault, Le Roi et l’oiseau pour prendre la suite, Laloux pouvant se flatter d’avoir pu en réaliser trois (avec Les Maître du temps et Gandahar), la faveur du genre ne venant que tardivement, avec Jean-François Laguionie en particulier. Pour rendre hommage à un anime dont le souvenir ne s’est aucunement atténué, il fallait bien, écrit par le cinéaste Fabrice Blin avec la collaboration de Xavier Kawa-Topor, L’Odyssée de la Planète Sauvaqe, splendide album très richement illustré (notamment par les croquis préparatoires de Topor) de 230 pages, qui s’étend sur ce « monument de la pop culture » issu d’un chef-d’œuvre de la littérature française de sf (Stefan Wul), et dont l’univers visuel (Topor) et musical (Alain Goraguer) reste une source d’inspiration permanente. Laquelle a néanmoins buté, comme le racontent longuement les auteurs, sur nombre de déboires alimentant le tournage en Tchécoslovaquie durant lequel Topor s’est désisté au profit de travaux plus personnels, l’invasion russe de l’été 1968 et la mauvaise volonté du producteur Petr Kabr, qui ira jusqu’à signer la mise en scène de la version tchèque, privant Laloux de réaliser dix minutes prévues du film, dont on retrouve néanmoins ici les croquis et des fragments de story-board. Mais il faudrait tout citer d’un ensemble le plus complet possible dont le meilleur compliment à lui faire est qu’il nous pousse à voir et revoir La Planète sauvage (Capricci).
DISPARITION DU PÈRE DE ROCKET RACOON
Cocréateur du facétieux membre des Gardiens de la Galaxie Rocket Raccoon, du mercenaire de l'espace Lobo ou encore de Blue Beetle, récemment sur grand écran, l'Américain Keith Giffen est mort à l'âge de 70 ans. Né en 1952 dans le Queens, à New York, Keith Giffen ouvre sa carrière aux côtés de Bill Mantlo, avec un récit publié dans Marvel Preview #4, en 1976. Quelques mois plus tard, le duo donne naissance à un personnage aujourd'hui culte, Rocket Raccoon, extra-terrestre à l'apparence de raton-laveur. Dans les années 1980, avec Paul Levitz, Giffen travaille sur La Légion des super-héros (créée à l'origine par Otto Binder et Al Plastino dans les années 50), avec La Saga des ténèbres, un récit qui marquera les esprits des amateurs, où les membres de l'équipe super-héroïque y affrontent Darkseid, un des ennemis les plus redoutables du catalogue DC. Outre son trait si particulier, Keith Giffen est connu pour la dose d'humour et d'irrévérence qu'il prenait soin d'insuffler dans ses récits. En 1983, il donne ainsi naissance, avec le scénariste Roger Slifer, à Lobo, un mercenaire de l'espace massif et cogneur aux allures de motard, qui ira jusqu'à tuer le Père Noël... L’humour de Giffen se manifeste jusqu’au petit mot laissé par sa famille sur les réseaux sociaux: « Je leur ai dit que j'étais malade... N'importe quelle excuse pour ne pas aller à la New York Comic Con ! »
SIN CITY : LE RETOUR DE FRANK MILLER
On connait essentiellement l’Américain Frank Miller pour sa reprise en main de Batman en 1986 avec Dark Knight où, projetant le héros vieilli dans un proche futur, il en transforme totalement la personnalité, faisant de lui un justicier aigri, violent et peu regardant sur ses méthodes, y laissant une empreinte qui collera au Bat pour ne plus s’en détacher. Frank Miller possède l’avantage, rare, de pouvoir illustrer des scénarios débordant d’imagination et d’un suspense soutenu par un dessin éloigné de tout classicisme, en dynamitant les cases par un trait griffé qu’on croirait n’être qu’esquisses alors que ses mises en pages éclatées sont de véritables œuvres d’art graphiques en noir et blanc. Sin City (1991-92), chef-d’œuvre d’un auteur à qui l’on doit aussi, entre autres, Ronin, se présente comme un roman graphique du plus beau noir où, sur le modèle des polars de Dashiell Hammett et Raymond Chandler, il fait vivre en sept volumes les habitants tous plus tordus, corrompus, violents les uns que les autres de « la ville du péché », avec comme personnage principal Marv, colosse alcoolique au visage ravagé et où Miller, une fois de plus, use du noir et blanc de manière expressionniste. Originellement publié ici par Rackham au début des années 2000, la série, adaptée au cinéma en 2005 par Robert Rodriguez, Miller co-signant la mise en scène, voit enfin sa réédition avec, aujourd’hui, ses deux premier tomes, Sombres adieux et Une femme à se damner. Un choc pour l’esprit comme pour les yeux, qui bénéficie d’une nouvelle traduction, plus fidèle, due à Henry Loevenbruck. En même temps est réédité 300, lui en couleur, sur le sacrifice des hoplites spartiates face à l’invasion perse en 480 av. J-C, tel que publié en 1998 dans sa version comics, et connu aussi grâce au film de Zack Snyder (Huginn & Muninn).
LA NAISSANCE DES AVENGERS
La sortie, en 1961, du premier numéro de Fantastic Four, signé Stan Lee et Jack Kirby, lesquels, en compagnie de Steve Ditko, avaient donné naissance à l’univers Marvel, va être à l’origine d’un concept nouveau dans l’esprit du grand Stan : la création d’un groupe de super-héros connaissant déjà leurs aventure individuelles. Ce sera les Avengers, destinés à concurrencer la Justice League of America de la concurrence DC. L’album Avengers – les origines regroupe les cinq premiers pas du groupe, à commencer par l’initial The Coming of Avengers ! (septembre 1963), réunissant Ant-Man et la Guêpe, Hulk, Iron Man et Thor, auxquels se joindra vite Captain America sorti des glaces. Qui devront affronter divers méchants comme Loki, le Fantôme de l’espace qui prend forme humaine, ou les curieux hommes de lave surgis d’un volcan, ce qui n’empêchera pas Hulk de se coltiner constamment avec ses alliés, notamment Iron Man qui, sous la plume encore bien sommaire de Kirby, paraît bien engoncé dans une balourde armure dorée. Voilà donc une résurgence qu’on doit considérer avec nostalgie, en oubliant l’esthétique d’aujourd’hui (Marvel/Panini).
DUNE DE L’ÉCRIT À L’ÉCRAN
On ne présentera plus Dune, l’œuvre magistrale qui hissa Frank Herbert au tout premier rang des écrivains de SF et, jusqu’à aujourd’hui, l’œuvre de SF la plus lue au monde. En 1959, alors qu’il est censé rédiger un article sur les dunes sableuses menaçant la ville de Florence, dans l’Oregon, Herbert, passionné par le sujet, accumule tant d'informations qu'il décide d’en faire autre chose qu’un article. Ainsi nait le projet de Dune, qu’il mettra six ans à boucler, inspiré tant par les peuples du désert que par la saga martienne d’Edgar Rice Burroughs. Publié en deux parties dans la revue Analog en 1963 et 1965, le texte, d’une longueur inhabituelle pour l’époque, est rejeté par près de vingt éditeurs avant d'être finalement accepté par Chilton, une petite maison d'édition de Philadelphie qui lui offre une avance de 7 500 dollars. Et c’est le succès avec à la clé le prix Nebula en 1965, et Hugo l’année suivante. On connait la suite, dont l’adaptation rêvée par Jodorowsky et qui ne se fera pas tout en étant plus célèbre chez les cinéphiles que si le film avait réellement existé, le métrage tout à fait honorable de David Lynch en 1984, deux miniséries TV et enfin, fin 2022 l’arrivée sur nos écrans le premier volet de la version monumentale en deux parties de Denis Villeneuve. C’est ce que nous raconte dans Dune, un chef-d’œuvre de la science-fiction, en 330 pages très documentées, notamment d’après les mémoires de Brian Herbert sur son père, Nicolas Allard qui n’oublie pas d’insister sur le côté écologiste d’un auteur soucieux de l’environnement, de cette « formidable ode adressée eux femmes », ni de l’empreinte qu’a laissé l’œuvre, visant en en particulier les Star Wars. Bref, tout ce qu’on a pu vouloir savoir sur un roman inoubliable… et ses suites (Pocket).
HARRY POTTER S’EXPOSE À LA GALERIE GALLIMARD
La Galerie Gallimard, située au 30, rue de l'Université à Paris, donne rendez-vous aux passionnés du Monde des Sorciers du 27 octobre 2023 au samedi 9 mars 2024, pour une exposition d'illustrations sur Harry Potter et Les Animaux fantastiques. La House of MinaLima est une galerie et une boutique née en 2016 à Londres, qui expose et vend le travail de Miraphora Mina et Eduardo Lima, les designers graphiques des films Harry Potter et Les Animaux fantastiques. L'enseigne offre une plongée dans l'univers visuel des films avec des expositions d'affiches, de cartes, de livres et d'autres objets graphiques. Cette exposition accompagne la publication, chez Gallimard Jeunesse, de deux premiers titres illustrés par le duo de graphistes, une boutique temporaire étant aménagée à la Galerie Gallimard à l'occasion de l'exposition
Jean-Pierre Andrevon