Folie des mangas ? Découvrez l'encyclopédie des Animés !
Mickey et Pat Hibulaire revisitent un moyen-âge plein de dragons et de trésors
ANIMELAND SPÉCIAL
Qui ne connait Animeland ? Ce magazine dédié à l’anime japonais existe depuis 30 ans, et a publié pas moins de 4OO numéros avec l’objectif de démocratiser l’animation japonaise, de la faire connaître au plus grand nombre. Ce but étant atteint, la revue passe à la vitesse supérieure avec le volume 1 de l’Encyclopédie des animés, présentée ainsi par son directeur Cédric Littardi : « Nous avons voulu cette encyclopédie informative à la fois sur les titres mais aussi sur l’histoire, avec de nombreuses indications sur les contexte historiques relatives non seulement au Japon mais aussi à la réception de certaines production en France ». D’où ce volume de 112 pages (premier d’un projet ayant pour ambition de lister de manière exhaustive l’ensemble de l’animation japonaise), qui va de 1963 avec la création d’Astro, le petit robot (Tetsuwan Atom) à 1979 et Le Châeau de Cagliostro de Miyazaki, chaque film ou série étant clairement présenté avec une illustration. À suivre, donc (Ynnis).
MICKEY MOUSE RIDES AGAIN !
Dans Mickey et les Mille Pat, nous sommes en plein moyen-âge, quelque part enfouie dans le labyrinthe d’une forêt sans âge se trouve la maison de Mickey, où notre fameuse souris, vit d’amour, de calme, d’eau fraîche et de cueillette. Parfois, Minnie l’invite à pique-niquer, ou alors Dingo – Dingo-le-sanguinaire comme il aime aussi se faire appeler – lui demande de devenir son écuyer... Des aléas inévitables et relativement innocents en règle générale, même quand les sortilèges du vieux sorcier célibataire Clodomir viennent s’y mêler... Et lorsqu’un jour Pat Hibulaire apprend que le dragon du coin garde auprès de lui un trésor inestimable, c'est une toute autre histoire ! Pat parvient à s'emparer d’une potion démultiplicatrice et se plie en bien plus de quatre pour obtenir les montagnes d’or entourant le monstre cracheur de feu.
Jean-Luc Cornette au scénario et Thierry Martin au dessin donnent en 80 pages vie à Mickey dans quatre aventures connectées, qui charment par leur naïveté et leur sens de l’autodérision. Un nouveau petit chef-d’œuvre graphique et narratif dans la série des créations originales que les éditions Glénat, avec l’autorisation de la maison-mère du grand Walt, savent nous donner depuis quelques années…
LA BIBLE DE RÉFÉRENCES DES ADAPTATIONS DE JEUX VIDÉO AU CINÉMA !
Gaming Goes to Hollywood, de Claude Gaillard, John Prate et Olivier Lehman nous convie à explorez les interactions qu’entretiennent le 7e art et les jeux vidéo : des premières tentatives dans les années 1970-1980 aux récents blockbusters hollywoodiens, en passant par les séries TV animées, les expérimentations asiatiques, les essais français et même les séries B (ou Z) exploitant le genre. Tron, Resident Evil, Doom, Pixels, Double Dragon, Super Mario Bros. ou plus récemment Tomb Raider, Monster Hunter et Mortal Kombat sont quelques-unes de ces œuvres qui ont créé des ponts entre deux mondes, deux imaginaires, deux publics se partageant la planète geek.
Richement illustré, ce livre, hardcover et grand format, inclut également une vingtaine d’interviews de réalisateurs et acteurs ayant œuvré dans le genre, parmi lesquelles Paul W.S. Anderson, Milla Jovovitch, Christophe Gans, Alicia Vikander, Takashi Miike, Uwe Boll... Une édition collector, disponible sur le site de l'éditeur et en librairie, sera également disponible : limité à 1 000 exemplaires, le coffret contiendra le livre original de 304 pages, et un second livre cartonné de 100 pages intitulé Back to the Games, qui compile une sélection des meilleures publicités et flyers d’époque sur les adaptations de films en bornes d’arcade et jeux vidéo (Omaké Books).
FAHRENHEIT 451 REVISITÉ
Qui a écrit: “Comment analyser la méfiance instinctive que m’inspire les fanas de la science-fiction ? Je ne puis m’empêcher de penser qu’il faut bien de la sécheresse, de l’insensibilité et de la pauvreté d’imagination pour s’en aller chercher du côté des Martiens une fantaisie, une poésie, une émotion qui sont chez nous, sur Terre, à portée de la main, du regard, du cœur » ? Un jeune critique des Cahiers du Cinéma qui, pourtant, une douzaine d’années plus tard, réaliserait l’adaptation du chef-d’œuvre de Ray Bradbury lequel, enchanté du résultat, lui écrira par télégramme : « Comme c’est rare pour un écrivain, de renter dans un cinéma et de voir son propre roman adapté à l’écran aussi fidèlement et de façon si captivante. Stop. Truffaut m’a offert une nouvelle forme artistique de mon œuvre en préservant l’esprit de l’original. Je lui en suis profondément reconnaissant ». On trouve ces renseignements, et bien d’autres, dans le superbe album retraçant la carrière du cinéaste : François Truffaut - film par film, par Christine Masson et Laurent Delmas, 240 pages grands format illustré de magnifiques photos souvent pleine page. Un must qu’aucun cinéphile ne voudrait manquer (Gallimard).
LA SERVANTE ÉCARLATE, NOUVELLE ADAPTATION
Inutile de rappeler le thème de la sombre dystopie de Margaret Atwood (1985), d’autant que son adaptation télévisée de Bruce Miller, démarrée en 2017 et poursuivie en tétralogie devrait être dans toutes les mémoires. C’est une partie de ce récit qui vient d’être adaptée sous forme de roman graphique par la canadienne Renée Nault, dans un album de près de 300 planches. Était-ce bien utile ? Pas de doute que la synthèse de l’histoire de la Servante Defred a été intelligemment ramassée, rien n’y manquant de primordiale, la fin en points de suspensions
permettant de laisser le lecteur qui ne connaitrait pas l’ouvrage sur un suspense bienvenu. On peut être plus critique sur l’aspect graphique de l’adaptation, René Nault ayant opté pour un trait stylisé, à la limite du sommaire, où éclate néanmoins le rouge des robes des Servantes sur des décors ébauchés, des séquences comme un accouchement difficile ou celle du « Salvaging », où un coupable de sédition est livré à la foule étant très impressionnantes. Mais devant le visage fade de Defred, on ne peut s’empêcher de penser à Elisabeth Moss dans le rôle. Chacun jugera (Robert Laffont).
GÉRARD KLEIN EN 1230 PAGES
Nous ne ferons pas l’injure à nos lecteurs de présenter Gérard Klein, un des hommes qui a fait la SF française depuis plus de 60 ans, non seulement comme auteur bien sûr, mais comme créateur de collections (dont la plus que célèbre Ailleurs et demain de chez Robert Laffont, qui nous fit connaître Dune) ainsi que comme critique, essayiste, préfacier, où ce grand connaisseur pu délivrer son amour comme son avis affuté sur maints livres et auteurs. Pour la collection qu’il dirigea au Livre de Poche (y compris la Grande Anthologie de la Science-Fiction) entre 1986 et 2018, il accompagna ainsi de son savoir quelques 300 titres. Ce sont ici 120 d’entre elles qui ont été réunies par ces infatigables chercheurs que sont Ellen Hertzfeld et Dominique Martel (dits les Quarante-deux), où l’on trouve aussi ses réflexions sur robert Silverberg que Brian Aldis, sur André Ruellan que sur… lui-même. Un ouvrage qui n’a pas d’équivalent, et qui n’est pas réservé qu’aux seuls fans ou spécialistes de la SF mais, comme il y est écrit : « …pour tous les curieux qui souhaitent découvrir sa richesse, sa puissance, sa diversité et son importance dans la littérature contemporaine » (Le Livre de Poche).
Puisqu’on en est aux bonnes lectures de SF, signalons la réédition en poche de La Cité de l’orque de Sam J. Miller, précédemment paru en 2019 dans l’excellente collection “Imaginaire” de chez Albin Michel. Au XXIIe siècle, suite à la montée des eaux, nombre de zones côtières ont été englouties, alors de des villes flottantes ont été édifiées. Et c’est sur Qaanaaq, au nord de l’Island, qu’arrive un jour une femme mystérieuse accompagnée d’un ours polaire et d’un orque. Plus poétique que réellement écologique, une fable dont l’auteur, dont c’était le premier roman, est considéré comme une des grandes révélations de ces dernières années (Le Livre de Poche).
DU CÔTÉ DES COMICS
Sur un scénario d’Anne Toole et un dessin d’Ann Maulina, Horizon Zéro Down (tome 1) nous transporte mille ans après notre époque. Horizon est une Terre pleine de splendeurs naturelles et de ruines oubliées, où des créatures robotisées impressionnantes peuplent le monde tandis que les humains organisés en tribus primitives luttent pour survivre. Au lendemain d’une bataille titanesque qui a presque ravagé la capitale Méridian, Talanah, l’une des plus grandes chasseuses de machines du pays, peine à trouver sa place dans l’effort de reconstruction. Pire encore, Aloy, son amie de confiance, s’est volatilisée. Lorsqu’une nouvelle menace émerge dans l’arrière-pays, elle doit décider de la meilleure façon de servir sa tribu, ses amis et elle-même. Ce premier tome ouvre la trilogie se déroulant après les événements d’Horizon Zero Dawn, le jeu vidéo acclamé par la critique et les joueurs (Mana Books).
Les éditions Bliss, porte-image de Valiant, refont surface avec pas moins de trois albums, chacun de 250 pages en moyenne. Le premier d’entre eux, Bloodshot (tome 3) nous permet de retrouver ce surper-héros increvable puisque créé en laboratoire et dont le corps garni de nanites le dote de la faculté de reconstitution immédiate de ses organes, même quand son corps n’est plus réduit qu’à tronc. Sur un scénario dû à Tim Seely non dénué d’humour (la ville dévastée par les « cafarzillas », ce méchant traité de « Jared Leto au rabais ») et un dessin dynamique à souhait de Marc Maling, une suite de péripéties bien entendue irracontables. Rai, récit complet, voit le protecteur du Néo-Japon de l’an 4002 se débattre sur Terre après la chute de cette nation satellitaire. Là encore une suite de combats à en perdre le souffle, notamment contre des légionnaires romains positroniques et des dinosaures tout aussi artificiels. Sur un scénario de Dan Abnett, les dessins d’une extrême précision de Juan José Ryp font merveille. Psi-Lords enfin (Fred van Lente au scénario, Renato Guedes au dessin) opte pour une approche SF plus classique puisqu’on y voit, dans un vaisseau-prison alien (nommé Octavia Butler, les fans apprécieront), quatre Terriens (un Blanc, une afro-américaine, deux asiatiques) se réveiller sans mémoire, s’apercevant qu’ils sont chacun dotés de pouvoir extraordinaires. Mais qui sont les Starwatchers qui les retiennent prisonniers et quel va être leur rôle dans la galaxie ? Au total, quelques heures de lecture à vous donner le vertige, ce qui n’étonne pas de la part de cette firme qui en remontrerait à Marvel.
Jean-Pierre ANDREVON