Enfin vacciné, Radu, le vampire de "Subspecies" reprend du service dans un prequel !
Et puis, "Candyman" contre les hipsters, le remake de trop ?
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LA NAISSANCE D’UN VAMPIRE
Au printemps va se tourner Subspecies V : Blood Rise, le cinquième film de la série Subspecies. "Comme vous le savez, nous préparons – depuis un certain temps – le film", déclare le producteur Charles Band. "Il devait être tourné en Croatie au début de l’année dernière, 2020, et bien sûr, cela n’a pas pu se à cause de la Covid. Mais nous sommes de retour maintenant ; en avril probablement, au plus tard en mai, aura lieu le tournage. Ted Nicolaou est à nouveau aux commandes". Ce film fait partie des "Deadly Ten" de Full Moon, à savoir 10 longs-métrages que le studio prévoit de produire dans l’année, ce qu’il n’avait pas fait depuis les années 90. Il s’agit d’une préquelle de la série Subspecies, dont le dernier, Subspecies : The Awakening, était sorti en vidéo en 1998.
Couvrant 500 ans dans la vie du vampire Radu Vladislas, cette préquelle raconte la mutation de Radu d’un noble guerrier de l’Église en une créature dépravée de la nuit. Volé par des croisés la nuit de sa naissance, il n’a aucune connaissance de sa lignée : sa mère est un démon, son père, un vampire. Formé et exploité par une confrérie de moines mystiques pour tuer tous les ennemis de l’Église, le destin le ramène une nuit au château de son père…
UN MONSTRE À LA MAISON
À mi-chemin entre la terreur psychologique et le conte gothique, l’ibérique El Paramo, qui marque les débuts de David Casademunt, sera diffusé sur Netflix le 26 janvier. Le film se situe à un moment vague du XIXe siècle en Espagne. Lucia et son fils vivent loin de la société dans un lieu où il n’y a presque pas de vie. La petite unité familiale formée par la mère et le fils ne reçoit pratiquement pas de visiteurs, et leur objectif est de développer une existence paisible. Au début, ils réussissent, mais l’apparition d’une créature mystérieuse et violente qui commence à hanter leur petite maison mettra à l’épreuve la relation qui les unit. Ce petit conte d’horreur minimaliste, dans la lignée des œuvres de Guillermo del Toro situées lors de la guerre civile espagnole, vient d’être présenté avec succès au Festival de Sitges, qui se déroule actuellement.
MÈRE PAR PROCURATION
Coproduction Pérou/Chili/Espagne/Argentine/USA, Distancia de recate (Fever Dream), de Claudia Llosa, tourné à Santiago du Chili, diffusé ces jours prochains sur Netflix, est l’adaptation du best-seller "The Rescue Distance" de Samantha Schweblin.
Une femme nommée Amanda est frappée, loin de chez elle. Un jeune garçon nommé David l’interroge, essayant de la faire se souvenir. Elle n’est pas sa mère, il n’est pas son fils. Alors que son temps presse, il l’aide à démêler une puissante et obsédante histoire de jalousie obsessionnelle, un danger invisible, et la puissance de l’amour d’une mère pour son enfant.
FACE AU BIOTERRORISME
Adapté de la célèbre série de jeux vidéo de tir tactique en ligne de Tom Clancy, The Division, en préproduction, a pour covedettes Jake Gyllenhaal et Jessica Chastain, le film étant dirigé par Rawson Marshall Thirber, d’après un scénario de Rafe Judkins. Dans un futur proche, lors d’un Black Friday à New York, des bioterroristes libèrent une souche modifiée de la variole appelée le "poison vert" sur plusieurs lots de billets de banque. Il en résulte que la maladie se propage rapidement et que la société new-yorkaise s’effondre, entraînant l’activation de la Division Stratégique de la Patrie. L’objectif principal de cette division est de maintenir la paix et de restaurer la société pendant que les scientifiques travaillent sur un remède. De multiples factions se soulèvent et luttent pour prendre le contrôle de la ville, comme les détenus évadés appelés Rikers, des Nettoyeurs qui sont des agents d’assainissement mobilisés tentant d’éradiquer eux-mêmes la maladie par le feu, ou encore le Last Man Battalion – une entreprise militaire privée initialement embauchée par des millionnaires de Wall Street et composée de mercenaires et d’agents de la division. La première vague de la Division Stratégique ayant été exterminée, certains de ses membres étant même passés dans les rangs d’autres factions, c’est à la deuxième vague de s’assurer que l’ordre soit rétabli.
VOD
THE MORTUARY COLLECTION ***
USA. 2019. Réal. et scén.: Ryan Spindell. (Microsoft, Apple TV, Google, Orange, YouTube, Amazon)
Une jeune fille, Sam, se présente dans un funérarium en quête d’un emploi. Là, l’étrange maître des lieux, Montgomery Dark (excellent Clancy Brown), lui présente les lieux, occasion pour lui de raconter autant d’histoires sinistres autour de ses "clients", et surtout des raisons qui les ont envoyés dans ce terminus. Soit cinq histoires morbides, réunies par un fil rouge, le tout imaginé par Ryan Spindell, récompensé pour ses courts-métrages dans de nombreux festivals (Chicago Horror Film Festival, Fantastic Fest, San Diego Comic-Con…). Cette anthologie, où le gore ne se prend jamais au sérieux, flirtant souvent avec la comédie sans tomber dans la parodie, rappelle les meilleurs moments des Contes de la crypte et autre Creepshow, réussissant le pari de proposer quatre histoires variées et un fil rouge intéressant, sans tomber dans le piège du remplissage. L’avantage d’avoir un unique réalisateur, et de ne pas coller bout à bout une collection de courts épars (seul The Babysitter Murders est repris ici). Cette égalité en termes de photographie se retrouve dans celle de la narration, présentée comme un vrai menu, à commencer d’un hors-d’œuvre où une femme se retrouve enfermée dans des toilettes en compagnie d’une créature cauchemardesque. Suit la cocasse histoire d’un étudiant qui ne respecte pas ses conquêtes et va se retrouver dans une situation pour le moins délicate. Le troisième volet, très sanglant et gore, voit un homme désespéré de devoir s’occuper son épouse totalement catatonique depuis des années, et qui pense l’empoisonner pour se libérer de cette charge. Enfin, on (re)découvre son court-métrage The Babysitter Murders qui s’amuse de l’image du tueur à la Mike Myers pour mieux le réinventer. La conclusion du fil rouge elle-même est amusante et plutôt surprenante, ce qui clôt cette très sympathique anthologie horrifique où l’on ne s’ennuie pas une seconde.
Yann Lebecque
FILMS SORTIS
CANDYMAN **
USA. 2021. Réal.: Nia DaCosta.
Prononcez cinq fois son nom devant un miroir, et Candyman apparaîtra pour vous tuer avec le crochet qui lui sert de main. Telle est la légende urbaine qui excite plus qu’elle n’affole les habitants de Cabrini Green, un ghetto en plein cœur de Chicago. Un peu tombées dans l’oubli, Anthony McCoy, peintre en panne d’inspiration, veut mettre les légendes autour de ce croque-mitaine au centre de son travail. Après sa première exposition, des meurtres sanglants surviennent, des crimes atroces que personne ne sait expliquer…
Malgré de bonnes idées de mise en scène, cette suite au Candyman de 1992 tombe rapidement à plat. Ses personnages idiots incapables de remarquer de grossières coïncidences, la répétition à l’identique de son dispositif horrifique et son écriture balourde ennuient. Le plus regrettable est que le propos de fond – une diatribe antiraciste, anti-flics et pro Black Lives Matter – est plutôt bien amené, c’est d’ailleurs la seule qualité du film. La satire du milieu de l’art contemporain est gentillette, les scènes supposément horrifiques font à peine hausser le sourcil et les incohérences du scénario agacent. Ne reste à la fin qu’un goût de pas assez, celui des œuvres à fort potentiel mais qui n’est jamais transcendé. Pour un film d’horreur à suspense, les surprises comme les frayeurs sont trop rares, voire inexistantes. À trop vouloir multiplier les pistes de réflexion, Candyman finit par se perdre et survoler son sujet. De ce fait, le long-métrage fait l’effet d’un fourre-tout, amas de thèmes qui n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres. Heureusement, Yahya Abdul-Mateen II confirme le talent aperçu notamment dans Watchmen et Aquaman. Son rôle d’artiste opportuniste peu à peu rongé par la légende qu’il a réveillée est brillamment interprété. Il arrive à donner corps à la folie qui gagne le protagoniste à mesure que le monstre au crochet envahit Cabrini Green.
Nathanaël Bentura