En Thaïlande, les enfants sont terrifiés par les fantômes
Aux USA, des prêtres maléfiques s'emparent d'une orpheline.
FILMS EN VOD
THE WHOLE TRUTH **
Thaïlande. 2021. Réal.: Wisit Sasanatieng. (Netflix)
Pim et Putt, une sœur et son frère lycéens doivent se résoudre à aller vivre chez leurs grands-parents qu’ils n’ont jamais vus après que leur mère a été victime d’un accident de la route l’ayant plongée dans un profond coma. Là, ils découvrent un trou dans un mur de la maison qu’ils semblent être les seuls à voir. Lorsqu’ils regardent à l’intérieur, l’inquiétant fantôme d’une petite fille difforme crachant du sang leur apparaît. Ils sont bientôt hantés par cette apparition cauchemardesque, et Putt tombe peu à peu malade…
The Whole Truth est le dernier long-métrage en date du réalisateur thaïlandais Wisit Sasanatieng qui avait signé en 2000 le flamboyant et kitsch Les Larmes du tigre noir, suivi par trois films d’horreur diversement accueillis par la critique. Ici, il mélange enquête policière, quête du passé et fantômes au sein d’une intrigue qui traîne en longueur et ne parvient jamais à faire réellement peur. Certes, le revenant est plutôt réussi, mais il évoque bien des comparses apparus dans d’innombrables films asiatiques du genre et diablement plus convaincants. Sans doute qu’une demi-heure de moins aurait permis à l’ensemble d’être plus nerveux et efficace.
DARLIN’ **
USA. 2019. Réal. et scén.: Pollyanna McIntosh. (Freaks On)
Une nuit, une femme à demi sauvage dépose sa fille adolescente devant la porte de l’hôpital. Cette dernière est nue, couverte de saleté et ne parle pas. L’Église qui finance l’établissement s’intéresse à cette "enfant de la nature", rare spécimen d’adolescente n’ayant rien connu de la société et de la civilisation, et charge un évêque de faire son éducation pour la transformer en une bonne chrétienne. Mais dehors, "The Woman" cherche son rejeton, et ne recule devant aucun excès de violence pour la retrouver coûte que coûte…
En s’emparant du personnage de femme sauvage imaginé par Jack Ketchum et adapté dans Offspring, avant de réapparaître sous la direction de Lucky McKee dans The Woman, Pollyanna McIntosh reprend l’un de ses rôles les plus marquants, laissant ici la place principale à sa fille, Darlin’, qui va à son tour découvrir la violence que la société impose aux femmes, notamment à travers le patriarcat de l’Église. On n’échappe pas à la pédophilie des prêtres, à l’endoctrinement de la religion et aux laissés pour compte survivant comme des marginaux. Le propos est martelé sans aucune finesse, et le film hésite parfois quant au ton à adopter, entre premier degré et humour décalé. Ce premier long-métrage manque ainsi d’un juste équilibre, d’une trame plus forte, et d’une utilisation de la violence plus efficace et justifiée. La jeune Lauryn Canny (L’Épreuve avec Juliette Binoche) s’avère pour sa part convaincante de bout en bout, mais ne suffit pas à rendre le tout aussi frappant que la réalisatrice l’aurait visiblement souhaité.
GREEN SNAKE **
(Bai She 2 : Qing She jie qi) Chine. 2021. Réal.: Amp Wong. (Netflix)
Alors que Verta et sa sœur Blanca décident d’attaquer le temple d’un puissant moine bouddhiste dont elles réprouvent les pratiques, mais ce dernier, trop puissant pour elle, enferme Blanca dans une pagode magique, et bannit Verta dans une ville parallèle, Asuraville, peuplée de créatures mythiques. Là, la jeune femme découvre un univers chaotique balayé par des calamités divines drainant dans leur sillage des hordes de démons. Aidée par Simon, un humain, elle rejoint son armée opposée à celle de monstres à tête de taureau et de cheval, dans une guerre de domination sans fin. Verta fera tout pour fuir ce monde et retrouver Blanca…
Que voilà un dessin animé compliqué à suivre ! Basé sur la philosophie bouddhiste, il nous parle de karma et de réincarnation, le tout baigné dans une atmosphère apocalyptique et surexcité, évoquant l’improbable rencontre entre Mad Max et un jeu vidéo de Super Sayian. On peine à suivre les enjeux dans ce maelström de combats titanesques et de ville au bord du chaos, où la mort et la trahison sont omniprésentes. L’autre problème tient au choix discutable de Netflix de proposer ce film aujourd’hui, alors qu’il s’agit de la suite de White Snake, qui ne sera distribué dans les salles françaises qu’au mois de février. Cela n’excuse pas l’intrigue assez plate, les personnages unidimensionnels et le recours systématique à des séquences d’action pour combler les vides, le tout s’étirant sur plus de deux heures. Une fois de plus, le fond l’emporte sur la forme.
THE WEREWOLVES OF THE THIRD REICH *
USA. 2017. Réal.: Andrew Jones. (Netflix)
En 1944, quatre soldats américains en fuite après avoir échappé à la police militaire croisent la route du Dr Mengele sur le point de créer des loups-garous nazis afin de gagner la guerre. Le réalisateur de films d’horreur oubliables (Robert, Cabin 28) et du très mauvais Bundy and the Green River Killer déjà proposé par Netflix signe ici un autre très mauvais film. En mélangeant films de lycanthropes et film d’aventures façon Inglorious Bastards avec un budget risible limitant le casting à une dizaine d’acteurs, Werewolves of the Third Reich parvient à se montrer aussi ridicule qu’interminable. Le fait que les loups-garous n’apparaissent que brièvement au bout d’un heure, avec des maquillages risibles, et ne soient que deux, finit de cantonner le film à la série Z, même pas assez mauvaise pour en devenir divertissante.
ENTITY PROJECT **
USA. 2019. Réal.: Jandae Percem. (Amazon)
Un groupe d’amies loue une maison réputée hantée pour avoir été le lieu de séances d’exorcismes et abriter une collection d’objets renfermant des entités démoniaques. Sur place, elles seront peu à peu victime d’une influence satanique, mais resteront pour réaliser leur documentaire, malgré les avertissements d’un prêtre. Le scénario d’Entity Project, de l’actrice Jandae Percem, qui occupe le rôle principal et le poste de réalisatrice, est celui d’un classique found-footage, mais le scénario et la mise en image en font l’un des représentants les plus indigestes du genre, pourtant coutumier de la médiocrité. Les personnages n’ont aucune épaisseur, les dialogues aucun intérêt, les cadrages aucune technique et l’ensemble se résume à une très longue improvisation d’actrices peu douées pour l’exercice pour une histoire réelle n’excédant pas la durée d’un très bref court-métrage. S’il y a quelque chose entre ces murs, ce n’est certainement pas la peur, grand absente de cette catastrophe.
ROBERT
G.-B. 2015. Réal.: Andrew Jones. (Amazon)*
Jenny et Otto décident de renvoyer leur femme de ménage Agatha car celle-ci montre des signes de démence. Avant de partir, cette dernière offre à leur fils une poupée, Robert, qui est possédée par un esprit maléfique. Les agissements du jouet deviennent de plus en plus inquiétants, à mesure que son attachement avec l’enfant va grandissant…
Sur un thème très classique du cinéma d’horreur, Andrew Jones, habitué des mauvais films, manque une fois encore sa cible, la faiblesse évidente du budget imposant de plus une photographie très plate, une prise de son épouvantable, des effets spéciaux amateurs, n’aide en rien le scénario habité par des personnages sans intérêt ni logique.
THE LAST HOUSE ON CEMETERY LANE
G.-B. 2015. Réal.: Andrew Jones. (Amazon)*
John Davies, scénariste de film d’horreur en panne d’inspiration, décide de passer quelques jours dans une maison isolée, mais apprend, lors de son arrivée, qu’il n’y vivra pas seul. En effet, une vieille femme aveugle vit dans le grenier qu’elle ne quitte jamais. Cette présence ne devrait pas lui poser de problème. Hélas, bien vite, des événements étranges ne tardent pas à se produire, à commencer par le tourne-disque qui se met en route toutes les nuits, ou des cauchemars récurrents. John fait rapidement connaissance d’une charmante voisine, Cassie, et une relation se noue entre eux…
Voici l’un des premiers films du (trop) prolifique Andrew Jones, qui illustre un thème archi classique sans grande originalité et sans jamais provoquer le moindre sentiment d’angoisse. On suit un soap opera sans surprise, jusqu’à une conclusion grand-guignolesque…
Yann LEBECQUE