Dragon Ball, orphelin de son auteur, Akira Toriyama
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DÉCÈS D’UN GRAND DU MANGA
Le mangaka Akira Toriyama, créateur notamment des séries mondialement connues Dragon Ball et Dr Slump, est mort à l'âge de 68 ans, ont annoncé sa maison d'éditions et son studio, vendredi 8 mars. Né à Nagoya en 1955, Akira Toriyama était avant tout connu pour le manga Dragon Ball, créé en 1984 et contant la vie et les aventures du prodige des arts martiaux Son Goku depuis son enfance. Il était librement inspiré du roman chinois du XVIe siècle La Pérégrination vers l'Ouest. Le manga s'est vendu à au moins 260 millions d'exemplaires dans le monde selon le site spécialisé Mangazenkan. Il a engendré de nombreuses adaptations à la télévision, au cinéma ou en jeu vidéo et connu de nombreuses suites comme Dragon Ball Z ou plus récemment Dragon Ball Super.
GARE AUX EXTRATERRESTRES !
Un symposium de préparation à l’arrivée des extraterrestres va se tenir au Zénith de Limoges du 16 au 18 mars. D’où trois jours de conférences «galactiques» organisées par l’association Alliances célestes, et qui accueillera près de 3 000 personnes venues assister aux conférences de 12 intervenants pour «mieux comprendre les nouveaux paradigmes liés à ces rencontres extraterrestres bienveillantes». Mais attention, Alliances célestes est une émanation de la mouvance soucoupiste, une branche de l’ésotérique New Age apparue dans les années 1950 aux Etats-Unis, un courant de croyance selon lequel des entités extraterrestres bienveillantes entrent en contact avec des humains ou s’incarnent sur Terre sous une apparence humaine pour libérer les Terriens de l’emprise d’extraterrestres malintentionnés, comme les reptiliens. Ces Théories complotistes couplées à des cours de bien-être, «de l’hypnose quantique» et des pratiques chamaniques peuvent laisser craindre des risques d’endoctrinement de personnes vulnérables». Dérive sectaire à craindre, alors, d’autant que l’association Alliances célestes a de nombreux liens avec les sphères complotistes New Age et des théories d’extrême droite ? Ce qui précède n’est qu’une info que les amateurs de sf prendront avec le sourire… tout en restant vigilants.
VIKINGS SANG POUR SANG
La petite Solveig, fille de paysans, est brusquement, parce qu’elle a hérité d’une amulette magique, la proie d’une transe qui la pousse à aller retrouver le Père-de-Tout, autrement dit le dieu Odin. Accompagnée du guerrier Olle, à qui elle a arraché un œil lors d’une de ses crises, et de la sorcière Véléda, puis de l’esclave Gavgu, le manchot qui s’est greffé un marteau-pilon sur son membre amputé, elle va partir sur les chemins glacés de cet âge farouche, franchissant montagnes escarpées et gouffres vertigineux, et rencontrant sur son chemin des pillards vêtus de peaux de bêtes, de elfes belliqueux, l’armée des Walkiries, des squelettes montés sur leurs chevaux squelettiques, un couple de gigantesques trolls en train de s’accoupler, des hordes de morts-vivants, le cerf magique ayant capturé la Lune Noire pour l’entraîner sur la Terre avant d’être saigné par le Loup-qui-Hait… Le tout dans les 168 pages furieuses de L’œil d’Odin, saga nordique échevelée écrite par Joshua Dysart et dessinée par Tomas Giorello (Conan, Bloodshot) qui, soutenu par les couleurs vaporeuses, tout en bleutés, de Diego Rodriguez, orchestre une symphonie où ce ne sont que haches qui tronçonnent, tête qui volent, viscères qui se répandent, corps criblés de flèches, dans une suite de planches à nulles autres pareilles, où un réalisme cinématographique s’allie à une 3D nous précipitant au cœur de l’action. Et ce n'est pas fini puisque la dernière page voit Solveig et ses compagnons d’infortune voguer sur un drakkar vers de nouvelles aventures. Que l’on attend avec plus que de l’impatience (Bliss).
JULIA VERLANGER EN IMAGES
On se souvient de Julia Verlanger (décédé en 1985) essentiellement pour ses Fleuve Noir qu’elle signait Gilles Thomas, des space-opera le plus souvent, dont le dynamisme
ne pouvait qu’attirer la bd, avec Horlemonde, Les Décastés d’Orion et autres adaptations de ses romans. Sol-13 (Harry Bozino au scénario, Frederico Dallochio au dessin) n’est pas l’adaptation d’un album en particulier mais un récit « d’après l’univers » de l’autrice où, sur la planète Sol-13, les colons venus jadis de la Terre et retournés au primitivisme deviennent les esclaves des Mokkaïs, espèce endémique maritime « immonde » dont une expédition terrienne va se débarrasser en les exterminant, au bout de 96 pages pleines d’action, mais à l’idéologie plus que douteuse qui remonte aux années 50 où les Aliens ne pouvaient, comme les Indiens, n’être bons que morts (Les Humanoïdes associés).
COMMENT ÉCHAPPER À LA FIN DU MONDE ?
Nous sommes en 2035, demain. Les dérèglements climatiques continuent leur montée en puissance, ce qui pousse deux adolescents, Anastasia, dite Nas, Espagnole, et le Français Ayden de quitter leur famille et partir sur les routes où chacun de leur côté, dans des pays assoiffé, est la recherche d’un peu d’eau, tandis qu’on évoque un accident nucléaire… Avec Les Sentiers de la Recouvrance, Émilie Querbalec emprunte de pleins pieds une thématique incontournable que suscite la situation de notre pauvre monde. Un peu trop, vu le nombre sans cesse croissant d’ouvrages qui s’y frottent ? Certes, mais ici l’autrice s’en sort en évitant tout catastrophisme asséné à coups de ruines, de pillages, de violence, en se bornant à une double balade, qui est aussi une ballade, à travers décors et rencontres (avant que ses deux personnages se rencontrent eux-mêmes comme il se doit) où sa prose délicatement imagée évoque aussi bien Ballard que Giono : « Se remettre en marche. Marcher encore. Se tourner vers l’océan, sa rumeur incessante, ses longues vagues enchevêtrés dans les courants contraires, les clapot bordés d’écume, les flots, dressés comme des barrières hostiles devant qui oserait les défier, et le vent, toujours le vent, chargé de sable et d’iode ». Le problème de cet assez court roman (225 pages) est qu’il ne s’y passe pas grand-chose et que l’arrivée des deux héros dans la Recouvrance du titre, sorte d’ashram où tout un chacun peut se reconstruire, sonne comme un message contraint et forcé voulant prouver que, courage, tout n’est pas perdu : «Une coulée verte a poussé sur le béton, des arbres ont été plantés (…) Chaque habitation possède une citerne et des panneaux photovoltaïques, ains qu’un terrasse où abondent des plantes et les fleurs». S’il ne s’agit que de cela pour nous sauver et, selon les mots de l’autrices dans sa postface, « composer l’horizon d’une Terre habitable pour tous », retroussons nos manches et plantons notre jardin. Tout en se permettant de lui dire qu’à trop vouloir donner dans le positif neu-neu, on tourne le dos aux vrais problèmes. Et ça, c’est pas bien
(Albin Michel, “Imaginaire”).
UN PEU D’HUMOUR DANS L’ESPACE
Où trouve-t-on une IA satellitaire capable de s’exprimer ainsi : « Prészncz incomhua l’yxtrinur, niveau cabine, deuchant-sixtzatze ! » ? Dans une des deux longues nouvelles incluses dans les 200 pages de T’as le bonjour d’Ernest, Ernest étant le petit nom de l’IA en question, qui rend dingue Raymond, l’astronaute qui tente de s’en rendre maître mais pourra au moins philosopher ainsi : « C’est fou ce peut se passer dans l’espace profond, on en apprend tous les jours ». Publiées en revue en 2002 et 2005, ces deux textes qu’on peut situer entre Scheckley et Stanislas Lem sont signées Jean-Jacques Régnier, qui fut rédacteur en chef du bulletin du groupe Rempart Cette résurgence se devait de figurer ici, en hommage à un farceur qui hélas nous quitta en 2022 (Blogger de Loire).
Jean-Pierre Andrevon
SOMNAMBULE, CAUCHEMAR ÉVEILLÉ DE L’AMÉRIQUE DE DEMAIN
Dan Chaon / ****
Chronique d’une Amérique en perdition se situant dans un futur relativement proche, Somnambule confirme l’immense talent de Dan Chaon (Une douce lueur de malveillance) qui nous embarque dans un road movie hallucinant tout au long de ce nouvel opus aussi imagé que délirant. S’attachant aux pas d’un mercenaire aux identités multiples honorant de drôles de contrats en marge d’une société totalement déliquescente, flanqué de son pitbull de compétition, l’intrigue nous promène dans sa tête comme sur les routes d’un pays truffé de drones et de dangers où son art de la survie en milieu hostile le préserve du pire. Jusqu’à ce qu’une jeune femme se prétendant sa fille parvienne à le contacter, semant le trouble dans son existence marginale qui va alors prendre un tour inattendu. Oscillant entre le passé et le présent paranoïaque de ce personnage attachant en dépit de son pedigree de gibier de potence le lecteur, happé par une narration alliant subtilement chapitres introspectifs et séquences dialoguées à la mode de Tarantino, se passionne pour cette vision apocalyptique de lendemains désenchantés si rondement dépeints. Ou comment s’interroger sur l’avenir de l’humanité en mode dystopique mâtiné de roman noir dans la veine du grand Kurt Vonnegut (Albin Michel).
Sébastien Socias