Dora s'en va explorer la planète "Aliens"
L'Incal Infini a atteint son premier palier-merci de votre soutien
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NEWS
ALIEN : Le nouveau film préparé par Fede Álvarez ajoute un autre protagoniste.
La vedette féminine de Dora et la cité perdue est la nouvelle recrue pour la franchise créée par Ridley Scott. Comme on le sait, un nouvel épisode d'Alien (dont le titre n’est pas encore défini) est déjà en cours, réalisé par Fede Álvarez, responsable de titres tels que le reboot d'Evil Dead ou l’excellent No Breathe : La maison des ténèbres. Il a été confirmé hier que l'actrice Isabela Merced a rejoint le casting. On y retrouvera également Calie Spaeny (Pacific Rim : Uprising).
Ridley Scott se limitera à être producteur exécutif du métrage, qui sera une histoire originale dont l'intrigue, a priori, n'aura aucun rapport avec les précédents films de la saga. De plus, il y a quelques mois, l'un des dirigeants de 20th Century Studios a déclaré que "Álvarez nous a donné un aperçu de l'histoire et c'est vraiment bien avec beaucoup de personnages que nous n'avons jamais vus auparavant.". Le cinéaste, qui s'est déclaré fan absolu de la saga, est à l’œuvre dans les studios de Budapest pour ce film dont la sortie est prévue pour 2024, coïncidant avec le 45e anniversaire du film original. Rappelons que ce film est indépendant de la série TV sur laquelle travaille Noah Hawley ("Fargo") et qu'il se déroulera sur Terre.
FILMS SORTIS
ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA ***
U.S.A. 2023. Real.: Peyton Reed.
La saga donnerait-elle enfin l’impression d’avancer ? Après une phase 4 à deux vitesses, trop protéiforme pour rendre sa direction limpide, Ant-Man et la Guêpe : Quantumania a la lourde tâche d’ouvrir le bal de la phase 5. Celle qui devrait, maintenant que les bases conceptuelles du multivers ont été posées, construire un nouvel édifice narratif ayant pour horizon les deux prochains volets des Avengers, The Kang Dynasty et Secret Wars. Depuis l’annonce-même de son projet, et celle de son antagoniste interprété par Jonathan Majors, Quantumania semble n’avoir jamais eu pour unique but que d’être «le chapitre qui introduira Kang Le Conquérant dans le MCU», ce personnage considéré par une armée de lecteurs et lectrices de comics comme le digne successeur de Thanos : la menace non pas d’une seule aventure, mais de toute une poignée de films. Ainsi, si on le regarde tel qu’il nous a été vendu à la fois par le studio et par les fans, Quantumania gagne son pari.
L’odyssée subatomique proposée ici par Peyton Reed tranche avec les deux précédents volets d’Ant-Man : il n’est plus question de rapetissir pour sauver le monde, mais bien de trouver le moyen de grandir pour le retrouver. Un changement de paradigme intéressant, qui offre de nouveaux possibles à la fois sur le plan du visuel et sur celui de la mise en scène. Cet univers quantique, où tout est par définition réduit à l’échelle microscopique, recèle un charme de coffre à jouets semblable à celui du monde mental de Vice-Versa. S’y côtoient toutes sortes de nouvelles créatures et véhicules mais aussi de nouveaux obstacles (mention spéciale pour MODOK, entité absolument sidérante, qui voit revenir Darren, ennemi du premier opus, sous la forme d’une tête robotique géante montée sur des jambes minuscules). Cet espace-temps est également vecteur de concepts à la fois vertigineux et ludiques, comme ce moment où piégé dans une dimension dans laquelle chacun de ses choix – même les plus anodins comme celui de faire un pas à gauche plutôt qu’à droite – créé une nouvelle version de lui-même, Scott se multiplie à l’infini. Cet esprit de science-fiction cartoon, directement issu du travail du scénariste Jeff Loveness sur la série «Rick et Morty», est poussé à son paroxysme dans la première partie, pour être mieux relativisé ensuite par l’entrée en scène de Kang, dans le costume duquel Jonathan Majors impressionne. Puissant, mélancolique, en conflit avec sa propre démiurgie, Le Conquérant est bien l’antagoniste du MCU que l’on n’attendait plus. Son charisme porte cette impression de cartes rebattues, de menace enfouie jusqu’au monde des atomes et sur le point de renaître. Dommage néanmoins que cette première confrontation aboutisse à une issue aussi abrupte, qui donne le sentiment que même si cette rencontre avec le personnage est réussie, elle demeure tout de même à refaire. Mais ce ne sont pas les deux scènes post-génériques, faisant successivement référence à Matrix et au Prestige de Christopher Nolan, qui nous découragerons de nous rendre à la prochaine.
Jérémie ORO
À SORTIR EN SALLES/
NOS CEREMONIES ****
France. 2023. Réal.: Simon Rieth.
SORTIE : 26 AVRIL 2023.
Tony est le grand frère. Noé le petit. Tous deux jouent à la course, aux épées, à se battre sur les plages et les falaises royannaises. Jamais très loin d’eux, Cassandre, une fillette dont ils sont tous les deux amoureux. Un jour, le drame se produit, Tony fait une chute mortelle. Devant le corps sans vie de son frère, Noé n’a d’autre choix que d’attendre un miracle. Celui-ci arrive : en un baiser, il le ramène au monde. Dix ans plus tard, les voilà tous deux jeunes adultes, de retour à Royan pour enterrer leur père. Ils y retrouvent Cassandre, à laquelle ils n’ont jamais dévoilé leur secret. De ce secret, Simon Rieth tire un premier geste fascinant sur les liens fraternels, entre complicité et rivalité, amour et toxicité, doublé d’une réflexion acerbe sur la virilité. À l’aube de l’âge adulte, Tony et Noé (qui révèlent deux excellents comédiens-athlètes, Simon et Raymond Baur) semblent avant tout être devenu des corps, avec leur forces, faiblesses, failles et besoins. Ces corps, qu’ils soient seuls au monde ou noyés parmi d’autres, Rieth les filme avec une rigueur et une précision folles : son dispositif de mise en scène est à la fois minimaliste et charnel, cru et sensuel. Le fantastique s’y incorpore méticuleusement, souvent au moyen de lents travellings, laissant planer une étrangeté ponctuée d’images stupéfiantes de par leur violence ou leur force d’évocation. Des visions inhérentes à une jeunesse de plus en plus en perte de repères et pourtant en compétition constante, et dont certains liens supposément affectifs ressemblent plutôt à ceux qui unissent une victime et son bourreau. Nos Cérémonies sonde – parfois avec un nihilisme déchirant – ce qui peut se cacher sous le caractère inséparable d’un binôme, aussi sain et soudé soit-il en apparence. Un premier long-métrage admirable, en constante ambiguïté, autant sur la dépendance maladive à l’autre que sur la malédiction des dévoués, ces aveugles qui ne demandent jamais rien en retour.
Jérémie ORO
FILMS EN VOD
POSSUM ***
Royaume-Uni. 2018. Réal. et scén.: Matthew Holness. (Shadowz).
Marionnettiste traversant une passe difficile, Philip retourne dans la maison de son enfance où il doit cohabiter avec son oncle. Il souhaite détruire sa «créature» qu’il trimballe dans une mallette en cuir. Mais tuer sa marionnette va s’avérer plus difficile que prévu et le confronter à ses démons intérieurs…
Premier long-métrage de Matthew Holness, Possum est un film étrange et dérangeant qui ne fera probablement pas l’unanimité auprès des amateurs d’horreur et d’épouvante. Il faut dire que cette production indépendante, en provenance du Royaume-Uni, est particulièrement déroutante et, dès son générique granuleux, entraîne le public dans un univers poisseux et malaisant qui n’est pas sans évoquer certaines œuvres de Lynch ou de Cronenberg. L’histoire de ce marionnettiste torturé et dépressif se caractérise en effet par sa dimension psychologique et sa volonté de mettre à nu les méandres de la nature humaine. Admirablement campé par Sean Harris (vu notamment dans The Green Knight et Mission : impossible – Fallout) qui porte littéralement le métrage sur ses épaules, le personnage principal de Possum est au bord de la rupture et est hanté par un secret qui sert de moteur à l’intrigue. Quel douloureux passé Philip tente-t-il fuir ? Que représente, pour lui, cette effrayante marionnette dont il cherche à se débarrasser ? Et pourquoi son oncle se comporte t’il ainsi avec lui ? Voir le malheureux héros parcourir la campagne anglaise son sac en cuir à la main ou l’entendre évoquer certains de ses souvenirs d’enfance (le récit avec le renard) démontre à quel point sa psyché est perturbée et contribue à l’angoisse sourde que distille le film. Car ici, pas de jump scare ni d’effets de manche inutiles, l’horreur est existentielle et contamine le quotidien au point de le rendre suffocant. La mise en scène sobre et efficace de Holness, qui multiplie les plans fixes et joue sur le hors-champ, contribue grandement à créer cette atmosphère étouffante et désespérée. Beaucoup reprocheront sans nul doute le rythme lent de cette production, au budget que l’on imagine modeste, et la trouveront ennuyeuse. Cette lenteur volontaire participe cependant à l’ambiance du métrage et renforce la tristesse qui en émane. Voilà donc une œuvre qui, si elle ne plaira pas à tout le monde, s’impose, à l’arrivée, comme un drame fantastique singulier qui a le mérite de sortir des sentiers battus.
Erwan BARGAIN