Dictature dystopique à la Russe pour l'ingénieur D-503
Le robot, le chien et Tom Hanks contre le réchauffement climatique
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LES JOIES DE LA DICTATURE
Premier long-métrage du réalisateur russe Hamlet Dulyan, en postproduction et qui sera distribué le 8 septembre, My s’inspire d’un roman de Yevgeni Zamyatin écrit en 1920, dans la lignée de "1984" et du "Meilleur des mondes". 200 ans se sont écoulés après la Grande Guerre. Presque toute la population de la Terre a été anéantie. Le reste de l'humanité vit dans le parfait État Un. Malgré un système autoritaire de numéros de série, d'uniformes et de sexe programmé, le bonheur et l'harmonie règnent dans la société. Un ingénieur nommé D-503 considère une telle vie idéale. Il la célèbre en mettant toutes ses connaissances et son talent dans la construction d'un vaisseau spatial surpuissant. Une rencontre fortuite avec une femme nommée I-330 renverse complètement l'image de soi de D-503. Il découvre en lui les impulsions, les passions et les sentiments "anciens" incontrôlables. Et il doit encore découvrir qu'il y a ceux qui n'aiment pas l'ordre mondial existant et cherchent à détruire le dernier bastion de l'humanité sur Terre – l'État Unique.
MONSTRUOSITÉ MILLÉNAIRE
Connu pour Cold Prey et l’excellent The Wave (2015), que suivit Tom Raider (2018), le réalisateur norvégien Roar Uthaug tourne actuellement pour la plateforme Netflix le monster movie Troll, écrit par Espen Aukan, une idée qui s’est développée dans l’esprit du cinéaste depuis vingt ans, affirme-t-il. Inspiré par la légende scandinave, le film est centré sur la gigantesque créature qui se réveille dans les montagnes norvégiennes, où elle est piégée depuis 1000 ans et se déchaîne à travers la campagne vers la capitale du pays, Oslo.
FILMS EN VOD
VICIOUS FUN ****
Canada. 2020. Réal.: Cody Calahan. (Shadowz)
Joel, critique ciné travaillant pour un magazine dédié à l’horreur, décide de suivre le prétendant de sa colocataire dont il est secrètement épris et finit la soirée, ivre mort, dans un bar où il s’endort. Lorsqu’il reprend conscience, les lieux sont fermés et s’y déroule une réunion de tueurs en série anonymes. Bien qu’il essaie de se faire passer pour l’un d’entre eux, il est vite découvert, et la nuit s’annonce bien longue au milieu de ces assassins rompus à la mise à mort sous toutes ses formes…
Cody Calahan (Antisocial et sa suite, The Oak Room) s’associe au nouveau venu James Villeneuve pour nous offrir une excellente comédie horrifique qui intègre tout ce qu’il faut pour réussir : un humour au second degré bien dosé, des références innombrables au genre, de très bons acteurs dans leur rôle de tueur (Ari Millen – Rupture –, Julian Richings – The Witch – et Robert Maillet – Becky) , une musique évoquant les années 80 de la compositrice Steph Copeland (Bite, The Oak Room, Let Her Out, The Heretics, Antisocial) et surtout des effets gores des plus sanglants ponctuant régulièrement le métrage. Le suspense n’est pas en reste, tout comme les petits retournements de situation qui relancent l’intérêt lorsque c’est nécessaire. Calahan et le producteur (et réalisateur) Chad Archibald avec lequel il a fondé le studio Black Fawn Film renouent avec leur amour pour la série B "à l’ancienne". Evan Marsh (vu dans Shazam) incarne ici le rôle principal pour la première fois de sa carrière, et il mérite des éloges en dosant assez justement l’équilibre entre burlesque et sérieux, épaulé par Amber Goldfarb, souvent aperçue dans des séries télé comme "Helix" ou "Being Humans". Cette petite pépite d’humour sanglant a le mérite de nous permettre de découvrir ce réalisateur et scénariste canadien dont les films sont inédits en France, et il faut espérer qu’une plateforme nous proposera prochainement The Oak Room. Voilà en tout cas un cinéaste à suivre !
Voir dossier dans le reboot n°7, page 112
FINCH ***
USA. 2021. Réal.: Michael Sapochnik.(Apple TV+)
Dans un futur post-apocalyptique où la Terre est ravagée par les effets du soleil après la destruction de la couche d’ozone, Finch, ingénieur informaticien, survit en compagnie de son chien, Good Year. Mais l’annonce d’une période de quarante jours de tempête, il est contraint de quitter le centre de recherches qui lui sert d’abri. Se sachant condamné à cause d’une irradiation dont il a été victime, il craint de laisser Good Year tout seul. Qu’à cela ne tienne, il crée un robot dont le but principal est de s’occuper de l’animal de compagnie. Il prend alors la destination de la baie de San Francisco, pour admirer le Golden Gate Bridge et fuir les derniers survivants. Un road trip plein de périls l’attend entretemps…
On connait Michael Sapochnik pour ses réalisations d’épisodes de nombreuses séries télé ("Dr House", "Fringe", "Game of Thrones") et un unique long-métrage, l’efficace Repo Men avec Jude Law et Forest Whitaker. Plus de dix ans après, il nous revient avec ce film de SF, premier scénario de Craig Luck et Ivor Powell (plutôt habitués aux postes de production) et nous emmène à travers des États-Unis dévastés. L’ennui est que le thème est des plus connu et ne réserve guère de surprises à qui s’intéresse aux films du genre, innombrables depuis la fin des années 60. On retrouve l’atmosphère solitaire du Survivant, mais sans créatures surnaturelles. Le fait qu’il ne croise presque jamais âme qui vive réduit sensiblement le suspense, qui se rapproche de The Midnight Sky avec un George Clonney mourant perdu dans l’Arctique, voire d’I Am Mother où un robot-nourrice élève un enfant après la fin du monde. Fort heureusement, Michael Sapochnik parvient à créer un univers plausible, incarné à l’image par un toujours excellent Tom Hanks, soutenu par Caleb Laundry Jones qui prête sa voix au robot anthropomorphe très bien animé par les spécialistes de Legacy Effects. Le tout se regarde sans déplaisir, mais sans enthousiasme excessif.
WILLY’S WONDERLAND **
USA. 2015. Réal. : Kevin Lewis. (Orange, Microsoft, Google Play, YouTube, Amazon)
Un homme mutique arrive dans une petite ville des États-Unis quand il roule sur des clous positionnés sur la route. Il est contraint de faire réparer son bolide, mais le garagiste ne prenant pas la carte bleue et aucun distributeur n’est disponible. Qu’à cela ne tienne, on lui propose de nettoyer un ancien lieu d’amusements pour les enfants pendant en échange des frais. Il accepte, ignorant que cet endroit est maudit, peuplé d’animatroniques tueurs…
Avec un principe de départ aussi abracadabrant, Willy’s Wonderland partait avec un lourd handicap, et tout reposait alors sur les épaules de Nicolas Cage, acteur que l’on sait capable du meilleur comme du pire. Ici, il se situe dans un entre-deux avec ce personnage dont on ne saura jamais rien, qui ne dira pas un mot durant tout le film, et qui doit régulièrement faire des pauses pour boire un soda. Pendant une heure trente, on assiste ainsi à un match de catch entre un personnage inexistant et des créatures robotisées plutôt mal conçues, et le résultat s’en ressent terriblement. Comédie horrifique qui ne parvient jamais à faire rire ni à effrayer, entrecoupée de passages gore finalement assez peu remarquables et terminant sur une conclusion sans surprise : voilà un métrage qui ne redorera pas le blason de son réalisateur habitué aux productions sans épaisseur ni de Nicolas Cage qui fait encore une fois un choix de carrière des plus hasardeux…