Bob Morane rejoint l'Ombre Jaune pour l'éternité
Avec l'ami Bill Ballantine, tirons notre chapeau à Henri Vernes, l'aventurier aux 230 romans.
UN GRAND S’EN VA
Henri Vernes est décédé ce dimanche 25 juillet 2021 Né un 16 octobre 1918, il approchait les 103 ans. Ce grand Belge est célèbre pour avoir créé le personnage de Bob Morane, ce baroudeur imputrescible qui vécut pas moins de 230 aventures en 1953 (La Vallée infernale) et 2012, toutes publiées par les éditions Marabout pour de courts romans de 140 pages où polar, fantastique et science-fiction se partageaient les thèmes abordés, où l’on note une prédilection pour les mondes perdus et les dinosaures, que notre auteur doit à son amitié pour le cryptozoologue Bernard Heuvelmans. Des aventures aussi variées et aussi visuelles ne pouvaient qu’attirer leur adaptation en BD, ce qui sera fait à partir de mai 1959, d’abord avec au dessin Dino Attanasio et un premier album titré L’Oiseau de feu, scénarisé par Vernes lui-même d’après ses romans, ce que notre auteur assurera jusqu’à la fin. Attanasio, cédera le pinceau en 1962 à Gérald Forton jusqu’en 1967, remplacé par William Vance, au trait fin et élégant (Les Sortilèges de l’ombre jaune et son dragon mécanique), avec 16 titres jusqu’en 1979, et enfin par Coria, au dessin classique mais évocateur (Les Chasseurs de dinosaures), qui ne sera forcé d’abandonner qu’en 2012, l’année du retrait de Vernes. Ajoutons, côté télé, la série Les Aventures de Bob Morane par Robert Vernay, avec Claude titre en Morane, 26 épisodes de 26 minutes en 1965, un film, L'espion aux cent visages, (1960, sans réalisateur connu et perdu) et une série d’animation en 1998 tandis qu’en 2001 Christophe Gans avait envisagé un long métrage, projet hélas abandonné, dommage.
SÉRIE TV
La série "Hawkeye" de Marvel sera diffusée en novembre
Disney a annoncé que la série "Hawkeye" de Marvel Studios sera diffusée sur le service Disney + le 24 novembre avec de nouveaux épisodes arrivant chaque mercredi.
Ce sera la prochaine série en direct du Marvel Cinematic Universe après "Loki" et opposera Clint Barton (Jeremy Renner) à la jeune archère Kate Bishop (Hailee Steinfeld) pour la première fois.
La série sera également interprétée par Vera Farmiga, Fra Fee, Tony Dalton, Alaqua Cox et Zahn McClarnon ainsi que Florence Pugh reprenant son rôle de "Black Widow". Jonathan Igla est attaché à l'écriture et à la production exécutive.
La séquelle, sous forme de série télévisée, de "Waterworld" est en chantier.
Les producteurs John Davis et John Fox ont confirmé qu'une suite de la série télévisée du long-métrage post-apocalyptique de Kevin Costner de 1995 "Waterworld" est en cours de développement chez Universal Content Productions.
La série est prévue dans la continuité du film, reprenant les mêmes personnages vingt ans plus tard. De plus, le cinéaste Dan Trachtenberg ("10 Cloverfield Lane"), qui termine actuellement le film prequel de "Predator" "Skull", est à bord pour réaliser.
Davis et Fox ont produit le film original, se situant à une époque où les calottes glaciaires polaires avaient fondu et où la planète entière était recouverte d'eau.
Kevin Reynolds a dirigé le film qui a coûté 175 millions de dollars en raison de problèmes de production. Au box-office, il a rapporté 264 millions de dollars dans le monde et a été un succès retentissant en vidéo et dans les ventes post-sortie. Bien que toujours considéré comme un flop, ce n'était pas un désastre que sa réputation a suggéré et aurait finalement réalisé un profit.
La version en projet devrait éviter la difficulté de production du tournage sur l'océan grâce aux nouvelles technologies disponibles.
UN PEU DE LECTURE
Lucius Shepard, qui nous a quitté en 2014, est un auteur très inclassable, naviguant entre la SF, la fantasy et le fantastique-, et dont le décor favori est la jungle, qui peut être sud-américaine comme dans La Vie en temps de guerre. Mais il n’est jamais meilleur que dans la novella d’une centaine de pages (Aztechs), ainsi de Le Livre écorné de ma vie (Dog-Eared Paperback of my Life, 2009), que les éditions du Belial’ viennent de publier dans leur toujours intéressante collection, Une heure lumière, consacrée à ce format intermédiaire. Thomas Cradle, romancier qui a troqué le talent contre le commerce tombe un jour sur un livre signé… Thomas Cradle, dont le style présente de troublantes ressemblances avec le sien : « C’était comme s’il était devenu l’écrivain que j’ai choisi de ne pas devenir ». Il décide alors de se lancer sur les traces de ce double mystérieux, ce qui l’amène au Laos, où il se perd dans une jungle aux méandres qui ne sont autres que ceux de son esprit. Un voyage au cœur des ténèbres au sujet duquel on peut citer Conrad qui, le présent ouvrage en est à plusieurs reprises témoin, a inspiré nombre d’écrivains SF.
DU CÔTÉ DES BD
Chez Paquet, éditeur dont on ne parle pas assez, l’accent va être mis aujourd’hui sur un scénariste maison : Serge Perrotin. Avec au dessin Alexandre Eremine, il nous donne les deux tomes de Lynx, space-opera axé sur une organisation galactique, le DIPCE (Département Interplanétaire de Prévention des Catastrophes Écologiques), qui possède ses Cinq Lois : Respecter toute forme d’intelligence ; toute forme de vie végétale ou animale ; ne pas influencer l’évolution d’un peuple ou d’une civilisation ; ne pas modifier l’écosystème d’une planète ; enfin n’utiliser la force qu’en ultime recours. Bien entendu, les gouvernants de nombreux systèmes détournent ces lois, sinon il n’y aurait pas d’histoires ! Le premier tome nous transporte sur la planète Ner’o, où l’activité humaine provoque une évaporation des lacs. Pour y mettre bon ordre, un enquêteur y est envoyé, Bor, à qui le directeur du DiPCE met dans les pattes une jeune recrue aussi ravissante que rebelle, Annet, fille d’un industriel impliqué dans des malversations écologique. Ces deux-là, classiquement, ne vont pas s’entendre, d’autant que Bor n’a qu’une préoccupation : retrouver sa fille, Ti’Liu, disparue quelque part dans l’univers après la mort de son épouse. On pense inévitablement à Valérian et Laureline, d’autant que les sujets abordés – lutter pour la bonne cause – sont dans la ligne tracée par Pierre Christin. Le dessin d’Eremine, classique lui aussi, sait poser des décors pittoresques, et surtout fourmille de bestioles bizarres, dont “Louis”, un oiseau mécanique doté d’une I A conséquente, et qui sert en quelque sorte de guide (ou de GPS vivant) à Bor tout en le houspillant constamment. Dans le second tome, les deux enquêteurs doivent s’occuper de la planète Syleziaz, monde glaciaire où l’on a découvert d’immenses gisements d’ardium, une énergie précieuse dont l’exploitation provoque un changement climatique générateur de gigantesques incendies. La finale laisse entrevoir que Bor a enfin retrouvé la piste de sa fille, ce qui laisse supposer, l’ensemble étant une vraie réussite, un troisième tome espéré.
Dans Home Exchange, changement de décor pour Serge Perrotin, cette fois accompagné de Christian Maucler. Au dessin. Simon et Georgie vont enfin réaliser leur rêve : prendre une année sabbatique sous les tropiques pour écrire et peindre. Ils s’envolent pour l’Australie où les attend un échange de maisons. En arrivant au Queensland, ils apprennent que le mari australien n’a pas pu partir en France pour d’obscures raisons professionnelles. Seule sa femme a fait le déplacement. L’homme, en fait, est caché chez un voisin et observe les nouveaux arrivants. Particulièrement la femme française. Une femme qu’il connaît... Suspense et mystère donc, dans ce nouvel opus où l’accent est mis sur le respect de la culture des aborigènes, dans un monde où le tourisme de masse mène à la destruction des territoires encore libres.
C’est chez Glénat que sort le premier volume d’une trilogie : Phobos, signée Victor Dixen, qui a adapté ses romans homonymes (publiés en Pocket jeunesse), avec Eduardo Francisco au dessin. L’Envole des éphémères voit, après que la Nasa a été privatisée, l’envol vers Mars de douze volontaires, six jeunes femmes et autant d’ hommes, qui ne feront connaissance qu’une fois dans l’espace, et devront, suite à des speed dating, former des couples. Ce qu’ils ne savent pas, c’est qu’ils sont condamnés, toutes les précédentes tentatives avec des animaux s’étant soldées par leur mort, pour des causes inconnues. Ce qu’Atlas Capital, qui a mis la main sur les vols spatiaux, se garde bien d’avouer au public, de même que, pour des raisons publicitaires, l’expédition, n’a pas été annulée, les jeunes astronautes éta nt donc envoyés volontairement à la mort. Cette optique délibérément politique, avec mise en accusations du capitalisme sans conscience, est essentiellement consacrée, dans ce premier volume, à nous présenter les douze sacrifiés, en même temps qu’ils font connaissance entre eux, chacun cachant une tare physique ou mentale. Au dessin, à la fois classique mais extrêmement minutieux tout en restant esthétique, Francisco a su donner de l’ampleur, grâce à un travail en 3D, à un récit pour l’instant confiné et cérébral, mais qui promet. Donc, à suivre !
Jean-Pierre Andrevon