"Blake et Mortimer", une nouvelle aventure dans le Berlin de 1963
James Cameron exploré du pinnacle d'Hollywood jusqu'au fond des océans.
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JAMES CAMERON DOUBLEMENT À L’HONNEUR
Est-ce l’effet de la sortie imminente sur nos écrans du second volet tant attendu d’Avatar ? Deux ouvrages sur le réalisateur paraissent simultanément. Le premier, James Cameron l’explorauteur, est doublement à marquer d’une pierre blanche, car il est dû à l’un de nos fidèles collaborateurs, Thomas Gilbert, connu pour ses longues études dans notre magazine papier ; de plus, cette parution est aussi la date de naissance d’une nouvelle collection consacrée aux études cinématographiques et éditée par l’Écran Fantastique. Dans cet ouvrage de 335 pages où l’auteur aborde avec une admiration et une sympathie visibles un réalisateur qui est aussi « un passionné des fonds marins, le roi du box-office et un lanceur d’alerte sur les dangers encourus par notre planète », Gilbert part de son enfance tourmentée, du choc en découvrant 2001, de ses années hippy en Californie, pour arriver à sa rencontre avec Roger Corman, les mésaventures de Piranha 2, le travail d’affichiste de cet excellent dessinateur, pour en arriver à Terminator, dont l’idée initiale lui est venue en imaginant un robots surgissant d’un torrent de flammes. La suite est plus connue, que l’on suit dans un texte toujours clair et agréable à lire, qui n’ignore les positions politiques (anti-Trump bien sûr) de Cameron (L’Écran Fantastique).
Si l’on peut regretter le manque d’illustrations, cette frustration est aussitôt rattrapée par Les Avatars de James Cameron, itinéraire d’un auteur hors-norme, album grand format comptant 192 pages et signé Stéphanie Chaptal, elle très riche en documents. Si l’autrice pointe le fait que Cameron a tout appris sur le tas, étant successivement caméraman, décorateur, script doctor, figurant, et portant particulièrement attention à ses acteurs (et actrices, donc !), on peut en dire, une vie étant une vie, la même chose que pour le précédent, le texte se terminant par une question : Avatar 3 étant prévu pour 2028, Cameron sera-t-il toujours derrière la caméra ? (Ynnis).
BLAKE ET MORTIMER : BON PIED, BON ŒIL !
Qui aurait cru que le capitaine Blake et son inséparable ami le professeur Mortimer, ces deux dignes sujets de sa Majesté, créés en 1946 par Edgar Pierre Jacobs seraient encore, près de 80 ans plus tard, encore en service ? On les voit pourtant aujourd’hui dans une aventure titrée Huit heures à Berlin et censée se dérouler en 1963, traquer un savant nazi échappé à la purge et passé dans le camp de l’URSS, pour y mener de dangereuses expériences sur les manipulations cervicales dont Mortimer est bien prêt de faire les frais. Si l’on ajoute que l’action se joue en parallèle avec la visite à Berlin du président Kennedy… qui n’est peut-être pas le vrai président Kennedy, on comprend qu’on est là dans un de ces thriller mêlant la politique et un ingrédient SF dont Jacobs s’était fait une spécialité, et qu’on retrouve ici dans un fac-similé parfait, à la ligne claire rigoureuse, à la documentation géographique sans défaut, et où il ne manque même pas le « fidèle » Olrik, toujours aussi odieux, et rêvant toujours de devenir le maître du monde. Jean-Louis Boquet et Jean-Luc Fromental au scénario, Antoine Aubin au dessin ont chaussé à la perfection les bottes du maître pour ce nouvel opus certes un peu désuet, mais où la nostalgie joue sa carte. Et dire que si Jacobs avait interdit la continuation de sa série par d’autres, comme le fit Hergé pour Tintin, nous n’aurions pas eu droit aux 17 albums qui ont suivi ! (Dargaud – “Blake et Mortimer”)
STEFAN WUL : LE GRAND RETOUR
Nul besoin d’être un très vieux lecteur et d’avoir connu Stefan Wul et ses douze superbes romans donnés au Fleuve noir dans les années 50 pour apprécier ses récits à nul autres pareils, vu les constantes rééditions dont l’auteur, aujourd’hui disparu, fait l’objet… Se souvient-on aussi que, grâce à Comix bureau et sous l’égide d’Olivier Vatine l’intégralité de son œuvre s’est vue traduite en albums de bd, tous très réussis ? Nouvelle résurrection, voilà que ressort en un “intégral” de 152 pages les trois volumes de l’adaptation initiale de Oms en série, scénarisé par Jean-David Morvan et illustré de manière très classique et avec une superbe gamme de couleurs par Mike Awthorne, de l’écurie Marvel. Cette histoire des derniers hommes, désormais appelés “Oms” par les Draag, géants humanoïdes qui les ont recueillis sur leur planète moribonde et en ont fait leurs animaux de compagnie, qu’ils croient sans intelligence jusqu’à ce qu’ils se révoltent, a également été adaptée par René Laloux pour son premier long-métrage d’animation, retitré La Planète sauvage, dont Topor avait fait les illustrations. Trois modes différents donc, pour un même récit d’une SF peut-être à l’ancienne, mais qui n’a aucunement vieilli (Ankama).
BRAD ET QUENTIN
Depuis la sortie de Once Upon a Time… in Hollywood, les études sur Quentin Tarentino commence à remplir les rayonnage. Parce qu’il se pourrait – mais on n’en sait encore rien – que ce soit sa dernière œuvre filmique ? En tout cas, Damien Zigler, à qui l’on doit déjà, entre autres Barton Fink, le rêve de feu des frères Cohen, s’est penché sur la manière dont le cinéaste sait choisir ses sujets tout en les détournant, ou plus exactement en détournant le regard des spectateurs. Témoin le film en question où l’accent n’est pas mis sur sa « vedette », Rick Dalton (Dicaprio) mais sur Cliff Boothn sa doublure, donc son double, Brad Pitt, à qui est allé l’Oscar. Dans Once Upon a Time… in Hollywood, le monde et sa doublure, l’auteur, tout en rappelant que l’art de Tarentino « emprunte à deux mouvements culturels prépondérants de l’art américain du XXe siècle, le pop art et les bandes dessinées de super-héros », entretient une illusion permettant « d’affronter sereinement le réel ». Et si Sharon Tate n’était pas morte, par exemple. Ceci longuement détaillé dans une étude perspicace et savante de 370 pages où comme on le dit en ces circonstances, il faut s’accrocher. Ce que feront à l’évidence les tarentinophiles (LettMotif).
QUELQUES BONNES LECTURES
•Qui a aimé Les Secrets de Dumbledore (le film) et pourrait être désireux de le rejouer avec ses ami.e.s en lira le texte intégrale dans le récit éponyme reproduit par J. K. Rowling et Steve Kloves dans un copieux livre de 300 pages, très illustré, et comprenant avis et commentaires David Heyman, Jude Law, Eddie Reymane, Colleen Atwood, sans oublier l’avant-propos de David Yates (Gallimard).
• Pour ceux qui regrettent que la série Game of Thrones n’ait pas retrouvé son punch dans sa préquelle, House of the Dragons, voici réédité le texte intégral de George R. R. Martin, déjà dans un premier tome reprenant Le Trône de fer et Le Dragon rouge dans un somptueux volume de 1150 pages, illustré en noir et blanc et nous résument le destin des principales Maisons. Un Must (Pygmalion).
• Nous avons ici toujours suivi la faste carrière de Neal Shusterman (La Faucheuse),plus récemment avec sa trilogie Éclats d’étoile, dont voici la conclusion avec le troisième tome, Supernovas, plus épais que les volumes précédents avec ses 670 pages, et où l’on suit la dernière bataille des mutants nommés éclats d’étoile parce que touchés par les radiation d’une supernova, contre les dévoreurs d’âme. Une série qu’on verrait bien à l’écran (Robert Laffont – “R”)
• Marguerite Imbert, déjà rencontrée avec son premier roman, Qu’allons-nous faire de ces jours qui s’annoncent ?, roman politique autour de notre Dame des Landes, aborde la SF post-apocalypse avec Les Flibustiers de la mer chimique, aventures d’Ismaël, naufragé d’une Terre submergée par les océans acides mais où résiste encore Rome, dans un monde qui a tout oublié de son passé, au point de croire que Claude François comptait parmi les grands écrivains de jadis. Gouleyant (Albin Michel – “Imaginaire”).
UNE BRASSÉE DE COMICS
Quels sont les meilleurs comics publiés depuis 1966 ? Vaste question, et qui demanderait sans doute autant de réponses différentes que de participants. Fions-nous donc à celle que nous donnent Alexandra Ramos et Stéphanie Chaptal, qui ont dirigé ce panorama collectif dans 100 Comics qui ont marqué l’histoire ! , épais volume presque carré de 208 pages, qui ne se veut qu’une « introduction visant à montrer toute la richesses de la bd anglo-saxonne ». Mais pourquoi en démarrant à l’année 1966 ? Parce qu’elle figure l’explosion de Marvel, dont on trouvera les héros tout au long de l’ouvrage, lequel s’ouvre d’ailleurs sur le numéro des Fantastic Four de septembre 66 qui vit l’apparition conjuguée du Silver Surfer et de Galactus, sous l’égide du duo Stan Lee Jack Kirby, l’auteur de la notice rappelant que maître Stan avait une fâcheuse tendance à tirer la couverture à lui. Marvel et ses productions tiennent de toute façon la vedette dans chacune des doubles pages très illustrées retraçant la naissance des différents personnages choisis, qui s’achèvent avec Wonder Woman : Dead Earth de Daniel Warren Johnson (2020), « un bockbuster qui repousse les limites visuelles du super-héros ». Mais à chacun de piocher et de faire sa propre liste ! (Ynnis).
JEAN-PIERRE ANDREVON