BATMAN 1966 -1997, THE FRENCH COLLECTION
Aux enchères jeudi 19 mai 2022 à 13h
Salle VV - 3, rue Rossini 75009 Paris
Quartier Drouot
Le 19 mai 2022, MILLON dispersera aux enchères la collection française la plus Richard A. Lupoff importante jamais réunit autour du personnage américain le plus emblématique de la Pop Culture, BATMAN.
Fruit de trois décennies de passion, cet ensemble exceptionnel rassemble en 400 lots un diaporama des innombrables récits inspirés par l’homme chauvesouris,
depuis sa création en 1939 par le dessinateur Bob Kane et le scénariste Bill Finger pour la maison d’édition américaine DC Comics.Jouets, miniatures, costumes, affiches de films, photographies signées et/ou dédicacées ainsi qu’une soixantaine d’œuvres originales, dessins et encres de Chine sur papier, raviront les plus fervents collectionneurs du superhéros et les adultes nostalgiques de leur enfance.
Parmi les lots les plus emblématiques, notons la couverture originale en couleurs de Batman Alien #2 signée en 1996 par Bernie WRIGHTSON (estimation : 5 000 – 6 000 €), la pré-couverture de Batman Legends of the Dark Knight #19 signée en 1991 par José Luis GARCIA LOPEZ (estimation : 2 000 – 3 000 €), une encre représentant Batman signée par le dessinateur iconique Neal ADAMS (estimation : 1 000 – 1 500 €), ou encore une illustration du super-héros signée et dédicacée par son créateur B KANE, en 1979 (estimation : 200 – 300 €).
Le collectionneur précise : « J’ai débuté cette collection il y a plus de trente ans. Au départ, c’était un jouet (un bateau bleu) qui a ravivé un souvenir d’enfance. Sont ensuite sortis les films Batman générant beaucoup de produits dérivés et la collection a démarré petit à petit. En parallèle, les Comics se sont développés en France. Cela me rappelait mes vacances d’été avec mes cousins en Espagne : nous passions des journées à lire des Comics. Tous les weekends étaient occupés à chercher des pièces, aux Puces, dans une boutique qui s’appelait « Stripburger », puis dans d’autres magasins de Paris (Déesse, Album…). J’étais connu pour être LE collectionneur du super-héros. Plus tard, Ebay m’a permis d’acquérir de vieux jouets Batman. J’ai aussi fait de nombreux voyages aux États-Unis, au Japon, en Angleterre et j’ai assisté à plusieurs conventions à New-York, dont une, en juillet 1998, où j’ai pu rencontrer le créateur de Batman, Bob Kane. C’est alors que j’ai obtenu de précieuses dédicaces. »
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LA SCIENCE-FICTION ITALIENNE EN DEUIL
Le lundi 18 avril dernier disparaissait Valerio Evangelisti, l’un des auteurs-phares de la science-fiction italienne. Il était né le 20 juin 1952 à Bologne où il habitait toujours, si l’on excepte un long séjour à Puerto Escondido (Mexique) où il résida pour cause d’incompatibilité berlusconienne. Militant de gauche très actif dès l’adolescence, il avait choisi sciences politiques à l’Université de Bologne et s’était spécialisé en histoire moderne et contemporaine : doctorat obtenu en 1976. Auteur d’une quarantaine d’essais d’histoire, de sociologie et d’économie, comme L'histoire de la naissance du socialisme en Émilie-Romagne, il dirigea à partir de 1988 et durant une dizaine d’années Progetto Memoria, une revue consacrée à l’histoire des conflits sociaux.
Il entre en science-fiction en 1993 et son premier roman, Nicolas Eymerich inquisiteur, paru dans le numéro d’Urania qui fut le plus vendu de l'année, constitue l’œuvre initiale d’un cycle de 12 volumes traduits dans de nombreux pays. Il obtiendra en France en 1998 le Grand prix de l'Imaginaire et le Prix Tour Eiffel de science-fiction en 1999.
On retiendra, en outre, le Roman de Nostradamus (3 volumes), la série Métal hurlant (3volumes), le cycle des Pirates de Tortuga (3 volumes, mais seul le premier a été traduit chez nous)…
Atteint d’un cancer du système lymphatique qu'il avait cependant réussi à vaincre en subissant l'ablation d'un poumon, il m’écrivait le 11 novembre 2018 : « Je vais bien (après 9 années, le cancer n'est pas revenu), mais à cause des traitements, je marche avec grande difficulté ». Travailleur acharné malgré ses ennuis de santé, il me disait encore le 8 janvier 2021 : « Je suis en train d'écrire un roman sur les pages les plus obscures du "Risorgimento" italien, intitulé Gli anni del coltello » (paru le 01/07/2021).
En dehors de ses activités d'écrivain, Valerio Evangelisti dirigeait le magazine en ligne Carmilla et ses activités politiques en avaient fait le leader de Potere al Popolo lors des élections administratives à Bologne en 2021. Il était aussi correspondant du Monde diplomatique et Président de l'Archive historique de la Nouvelle gauche « Marco Pezzi » de Bologne.
Polyglotte, grand amateur de littérature populaire française, il a interprété le rôle d’un professeur d’université dans un épisode de la série L’ispettore Coliandro (2009) et on peut l’apercevoir en druide dans les bonus du DVD du film Brocéliande (2003) de Doug Headline, scène coupée au montage. Un court métrage, R.A.C.H.E., réalisé par Mariani Equizzi à partir d’un chapitre des Chaînes d’Eymerich, a été présenté au Festival de Trieste en 2005.
Son décès laisse un grand vide dans le monde de la science-fiction.
(notre photo : Jean-Pierre Fontana et Valerio Evangelisti)
Jean-Pierre Fontana
TOUT ORSON WELLES EN IMAGES
Aucun cinéphile ne peut ignorer les grandes lignes de la carrière d’Orson Wells qui, né en 1915 et mort en 1985, est considéré comme un des plus grands cinéastes du XXe siècle, son premier long-métrage, Citizen Kane, réalisé alors qu’il n’avait que 25 ans, restant un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Ni bien sûr cette fameuse émission de 1938 où, adaptant à la manière d’un reportage en direct l’arrivée des Martiens selon le fameux roman de son presque homonyme H. G. Wells,il fut accusé d’avoir déclenché une véritable panique et plusieurs suicides, ce que la vérité oblige à dire qu’il s’agissait en fait de rumeurs très exagérées. C’est ce destin hors du commun que Noël Simsolo, historien du cinéma et scénariste bien connu raconte par le menu dans un album de 168 pages, avec les dessins d’Alberto Locatelli, en restant plus discret sur une fin de carrière hélas cousue d’échecs et de films inachevés qu’une filmo compile, comme autant de regrets. Cela fait quelques années que – effet de mode ? – les bios d’acteurs ou de réalisateurs célèbres ont commencé à s’introduire dans les programmes de plusieurs éditeurs BD. Utiles ? Lorsque c’est bien fait, sans aucun doute, et on peut citer les deux volumes de l’Hitchcock du même Simsolo, ou le Jayne Mansfield de Jean-Pierre Dionnet et ses couleurs glamour des hollywoodiennes années 50. Plus discutable est le présent ouvrage, qui ne délivre que du très connu, et dont le dessin fadement coloré reste bien en peine de retranscrire des ambiances, à part quelques séquences de film en noir et blanc. D’autant que, comme trop souvent, la ressemblance avec les personnages réels reste en rade : Welles lui-même passe encore une fois sur deux, mais Joseph Cotten, John Huston où Jeanne Moreau auraient mérité un sérieux travail d’après photos. Néanmoins, pour les amateurs, on peut en proposer le détour (Glénat).
DIX UCHRONIES FRANÇAISES
Si Alexandre le Grand n’était pas mort en -323 à Babylone, aurait-il empêché l’avènement de l’Empire romain ? Si les Chinois n’avaient pas renoncé à la navigation au xve siècle, auraient-ils découvert l’Amérique ? Et si Charles VII n’avait pas cru en Jeanne d’Arc, la France serait-elle tombée aux mains des Anglais ? Le principe de l’uchronie est simple : identifier dans le passé un événement précis et postuler qu’il ne s’est pas produit ou qu’il s’est déroulé différemment. Il constitue alors un point de divergence. À partir de celui-ci, on peut imaginer une réalité alternative, un « non-temps » à l’image de l’utopie qui est un « non-lieu ».
En dix hypothèses, de la bataille de Charles Martel contre les Arabes à Poitiers en 732 aux élections américaines qui virent la victoire de George W. Bush en 2000, sans oublier la défaite de Waterloo, les affrontements aux issues inattendues de Rossbach dans la Saxe de 1757 et de Midway lors de la guerre du Pacifique, ou encore l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand qui plongea l’Europe dans un conflit meurtrier, Thierry Camous , avec Uchronies, le laboratoires clandestin de l’Histoire, explore, en s’appuyant sur les recherches historiques les plus récentes, les divergences non advenues d’événements clés du passé, leurs conséquences potentielles et les mondes qu’elles auraient pu faire naître… (Vendémiaires).
RETROUVAILLES AVEC JEAN-LOUIS BOUQUET
Nous avions annoncé il y a quinze jours la parution d’un magnifique numéro de la revue/livre GANDAHAR consacré à cet auteur délicat et quelque peu oublié aujourd’hui qu’est Jean-Louis Bouquet. Nous pouvons parfaire la connaissance de son œuvre, toujours grâce à notre ami et collaborateur Jean-Pierre Fontana, avec Les Mystères de Montmartre, qui réunit cinq romans court écrits et publiés en 1943 et qu’il présente ainsi : « Il s’agit d’une sorte de compromis entre le roman policier qui avait cours à l’époque et le roman populaire où s’illustrèrent Georges Siménon loi Gaston Leroux », Bouquet lui)-même écrivant : « Mon premier souci est de choisir un milieu, un décor, des personnages, excentriques peut-être mais ayant des aspects, des traits qui rendent leur emploi vraisemblable». Ce qu’on trouvera dans l’atmosphère interlope de la butte Montmartre, à une époque où les petits métiers, jactant un argot pittoresque, côtoyaient les apaches aux surnoms canailles et les cocottes à la langue bien pendue. Lisons donc L’énigme du bal Tabarin où Lily Thermidor, étoile montante dudit bal, découvre un carnet où son nom figure aux côtés d’autres artistes de son genre, toutes mortes. La suite dans des pages fleurant bon la nostalgie du temps où l’on savait raconter des histoires (GandahaR).
LES ALPES EN PLEIN GORE
Nous avons chaque fois signalé ici les parutions discrètes de la collection « Gore des Alpes », qui a la particularité, outre le fait de ressusciter la vrai gore, en perte de vitesse dans l’édition, de confiner les récits l’arc alpin, soit Savoie, Haute Savoie, Isère, se permettant de déborder sur la Suisse romande Une salve de trois nouveautés atterrissent cette semaine sur nos bureaux, ce qui monte à 18 le total des parutions. Attachons-nous particulièrement à Buffet de campagne, signé Olivia Gerif, qui nous semble particulièrement appétissant. Un jeune journaliste genevois, Romains Naville, arrive à Megève, station de sports d’hiver à cette époque huppées de l’entre deux guerres. Il devra trouver sur son chemin, à ses dépens, une femme mystérieuse qui a tout de la mante religieuse « Le démon sur son cheval me tranchant la gorge, ma tête se détacha de mon corps, le sang giclant et rendant la neige rouge alors qu’elle dévalait la pente et s’immobilisait devant les pieds de mon chauffeur et ma Panhard adorée ». Take it Easy, d’Éric Felley voit un groupe de l’assurance maladie remplacer le suicide assisté par un procédé plus efficace, tandis que Tunnel pour l’Enfer de Marie Javet nous appâte avec ce genre de précision : « D’un geste précis de l’ongle et de l’index, il lui trancha la jugulaire. Des jets de sang chaud jaillirent, aspergeant les danseurs et des joueurs de cors des Alpes. Une goutte se déposa sur le tailleur blanc à trous de la conseillère fédérale ». Pour les amateurs donc, en notant une nette amélioration dans les couvertures, la preuve ci-jointes (Gore des Alpes).
Jean-Pierre Andrevon