Batman Arkham, le nouveau projet TV de Matt Reeves
Attention, Junk Head va vous mettre la tête à l'envers.
SÉRIES TV
UN INQUIÉTANT ASILE
Matt Reeves annonce le développement d’une série centrée sur le célèbre institut psychiatrique Arkham.
Alors que The Batman triomphe sur les écrans depuis sa sortie le 2 mars dernier, Matt Reeves poursuit la déclinaison de son univers à la TV. "Ce que je voulais vraiment que ce film fasse, c’est créer un Batverse" a déclaré le cinéaste. Deux spin-off ont déjà été commandés. L’un consacré au Pingouin, avec Colin Farrell, et l’autre, Gotham, centré sur la police corrompue de la ville. Mais ce n’est pas tout puisqu’une autre création est en préparation, liée au fameux hôpital psychiatrique Arkham où nombre de détenus célèbres ont été enfermés. “Après l’idée que Gotham est un personnage à part entière dans le film, je veux vraiment qu’Arkham existe aussi en tant que personnage. On s’intéresse à ce qu’il se passerait dans cet établissement à la suite de notre film, avec l’idée d’en faire une sorte de série d’horreur et de maison hantée”, poursuit Matt Reeves. Introduit en 1974 dans les pages Batman #258, cet établissement est apparu depuis à de nombreuses reprises dans les BD, les jeux vidéo (la franchise Batman : Arkham), à la TV (Gotham) et dans plusieurs films (dont la trilogie Dark Knight).
LE NOUVEAU TERRITOIRE DES MORTS
Maggie (Lauren Cohan) et Negan (Jeffrey Dean Morgan) sont au centre d’un nouveau spin-off de The Walking Dead, Isle of the Dead
The Walking Dead va se terminer aux termes de son actuelle saison 11 mais les zombies ne sont pas près de raccrocher. Outre les films sur Rick, plusieurs shows dérivés ont déjà été commandées : l’anthologie Tales of the Walking Dead et une autre création centrée sur les aventures de Daryl et Carol. Un nouveau spin-off vient d’être annoncé, axé sur un tandem plutôt improbable, Maggie et Negan. Pour rappel, ce dernier a tué Glenn, le mari de Maggie, à coups de batte de base-ball dans la saison 7. Selon le résumé officiel : " Isle of the Dead voit les personnages populaires de Maggie et Negan voyager dans un Manhattan postapocalyptique coupé depuis longtemps du continent. La ville en ruines est peuplée de morts et d’habitants qui ont fait de New York leur propre monde plein d’anarchie, de danger, de beauté et de terreur". Eli Journé, qui a travaillé comme producteur exécutif et scénariste sur la série mère, assurera la fonction de showrunner. Il sera épaulé par Scott M. Gimple, qui est responsable de la franchise de The Walking Dead. Composé de six opus, Isle of the Dead arrivera en 2023 sur AMC.
ELISABETH CAMPOS
NEWS
La Paramount adapte une œuvre emblématique de H.G. Wells
Paramount Pictures prépare un projet tiré d’une oeuvre de H.G. Wells pour son label Paramount Players. La société de production OddBall Entertainment du réalisateur de "The Maze Runner", Wes Ball, est derrière ce projet qui serait une "adaptation très libre" issue de la "mythologie" qui entoure l'un des titres les plus emblématiques de l'écrivain. De quel titre s’agit-il parmi «La machine à explorer le temps», «La guerre des mondes», «L’ile du Dr. Moreau» ou «L’Homme invisible» ? La réponse sera donnée sous peu. Aucun réalisateur n'a encore été annoncé pour l’instant, mais la scénariste montante Laura Gillis a écrit le scénario basé sur une précédente version de T.S. Nowlin ("Le projet Adam"). Nowlin, Ball, Joe Hartwick Jr. et Hank Wyler seront en charge de la production.
Le réalisateur de American Nightmares 4 : Les Origines, Gerard McMurray va adapter la bande dessinée "Black" pour la Warner.
Gerard McMurray (The First Purge) écrira et réalisera une adaptation de la bande dessinée Black pour Studio 8 et Warner Bros. La bande dessinée publiée en 2016 par Black Mask Studios est issue des scénaristes Kwanza Osajyefo et Tim Smith 3 et des illustrateurs Jamal Igle et Khary Randolph, se penchant sur un monde dans lequel seuls les Noirs ont des super-pouvoirs. Le film à venir sera centré sur un jeune homme qui découvre ses pouvoirs après avoir survécu à un crime violent, se retrouvant bientôt au milieu d'une guerre pour l'avenir de l'humanité, dans un monde où une société secrète cherche à contrôler les puissants et leurs capacités. .Jeff Robinov et John Graham produiront pour Studio 8, aux côtés de Matteo Pizzolo de Black Mask Studio, avec Osajyefo et Smith coproduisant, et Brett Gurewitz de Black Mask en tant que producteur exécutif.
FILMS EN VOD
THE MAID **
Thaïlande. 2020. Réal.: Lee Thongkham. (Shadowz)
Joy, une jeune femme, entre comme gouvernante dans la demeure d’un riche couple de Thaïlandais pour s’occuper de leur fille après le départ de la précédente employée de maison. Très vite, elle sent une présence surnaturelle entre ces murs, matérialisée par un singe en peluche qui semble prendre vie, et l’esprit visiblement maléfique d’une ancienne gouvernante…
Et tout aussi rapidement, le réalisateur et scénariste perd le fil de sa narration. Il faut dire qu’il fait feu de tout bois pour offrir un film d’horreur asiatique original, mais tombe dans le grand n’importe quoi quand il mélange revenants, vengeance, slasher, objets hantés, complot de famille, et faux semblants. Après un début qui installe l’atmosphère et recourt jusqu’à la nausée aux jump scares qui laissent Joy indifférente – au plus semble-t-elle un peu déstabilisée par les apparitions de ce fantôme à la peau noircie –, usant de la présence de cette peluche pour la délaisser ensuite sans aucune explication, il révèle le fond de l’histoire avant de s’engouffrer dans la violence grand-guignolesque qui ne fait pas vraiment sens. The Maid ne peut guère s’enorgueillir que de sa photographie réussie, qui capte joliment l’inanité de l’entreprise.
Yann LEBECQUE
FLM À VENIR
JUNK HEAD ****
Japon. 2021. Réal. et scén.: Takahide Hori.
SORTIE : 11 MAI 2022.
Il y a plusieurs siècles déjà que les humains sont devenus immortels, ont abandonné la reproduction naturelle, et délégué tout ce qui est dangereux à des clones. Malheureusement, au début très dociles, ces derniers se sont rebellés contre leurs créateurs et se sont réfugiés dans les profondeurs de la Terre où ils ont muté et sont devenus des monstres effrayants. Mais les humains dont l’existence est désormais menacée, décident d’envoyer une expédition à travers les souterrains dans l’espoir de trouver une solution et ainsi sauver leur espèce.
Inutile d’y aller par quatre chemins : Junk Head est un film hors norme qui ne ressemble à aucun autre. Difficile, en effet, de rester de marbre devant ce métrage de science-fiction entièrement réalisé en stop-motion et qui se caractérise par sa radicalité et sa singularité. À l’origine de ce projet complétement fou, il y a un seul homme, à savoir Takahide Hori, jeune cinéaste totalement indépendant qui, après avoir réalisé, en 2013, un court-métrage intitulé Junk Head 1, où il posait les bases de son univers, décide de reprendre son idée pour la transformer en long-métrage. Ainsi, en 2017, après quatre ans de travail en solitaire, il présente une première version dans quelques festivals (dont Fantasia où le réalisateur sera primé), avant de revoir sa copie et de travailler sur un nouveau montage qui sort enfin dans les salles. Et cela valait le coup d’attendre tant le résultat est époustouflant. Débutant dans des décors tout en verticalité, l’action se met en place assez rapidement et nous conduit sur les traces de cet androïde à conscience humaine qui, lors de sa mission, va vivre moult péripéties et sera confronté à différents dangers, à commencer par des créatures mutantes sanguinaires. Et c’est là l’un de nombreux points forts du film qui nous présente un bestiaire cauchemardesque et qui ne lésine pas sur le gore. En témoigne les attaques du milles pattes monstrueux ou encore celle de la créature arachnide. Façonnant, avec les moyens du bord, un univers rétrofuturiste, Takahide Hori embarque le spectateur dans une œuvre hybride où se mêle SF, horreur, humour déjanté (voir un peu trash), action, suspense voir même, par moment, un certain onirisme (quand le héros se souvient de son quotidien à la surface de la Terre). Alors certes, l’intrigue qui n’a pas vraiment de résolution, est un prétexte pour mettre en scène cet univers incroyable, mais pénétrer dans ce monde conçu par ce cinéaste à la personnalité affirmée (et qui, outre la mise en scène et le scénario, se charge de la photographie, de l’animation, de la musique, du montage, des décors et même des voix) représente une telle expérience cinématographique qu’il serait dommage de s’en priver. Voilà en tout cas une œuvre destinée à devenir culte auprès des amateurs d’objets filmiques non identifiés.
ERWAN BARGAIN